(Neuf heures)
M. Legault
: Bonjour!
Bonjour, tout le monde! Écoutez, d'abord, je voudrais vous dire à quel point je
suis fier de l'équipe qui est derrière moi, l'équipe de la CAQ. Grâce à leur
excellent travail au cours de la dernière session, je pense qu'on peut dire,
sans se tromper, là, que la CAQ est vraiment en émergence. On a un parti qui a
été de tous les débats au Québec. Et actuellement c'est la seule alternative
aux libéraux. Pourquoi? Parce que c'est le seul parti qui s'occupe des vraies préoccupations
des Québécois.
Parmi ces préoccupations, il y a évidemment d'abord
l'éducation. O.K., Jean-François, le grand derrière... Évidemment, on a un de
nos députés qui a écrit un livre, durant la session, pour parler des
changements qu'on a à faire en éducation parce que, oui, il y a urgence de
faire des changements en éducation. Ce n'est pas normal qu'actuellement le Québec
ait un taux de décrochage qui soit le double de celui de l'Ontario, le double. Actuellement,
on a besoin de ces changements-là. Et, écoutez, le résultat qu'on voit en éducation,
c'est le résultat de 13 années de gouvernement libéral, sauf une petite
parenthèse. Ça fait 13 ans, au Québec, qu'on a arrêté d'investir en éducation,
là. Si on exclut les coûts de système, on n'a pas investi depuis le Sommet du Québec
et de la jeunesse, en 2000.
Donc, on se retrouve dans une situation où
la négligence des libéraux en éducation est une vraie honte. On a besoin plus
que jamais que l'éducation devienne la priorité nationale au Québec. Et, encore
une fois, la CAQ a été très constructive. On a proposé un plan ambitieux pour
réduire le décrochage, pour surtout s'occuper des enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage parce que, vous le savez, ceux qui, éventuellement, vont
décrocher, ce sont les enfants, là, le 15 % qui ont des difficultés
d'apprentissage. Et, tous les spécialistes le disent, il faut agir tôt. Ça a
été démontré en Ontario puis à peu près dans tous les États industriels. Et
c'est pour ça que la CAQ a proposé... puis on va en parler beaucoup dans les
prochains mois puis dans les deux années qui viennent. On va mettre de la
pression sur le gouvernement. On a besoin, au Québec, d'offrir aux 90 000
enfants de quatre ans la prématernelle gratuite, accessible à tous. Il est
temps qu'on fasse un investissement majeur en éducation. Et nous, on pense que
cette mesure, la prématernelle quatre ans, c'est la mesure la plus efficace
pour réduire le décrochage.
Donc, nous, contrairement aux libéraux, on
a un plan, on a une suggestion, alors que M. Couillard, on le voit depuis deux
ans, tourne en rond en éducation. Son manque de vision est déplorable. Et c'est
le même constat qu'on peut faire en économie : beaucoup de papier, très
peu de résultats. On se retrouve dans une situation où M. Couillard ne semble
pas intéressé par l'économie. Puis l'économie, là, ce n'est pas des beaux
discours. L'économie, ça commence par des investissements des entreprises.
Rappelez-vous, dans le budget qui a été déposé par M. Leitão ce printemps, on
prévoit, pour l'année 2016, une croissance des investissements des entreprises
au Québec de 0,0%, 0%. Puis moi, je vous fais une prédiction, là : là-dessus,
M. Couillard va atteindre son objectif. M. le Président... On est dans une
situation...
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Legault
: Mauvais
réflexe. Ça, ça va être à 10 heures, tantôt.
Et, je l'ai souvent dit, l'été dernier,
j'ai eu l'occasion d'aller en Allemagne puis dans les pays scandinaves, et on
voit que, dans les États où on a une forte croissance des investissements des entreprises,
ça passe par un organisme comme Investissement Québec. Or, cette semaine, on a
eu un rapport dévastateur de la Vérificatrice générale qui a dit :
Écoutez, Investissement Québec n'a même pas d'objectif d'évaluation de la
performance. C'est un rapport qui montre qu'Investissement Québec ne sait pas où
il s'en va.
Donc, on a un gouvernement qui est passif.
On a un gouvernement libéral qui est là depuis 2013... depuis 2003, pardon, qui
regarde la situation, agit en observateur. On a vu encore, durant la session,
des sièges sociaux quitter le Québec, des investisseurs qui boudent le Québec,
même des libéraux qui ne se reconnaissent plus dans le Parti libéral de
Philippe Couillard. Donc, on a un parti qui est en panne d'idées.
Et, quand on regarde les chiffres de
l'emploi, la tendance est mauvaise. Il faut être prudent quand on regarde les
chiffres mensuels, mais, quand on regarde les 12 derniers mois, pour la
dernière année, le Québec n'a créé que 18 200 emplois, alors que, pour les
mêmes 12 mois, il s'en est créé 78 800 en Ontario. Ça, c'est très
inquiétant. Puis j'ai le goût de dire à Philippe Couillard ce que j'ai dit à la
ministre du Tourisme : Réveillez-vous! C'est urgent qu'on avance en économie.
Le premier ministre doit aussi arrêter
d'être indifférent, insensible quand il s'agit de parler de l'identité québécoise.
On l'a vu, entre autres, dans le dossier de l'immigration. Il regarde les
choses de haut, hein? Rappelez-vous ce qu'il m'a dit. Il m'a accusé de souffler
sur les braises de l'intolérance parce que je questionnais sa proposition
d'augmenter le seuil d'immigration de 50 000 à 60 000 au Québec. Or,
on a vu la suite des choses. Les Québécois ont donné raison à la CAQ, et M.
Couillard a été obligé de reculer à cause de la CAQ. Donc, ne serait-ce que sur
ce dossier-là, on voit que ce n'est pas le PQ, c'est la CAQ qui a défendu
l'identité québécoise. Et ce qu'il est important de préciser à M. Couillard,
c'est que la priorité, là, ce n'est pas d'augmenter le nombre d'immigrants, c'est
de mieux intégrer ceux qu'on reçoit actuellement. On a besoin de leadership, de
passion de la part de M. Couillard.
Il y a aussi un nuage très sombre
au-dessus du gouvernement libéral. On a vu, durant la session, un ministre
libéral démis de ses fonctions par le premier ministre parce qu'il avait
dénoncé des graves lacunes au ministère des Transports. Et suite à l'audition,
cette semaine, de Mme Trudel et de Mme Boily, on peut maintenant affirmer
avec des preuves à l'appui que le ministère des Transports est rongé par la
manipulation, l'obstruction, les mensonges et l'intimidation. Ce n'est pas
rien, là, et je comprends les Québécois d'être en colère. Ils n'en peuvent plus
de voir l'inaction de Philippe Couillard. Philippe Couillard ne semble pas
prendre conscience de l'ampleur de la crise au ministère des Transports. Il
regarde monter le cynisme et la colère des Québécois en spectateur. Jamais je
n'accepterai ça lorsque je serai premier ministre du Québec.
De l'autre côté, on a un Parti québécois
qui est revenu dans les vieilles chicanes sur la date du référendum. Le Parti
québécois vit dans le passé. Les Québécois en ont assez de ces histoires-là.
Les Québécois souhaitent qu'on leur parle de leurs préoccupations, pas de la souveraineté.
Donc, on se retrouve actuellement avec un gouvernement libéral usé, un Parti
québécois déconnecté et une CAQ sur sa lancée. Et moi, je veux dire, en
terminant, aux Québécois, je veux les regarder droit dans les yeux puis leur
dire, là : Nous, on prend l'engagement, toute l'équipe de la CAQ, de
travailler très fort, au cours des deux prochaines années, pour offrir aux Québécois
une vraie alternative aux libéraux et pour former le prochain gouvernement en
2018.
Merci, bon été à tout le monde!
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va commencer la période de questions en commençant par Julie
Dufresne, Radio-Canada.
Mme Dufresne (Julie) :
Bonjour M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
Mme Dufresne (Julie) : Messieurs
mesdames, bonjour. On vous sent plus en forme, M. Legault, qu'à l'époque du
yoga, de toute évidence.
M. Legault
: Effectivement,
oui.
Mme Dufresne (Julie) :
Pourtant, vous l'avez dit vous-même, on a beaucoup parlé, durant cette session,
de la crise au Parti québécois... c'est-à-dire la crise au MTQ, la crise qu'a
portée beaucoup le Parti libéral. On parlé beaucoup de la course à la
direction, du départ de Pierre Karl Péladeau. Vous dites : On a un plan,
mais ce plan-là, on n'en a pas tant parlé. Encore une fois, vous avez été
éclipsé pendant cette session.
M. Legault
: Je ne
pense pas. Je ne pense pas qu'on puisse dire, là, que la course à la chefferie
au PQ, ça lève beaucoup actuellement. Je pense que les gens sont tannés
d'entendre parler de la souveraineté. Évidemment, la CAQ a seulement quatre
années d'existence, puis ce qui est important, c'est la tendance. Puis ce qu'on
voit actuellement, c'est une tendance très positive. Je pense qu'on ne se
trompe pas en disant que la CAQ est sur une lancée. Puis il nous reste deux ans.
Puis, moi, mon objectif, là, ce n'est pas demain matin, c'est, le 1er octobre
2018, être au gouvernement, être le premier ministre du Québec.
Mme Dufresne (Julie) : Mais
qu'est-ce qui vous fait dire que vous êtes sur une lancée, que vous êtes en
émergence? Les sondages ne laissent pas voir ça. Vous sentez ça, vous?
M. Legault
: Bien,
écoutez, je pense que... Regardez, là, puis je ne veux pas rentrer dans
l'analyse des sondages, mais j'ai commencé la dernière campagne électorale à
13 %; là, on est à 24 %, 27 %. Je pense qu'il faudrait vraiment
être de mauvaise foi pour dire que la CAQ n'est pas sur une lancée. Puis on le
sent sur le terrain, on le sent dans vos analyses. Je pense que c'est pas mal
consensuel pour dire : La vraie opposition, c'est la CAQ. C'est la CAQ qui
a été au coeur d'à peu près tous les débats au cours des derniers mois. Et
actuellement les gens ne veulent pas entendre parler de la souveraineté. Et je
pense que le Parti québécois a atteint comme une espèce de plafond, ne peut pas
aspirer à gouverner puis à remplacer les libéraux. Et le seul parti qui peut
aspirer à gouverner dans deux ans, c'est la CAQ.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Louis Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. Couillard, mesdames messieurs.
M. Legault
: Bonjour.
M. Lacroix (Louis) : Le
sondage de ce matin démontre que l'une des personnalités politiques qui se
démarque le plus en ce moment, qui reçoit le plus de votes positifs, si on
veut, ou que... des gens qui ont une opinion positive, c'est Robert Poëti, qui
est actuellement en Australie. Est-ce que c'est le genre de personnage que vous
souhaiteriez avoir dans vos rangs, M. Legault?
M. Legault
: Écoutez,
on ne commencera pas à parler, là, de...
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous avez déjà dit qu'il y a des gens...
M. Legault
: Oui, je le
sais, mais, bon, on va garder ça privé à l'avenir. Écoutez, je pense que ce
qu'on voit, c'est que les Québécois ont soif que quelqu'un dénonce l'inaction
puis les magouilles du Parti libéral. Puis Robert Poëti a osé le faire au cours
des derniers mois. Puis je pense que c'est pour ça, là, qu'on voit un appui à
M. Poëti, qui est beaucoup plus grand que l'appui à M. Couillard.
Maintenant, ça fait 40 ans que les gens
votent libéral parce qu'ils ne veulent pas de la souveraineté. Donc, on a
encore du travail à faire pour leur expliquer qu'il y a une alternative. Ça
s'en vient, ça progresse, puis moi, je pense qu'on va être prêts pour 2018. Mais
M. Poëti, actuellement, ne peut pas faire autre chose que de critiquer. Il ne
peut pas se faire élire pour former un gouvernement en 2018. Donc, il est
bienvenu à la CAQ.
M. Lacroix (Louis) : D'accord.
L'an passé, à la même date, vous disiez que vous aviez songé à démissionner. Qu'est-ce
qui s'est passé entre le mois de juin 2015 et le mois de juin 2016 pour que
vous ayez une attitude complètement différente?
M. Legault
: Bien,
écoutez, d'abord, on voit l'appui de la population, on voit actuellement que la
CAQ est en émergence. On est dans une situation complètement différente de
l'année dernière. Puis je vous rappelle que, l'année dernière, ce que j'avais
dit, c'est que j'avais songé à peut-être ne pas rester après 2018 si on
perdait, mais j'ai dit : Je vais rester même si on perd. Mais là ce que je
vous dis aujourd'hui, c'est que je suis convaincu qu'on va gagner en 2018.
La Modératrice
: Régys
Caron, Le Journal de Québec.
M. Caron (Régys) : Oui,
bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Caron (Régys) : Bonjour à
vos collègues. Les politiciens nous disent toujours qu'ils ne commentent pas
les sondages, mais je sens que vous avez envie de commenter celui de ce matin,
M. Legault. Est-ce que je me trompe? Comment vous expliquez cette remontée?
M. Legault
: Bien,
écoutez, je pense que les gens sont tannés d'entendre parler de souveraineté,
là. Une course à la chefferie au PQ à chaque année avec des pressés puis des
moins pressés pour le référendum, je pense que les gens sont complètement
tannés. Ils veulent qu'on leur parle d'éducation, qu'on leur parle d'économie.
Et c'est ce qui explique la montée de la CAQ.
De l'autre côté, bien, écoutez, les
libéraux ne sont plus la seule alternative à quelqu'un qui ne veut pas de la souveraineté
du Québec. Et M. Couillard, on dirait qu'il fait exprès. Si on oublie la
semaine où Pierre Karl Péladeau a démissionné, je pense qu'ils se sont mis dans
le trouble à chaque semaine depuis le mois de janvier. Donc, j'avoue qu'il nous
aide un peu, M. Couillard.
M. Caron (Régys) : Les
libéraux puisent dans vos idées. Est-ce que ça vous aide, ça, pensez-vous?
M. Legault
: Bien, écoutez,
prenez l'exemple de la maternelle quatre ans, hein? Vous avez vu M. Couillard
dire : Non, non, non, ça n'a pas été prouvé. Ensuite : Oui, on va le
faire — dans une résolution au Parti libéral. Après : Non, on va
juste le faire dans les milieux défavorisés. Pour 90 000 enfants, on va
offrir 1 800 places au mois de septembre. Ce n'est pas sérieux, là, il ne
sait pas où est-ce qu'il s'en va.
Même chose dans les élections scolaires.
Une journée, je suis pour les élections scolaires durant le débat des chefs,
ensuite, pendant deux ans, je suis contre les élections scolaires. Cette
semaine, il se lève puis il dit : Bravo! On est rendus contre les
élections scolaires. Vraiment, là, zéro vision, zéro plan.
M. Caron (Régys) : Le Parti
québécois est en avance dans le vote francophone. Vous devez courtiser le vote
francophone, courtiser en même temps les immigrants, vous parlez d'identité.
Comment faire le lien entre les deux, faire des gains sur les deux plans, M.
Legault?
M. Legault
: Bien, moi,
je pense qu'en faisant connaître les priorités de la CAQ, là, de dire : Il
faut investir en éducation, ce que n'a pas fait le Parti libéral depuis 13 ans,
il faut avoir un plan économique... Bon, là, évidemment, le PQ a eu M. Péladeau
qui pouvait peut-être dire : Je connais ça, l'économie, là, mais là, bon,
il reste qui au Parti québécois? Puis moi, je pense que les Québécois, ce
qu'ils souhaitent, c'est qu'on défende la langue française puis notre identité
mais à l'intérieur du Canada.
Donc, c'est ça que propose la CAQ. Évidemment,
c'est une proposition qui est relativement nouvelle. Depuis 40 ans, on est
divisés entre souverainistes et fédéralistes. Là, on offre une nouvelle
proposition : défendre notre langue, défendre notre identité à l'intérieur
du Canada. Et je pense que plus on va faire connaître cette proposition-là plus
la CAQ va avoir de l'appui dans la population.
M. Caron (Régys) : Merci.
La Modératrice
: Merci.
Simon Boivin, Le Soleil.
M. Boivin (Simon) : Bonjour,
messieurs dames. Vous nous dites que la CAQ est sur une lancée. Vous nous dites
que le Parti québécois est usé. Qu'est-ce qu'il va falloir faire de cette
analyse advenant le cas où la CAQ ne parvient pas à remporter l'élection
partielle de Saint-Jérôme?
M. Legault
: Bon,
écoutez, d'abord, vous allez me voir beaucoup dans Saint-Jérôme au cours des
prochaines semaines. J'y vais pour gagner. On va avoir un excellent candidat.
Maintenant, c'est un test pour le PQ, là. C'est un comté qui est détenu par le
PQ puis un comté que je veux prendre.
M. Boivin (Simon) : Vous
l'avez eu aussi. Vous l'avez eu...
M. Legault
: On l'a eu
avec M. Duchesneau puis on vise à reprendre le comté. Donc, on va travailler
très fort pour gagner le comté, là. Moi, j'y vais vraiment pour gagner. Mais il
reste qu'actuellement il appartient au PQ. Donc, ça sera, si la CAQ gagne, une
mauvaise nouvelle pour le PQ aussi.
M. Boivin (Simon) : Mais dans
quelle mesure est-ce que c'est un test pour vous? À la lumière de ce que vous
nous dites, la lancée sur laquelle vous êtes et le déclin sur lequel le PQ se…
M. Legault
: Bien,
écoutez, c'est toujours un test pour celui qui est en place, d'abord. Et
ensuite, bien, écoutez, actuellement, la CAQ, là, ce qu'on vise, c'est :
1er octobre 2018. C'est d'abord ça, mon objectif. Puis on a un plan, là, je
peux vous garantir ça, une stratégie très claire à déployer d'ici le 1er
octobre 2018. On a encore des propositions constructives à faire sur différents
sujets. On va les déployer tranquillement d'ici le 1er octobre 2018.
Donc, mon objectif, c'est d'abord le 1er
octobre 2018. Mais je pense qu'on est capables de gagner Saint-Jérôme.
M. Boivin (Simon) : M.
Couillard vous reproche beaucoup votre ton en Chambre. Il dit que vous êtes
agressif. Est-ce que vous avez l'intention de changer de ton ou vous avez
l'impression que c'est parce que ça le dérange, parce que vous touchez quelque
chose?
M. Legault
: Bon,
écoutez, moi, je suis quelqu'un de passionné, hein? De toute évidence, M.
Couillard est plus quelqu'un de cérébral, certains vont dire… je fais attention
à mes mots, là, parce qu'il va être fâché encore, là. Des méchants diraient
«ennuyant», là, mais, non, je ne dirai pas ça. Mais c'est sûr qu'on n'a pas le
même caractère. Moi, quand on fait des coupures pour les enfants qui ont des
difficultés d'apprentissage, là, j'ai de la difficulté. Quand on me
dit que ça fait une semaine qu'il n'y a pas de transport scolaire pour des
centaines d'enfants…
Moi, je suis un passionné. M. Couillard,
ce n'est pas un passionné. Donc, il faut vivre avec les avantages et les
désavantages. Mais je suis un passionné puis je n'ai pas l'intention de
changer. Mais je suis là pour le bien des Québécois, puis pour défendre les
Québécois, puis, entre autres, défendre nos enfants parce que l'éducation, pour
moi, là — j'ai quand même été trois ans ministre de
l'Éducation — j'ai ça, là, à coeur.
La Modératrice
: Merci.
Martin Croteau, LaPresse.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour, M. Legault. Permettez-moi d'être un peu rabat-joie, si vous voulez
bien. Le sondage de ce matin situe les intentions de vote de la CAQ autour de
24 %. Vous avez fait 23 % aux dernières élections. Ça fait que ce
n'est pas un très gros gain par rapport à il y a deux ans. Donc, qu'est-ce qu'il
vous reste à faire pour atteindre ce 30 %, 35 %, peut-être 40 %
qu'il faudrait pour éventuellement espérer former le gouvernement?
M. Legault
: Bon,
écoutez, d'abord, il faut regarder la tendance des derniers mois, là. Il faut
tenir compte de plein de considérations. On a eu quand même un sauveur qui est
arrivé pendant ces deux années-là, là, M. Péladeau, sauveur qui n'est pas
resté. On a une situation actuellement où les gens, de toute évidence, là, sont
tannés d'entendre parler de souveraineté. Donc, on est dans une situation où on
a besoin, on a besoin d'avoir une alternative au gouvernement libéral, là,
parce que les gens ne sont vraiment pas satisfaits des résultats du Parti
libéral. Donc, on voit…
Puis là, si vous prenez les chiffres,
effectivement, des dernières élections, le Parti libéral était à 41 %,
donc a eu une baisse importante. Donc, il y a effectivement, là, un message
positif pour la CAQ.
M. Croteau (Martin) : Bien,
vous voyez dans ça une faille dans le monopole libéral que vous dénoncez? Moi,
ça ne semble pas évident. Pourquoi vous voyez une faille dans ces chiffres?
M. Legault
: Bien,
écoutez, là, quand on dit que, juste dans un mois, la CAQ prend trois points,
je pense que c'est une tendance, ça. Je veux dire, si on prend trois points à
chaque mois d'ici le 1er octobre 2018, on va se retrouver comme en Russie, là.
Donc, moi, je vois ça positif.
M. Croteau (Martin) : Juste
une question sur... je veux juste emboîter le pas à Simon qui vous a questionné
là-dessus, sur la nature de vos échanges avec M. Couillard. Sentez-vous que
vous, personnellement, vous avez quelque chose à changer pour peut-être gagner
davantage la faveur des Québécois?
M. Legault
: Écoutez,
moi, je suis un passionné, là. C'est sûr que M. Couillard a une approche
différente, hein? On dirait qu'il regarde ça de haut, de haut. Ça n'a pas l'air
de le déranger, ce qui se passe au ministère des Transports. Je peux vous dire,
là, je n'aurais pas attendu deux ans pour bouger au ministère des Transports.
Moi, je suis un passionné. De voir qu'en éducation, en économie, il ne se passe
rien… Moi, je suis un passionné. Des fois, ça a des qualités, des défauts, mais
je suis un passionné puis...
M. Croteau (Martin) : Vous
n'avez rien à changer?
M. Legault
: On me dit
que je ne dois pas changer.
La Modératrice
: Merci.
Est-ce que M. Robillard est prêt? Oui. M. Robillard, LaPresse
canadienne.
M. Robillard (Alexandre) :
Ah! Excusez-moi. On était en train, ici, là, de discuter. M. Brad Wall vient au
Québec la semaine prochaine. On vous a entendu, au début de l'année, dire que
c'était possible pour le Québec d'exiger une redevance sur Énergie Est. Donc,
j'aimerais ça savoir si c'est dans votre intention de rencontrer M. Wall pour
négocier cet élément-là avec lui.
M. Legault
: Bien,
écoutez, je vais être premier ministre le 1er octobre 2018. C'est plus
difficile avant le 1er octobre 2018.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais vous vous préparez, là. En préparation de ça, j'imagine que c'est sur
votre agenda.
M. Legault
: Mais, s'il
est prêt à me rencontrer, ça va me faire plaisir. Le problème qu'on a, là,
c'est qu'on a un premier ministre qui est nonchalant puis qui ne demande rien.
M. Robillard (Alexandre) :
Oui, mais vous? Vous? Vous, vous êtes actif, vous êtes passionné, vous êtes
passionné, mais pourquoi…
M. Legault
: Bien oui!
Moi, s'il veut me rencontrer puis… si M. Wall comprend…
M. Robillard (Alexandre) :
S'il veut vous rencontrer, là? Disons, là, qu'il…
M. Legault
: Ah! bien,
si M. Wall est visionnaire puis il voit déjà que ce sera moi qui serai là comme
premier ministre le 1er octobre 2018…
M. Robillard (Alexandre) :
Mais pourquoi ne pas solliciter de rencontre pour parler de ça avec lui?
M. Legault
: Mais je
suis ouvert à le rencontrer, là, puis à discuter avec lui, puis de voir…
Écoutez, le Québec, là, ce n'est pas vrai qu'on va être le dindon de la farce,
qu'il va passer du pétrole par dizaines de milliards sur notre territoire sans
gain pour le Québec, sans qu'on ait une redevance de milliards de dollars. Ça
va me faire plaisir de lui expliquer s'il veut me rencontrer.
M. Robillard (Alexandre) :
Puis vous pensez que c'est possible légalement d'exiger ça?
M. Legault
: Oui, oui.
M. Robillard (Alexandre) :
Comment?
M. Legault
: Bien, en
en faisant une condition pour la construction de l'oléoduc. Au-delà de la
légalité, il y a aussi la partie politique.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
ça se négocie avec qui, cette condition-là?
M. Legault
: Pardon?
M. Robillard (Alexandre) : Ça
se négocierait avec qui, cette condition-là?
M. Legault
: Bien, ça
peut se négocier, ça peut être un ensemble. Ça peut être TransCanada, ça peut
être le gouvernement de l'Alberta, le gouvernement fédéral. Tous les
intervenants, là, doivent comprendre que le Québec doit... que ça soit intéressant.
Puis, au-delà, de s'assurer aussi des impacts environnementaux, là. N'oublions
pas ça. Il y a encore des réponses à obtenir de ce côté-là. Ça prend des
retombées importantes financièrement.
M. Robillard (Alexandre) : Qu'est-ce
qu'on va devoir comprendre s'il n'y a aucun transfuge du Parti québécois qui
est passé à la CAQ d'ici 2018?
M. Legault
: Bien, on
pourra comprendre que, les discussions ont commencé, il y avait un certain chef.
Là, il y a des débats d'ici le mois d'octobre au Parti québécois. Donc,
soyons... Tu t'en viens-u avec nous autres, Sylvie?
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Legault
: Je suis
ouvert à ça, oui.
La Modératrice
:
Martine Biron, Radio-Canada.
Mme Biron (Martine) :
Bonjour, Mmes et MM. les députés, M. Legault. La CAQ sur une lancée. Ce
n'est pas la première fois que la CAQ est sur une lancée, mais, à chaque fois,
la CAQ a piqué du nez. Qu'est-ce qui a fait que la CAQ était sur une lancée
puis qu'elle a piqué du nez les dernières fois que c'est arrivé?
M. Legault
: Bien, il
est arrivé un sauveur au PQ, hein? Il a été considéré par tout le monde comme
un sauveur, hein? Il a fait la première page des journaux pendant des mois.
Donc, on est dans une situation où on a passé à travers cette vague-là. Mais là
on revient sur le fond. On revient sur l'article 1. Puis les Québécois, aux
deux tiers, n'en veulent pas, de l'article 1, ils n'en veulent pas, de la
souveraineté. Donc, on se retrouve dans une situation où, là, il y aura deux
choix : le Parti libéral ou la CAQ. Puis le Parti libéral, actuellement,
là, je pense qu'il n'y a personne qui ne peut contester l'insatisfaction
grandissante à l'égard du gouvernement de M. Couillard.
Mme Biron (Martine) : Donc,
vous pensez que, puisque M. Péladeau est parti, le Parti québécois est en
chute libre. C'est ça que vous dites?
M. Legault
: Bien, Écoutez,
il y a eu une lune de miel, hein? Rappelez-vous le dernier sondage lorsque Pierre
Karl Péladeau était, là, là. On était nez à nez avec le Parti québécois. Là, évidemment,
bon, il y a une petite bouffée, mais ça ne lève pas beaucoup. Donc, bon, moi, je
pense qu'il y a de la place puis je pense que la CAQ est vraiment sur une
lancée, oui.
Mme Biron (Martine) : Est-ce
que c'est la fin du PQ?
M. Legault
: Bien, écoutez,
il y aura toujours un certain pourcentage des Québécois qui vont vouloir avoir
la souveraineté du Québec, qui vont vouloir faire l'indépendance du Québec, mais
je pense que c'est la fin du Parti québécois comme parti qui aspire à
gouverner.
Mme Biron (Martine) :
Pouvez-vous être plus précis? Est-ce que vous pensez que l'avenir du PQ, c'est
un peu comme le Bloc? Est-ce que vous pensez qu'ils ont tendance à disparaître?
Pouvez-vous être plus précis sur votre pensée par rapport au Parti québécois?
M. Legault
: Bien, il y
a une différence entre disparaître, là... Je ne dis pas qu'ils vont
disparaître. Moi, je pense qu'il y aura toujours un certain pourcentage des
Québécois qui va souhaiter l'indépendance du Québec mais pas assez pour aspirer
à former le prochain gouvernement. Et c'est dans ce sens-là, là, qu'on a
beaucoup parlé du monopole libéral, de la division du vote francophone, etc. Il
y a de plus en plus de Québécois, d'analystes qui s'entendent pour dire : Ça
prend une alternative au Parti libéral. Ça ne peut pas être le PQ avec l'article
1. Puis, pour avoir été au PQ, là, je ne vois pas comment le PQ pourrait mettre
de côté l'article 1, là, tu sais, je ne vois pas comment. Donc, à partir de là,
la seule alternative possible, c'est la CAQ.
La Modératrice
:
Marie-Laurence Delainey, TVA.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Qu'est-ce qui va se passer avec M. Legault, en 2018, si jamais la CAQ reste
dans l'opposition?
M. Legault
: Ah! j'ai
dit que je vais rester, peu importe ce qui arrive. Et puis j'ai promis ça, là,
puis j'aiderai peut-être des plus jeunes si ça arrive. Mais je me prépare à
être premier ministre, là. Je l'ai dit à mon épouse, là, puis on se prépare
tous les deux à occuper des fonctions importantes.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Et déménager? Vous entendez quoi par...
M. Legault
: Déménager
à l'édifice Price, oui, c'est ça.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Vous entendez quoi par «aider les plus jeunes»?
M. Legault
: Pardon?
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Vous entendez quoi par «aider les plus jeunes»?
M. Legault
: Mais non,
mais, je veux dire, écoutez, moi, je viens d'avoir 59 ans, là. Donc, je ne suis
pas là pour les 25 prochaines années. Donc, il y aura éventuellement des plus
jeunes. Puis je vois qu'il y a beaucoup de relève. Et donc, peu importe ce qui
arrivera en 2018, en 2022, peut-être même en 2026, je vais continuer à aider,
je vais continuer à aider, oui.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Dans un autre registre, complètement, vous allez vous ennuyer de quoi ou de qui
cet été, après cette session-là?
M. Legault
: Bien, de
mes collègues députés parce que... Oui, parce que... Écoutez, vous ne pouvez
pas imaginer le plaisir qu'on a au caucus de la CAQ, là, sincèrement, là. Et
j'essaie d'imaginer ce qui se passe au PQ puis au Parti libéral, là, puis je me
trouve bien, bien, bien chanceux.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
En tout cas, il y a beaucoup de libéraux... puis M. Gaudreault a dit qu'il allait
s'ennuyer davantage de nous, les médias. C'est leur première réponse. Ce n'est
pas votre cas, hein?
M. Legault
: Je
m'excuse, moi, c'est de mes collègues.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Merci.
La Modératrice
: Merci.
Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui. Bonjour, M. Legault. Comment expliquer qu'il y ait quand même 32 %
des Québécois qui continuent d'appuyer le Parti libéral au terme de cette
session qui a été particulièrement difficile? Est-ce qu'ils ont une résistance,
disons, plus grande à la douleur que lorsque c'est un gouvernement, par
exemple, du Parti québécois qui est au pouvoir?
M. Legault
: Non. Moi,
je pense que ça relève d'un dossier qui est le dossier constitutionnel. Il y a
encore une partie des Québécois qui votent d'abord contre un référendum sur la souveraineté
puis qui voient malheureusement encore le Parti libéral comme étant le seul
rempart contre un référendum sur la souveraineté.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que
vous courtisez ou vous invitez les péquistes qui, comme Jean-François Lisée,
estiment qu'un référendum sur l'indépendance du Québec n'est pas gagnant, du
moins dans un prochain mandat? Est-ce que ces gens-là sont les bienvenus à la
Coalition avenir Québec?
M. Legault
: Bien, ce
que je souhaite, là, c'est quand même qu'on soit cohérents. C'est que, si on
veut être de bonne foi dans nos négociations avec Ottawa, il ne faut pas avoir
un agenda caché, il ne faut pas que ça soit pour se faire dire non.
Moi, je crois profondément puis
sincèrement que c'est possible d'aller chercher des pouvoirs à Ottawa en
matière de langue, en matière d'immigration, puis ça devient urgent d'aller
chercher, entre autres, des pouvoirs en matière d'immigration, qu'il faut être
de bonne foi. On ne peut pas aller là en souhaitant... Parce que, vous savez,
Jean-François Lisée, là, sa spécialité, c'est... comment je dirais bien ça? Les
astuces de Jean-François Lisée puis les sorties de secours de Jean-François
Lisée, je suis prudent, là. Puis les Québécois, là, ne veulent pas se faire
prendre dans une cage à homard, là. Ce qu'ils veulent, c'est vraiment de
s'assurer qu'on est de bonne foi, qu'on défende notre identité mais à
l'intérieur du Canada. Puis, dans ce sens-là, il y en a déjà ici, derrière moi,
qui étaient au Parti québécois, qui sont rendus à cette étape-là.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Le Parti
libéral du Québec est encore aux commandes de l'État pour au moins deux ans et
quelques mois. Bon, est-ce qu'il y a des décisions qui s'imposent du côté du
premier ministre à court terme pour redresser peut-être la situation, notamment
en éducation?
M. Legault
: Bien, on
en parlait hier, là, moi, si j'étais premier ministre à la place de Philippe
Couillard aujourd'hui, j'enverrais un signal fort au ministère des Transports,
je mettrais un nouveau ministre des Transports puis un sous-ministre qui vient
de l'extérieur de la machine et je ferais le suivi aussi personnellement parce
qu'on est dans une situation, là, où on a vraiment un premier ministre qui est
un observateur. Bon, moi, je suis peut-être... certains vont dire trop
passionné ou trop... on dit en anglais «hands on», mais je peux vous dire, là,
que je n'aurais pas attendu la lettre de Robert Poëti pour savoir ce qu'il se
passe dans le ministère de Robert Poëti. Tu sais, j'aurais rencontré
régulièrement, peut-être à tous les trois mois, Robert Poëti, pour dire :
Aïe! Robert, comment ça avance, le ménage au ministère des Transports?
M. Couillard, on dirait, là, qu'il est
plusieurs milliers de pieds dans les airs. Il regarde ça de haut, puis c'est
comme si ça ne l'intéressait pas. Il voit ça comme étant du quotidien et il est
au-dessus de ça. Puis là il nous dit : Bon, ça devrait être la commission
parlementaire qui s'occupe de ça ou la Vérificatrice générale. Bien, voyons
donc! On a besoin d'un leader, on a besoin d'un capitaine au Québec. Et donc, dans
ce sens-là, moi, je dirais à M. Couillard, là, qu'il faut qu'il s'implique.
Vous savez, en économie, là, ce n'est pas
des théories qui fonctionnent. Des investissements, là, des entreprises, il
faut aller les chercher un par un, puis le premier ministre doit s'impliquer,
surtout pour les grands investissements. Il ne le fait pas. Ça ne l'intéresse
pas. Et ça, c'est inquiétant.
Puis, écoutez, prenez l'éducation, qui
devrait être la priorité : quatre ministres de l'Éducation. Mais, au-delà
des ministres de l'Éducation, quelle est la direction qui a été donnée par le premier
ministre? On ne la sent pas, cette vision, cette direction. Qu'est-ce que M.
Couillard veut faire comme premier ministre du Québec, là? Pourquoi il est en politique?
Ce n'est pas clair. Donc, il va falloir peut-être, cet été, qu'il réfléchisse,
là : J'ai perdu deux ans, il m'en reste deux, ans. Qu'est-ce que je veux
changer pendant ces deux ans-là au Québec? Il faudrait qu'il ait les idées un
petit peu plus claires.
Puis, dans ce sens-là, bien, on essaie
d'être constructifs puis de faire des propositions. La prématernelle quatre
ans, je pense que ça l'a ébranlé, il s'est fait rappeler à l'ordre par le Parti
libéral. Sur Uber, il s'est fait rappeler à l'ordre par les jeunes libéraux,
mais, honnêtement, s'il n'y avait pas eu la CAQ qui menace de dire : Écoutez,
là, nous autres on ne le fera pas passer, ce projet de loi là, là, si on ne
s'ouvre pas à la modernité... Bien, il va falloir, à un moment donné, qu'il
sorte des grands discours puis de sa hauteur puis qu'il rejoigne les préoccupations
du peuple.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Rapidement,
est-ce que vous craignez l'élection d'Alexandre Cloutier à la direction du Parti
québécois, notamment en ayant en tête les résultats de la dernière élection au
fédéral, où Justin Trudeau a pratiquement été élu avec, disons, éclat au Canada?
Plusieurs comparent les deux personnages politiques : deux jeunes, bon,
moins de...
M. Legault
: Il n'est
pas aussi beau, non. Non, non. Bien, écoutez, il y a une grande différence
entre M. Trudeau puis M. Cloutier, c'est l'article 1 du Parti québécois. Puis,
peu importe qui sera chef du Parti québécois, ça ne passe pas, au Québec, la
souveraineté. Donc, je lui souhaite bonne chance, là. Il s'en va cet été se promener
partout au Québec, là. Quand il fait chaud, se faire parler de souveraineté,
là, ce n'est pas facile.
La Modératrice
: Merci.
On va passer aux questions en anglais. Caroline Plante, The
Gazette.
Mme Plante (Caroline) : Hello, Mr. Legault.
M. Legault
: Yes. Caroline.
Mme Plante (Caroline) : Do you think that you're appealing to anglophone and allophone Quebeckers? And what are some of the things
that you could do to secure their vote in 2018?
M. Legault
:OK. I think we have — and I'll have some meetings
with the Jewish community and different communities in the next few weeks — to get closer to the anglophone
community. I had some lunches already with representatives of the anglophone
communities. And what I want to tell them is that the CAQ has a program, a
program in education, in economy. And our proposal is within Canada. So, that needs to be clear because
the Anglophones, they still see me as a former guy from the PQ. So, I have to
explain them that it's clear, it's black on white : our proposal is within
Canada but, at the opposite of
Mr. Couillard, we have a clear vision about what we want to do in education and
in economy.
Mme Plante (Caroline) : So, specifically, does that entail having more meetings over the
summer, over the next several months? And will that be a priority for you?
M. Legault
: Yes, and maybe get some representatives of the anglophone community
with us. So, I'm working on that, yes.
Mme Plante (Caroline) : Do you have a specific name in mind?
M. Legault
: I've got specific names in mind, but I cannot tell you today.
Mme Plante (Caroline) : And how would you qualify your work, your party's work on the Uber
bill? How would you qualify your work?
M. Legault
: I think, because of the CAQ, we had an amendment on the Uber law. Yes, the Liberal Party said it was because of the
youth section of their party, but, in fact, I think the real reason was because
we said that the bill wouldn't be adopted before the end of the session if we
don't have this opening to Uber. And I think that, right now, with the bad
economic situation we have in Québec, we cannot afford
to not open the doors to new technology, to innovations like Uber.
Mme Plante (Caroline) : Thank you.
La Modératrice
:
Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault. Good morning, everyone.
M. Legault
:
Good morning.
Mme Johnson (Maya) : You've repeatedly described Premier Philippe Couillard as a
tourist, as a spectator. How would you handle the revelations at the MTQ
differently? What would you have done over these past several weeks?
M. Legault
:
First, I wouldn't have waited until the letter of Mr. Poëti, two years after
the new government being in place, to take action, hein? Mr. Couillard, we
have to remember, he's in place since two years. I would have met Mr. Poëti
every three months, especially after the Charbonneau Commission. I think, of
course, we had to make important changes at the Ministry
of Transport.
So, I would have been
more hands on. Maybe it's my personality. Mr. Couillard is more a kind of
intellectual, looking at that from very high. And I think he has to be more in
the action and I think, right now, he makes an error in keeping Mr. Daoust. I
think that Mr. Daoust, right now, we will all agree that he doesn't have the
credibility to make those changes. And I think that the Deputy Minister also
should be changed. He should put in place somebody from the outside because, he
said it himself, we have also to change a culture. So, of course, if we keep
the same people moving from one ministry to the other, we wouldn't change the culture.
So, we need to take strong action, but he needs to show more leadership. He
cannot wait and see like he's doing right now.
Mme Johnson
(Maya) :After the by-election
in Chicoutimi, you expressed disappointment at the results, just 12% for the
CAQ, when you said that your sense on the ground was that you had a lot more
support and you talked about the difficulty of facing this Liberal machine. How
will you battle against that Liberal machine going forward? Because you say you
want to take power in 2018.
M. Legault
: OK. First, in Chicoutimi, the battle was not against the Liberal machine, it was against…
The PQ is in place since many, many years, and, of course, our party exists
only since four years. So, we didn't have, and I admitted that, the time to be
present in regions. And also some positions we took about wind power, it didn't
help our perception in regions like Saguenay—Lac-Saint-Jean. But watch us in Saint-Jérôme.
Mme Johnson
(Maya) :OK. Merci.
La Modératrice
: Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning.
M. Legault
: Good morning.
Mme Fletcher (Raquel) : I'm wondering, the recent poll that came out today shows your
support is pretty stable. Are you frustrated that you're not getting more
traction with… I mean, you seem to be repeating yourself often. A good example
is the «prématernelle à quatre ans». You know, it was constant, you had press conferences, you kept saying the
same thing over and over again, and then, you know, the Liberals finally agreed with you at their caucus. Why do you
feel like you're not getting the traction that you might want?
M. Legault
: OK. But, first, to have plus three points, an additional three
points in one month, for me, it's not stable, it's a good trend. And, like my
friend Mario is telling me very often, we have to make sure that we don't peak
too fast, hein? We have to be at the peak for October 1st, 2018. So, that's my
target, to be first on October 2011.
Mme Fletcher
(Raquel) : OK. So, you take this poll to be
that you're climbing up.
M. Legault
: For the last two electoral campaigns, we finished 10 points higher
than the level at which we started the campaign. We started the campaign, in
2014, at 13%. So, we had to start tomorrow at 24% and finish at 34% because we
have to understand that it's not easy for a new party to explain our proposal
between electoral campaigns. It's not easy, hein? I would like to talk to you
everyday about education and that you talk about our education proposals
everyday, but, of course, we know that's not the way to do. We can do that in
the 33 days of a campaign, but, between campaigns, it's not easy. But an
additional three points in one month, for me, it's very good.
Mme Fletcher
(Raquel) : OK. Thank
you.
La Modératrice
: Ryan Hicks, CBC.
M. Hicks (Ryan) : Good morning.
M. Legault
: Good morning.
M. Hicks (Ryan) : Are you going to do anything to woo or to bring in Mr. Poëti to the CAQ? Are you going to ask him
to join?
M. Legault
: I'm doing it today. But, I said it before, I'm open to have him,
but Mr. Poëti has to continue showing some courage. We saw, just before he left
to Australia, that Mr. Couillard gave him a nice gift : president of a new committee with young
entrepreneurs. So, he has to make sure that he continues to defend his
principles instead of accepting gifts from the Liberal Party. But the Liberal
Party is very strong to give some nice gifts to people to keep them.
M. Hicks (Ryan) : One thing you've mentioned is that you need to bring allophones
into the Coalition avenir Québec. So, given that, do you think that you need to nuance or tone down
the way your party speaks out about integration? Because, sometimes, people in
that community feel like they're being attacked when the words and when just
the emotion and the passion are so strong.
M. Legault
: Yes. No. When I meet in private with Anglophones or Allophones,
what I tell them is that we all need to do some compromises and we need to be
strategic. If we want to make sure that we discard the PQ and that we can
replace the Liberal Party, everybody has to make some compromises. So, I think
that most of the people in the anglophone community, they accept that we defend
French but what they want to make sure is that we stay within Canada, and that's what we propose them. But
they have to accept that French will always be vulnerable in North America and
they cannot ask us to become a bilingual place in Québec.
And, of course, I'm meeting with some communities that worry also about
immigration. They want to make sure not only that we respect French, but we
respect our values also. So, I think that we'll see more and more opening from
the anglophone and the allophone communities to the CAQ proposals.
La Modératrice
:
Une dernière petite question en anglais. Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Thank you. I just want to revisit the Chicoutimi by-election
because perhaps it wasn't clear. The battle, or course, was against the PQ,
given that it's a PQ stronghold, but the Liberals did probably much better than
a lot of people expected, given all the controversies surrounding the party at
that time. This was in April. It was after Sam Hamad, it was after Nathalie
Normandeau. And so, that's why I'm asking the question about the Liberal
machine, just generally speaking. Even in light of controversies like that, the
Liberals can still do really well in a by-election, and you had trouble gaining
traction. So, how will you fight that Liberal machine, just generally speaking,
going forward?
M. Legault
:
Generally speaking, I admit that the Liberal Party, they have a strong machine,
eh? We see that in the advance vote, hein? They come and get the people one by
one and they bring them to the poll. We're building this machine at the CAQ,
and I'm confident that we'll have this kind of machine in two years from now.
But I admit that, for example, in Chicoutimi, I didn't have this kind of
machine. We only exist since four years and we spent most of those four years
around Montréal and Québec City. Now, this summer, I will travel all around the different regions in Québec.
So, we'll take time to
make sure that we have people who are getting involved at the CAQ, but there
are 125 ridings in Québec. So,
I have to make sure that I have 125 organizations. So, just remember that we
have only four years old.
Mme Johnson
(Maya) :Merci.
La Modératrice :
Merci beaucoup.
M. Legault
: Merci, tout le monde.
(Fin à 9 h 49)