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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Friday, June 10, 2016, 9 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures)

M. Legault : Bonjour! Bonjour, tout le monde! Écoutez, d'abord, je voudrais vous dire à quel point je suis fier de l'équipe qui est derrière moi, l'équipe de la CAQ. Grâce à leur excellent travail au cours de la dernière session, je pense qu'on peut dire, sans se tromper, là, que la CAQ est vraiment en émergence. On a un parti qui a été de tous les débats au Québec. Et actuellement c'est la seule alternative aux libéraux. Pourquoi? Parce que c'est le seul parti qui s'occupe des vraies préoccupations des Québécois.

Parmi ces préoccupations, il y a évidemment d'abord l'éducation. O.K., Jean-François, le grand derrière... Évidemment, on a un de nos députés qui a écrit un livre, durant la session, pour parler des changements qu'on a à faire en éducation parce que, oui, il y a urgence de faire des changements en éducation. Ce n'est pas normal qu'actuellement le Québec ait un taux de décrochage qui soit le double de celui de l'Ontario, le double. Actuellement, on a besoin de ces changements-là. Et, écoutez, le résultat qu'on voit en éducation, c'est le résultat de 13 années de gouvernement libéral, sauf une petite parenthèse. Ça fait 13 ans, au Québec, qu'on a arrêté d'investir en éducation, là. Si on exclut les coûts de système, on n'a pas investi depuis le Sommet du Québec et de la jeunesse, en 2000.

Donc, on se retrouve dans une situation où la négligence des libéraux en éducation est une vraie honte. On a besoin plus que jamais que l'éducation devienne la priorité nationale au Québec. Et, encore une fois, la CAQ a été très constructive. On a proposé un plan ambitieux pour réduire le décrochage, pour surtout s'occuper des enfants qui ont des difficultés d'apprentissage parce que, vous le savez, ceux qui, éventuellement, vont décrocher, ce sont les enfants, là, le 15 % qui ont des difficultés d'apprentissage. Et, tous les spécialistes le disent, il faut agir tôt. Ça a été démontré en Ontario puis à peu près dans tous les États industriels. Et c'est pour ça que la CAQ a proposé... puis on va en parler beaucoup dans les prochains mois puis dans les deux années qui viennent. On va mettre de la pression sur le gouvernement. On a besoin, au Québec, d'offrir aux 90 000 enfants de quatre ans la prématernelle gratuite, accessible à tous. Il est temps qu'on fasse un investissement majeur en éducation. Et nous, on pense que cette mesure, la prématernelle quatre ans, c'est la mesure la plus efficace pour réduire le décrochage.

Donc, nous, contrairement aux libéraux, on a un plan, on a une suggestion, alors que M. Couillard, on le voit depuis deux ans, tourne en rond en éducation. Son manque de vision est déplorable. Et c'est le même constat qu'on peut faire en économie : beaucoup de papier, très peu de résultats. On se retrouve dans une situation où M. Couillard ne semble pas intéressé par l'économie. Puis l'économie, là, ce n'est pas des beaux discours. L'économie, ça commence par des investissements des entreprises. Rappelez-vous, dans le budget qui a été déposé par M. Leitão ce printemps, on prévoit, pour l'année 2016, une croissance des investissements des entreprises au Québec de 0,0%, 0%. Puis moi, je vous fais une prédiction, là : là-dessus, M. Couillard va atteindre son objectif. M. le Président... On est dans une situation...

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Legault : Mauvais réflexe. Ça, ça va être à 10 heures, tantôt.

Et, je l'ai souvent dit, l'été dernier, j'ai eu l'occasion d'aller en Allemagne puis dans les pays scandinaves, et on voit que, dans les États où on a une forte croissance des investissements des entreprises, ça passe par un organisme comme Investissement Québec. Or, cette semaine, on a eu un rapport dévastateur de la Vérificatrice générale qui a dit : Écoutez, Investissement Québec n'a même pas d'objectif d'évaluation de la performance. C'est un rapport qui montre qu'Investissement Québec ne sait pas où il s'en va.

Donc, on a un gouvernement qui est passif. On a un gouvernement libéral qui est là depuis 2013... depuis 2003, pardon, qui regarde la situation, agit en observateur. On a vu encore, durant la session, des sièges sociaux quitter le Québec, des investisseurs qui boudent le Québec, même des libéraux qui ne se reconnaissent plus dans le Parti libéral de Philippe Couillard. Donc, on a un parti qui est en panne d'idées.

Et, quand on regarde les chiffres de l'emploi, la tendance est mauvaise. Il faut être prudent quand on regarde les chiffres mensuels, mais, quand on regarde les 12 derniers mois, pour la dernière année, le Québec n'a créé que 18 200 emplois, alors que, pour les mêmes 12 mois, il s'en est créé 78 800 en Ontario. Ça, c'est très inquiétant. Puis j'ai le goût de dire à Philippe Couillard ce que j'ai dit à la ministre du Tourisme : Réveillez-vous! C'est urgent qu'on avance en économie.

Le premier ministre doit aussi arrêter d'être indifférent, insensible quand il s'agit de parler de l'identité québécoise. On l'a vu, entre autres, dans le dossier de l'immigration. Il regarde les choses de haut, hein? Rappelez-vous ce qu'il m'a dit. Il m'a accusé de souffler sur les braises de l'intolérance parce que je questionnais sa proposition d'augmenter le seuil d'immigration de 50 000 à 60 000 au Québec. Or, on a vu la suite des choses. Les Québécois ont donné raison à la CAQ, et M. Couillard a été obligé de reculer à cause de la CAQ. Donc, ne serait-ce que sur ce dossier-là, on voit que ce n'est pas le PQ, c'est la CAQ qui a défendu l'identité québécoise. Et ce qu'il est important de préciser à M. Couillard, c'est que la priorité, là, ce n'est pas d'augmenter le nombre d'immigrants, c'est de mieux intégrer ceux qu'on reçoit actuellement. On a besoin de leadership, de passion de la part de M. Couillard.

Il y a aussi un nuage très sombre au-dessus du gouvernement libéral. On a vu, durant la session, un ministre libéral démis de ses fonctions par le premier ministre parce qu'il avait dénoncé des graves lacunes au ministère des Transports. Et suite à l'audition, cette semaine, de Mme Trudel et de Mme Boily, on peut maintenant affirmer avec des preuves à l'appui que le ministère des Transports est rongé par la manipulation, l'obstruction, les mensonges et l'intimidation. Ce n'est pas rien, là, et je comprends les Québécois d'être en colère. Ils n'en peuvent plus de voir l'inaction de Philippe Couillard. Philippe Couillard ne semble pas prendre conscience de l'ampleur de la crise au ministère des Transports. Il regarde monter le cynisme et la colère des Québécois en spectateur. Jamais je n'accepterai ça lorsque je serai premier ministre du Québec.

De l'autre côté, on a un Parti québécois qui est revenu dans les vieilles chicanes sur la date du référendum. Le Parti québécois vit dans le passé. Les Québécois en ont assez de ces histoires-là. Les Québécois souhaitent qu'on leur parle de leurs préoccupations, pas de la souveraineté. Donc, on se retrouve actuellement avec un gouvernement libéral usé, un Parti québécois déconnecté et une CAQ sur sa lancée. Et moi, je veux dire, en terminant, aux Québécois, je veux les regarder droit dans les yeux puis leur dire, là : Nous, on prend l'engagement, toute l'équipe de la CAQ, de travailler très fort, au cours des deux prochaines années, pour offrir aux Québécois une vraie alternative aux libéraux et pour former le prochain gouvernement en 2018.

Merci, bon été à tout le monde!

La Modératrice : Merci beaucoup. On va commencer la période de questions en commençant par Julie Dufresne, Radio-Canada.

Mme Dufresne (Julie) : Bonjour M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

Mme Dufresne (Julie) : Messieurs mesdames, bonjour. On vous sent plus en forme, M. Legault, qu'à l'époque du yoga, de toute évidence.

M. Legault : Effectivement, oui.

Mme Dufresne (Julie) : Pourtant, vous l'avez dit vous-même, on a beaucoup parlé, durant cette session, de la crise au Parti québécois... c'est-à-dire la crise au MTQ, la crise qu'a portée beaucoup le Parti libéral. On parlé beaucoup de la course à la direction, du départ de Pierre Karl Péladeau. Vous dites : On a un plan, mais ce plan-là, on n'en a pas tant parlé. Encore une fois, vous avez été éclipsé pendant cette session.

M. Legault : Je ne pense pas. Je ne pense pas qu'on puisse dire, là, que la course à la chefferie au PQ, ça lève beaucoup actuellement. Je pense que les gens sont tannés d'entendre parler de la souveraineté. Évidemment, la CAQ a seulement quatre années d'existence, puis ce qui est important, c'est la tendance. Puis ce qu'on voit actuellement, c'est une tendance très positive. Je pense qu'on ne se trompe pas en disant que la CAQ est sur une lancée. Puis il nous reste deux ans. Puis, moi, mon objectif, là, ce n'est pas demain matin, c'est, le 1er octobre 2018, être au gouvernement, être le premier ministre du Québec.

Mme Dufresne (Julie) : Mais qu'est-ce qui vous fait dire que vous êtes sur une lancée, que vous êtes en émergence? Les sondages ne laissent pas voir ça. Vous sentez ça, vous?

M. Legault : Bien, écoutez, je pense que... Regardez, là, puis je ne veux pas rentrer dans l'analyse des sondages, mais j'ai commencé la dernière campagne électorale à 13 %; là, on est à 24 %, 27 %. Je pense qu'il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour dire que la CAQ n'est pas sur une lancée. Puis on le sent sur le terrain, on le sent dans vos analyses. Je pense que c'est pas mal consensuel pour dire : La vraie opposition, c'est la CAQ. C'est la CAQ qui a été au coeur d'à peu près tous les débats au cours des derniers mois. Et actuellement les gens ne veulent pas entendre parler de la souveraineté. Et je pense que le Parti québécois a atteint comme une espèce de plafond, ne peut pas aspirer à gouverner puis à remplacer les libéraux. Et le seul parti qui peut aspirer à gouverner dans deux ans, c'est la CAQ.

La Modératrice : Merci beaucoup. Louis Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. Couillard, mesdames messieurs.

M. Legault : Bonjour.

M. Lacroix (Louis) : Le sondage de ce matin démontre que l'une des personnalités politiques qui se démarque le plus en ce moment, qui reçoit le plus de votes positifs, si on veut, ou que... des gens qui ont une opinion positive, c'est Robert Poëti, qui est actuellement en Australie. Est-ce que c'est le genre de personnage que vous souhaiteriez avoir dans vos rangs, M. Legault?

M. Legault : Écoutez, on ne commencera pas à parler, là, de...

M. Lacroix (Louis) : Mais vous avez déjà dit qu'il y a des gens...

M. Legault : Oui, je le sais, mais, bon, on va garder ça privé à l'avenir. Écoutez, je pense que ce qu'on voit, c'est que les Québécois ont soif que quelqu'un dénonce l'inaction puis les magouilles du Parti libéral. Puis Robert Poëti a osé le faire au cours des derniers mois. Puis je pense que c'est pour ça, là, qu'on voit un appui à M. Poëti, qui est beaucoup plus grand que l'appui à M. Couillard.

Maintenant, ça fait 40 ans que les gens votent libéral parce qu'ils ne veulent pas de la souveraineté. Donc, on a encore du travail à faire pour leur expliquer qu'il y a une alternative. Ça s'en vient, ça progresse, puis moi, je pense qu'on va être prêts pour 2018. Mais M. Poëti, actuellement, ne peut pas faire autre chose que de critiquer. Il ne peut pas se faire élire pour former un gouvernement en 2018. Donc, il est bienvenu à la CAQ.

M. Lacroix (Louis) : D'accord. L'an passé, à la même date, vous disiez que vous aviez songé à démissionner. Qu'est-ce qui s'est passé entre le mois de juin 2015 et le mois de juin 2016 pour que vous ayez une attitude complètement différente?

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, on voit l'appui de la population, on voit actuellement que la CAQ est en émergence. On est dans une situation complètement différente de l'année dernière. Puis je vous rappelle que, l'année dernière, ce que j'avais dit, c'est que j'avais songé à peut-être ne pas rester après 2018 si on perdait, mais j'ai dit : Je vais rester même si on perd. Mais là ce que je vous dis aujourd'hui, c'est que je suis convaincu qu'on va gagner en 2018.

La Modératrice : Régys Caron, Le Journal de Québec.

M. Caron (Régys) : Oui, bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

M. Caron (Régys) : Bonjour à vos collègues. Les politiciens nous disent toujours qu'ils ne commentent pas les sondages, mais je sens que vous avez envie de commenter celui de ce matin, M. Legault. Est-ce que je me trompe? Comment vous expliquez cette remontée?

M. Legault : Bien, écoutez, je pense que les gens sont tannés d'entendre parler de souveraineté, là. Une course à la chefferie au PQ à chaque année avec des pressés puis des moins pressés pour le référendum, je pense que les gens sont complètement tannés. Ils veulent qu'on leur parle d'éducation, qu'on leur parle d'économie. Et c'est ce qui explique la montée de la CAQ.

De l'autre côté, bien, écoutez, les libéraux ne sont plus la seule alternative à quelqu'un qui ne veut pas de la souveraineté du Québec. Et M. Couillard, on dirait qu'il fait exprès. Si on oublie la semaine où Pierre Karl Péladeau a démissionné, je pense qu'ils se sont mis dans le trouble à chaque semaine depuis le mois de janvier. Donc, j'avoue qu'il nous aide un peu, M. Couillard.

M. Caron (Régys) : Les libéraux puisent dans vos idées. Est-ce que ça vous aide, ça, pensez-vous?

M. Legault : Bien, écoutez, prenez l'exemple de la maternelle quatre ans, hein? Vous avez vu M. Couillard dire : Non, non, non, ça n'a pas été prouvé. Ensuite : Oui, on va le faire — dans une résolution au Parti libéral. Après : Non, on va juste le faire dans les milieux défavorisés. Pour 90 000 enfants, on va offrir 1 800 places au mois de septembre. Ce n'est pas sérieux, là, il ne sait pas où est-ce qu'il s'en va.

Même chose dans les élections scolaires. Une journée, je suis pour les élections scolaires durant le débat des chefs, ensuite, pendant deux ans, je suis contre les élections scolaires. Cette semaine, il se lève puis il dit : Bravo! On est rendus contre les élections scolaires. Vraiment, là, zéro vision, zéro plan.

M. Caron (Régys) : Le Parti québécois est en avance dans le vote francophone. Vous devez courtiser le vote francophone, courtiser en même temps les immigrants, vous parlez d'identité. Comment faire le lien entre les deux, faire des gains sur les deux plans, M. Legault?

M. Legault : Bien, moi, je pense qu'en faisant connaître les priorités de la CAQ, là, de dire : Il faut investir en éducation, ce que n'a pas fait le Parti libéral depuis 13 ans, il faut avoir un plan économique... Bon, là, évidemment, le PQ a eu M. Péladeau qui pouvait peut-être dire : Je connais ça, l'économie, là, mais là, bon, il reste qui au Parti québécois? Puis moi, je pense que les Québécois, ce qu'ils souhaitent, c'est qu'on défende la langue française puis notre identité mais à l'intérieur du Canada.

Donc, c'est ça que propose la CAQ. Évidemment, c'est une proposition qui est relativement nouvelle. Depuis 40 ans, on est divisés entre souverainistes et fédéralistes. Là, on offre une nouvelle proposition : défendre notre langue, défendre notre identité à l'intérieur du Canada. Et je pense que plus on va faire connaître cette proposition-là plus la CAQ va avoir de l'appui dans la population.

M. Caron (Régys) : Merci.

La Modératrice : Merci. Simon Boivin, Le Soleil.

M. Boivin (Simon) : Bonjour, messieurs dames. Vous nous dites que la CAQ est sur une lancée. Vous nous dites que le Parti québécois est usé. Qu'est-ce qu'il va falloir faire de cette analyse advenant le cas où la CAQ ne parvient pas à remporter l'élection partielle de Saint-Jérôme?

M. Legault : Bon, écoutez, d'abord, vous allez me voir beaucoup dans Saint-Jérôme au cours des prochaines semaines. J'y vais pour gagner. On va avoir un excellent candidat. Maintenant, c'est un test pour le PQ, là. C'est un comté qui est détenu par le PQ puis un comté que je veux prendre.

M. Boivin (Simon) : Vous l'avez eu aussi. Vous l'avez eu...

M. Legault : On l'a eu avec M. Duchesneau puis on vise à reprendre le comté. Donc, on va travailler très fort pour gagner le comté, là. Moi, j'y vais vraiment pour gagner. Mais il reste qu'actuellement il appartient au PQ. Donc, ça sera, si la CAQ gagne, une mauvaise nouvelle pour le PQ aussi.

M. Boivin (Simon) : Mais dans quelle mesure est-ce que c'est un test pour vous? À la lumière de ce que vous nous dites, la lancée sur laquelle vous êtes et le déclin sur lequel le PQ se…

M. Legault : Bien, écoutez, c'est toujours un test pour celui qui est en place, d'abord. Et ensuite, bien, écoutez, actuellement, la CAQ, là, ce qu'on vise, c'est : 1er octobre 2018. C'est d'abord ça, mon objectif. Puis on a un plan, là, je peux vous garantir ça, une stratégie très claire à déployer d'ici le 1er octobre 2018. On a encore des propositions constructives à faire sur différents sujets. On va les déployer tranquillement d'ici le 1er octobre 2018.

Donc, mon objectif, c'est d'abord le 1er octobre 2018. Mais je pense qu'on est capables de gagner Saint-Jérôme.

M. Boivin (Simon) : M. Couillard vous reproche beaucoup votre ton en Chambre. Il dit que vous êtes agressif. Est-ce que vous avez l'intention de changer de ton ou vous avez l'impression que c'est parce que ça le dérange, parce que vous touchez quelque chose?

M. Legault : Bon, écoutez, moi, je suis quelqu'un de passionné, hein? De toute évidence, M. Couillard est plus quelqu'un de cérébral, certains vont dire… je fais attention à mes mots, là, parce qu'il va être fâché encore, là. Des méchants diraient «ennuyant», là, mais, non, je ne dirai pas ça. Mais c'est sûr qu'on n'a pas le même caractère. Moi, quand on fait des coupures pour les enfants qui ont des difficultés d'apprentissage, là, j'ai de la difficulté. Quand on me dit que ça fait une semaine qu'il n'y a pas de transport scolaire pour des centaines d'enfants…

Moi, je suis un passionné. M. Couillard, ce n'est pas un passionné. Donc, il faut vivre avec les avantages et les désavantages. Mais je suis un passionné puis je n'ai pas l'intention de changer. Mais je suis là pour le bien des Québécois, puis pour défendre les Québécois, puis, entre autres, défendre nos enfants parce que l'éducation, pour moi, là — j'ai quand même été trois ans ministre de l'Éducation — j'ai ça, là, à coeur.

La Modératrice : Merci. Martin Croteau, LaPresse.

M. Croteau (Martin) : Bonjour, M. Legault. Permettez-moi d'être un peu rabat-joie, si vous voulez bien. Le sondage de ce matin situe les intentions de vote de la CAQ autour de 24 %. Vous avez fait 23 % aux dernières élections. Ça fait que ce n'est pas un très gros gain par rapport à il y a deux ans. Donc, qu'est-ce qu'il vous reste à faire pour atteindre ce 30 %, 35 %, peut-être 40 % qu'il faudrait pour éventuellement espérer former le gouvernement?

M. Legault : Bon, écoutez, d'abord, il faut regarder la tendance des derniers mois, là. Il faut tenir compte de plein de considérations. On a eu quand même un sauveur qui est arrivé pendant ces deux années-là, là, M. Péladeau, sauveur qui n'est pas resté. On a une situation actuellement où les gens, de toute évidence, là, sont tannés d'entendre parler de souveraineté. Donc, on est dans une situation où on a besoin, on a besoin d'avoir une alternative au gouvernement libéral, là, parce que les gens ne sont vraiment pas satisfaits des résultats du Parti libéral. Donc, on voit…

Puis là, si vous prenez les chiffres, effectivement, des dernières élections, le Parti libéral était à 41 %, donc a eu une baisse importante. Donc, il y a effectivement, là, un message positif pour la CAQ.

M. Croteau (Martin) : Bien, vous voyez dans ça une faille dans le monopole libéral que vous dénoncez? Moi, ça ne semble pas évident. Pourquoi vous voyez une faille dans ces chiffres?

M. Legault : Bien, écoutez, là, quand on dit que, juste dans un mois, la CAQ prend trois points, je pense que c'est une tendance, ça. Je veux dire, si on prend trois points à chaque mois d'ici le 1er octobre 2018, on va se retrouver comme en Russie, là. Donc, moi, je vois ça positif.

M. Croteau (Martin) : Juste une question sur... je veux juste emboîter le pas à Simon qui vous a questionné là-dessus, sur la nature de vos échanges avec M. Couillard. Sentez-vous que vous, personnellement, vous avez quelque chose à changer pour peut-être gagner davantage la faveur des Québécois?

M. Legault : Écoutez, moi, je suis un passionné, là. C'est sûr que M. Couillard a une approche différente, hein? On dirait qu'il regarde ça de haut, de haut. Ça n'a pas l'air de le déranger, ce qui se passe au ministère des Transports. Je peux vous dire, là, je n'aurais pas attendu deux ans pour bouger au ministère des Transports. Moi, je suis un passionné. De voir qu'en éducation, en économie, il ne se passe rien… Moi, je suis un passionné. Des fois, ça a des qualités, des défauts, mais je suis un passionné puis...

M. Croteau (Martin) : Vous n'avez rien à changer?

M. Legault : On me dit que je ne dois pas changer.

La Modératrice : Merci. Est-ce que M. Robillard est prêt? Oui. M. Robillard, LaPresse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : Ah! Excusez-moi. On était en train, ici, là, de discuter. M. Brad Wall vient au Québec la semaine prochaine. On vous a entendu, au début de l'année, dire que c'était possible pour le Québec d'exiger une redevance sur Énergie Est. Donc, j'aimerais ça savoir si c'est dans votre intention de rencontrer M. Wall pour négocier cet élément-là avec lui.

M. Legault : Bien, écoutez, je vais être premier ministre le 1er octobre 2018. C'est plus difficile avant le 1er octobre 2018.

M. Robillard (Alexandre) : Mais vous vous préparez, là. En préparation de ça, j'imagine que c'est sur votre agenda.

M. Legault : Mais, s'il est prêt à me rencontrer, ça va me faire plaisir. Le problème qu'on a, là, c'est qu'on a un premier ministre qui est nonchalant puis qui ne demande rien.

M. Robillard (Alexandre) : Oui, mais vous? Vous? Vous, vous êtes actif, vous êtes passionné, vous êtes passionné, mais pourquoi…

M. Legault : Bien oui! Moi, s'il veut me rencontrer puis… si M. Wall comprend…

M. Robillard (Alexandre) : S'il veut vous rencontrer, là? Disons, là, qu'il…

M. Legault : Ah! bien, si M. Wall est visionnaire puis il voit déjà que ce sera moi qui serai là comme premier ministre le 1er octobre 2018…

M. Robillard (Alexandre) : Mais pourquoi ne pas solliciter de rencontre pour parler de ça avec lui?

M. Legault : Mais je suis ouvert à le rencontrer, là, puis à discuter avec lui, puis de voir… Écoutez, le Québec, là, ce n'est pas vrai qu'on va être le dindon de la farce, qu'il va passer du pétrole par dizaines de milliards sur notre territoire sans gain pour le Québec, sans qu'on ait une redevance de milliards de dollars. Ça va me faire plaisir de lui expliquer s'il veut me rencontrer.

M. Robillard (Alexandre) : Puis vous pensez que c'est possible légalement d'exiger ça?

M. Legault : Oui, oui.

M. Robillard (Alexandre) : Comment?

M. Legault : Bien, en en faisant une condition pour la construction de l'oléoduc. Au-delà de la légalité, il y a aussi la partie politique.

M. Robillard (Alexandre) : Mais ça se négocie avec qui, cette condition-là?

M. Legault : Pardon?

M. Robillard (Alexandre) : Ça se négocierait avec qui, cette condition-là?

M. Legault : Bien, ça peut se négocier, ça peut être un ensemble. Ça peut être TransCanada, ça peut être le gouvernement de l'Alberta, le gouvernement fédéral. Tous les intervenants, là, doivent comprendre que le Québec doit... que ça soit intéressant. Puis, au-delà, de s'assurer aussi des impacts environnementaux, là. N'oublions pas ça. Il y a encore des réponses à obtenir de ce côté-là. Ça prend des retombées importantes financièrement.

M. Robillard (Alexandre) : Qu'est-ce qu'on va devoir comprendre s'il n'y a aucun transfuge du Parti québécois qui est passé à la CAQ d'ici 2018?

M. Legault : Bien, on pourra comprendre que, les discussions ont commencé, il y avait un certain chef. Là, il y a des débats d'ici le mois d'octobre au Parti québécois. Donc, soyons... Tu t'en viens-u avec nous autres, Sylvie?

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Legault : Je suis ouvert à ça, oui.

La Modératrice : Martine Biron, Radio-Canada.

Mme Biron (Martine) : Bonjour, Mmes et MM. les députés, M. Legault. La CAQ sur une lancée. Ce n'est pas la première fois que la CAQ est sur une lancée, mais, à chaque fois, la CAQ a piqué du nez. Qu'est-ce qui a fait que la CAQ était sur une lancée puis qu'elle a piqué du nez les dernières fois que c'est arrivé?

M. Legault : Bien, il est arrivé un sauveur au PQ, hein? Il a été considéré par tout le monde comme un sauveur, hein? Il a fait la première page des journaux pendant des mois. Donc, on est dans une situation où on a passé à travers cette vague-là. Mais là on revient sur le fond. On revient sur l'article 1. Puis les Québécois, aux deux tiers, n'en veulent pas, de l'article 1, ils n'en veulent pas, de la souveraineté. Donc, on se retrouve dans une situation où, là, il y aura deux choix : le Parti libéral ou la CAQ. Puis le Parti libéral, actuellement, là, je pense qu'il n'y a personne qui ne peut contester l'insatisfaction grandissante à l'égard du gouvernement de M. Couillard.

Mme Biron (Martine) : Donc, vous pensez que, puisque M. Péladeau est parti, le Parti québécois est en chute libre. C'est ça que vous dites?

M. Legault : Bien, Écoutez, il y a eu une lune de miel, hein? Rappelez-vous le dernier sondage lorsque Pierre Karl Péladeau était, là, là. On était nez à nez avec le Parti québécois. Là, évidemment, bon, il y a une petite bouffée, mais ça ne lève pas beaucoup. Donc, bon, moi, je pense qu'il y a de la place puis je pense que la CAQ est vraiment sur une lancée, oui.

Mme Biron (Martine) : Est-ce que c'est la fin du PQ?

M. Legault : Bien, écoutez, il y aura toujours un certain pourcentage des Québécois qui vont vouloir avoir la souveraineté du Québec, qui vont vouloir faire l'indépendance du Québec, mais je pense que c'est la fin du Parti québécois comme parti qui aspire à gouverner.

Mme Biron (Martine) : Pouvez-vous être plus précis? Est-ce que vous pensez que l'avenir du PQ, c'est un peu comme le Bloc? Est-ce que vous pensez qu'ils ont tendance à disparaître? Pouvez-vous être plus précis sur votre pensée par rapport au Parti québécois?

M. Legault : Bien, il y a une différence entre disparaître, là... Je ne dis pas qu'ils vont disparaître. Moi, je pense qu'il y aura toujours un certain pourcentage des Québécois qui va souhaiter l'indépendance du Québec mais pas assez pour aspirer à former le prochain gouvernement. Et c'est dans ce sens-là, là, qu'on a beaucoup parlé du monopole libéral, de la division du vote francophone, etc. Il y a de plus en plus de Québécois, d'analystes qui s'entendent pour dire : Ça prend une alternative au Parti libéral. Ça ne peut pas être le PQ avec l'article 1. Puis, pour avoir été au PQ, là, je ne vois pas comment le PQ pourrait mettre de côté l'article 1, là, tu sais, je ne vois pas comment. Donc, à partir de là, la seule alternative possible, c'est la CAQ.

La Modératrice : Marie-Laurence Delainey, TVA.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Qu'est-ce qui va se passer avec M. Legault, en 2018, si jamais la CAQ reste dans l'opposition?

M. Legault : Ah! j'ai dit que je vais rester, peu importe ce qui arrive. Et puis j'ai promis ça, là, puis j'aiderai peut-être des plus jeunes si ça arrive. Mais je me prépare à être premier ministre, là. Je l'ai dit à mon épouse, là, puis on se prépare tous les deux à occuper des fonctions importantes.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Et déménager? Vous entendez quoi par...

M. Legault : Déménager à l'édifice Price, oui, c'est ça.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Vous entendez quoi par «aider les plus jeunes»?

M. Legault : Pardon?

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Vous entendez quoi par «aider les plus jeunes»?

M. Legault : Mais non, mais, je veux dire, écoutez, moi, je viens d'avoir 59 ans, là. Donc, je ne suis pas là pour les 25 prochaines années. Donc, il y aura éventuellement des plus jeunes. Puis je vois qu'il y a beaucoup de relève. Et donc, peu importe ce qui arrivera en 2018, en 2022, peut-être même en 2026, je vais continuer à aider, je vais continuer à aider, oui.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Dans un autre registre, complètement, vous allez vous ennuyer de quoi ou de qui cet été, après cette session-là?

M. Legault : Bien, de mes collègues députés parce que... Oui, parce que... Écoutez, vous ne pouvez pas imaginer le plaisir qu'on a au caucus de la CAQ, là, sincèrement, là. Et j'essaie d'imaginer ce qui se passe au PQ puis au Parti libéral, là, puis je me trouve bien, bien, bien chanceux.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : En tout cas, il y a beaucoup de libéraux... puis M. Gaudreault a dit qu'il allait s'ennuyer davantage de nous, les médias. C'est leur première réponse. Ce n'est pas votre cas, hein?

M. Legault : Je m'excuse, moi, c'est de mes collègues.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Merci.

La Modératrice : Merci. Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Bonjour, M. Legault. Comment expliquer qu'il y ait quand même 32 % des Québécois qui continuent d'appuyer le Parti libéral au terme de cette session qui a été particulièrement difficile? Est-ce qu'ils ont une résistance, disons, plus grande à la douleur que lorsque c'est un gouvernement, par exemple, du Parti québécois qui est au pouvoir?

M. Legault : Non. Moi, je pense que ça relève d'un dossier qui est le dossier constitutionnel. Il y a encore une partie des Québécois qui votent d'abord contre un référendum sur la souveraineté puis qui voient malheureusement encore le Parti libéral comme étant le seul rempart contre un référendum sur la souveraineté.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que vous courtisez ou vous invitez les péquistes qui, comme Jean-François Lisée, estiment qu'un référendum sur l'indépendance du Québec n'est pas gagnant, du moins dans un prochain mandat? Est-ce que ces gens-là sont les bienvenus à la Coalition avenir Québec?

M. Legault : Bien, ce que je souhaite, là, c'est quand même qu'on soit cohérents. C'est que, si on veut être de bonne foi dans nos négociations avec Ottawa, il ne faut pas avoir un agenda caché, il ne faut pas que ça soit pour se faire dire non.

Moi, je crois profondément puis sincèrement que c'est possible d'aller chercher des pouvoirs à Ottawa en matière de langue, en matière d'immigration, puis ça devient urgent d'aller chercher, entre autres, des pouvoirs en matière d'immigration, qu'il faut être de bonne foi. On ne peut pas aller là en souhaitant... Parce que, vous savez, Jean-François Lisée, là, sa spécialité, c'est... comment je dirais bien ça? Les astuces de Jean-François Lisée puis les sorties de secours de Jean-François Lisée, je suis prudent, là. Puis les Québécois, là, ne veulent pas se faire prendre dans une cage à homard, là. Ce qu'ils veulent, c'est vraiment de s'assurer qu'on est de bonne foi, qu'on défende notre identité mais à l'intérieur du Canada. Puis, dans ce sens-là, il y en a déjà ici, derrière moi, qui étaient au Parti québécois, qui sont rendus à cette étape-là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Le Parti libéral du Québec est encore aux commandes de l'État pour au moins deux ans et quelques mois. Bon, est-ce qu'il y a des décisions qui s'imposent du côté du premier ministre à court terme pour redresser peut-être la situation, notamment en éducation?

M. Legault : Bien, on en parlait hier, là, moi, si j'étais premier ministre à la place de Philippe Couillard aujourd'hui, j'enverrais un signal fort au ministère des Transports, je mettrais un nouveau ministre des Transports puis un sous-ministre qui vient de l'extérieur de la machine et je ferais le suivi aussi personnellement parce qu'on est dans une situation, là, où on a vraiment un premier ministre qui est un observateur. Bon, moi, je suis peut-être... certains vont dire trop passionné ou trop... on dit en anglais «hands on», mais je peux vous dire, là, que je n'aurais pas attendu la lettre de Robert Poëti pour savoir ce qu'il se passe dans le ministère de Robert Poëti. Tu sais, j'aurais rencontré régulièrement, peut-être à tous les trois mois, Robert Poëti, pour dire : Aïe! Robert, comment ça avance, le ménage au ministère des Transports?

M. Couillard, on dirait, là, qu'il est plusieurs milliers de pieds dans les airs. Il regarde ça de haut, puis c'est comme si ça ne l'intéressait pas. Il voit ça comme étant du quotidien et il est au-dessus de ça. Puis là il nous dit : Bon, ça devrait être la commission parlementaire qui s'occupe de ça ou la Vérificatrice générale. Bien, voyons donc! On a besoin d'un leader, on a besoin d'un capitaine au Québec. Et donc, dans ce sens-là, moi, je dirais à M. Couillard, là, qu'il faut qu'il s'implique.

Vous savez, en économie, là, ce n'est pas des théories qui fonctionnent. Des investissements, là, des entreprises, il faut aller les chercher un par un, puis le premier ministre doit s'impliquer, surtout pour les grands investissements. Il ne le fait pas. Ça ne l'intéresse pas. Et ça, c'est inquiétant.

Puis, écoutez, prenez l'éducation, qui devrait être la priorité : quatre ministres de l'Éducation. Mais, au-delà des ministres de l'Éducation, quelle est la direction qui a été donnée par le premier ministre? On ne la sent pas, cette vision, cette direction. Qu'est-ce que M. Couillard veut faire comme premier ministre du Québec, là? Pourquoi il est en politique? Ce n'est pas clair. Donc, il va falloir peut-être, cet été, qu'il réfléchisse, là : J'ai perdu deux ans, il m'en reste deux, ans. Qu'est-ce que je veux changer pendant ces deux ans-là au Québec? Il faudrait qu'il ait les idées un petit peu plus claires.

Puis, dans ce sens-là, bien, on essaie d'être constructifs puis de faire des propositions. La prématernelle quatre ans, je pense que ça l'a ébranlé, il s'est fait rappeler à l'ordre par le Parti libéral. Sur Uber, il s'est fait rappeler à l'ordre par les jeunes libéraux, mais, honnêtement, s'il n'y avait pas eu la CAQ qui menace de dire : Écoutez, là, nous autres on ne le fera pas passer, ce projet de loi là, là, si on ne s'ouvre pas à la modernité... Bien, il va falloir, à un moment donné, qu'il sorte des grands discours puis de sa hauteur puis qu'il rejoigne les préoccupations du peuple.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Rapidement, est-ce que vous craignez l'élection d'Alexandre Cloutier à la direction du Parti québécois, notamment en ayant en tête les résultats de la dernière élection au fédéral, où Justin Trudeau a pratiquement été élu avec, disons, éclat au Canada? Plusieurs comparent les deux personnages politiques : deux jeunes, bon, moins de...

M. Legault : Il n'est pas aussi beau, non. Non, non. Bien, écoutez, il y a une grande différence entre M. Trudeau puis M. Cloutier, c'est l'article 1 du Parti québécois. Puis, peu importe qui sera chef du Parti québécois, ça ne passe pas, au Québec, la souveraineté. Donc, je lui souhaite bonne chance, là. Il s'en va cet été se promener partout au Québec, là. Quand il fait chaud, se faire parler de souveraineté, là, ce n'est pas facile.

La Modératrice : Merci. On va passer aux questions en anglais. Caroline Plante, The Gazette.

Mme Plante (Caroline) : Hello, Mr. Legault.

M. Legault : Yes. Caroline.

Mme Plante (Caroline) : Do you think that you're appealing to anglophone and allophone Quebeckers? And what are some of the things that you could do to secure their vote in 2018?

M. Legault :OK. I think we have — and I'll have some meetings with the Jewish community and different communities in the next few weeks — to get closer to the anglophone community. I had some lunches already with representatives of the anglophone communities. And what I want to tell them is that the CAQ has a program, a program in education, in economy. And our proposal is within Canada. So, that needs to be clear because the Anglophones, they still see me as a former guy from the PQ. So, I have to explain them that it's clear, it's black on white : our proposal is within Canada but, at the opposite of Mr. Couillard, we have a clear vision about what we want to do in education and in economy.

Mme Plante (Caroline) : So, specifically, does that entail having more meetings over the summer, over the next several months? And will that be a priority for you?

M. Legault : Yes, and maybe get some representatives of the anglophone community with us. So, I'm working on that, yes.

Mme Plante (Caroline) : Do you have a specific name in mind?

M. Legault : I've got specific names in mind, but I cannot tell you today.

Mme Plante (Caroline) : And how would you qualify your work, your party's work on the Uber bill? How would you qualify your work?

M. Legault : I think, because of the CAQ, we had an amendment on the Uber law. Yes, the Liberal Party said it was because of the youth section of their party, but, in fact, I think the real reason was because we said that the bill wouldn't be adopted before the end of the session if we don't have this opening to Uber. And I think that, right now, with the bad economic situation we have in Québec, we cannot afford to not open the doors to new technology, to innovations like Uber.

Mme Plante (Caroline) : Thank you.

La Modératrice : Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault. Good morning, everyone.

M. Legault : Good morning.

Mme Johnson (Maya) : You've repeatedly described Premier Philippe Couillard as a tourist, as a spectator. How would you handle the revelations at the MTQ differently? What would you have done over these past several weeks?

M. Legault : First, I wouldn't have waited until the letter of Mr. Poëti, two years after the new government being in place, to take action, hein? Mr. Couillard, we have to remember, he's in place since two years. I would have met Mr. Poëti every three months, especially after the Charbonneau Commission. I think, of course, we had to make important changes at the Ministry of Transport.

So, I would have been more hands on. Maybe it's my personality. Mr. Couillard is more a kind of intellectual, looking at that from very high. And I think he has to be more in the action and I think, right now, he makes an error in keeping Mr. Daoust. I think that Mr. Daoust, right now, we will all agree that he doesn't have the credibility to make those changes. And I think that the Deputy Minister also should be changed. He should put in place somebody from the outside because, he said it himself, we have also to change a culture. So, of course, if we keep the same people moving from one ministry to the other, we wouldn't change the culture. So, we need to take strong action, but he needs to show more leadership. He cannot wait and see like he's doing right now.

Mme Johnson (Maya) :After the by-election in Chicoutimi, you expressed disappointment at the results, just 12% for the CAQ, when you said that your sense on the ground was that you had a lot more support and you talked about the difficulty of facing this Liberal machine. How will you battle against that Liberal machine going forward? Because you say you want to take power in 2018.

M. Legault : OK. First, in Chicoutimi, the battle was not against the Liberal machine, it was against… The PQ is in place since many, many years, and, of course, our party exists only since four years. So, we didn't have, and I admitted that, the time to be present in regions. And also some positions we took about wind power, it didn't help our perception in regions like Saguenay—Lac-Saint-Jean. But watch us in Saint-Jérôme.

Mme Johnson (Maya) :OK. Merci.

La Modératrice : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning.

M. Legault : Good morning.

Mme Fletcher (Raquel) : I'm wondering, the recent poll that came out today shows your support is pretty stable. Are you frustrated that you're not getting more traction with… I mean, you seem to be repeating yourself often. A good example is the «prématernelle à quatre ans». You know, it was constant, you had press conferences, you kept saying the same thing over and over again, and then, you know, the Liberals finally agreed with you at their caucus. Why do you feel like you're not getting the traction that you might want?

M. Legault : OK. But, first, to have plus three points, an additional three points in one month, for me, it's not stable, it's a good trend. And, like my friend Mario is telling me very often, we have to make sure that we don't peak too fast, hein? We have to be at the peak for October 1st, 2018. So, that's my target, to be first on October 2011.

Mme Fletcher (Raquel) : OK. So, you take this poll to be that you're climbing up.

M. Legault : For the last two electoral campaigns, we finished 10 points higher than the level at which we started the campaign. We started the campaign, in 2014, at 13%. So, we had to start tomorrow at 24% and finish at 34% because we have to understand that it's not easy for a new party to explain our proposal between electoral campaigns. It's not easy, hein? I would like to talk to you everyday about education and that you talk about our education proposals everyday, but, of course, we know that's not the way to do. We can do that in the 33 days of a campaign, but, between campaigns, it's not easy. But an additional three points in one month, for me, it's very good.

Mme Fletcher (Raquel) : OK. Thank you.

La Modératrice : Ryan Hicks, CBC.

M. Hicks (Ryan) : Good morning.

M. Legault : Good morning.

M. Hicks (Ryan) : Are you going to do anything to woo or to bring in Mr. Poëti to the CAQ? Are you going to ask him to join?

M. Legault : I'm doing it today. But, I said it before, I'm open to have him, but Mr. Poëti has to continue showing some courage. We saw, just before he left to Australia, that Mr. Couillard gave him a nice gift : president of a new committee with young entrepreneurs. So, he has to make sure that he continues to defend his principles instead of accepting gifts from the Liberal Party. But the Liberal Party is very strong to give some nice gifts to people to keep them.

M. Hicks (Ryan) : One thing you've mentioned is that you need to bring allophones into the Coalition avenir Québec. So, given that, do you think that you need to nuance or tone down the way your party speaks out about integration? Because, sometimes, people in that community feel like they're being attacked when the words and when just the emotion and the passion are so strong.

M. Legault : Yes. No. When I meet in private with Anglophones or Allophones, what I tell them is that we all need to do some compromises and we need to be strategic. If we want to make sure that we discard the PQ and that we can replace the Liberal Party, everybody has to make some compromises. So, I think that most of the people in the anglophone community, they accept that we defend French but what they want to make sure is that we stay within Canada, and that's what we propose them. But they have to accept that French will always be vulnerable in North America and they cannot ask us to become a bilingual place in Québec. And, of course, I'm meeting with some communities that worry also about immigration. They want to make sure not only that we respect French, but we respect our values also. So, I think that we'll see more and more opening from the anglophone and the allophone communities to the CAQ proposals.

La Modératrice : Une dernière petite question en anglais. Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Thank you. I just want to revisit the Chicoutimi by-election because perhaps it wasn't clear. The battle, or course, was against the PQ, given that it's a PQ stronghold, but the Liberals did probably much better than a lot of people expected, given all the controversies surrounding the party at that time. This was in April. It was after Sam Hamad, it was after Nathalie Normandeau. And so, that's why I'm asking the question about the Liberal machine, just generally speaking. Even in light of controversies like that, the Liberals can still do really well in a by-election, and you had trouble gaining traction. So, how will you fight that Liberal machine, just generally speaking, going forward?

M. Legault : Generally speaking, I admit that the Liberal Party, they have a strong machine, eh? We see that in the advance vote, hein? They come and get the people one by one and they bring them to the poll. We're building this machine at the CAQ, and I'm confident that we'll have this kind of machine in two years from now. But I admit that, for example, in Chicoutimi, I didn't have this kind of machine. We only exist since four years and we spent most of those four years around Montréal and Québec City. Now, this summer, I will travel all around the different regions in Québec.

So, we'll take time to make sure that we have people who are getting involved at the CAQ, but there are 125 ridings in Québec. So, I have to make sure that I have 125 organizations. So, just remember that we have only four years old.

Mme Johnson (Maya) :Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 9 h 49)

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