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Point de presse de M. Carlos J. Leitão, ministre des Finances

Version finale

Thursday, June 2, 2016, 9 h 28

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures vingt huit minutes)

M. Leitão : Alors, mesdames messieurs, bonjour! Le 1er juin 2016, l'agence de notation Standard & Poor's a confirmé la cote de crédit du Québec à A plus et a rehaussé la perspective de stable à positive. Le Québec retrouve ainsi, du point de vue de S&P, la situation où il était avant la récession de 2008‑2009.

Pour établir la cote de crédit, les agences de notation analysent un ensemble de facteurs économiques, fiscaux et financiers, et parmi les principaux facteurs se trouvent la taille, la structure, la vitalité de l'économie, la situation du marché du travail, la compétitivité fiscale, etc. Ce que je trouve intéressant de remarquer dans l'avis de Standard & Poor's, c'est les raisons pour lesquelles l'agence de notation a amélioré notre perspective à positive. Trois facteurs qui sont mentionnés par l'agence de notation : d'abord, une performance budgétaire forte, «strong budgetary performance»; deuxièmement, un management fiscal et financier qui est aussi très fort, «strong financial management»; et surtout, le troisième, je pense, c'est très utile de le rappeler à tout le monde, de la part d'une agence, donc, indépendante, ils considèrent que le Québec a une économie très forte, «a very strong economy».

Alors, ces trois facteurs-là, la performance budgétaire, la performance financière et une économie forte, ont mené l'agence de notation à améliorer la perspective sur notre dette à positive, ce qui nous met maintenant, comparativement à nos comparatifs, si on peut ainsi dire, l'Ontario, on nous met maintenant dans une coche plus élevée que l'Ontario puisqu'en Ontario la perspective est toujours stable à négative.

Donc, voilà, je trouve que c'est très important, très utile de rappeler à tout le monde que, puisqu'au Québec nous avons un niveau d'endettement qui est très élevé, il est absolument nécessaire pour nous de maintenir et même d'améliorer nos cotes de crédit parce que c'est de cette façon-là que nous allons maintenir ce que nous avons, qui est un accès privilégié aux marchés financiers qui nous permet de financer notre dette assez facilement. Et en même temps, puisqu'on a maintenant une perspective positive, cela a aussi un effet d'entraînement sur les entreprises privées, sur les intentions d'investissement parce que, si on est jugés comme étant une province où on a une économie forte avec une performance financière qui est forte aussi, ça mène à une amélioration de l'investissement privé. Donc, j'arrêterais ici, et, s'il y a des questions, ça me ferait plaisir de répondre.

M. Caron (Régys) : Une économie forte, M. Leitão, mais une économie qui ne crée pas d'emploi. Ça se fait encore attendre, la création d'emplois, depuis que vous êtes au pouvoir.

M. Leitão : La création d'emplois actuelle, l'année 2015 était une année quand même assez positive. On a quand même... l'économie du Québec a quand même généré presque 50 000 emplois en 2015. 2016, bon, nous sommes au mois de juin, on a des chiffres maintenant pour les quatre premiers mois. On va les avoir bientôt, la semaine prochaine, pour le mois de mai aussi. Moi, j'ai bon espoir que le mois de mai va déjà commencer à montrer un changement de tendance. Mais bien sûr que l'année 2016 n'a pas commencé de la meilleure façon, mais, avec les gains considérables qui ont été enregistrés en 2015, je pense que la tendance, elle est toujours positive, et d'ailleurs cela a été donc confirmé. La stabilité de l'économie québécoise, sa résilience et sa capacité de faire face aux chocs internationaux, ça a été bien noté par Standard & Poor's.

M. Caron (Régys) : L'amélioration de la cote de crédit du Québec, est-ce que ça se traduit par des baisses de taux d'intérêt quand il s'agit de financer la dette?

M. Leitão : À terme, oui. C'est-à-dire, la réaction n'est pas immédiate, mais puisqu'on améliore... Et surtout c'est toujours un jeu relatif, hein? Et puisque la position du Québec s'améliore vis-à-vis celle de ses, disons-le, concurrents principaux dans le marché de la dette provinciale canadienne, notre principal concurrent, partenaire, appelons-le ce qu'on veut, c'est l'Ontario, la Colombie-Britannique, et l'Alberta, ce sont les provinces qui empruntent le plus dans le marché de la dette publique canadienne, alors, puisque notre performance s'améliore pendant que la performance de l'Ontario ne s'améliore pas et celle de l'Alberta se détériore, donc, relativement aux autres, notre perspective nous permet de réduire légèrement les écarts de crédit que nous avons avec les autres, donc, oui, d'avoir de meilleur taux. Mais on parle... c'est vraiment...

M. Caron (Régys) : On parle de décimales.

M. Leitão : ...des décimales de point de pourcentage.

M. Caron (Régys) : Mais c'est à terme, donc ça veut dire quand, ça, à terme? À l'automne? En 2017?

M. Leitão : À l'automne, et en 2017, et en 2018. Ce qui est intéressant de remarquer dans ce contexte-là, c'est que, puisque nous avons une dette qui est très élevée et nous avons des opérations sur le marché financier qui se font régulièrement et continuellement, donc, pour nous, c'est très important non seulement d'atteindre une bonne cote de crédit, bien sûr, mais de la maintenir et de maintenir, donc, cet écart que nous creusons maintenant avec nos partenaires pour pouvoir continuer à bénéficier de taux plus attrayants, plus attractifs que nos compétiteurs les plus directs.

M. Caron (Régys) : On n'a pas idée des...

M. Leitão : Donc, ça se poursuit, même si c'est, disons, quelques centièmes de point de pourcentage, mais c'est chaque année, pour toujours, là, donc, à long terme, c'est une épargne substantielle pour le Trésor québécois.

M. Caron (Régys) : De combien pourrait être cette épargne-là, on ne le sait pas, là, sur le service de la dette?

M. Leitão : Bien, écoutez, on peut dire, par exemple... on dit qu'un point de pourcentage de différence sur la dette québécoise... le service de la dette, c'est 250 millions par année...

M. Caron (Régys) : Par année.

M. Leitão : ...chaque année, pour toujours.

M. Caron (Régys) : Bon, mais un point de pourcentage sur...

M. Leitão : Un point de pourcentage, ça, c'est 100 points de base.

M. Caron (Régys) : Bon, mais là vous me parlez de décimales, donc ça n'ira pas jusqu'à un point de pourcentage.

M. Leitão : Non, mais d'une façon très immédiate, très directe, si on part du principe que ça peut représenter un ou deux centièmes, donc on parle de deux à trois millions de dollars par année, chaque année, pour toujours. Surtout, ça, ce n'est pas un gain qui a lieu une fois et puis ça finit. C'est un gain pour la suite des choses.

M. Caron (Régys) : Dans le dernier rapport mensuel de votre ministère, c'est-à-dire qui nous ramenait à février 2015, donc, qui a été émis, là, dernièrement...

M. Leitão : Février 2016.

M. Caron (Régys) : ...donc, à un mois de la fin de l'année 2015‑2016, vous étiez en surplus de 2 milliards au gouvernement. Un an plus tôt, vous étiez en déficit de 1 milliard. Donc, il y a un rattrapage de 3 milliards.

Est-ce que ça va se maintenir, pensez-vous, dans le dernier mois de l'année 2015‑2016?

M. Leitão : Bon, écoutez, le prochain rapport qui va être rendu public comme prévu, je pense que c'est le 22 ou le 23 juin, qui va couvrir, donc, le mois de mars et donc l'année fiscale au complet, va dresser un portrait préliminaire, mais pour l'année au complet, l'année fiscale au complet. Écoutez, on verra bien rendus à ce point-là, mais, généralement, généralement, le mois de mars est toujours déficitaire, en général.

M. Caron (Régys) : ...quand même.

M. Leitão : Donc, on verra bien quel sera le résultat final du rapport du mois de mars, mais oui, c'est fort probable qu'on termine l'année avec un léger surplus. Je vous souligne aussi que c'est préliminaire, les livres vraiment fermés...

M. Caron (Régys) : Avec les crédits...

M. Leitão : ...à la fin septembre. Mais je soulignerais aussi que, oui, d'ailleurs, l'effort qui a été remarqué par l'agence Standard & Poor's, un effort important de contrôle de finances, qu'ils appellent le «financial management», c'est ça, de contrôler la croissance des dépenses, mais aussi, et ils le mentionnent aussi, la performance des revenus. La croissance des revenus se maintient, donc l'économie qui est relativement forte. Parce que, si on avait une économie si faible que ça, on n'aurait pas pu dégager les revenus que nous avons dégagés.

M. Caron (Régys) : Vous ne parlez pas d'augmentation de taxes. Vous parlez de...

M. Leitão : Non, l'augmentation de revenus qui proviennent de la croissance économique.

M. Caron (Régys) : Bon. Est-ce qu'il n'y a pas un prix derrière tout ça, M. Leitão? La performance financière du gouvernement est bonne, mais là il y a tout un débat qui a cours sur les services d'hygiène dans les CHSLD, dans l'éducation, on a coupé sur l'aide aux devoirs, sur les services professionnels aux élèves. Est-ce que ce n'est pas ça, le prix à payer de ce que vous dites aujourd'hui?

M. Leitão : Je ne penserais pas, non. Ces questions-là, qui sont des questions pertinentes et des questions importantes, sur les services, donc, directs aux citoyens, ça relève souvent des règles budgétaires des différents ministères, et mes collègues, vous avez mentionné deux ministères, santé et éducation, bien sûr qu'ils sont en train de mettre en place des mesures et des moyens pour s'assurer que les règles budgétaires sont appropriées et qu'on évite ce genre de situations qui souvent sont des situations vraiment qui ne sont pas du tout acceptables. À l'intérieur des budgets des ministères de la Santé et ministère de l'Éducation, je pense qu'il y a les fonds nécessaires pour éviter ce genre de scénarios.

La Modératrice : Merci.

M. Leitão : Très bien. Merci.

(Fin à 9 h 38)

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