(Onze heures trente-cinq minutes)
M. Paradis (Lévis) : Alors, bonjour à
tous. Important encore une fois de se parler ce matin, comme tous les rendez-vous
qu'on se donne également. Je pense que ce matin, c'est drôle, j'avais une
vision. J'imaginais les plaques sur mon véhicule immobile où on dit : «Je
me souviens», puis j'ai l'impression qu'on devrait changer ça pour :
«J'attends», parce que, dans le secteur de la santé, c'est manifestement le mot
d'ordre. Vous, savez, on dit souvent aussi... il y a cet adage qui dit :
On se compare, on se console. Mais là, encore une fois, on vient de rater le
coche. Le bulletin est accablant. Ce rapport-là est accablant. Ce rapport-là
est désolant pour les citoyens également et les citoyennes. Bilan désastreux
depuis 2003 : 1,5 million de visites qui dépassent les délais
maximaux d'attente. C'est 13 millions d'heures d'attente en trop.
300 millions de dollars que ça nous coûte pour ces heures perdues par
année. Québec est au dernier rang, on est au dernier rang des pays occidentaux.
Deux fois plus d'attente qu'ailleurs et on dit qu'on a un système de santé qui
fonctionne.
Vous le savez, quand on le prend aussi
dans son ensemble, là, ce qui est assez étonnant, c'est que l'attente augmente
de beaucoup dans certaines urgences. Alors, il y a une espèce de portrait, là,
avec des foyers d'incendie, puis on ne s'attaque pas à ces foyers-là. Je vous
dirai qu'à Granby, l'augmentation de l'attente, c'est de sept heures en deux
ans; à Saint-Jérôme, LaSalle, Magog, trois heures d'augmentation; Saint-Hyacinthe,
deux heures d'augmentation; Saint-Jean-sur-Richelieu, 1 h 30 min
de plus. On les identifie, on a sorti ces données-là, et pourtant on vit encore
ça.
On apprenait hier également, et vous le
savez, vous en avez parlé, que les supercliniques ne font pas l'unanimité.
Alors, ce qui se passe entre-temps, c'est qu'on continue à vivre ce que l'on
vit là. Alors, sur nos plaques, on va mettre : «J'attends». À l'hôpital,
on va avoir des plaques, puis ça va être marqué : «J'attends». On va
continuer à vivre avec un bilan qui est désastreux. Moi, je demande au ministre
des réponses ce matin. Comment il explique aux gens de Granby qu'ils devront
attendre 7 heures de plus dans l'urgence de Granby? Comment il explique
les trois heures d'attente supplémentaires à Saint-Jérôme, à LaSalle, à Magog?
Comment il explique que ces solutions et que cette collaboration que l'on
souhaite avec les professionnels de la santé ne s'expriment pas?
Alors, c'est un bulletin accablant. C'est un
bilan désastreux. Actuellement, bon, on ne peut que regarder ces chiffres et se
demander comment on va s'en sortir et je pense que le ministre a des réponses à
donner. J'ai l'impression qu'il n'a pas ces réponses.
Le Modérateur
:
Questions?
M. Chouinard (Tommy) : Quand
vous dites : Comment on va s'en sortir?, vous avez l'air... Je pense que
le commissaire disait : Ce n'est pas une fatalité. Il y a quand même des
choses qui peuvent être faites.
M. Paradis (Lévis) : Ce n'est
pas une fatalité, mais c'est une continuité. Depuis 2003... En 2003, l'objectif
était de 12 heures comme temps moyen d'attente. C'est en 2003. On est à 15,6. Le
ministre Barrette est là depuis deux ans. Je vous donne des chiffres concernant
des hôpitaux. Ce n'est pas une fatalité, mais c'est une continuité. Alors,
j'espère bien qu'on va s'en sortir un jour. J'espère bien être de ceux qui
pourront vous dire un jour : C'est fantastique, maintenant, si on se
compare aux autres et aux autres pays occidentaux, on fait belle figure, on a
un bulletin qui est sympathique, qui est agréable puis on pense d'abord et
avant tout aux patients. Mais la réalité, elle est là. Puis ce rapport-là, extrêmement
clair, bien fait, d'ailleurs par quelqu'un qui ne pourra plus en faire, là, je
veux dire, trace un portrait puis oblige encore une fois une réaction. Il
oblige des réponses qu'on n'a pas et les patients les demandent, ces
réponses-là également. Parce qu'au bout du compte, au-delà des chiffres, celui
qui constate puis celui qui attend, c'est le patient. Alors, vivement qu'on
agisse. Il y a probablement des solutions, mais, manifestement, le ministre les
pense, mais elles ne donnent pas de résultats.
M. Chouinard (Tommy) : Le
ministre dit que neuf recommandations sur 10 sont en cours de réalisation, que
la seule qui ne l'est pas, c'est au sujet de donner plus de responsabilités,
avoir plus d'infirmières spécialisées aux urgences, là, faute de personnel
dit-il, bon. Le croyez-vous quand il dit que, dans le fond, la plupart des recommandations
qui sont là sont en train de...
M. Paradis (Lévis) : Le ministre,
là, c'est un discours auquel on est habitués, là. Depuis le début, il nous dit toujours,
quand il y a une problématique que, là, on situe, il nous dit toujours :
On est en préparation de. Ce n'est pas un nouveau discours, là. On est dans une
problématique de soins pour nos aînés, puis encore une fois il a fini par
dire : Bon, on est préparation puis à l'élaboration d'un plan à être
déposé puis à être présenté. Mais, dans toutes les données, chaque fois, on
nous dit : Bien oui, on a quelque chose en marche puis on a quelque chose
qu'on prépare. Mais, pour l'instant, je veux bien vous faire la recette que
vous voudrez pour le repas de ce soir, là, tant que le plat n'est pas sur la table,
vous ne le mangerez pas. Alors, à ce chapitre-là, on nous dira qu'on a des
solutions en préparation, mais les faits, la réalité, aujourd'hui, ce matin,
pour ceux et celles qui ont à composer avec notre réseau de la santé, bien,
c'est les chiffres qu'il y a là-dedans.
M. Caron (Régys) : Donc, les
réformes de M. Barrette qui sont entreprises depuis deux ans, c'est un échec ou
il faut encore attendre le résultat?
M. Paradis (Lévis) : Le
bulletin est un échec. Ce bulletin-là est manifestement un échec. Les chiffres
sont là. On se compare, on voit ce que ça donne, c'est un bulletin accablant. Maintenant,
qu'il nous prouve que ses réformes fonctionnent et qu'il réponde aux gens,
qu'il réponde seulement aux gens de Granby. Pourquoi, à Granby, on a sept
heures de plus d'attente en deux ans? Pourquoi? Alors, si on identifie une
problématique, est-ce qu'il s'est rendu sur place? Est-ce qu'il a compris ce
phénomène-là? Pourquoi ne pas s'attaquer aux foyers principaux? Ils sont
identifiés. Alors, il y a manifestement un problème de disparité. Il y a
manifestement un problème de résultats.
Le Modérateur
:
D'autres questions? Merci beaucoup.
M. Paradis (Lévis) : Merci.
(Fin à 11 h 40)