(Dix heures trente minutes)
M. Lisée
: Bon matin.
Aujourd'hui, les lecteurs de LaPresse ont pu découvrir,
noir sur blanc et sur écran, des vérités, des vérités que nous, du Parti
québécois, les gens des centres jeunesse, les intervenants, les syndicats, les
professionnels n'arrêtent pas de répéter au gouvernement Couillard depuis au
moins deux ans. C'est extraordinaire, ce matin, que ce soit M. André Lebon
qui dise ces vérités parce qu'il a été spécifiquement choisi par la ministre
responsable de la Protection de la jeunesse, Mme Charlebois, pour aller
dire le vrai au sujet de ce qui se passait au Centre jeunesse de Laval.
Déjà, dans son rapport, il était poli,
mais dévastateur sur le fait qu'à la fois la réforme Barrette, cette
centralisation à outrance du système de santé, avait nui à l'intervention
contre le proxénétisme et la traite des jeunes femmes. Et il avait dit qu'il
était impossible d'empêcher les fugues s'il y avait — et là je le
cite — une fugue de financement et une fugue de savoir-faire.
Alors, aujourd'hui, il a décidé de libérer
sa parole complètement et de dire que le système des centres jeunesse est en
crise, il est en crise. C'est ce que nous disons depuis deux ans. Le problème
des fugues, le problème du manque de suivi, le problème du roulement de
personnel, ce sont des symptômes d'une crise grave qui a plusieurs causes,
elles ne sont pas toutes liées à l'action gouvernementale libérale, mais c'est
clair que le gouvernement Couillard a aggravé les choses. En faisant quoi?
Bien, en retirant 20 millions de dollars par année aux centres jeunesse,
qui en avaient bien besoin.
L'association des directeurs de centres
jeunesse avait déclaré à l'époque, il y a 18 mois, que cette coupure-là
allait mettre en cause leur capacité à bien assumer leurs tâches. C'est quoi,
leurs tâches? C'est de sauver des jeunes en difficulté, des jeunes vulnérables,
des jeunes décrocheurs, des jeunes qui sont sur le bord de la délinquance. C'est
ça, leurs tâches.
Alors, déjà, l'association disait ça. Et,
comme le dit M. Lebon ce matin, c'est une catastrophe que l'association
ait été dissoute par la réforme Barrette comme M. Barrette a voulu
dissoudre tous les groupes qui pouvaient donner un éclairage sur la réalité du
système de santé — dans ce cas-là, des centres jeunesse — il
l'a fait pour les autres, et la dernière victime, c'est évidemment le
Commissaire à la santé.
Alors, le bilan est accablant pour ce
gouvernement. Et aujourd'hui, au nom du Parti québécois, je veux dire que nous
sommes d'accord avec M. Lebon. Premièrement, il faut remettre l'argent,
les 20 millions de dollars qui ont été enlevés. Et on va vous distribuer
la grille des coupures que nous avons colligées à partir des demandes d'accès à
l'information qui montrent comment ces 20 millions là ont été enlevés dans
les centres jeunesse de tout le Québec. Donc, premièrement, d'urgence, remettre
les 20 millions, en particulier redonner immédiatement les sous
nécessaires au service de prévention du suicide.
Ce qui est sans doute le plus affolant
dans le reportage de ce matin de Katia Gagnon, c'est comment il nous explique
que les gens qui sont censés prévenir les suicides de ces jeunes vulnérables n'ont
plus de contact personnel avec les jeunes. Ils ne peuvent plus les rencontrer,
ils ne peuvent plus leur parler, ils ne peuvent plus les accompagner. Ils
doivent parler au téléphone à l'intervenante qui parfois a parlé aux parents
d'accueil du jeune qui pense à se suicider. Non, mais, ça n'a pas de sens. Je
veux dire, c'est... on ne peut... On lit ça et on dit : Ça ne se peut pas
qu'il y ait quelqu'un au ministère de la Protection de la jeunesse qui ait
autorisé cette distance néfaste entre un jeune qui pense se suicider et la
personne qui est censée le convaincre de ne pas le faire. Là, c'est ahurissant,
là. Dans les 24 heures, la ministre doit rétablir le contact entre les
jeunes qui, au péril de leur vie, essaient d'avoir de l'aide et ceux qui
peuvent vraiment les aider. Je n'en reviens pas qu'au Québec de 2016 on en soit
là. Alors, remettre l'argent, réinstaurer immédiatement une prévention du
suicide qui ait du bon sens.
Troisièmement, M. Lebon demande des
états généraux sur les centres jeunesse. Il a raison. Le Parti québécois appuie
la demande de M. Lebon pour des états généraux sur les centres jeunesse.
Et, en un sens, c'est le temps de le faire parce que la Loi sur la protection
de la jeunesse doit être revue à l'automne. De toute façon, on va discuter de
ça. Alors, je demande à la ministre aujourd'hui d'élargir la consultation, de
précéder la consultation sur la Loi sur la protection de la jeunesse pour avoir
ces états généraux et pour que sortent de ces états généraux des
recommandations qu'on pourra insérer dans le projet de loi et dans la
réglementation. On ne peut pas laisser nos jeunes tomber, comme c'est le cas
depuis deux ans avec ce gouvernement libéral.
Et finalement nous avons plaidé devant
Gaétan Barrette il y a un an et demi, avec tous les centres jeunesse, avec
leurs organisations maintenant dissoutes, avec les syndicats, avec les
intervenants, pour dire : Les centres jeunesse, ce n'est pas un hôpital,
ce n'est pas un CLSC, ce n'est pas un GMF, ça a une mission particulière, ça ne
doit pas être fusionné avec le grand tout de la réforme Barrette. S'il y a quelqu'un
qui doit avoir de l'autonomie, ce sont les centres jeunesse.
André Lebon, ce matin, dit aussi que cette
fusion est une catastrophe, qu'on ne peut plus faire de suivi, qu'on ne peut
plus faire de comparaison, qu'on ne sait même plus exactement où en sont les
sommes. Alors, nous demandons un amendement immédiat à la loi Barrette de
fusions pour redonner son autonomie aux centres jeunesse.
Moi, j'ai parlé à des responsables de centres
jeunesse un peu partout au Québec, et ils nous disent : Écoutez, on ne
peut même plus recruter. On ne peut même plus recruter, c'est le CIUSSS qui
recrute pour l'ensemble du CIUSSS. On n'est pas sa priorité, on n'arrive pas à
recruter. Puis il y a des gens dont on sait qu'ils voulaient venir travailler
aux centres jeunesse, mais ils ont été appelés ailleurs dans le CIUSSS parce
que c'était ça, la priorité. Alors, franchement, la centralisation, ça a ses
limites. Les limites ont été dépassées avec les centres jeunesse.
Donc, je résume : remettre le 20 millions;
immédiatement, dans les 24 heures, rétablir le système de prévention du
suicide; organiser des états généraux sur la jeunesse à l'automne avant qu'on
discute de la Loi sur la protection de la jeunesse et redonner son autonomie
aux centres jeunesse comme ils l'avaient et comme ça avait été voulu par le gouvernement
Lévesque lors de leur création. Merci.
M. Chouinard (Tommy) : Est-ce
que, jusqu'ici, la ministre vous a fait... Vous avez parlé de la révision de la
loi qui, de toute façon, arrive à l'automne. Est-ce que la ministre a
l'intention de changer cette loi-là au moins pour répondre à l'histoire des
fugues à répétition? Est-ce qu'elle a laissé entendre à l'opposition que ça
allait être beaucoup plus large, ce qui allait être présenté par elle cet
automne? Elle a parlé d'un plan d'action à la fin de l'été, début de l'automne.
M. Lisée
: On n'a eu
aucune communication. C'est un ministère puis une ministre qui est très avare
de communication, y compris avec les groupes. Nous, on rencontre tous les
groupes qui rencontrent la ministre puis on lui demande : Est-ce que vous
savez ce qui se passe? Est-ce que vous savez ce qui s'en vient? Très, très
difficile à savoir quoi que ce soit. Donc, c'est pourquoi...
Même aux crédits, j'ai questionné la
ministre sur les centres jeunesse, aux crédits, elle niait qu'il y ait des
coupures budgétaires, elle niait qu'il y avait des problèmes, elle disait que
tout allait bien. Elle, sa lecture du rapport Lebon, là, ce n'était que du
positif.
Alors là, je pense qu'il faut sortir, là,
de... s'enlever ces lunettes roses. M. Lebon dit : C'est la crise.
Alors, j'aimerais avoir des indications sur ce plan d'action qu'on attend. Moi,
j'avais dit : Très bien, qu'il y ait un plan d'action. Pourquoi est-ce
qu'il faut attendre si longtemps? On l'attend toujours. Si elle peut le déposer
cette semaine, ce serait peut-être une bonne idée.
M. Chouinard (Tommy) : Qu'est-ce
que permettraient des états généraux précédant la consultation que la
consultation elle-même sur la révision de la loi ne permettrait pas de faire?
M. Lisée
: Bien, la Loi
sur la protection de la jeunesse est plus large que les seuls centres jeunesse.
Elle touche les familles d'accueil, elle touche l'organisation interne, etc. Et
c'est quand même un processus... Bon, il y a des gens qui déposent des
mémoires, nous, on pose des questions, et ensuite on passe à l'article par
article. Des états généraux permettraient une formule plus libre où on aurait
plus d'intervenants individuels qui diraient des choses, où M. Lebon
pourrait être présent, où des jeunes qui ont réussi ou qui ont échoué
pourraient nous parler. Ça libérerait la parole. Ensuite, écoutons les mémoires,
qui eux-mêmes seront enrichis par cette discussion.
M. Chouinard (Tommy) : Est-ce
que... Dans le cas des... Je vais prendre un autre dossier, mais pour faire un
parallèle, en fait. Dans le dossier des CHSLD, notamment sur la position de la
CAQ, on dit : C'est assez, là, les enquêtes, les rapports, les consultations,
à un moment donné il faut passer à l'action. Est-ce que vous considérez que,
comme les difficultés sont très clairement identifiées par M. Lebon,
qu'une consultation supplémentaire ferait en sorte que des actions... mais des
actions plus, disons, fondamentales ne surviennent que beaucoup plus tard?
M. Lisée
: Avec ce
gouvernement, c'est très frustrant. C'est très frustrant parce que c'est sûr
qu'ils ont cassé des pots. On leur a dit : N'enlevez pas l'autonomie, ils
l'ont enlevée. On dit : Ne coupez pas les sous, ils ont coupé. On dit :
Ne dissoudez pas... c'est quoi... dissoudre, il ne faut pas dissoudre
l'association des présidents, ils l'ont dissoute. Donc, c'est sûr que des
solutions aux problèmes qu'ils ont créés, on les connaissait, et, si on
appliquait immédiatement ce que je viens de demander, on ferait un grand bout.
Mais moi, j'ai l'impression que c'est tellement difficile de faire sortir ce
gouvernement de son déficit de compassion que d'éclairer le problème par des
états généraux donnerait même à la ministre, si elle le désirait, un peu d'élan
pour aller convaincre le président du Conseil du trésor de desserrer les
cordons de la bourse. Si c'est ça qu'elle voulait, là, ça aiderait à faire une
pression supplémentaire sur le gouvernement. Évidemment, si nous, on était au
pouvoir, si moi, j'étais chef du Parti québécois puis que je gagnais
l'élection, je saurais immédiatement quoi faire pour rétablir la situation, et
on pourrait consulter en plus pour bonifier. Mais, dans le cas de ce
gouvernement et de son déficit de compassion, passer par une phase de
libération de la parole... Parce que c'est intéressant, ce que M. Lebon
dit, il dit : Moi, je vais peut-être perdre des contrats, mais ce n'est
pas grave parce que les gens n'osent pas parler, dans le réseau. Alors, libérer
la parole pour mettre de la pression sur le gouvernement pour l'obliger à agir,
ce n'est pas une mauvaise méthode.
M. Chouinard (Tommy) : J'ai
une dernière question. Vous dites : Si j'étais au pouvoir, mais le Parti
québécois l'a été, au pouvoir il n'y a pas si longtemps. D'ailleurs, vous dites
que ça fait depuis au moins deux ans que vous dénoncez des situations. Ça nous reporte
quand même à un petit peu plus longtemps, peut-être, que l'élection...
M. Lisée
: Non, non.
J'ai bien calculé, j'ai bien calculé.
M. Chouinard (Tommy) : Quoi
qu'il en soit, on a l'impression qu'il y a quand même des choses qui ont été
identifiées par M. Lebon... en fait, on a l'impression que la crise
couvait déjà depuis quelques années, y compris lorsque le Parti québécois était
au pouvoir. Pourquoi, à ce moment-là, des actions — et là
rafraîchissez-moi la mémoire s'il y en a eu, là — mais pourquoi il n'y
a pas eu d'actions, dès que le Parti québécois était au pouvoir, pour tenter de
régler déjà les premiers symptômes ou, en tout cas, les manifestations qui se
faisaient à ce moment-là?
M. Lisée
: Moi, ce que
je peux dire, c'est que l'association des directeurs a dit, au moment de la
coupure libérale de 20 millions, que c'était la coupure de trop, que, là,
pour la première fois — et c'est dans leurs mots, là — pour
la première fois, ils doutaient de leur capacité à remplir leur mission. Ils
n'ont pas dit ça avant.
Donc, pour le reste, je ne vais pas
m'étendre là-dessus, mais c'est sûr que, comme je l'ai dit, tout n'est pas dû
au gouvernement libéral, qui a aggravé la situation. On sait qu'il y a une
augmentation du nombre de cas, une augmentation du nombre de signalements puis
une augmentation du degré de difficulté des cas, O.K.? Alors, ça, ce n'est pas
la faute de Philippe Couillard, mais il a aggravé la situation en réduisant et
l'autonomie et le financement.
M. Vigneault (Nicolas) :
Peut-être sur... M. Cloutier vient d'annoncer qu'il a un autre appui,
Diane Lamarre. Comment vous accueillez cet appui-là? Est-ce que ça vous fait
mal dans la course?
M. Lisée
: Bien, moi,
je salue tous ceux qui s'engagent dans la course, peu importe de quel côté ils
le font. Moi, je suis très satisfait d'avoir de mon côté des gens comme Camil
Bouchard, Gérald Larose, l'historien Éric Bédard. Samedi dernier, j'étais dans
Sherbrooke pour faire le premier d'une série de lancements régionaux, il y
avait huit personnalités-phares du mouvement indépendantiste de Sherbrooke qui
m'ont appuyé, trois anciens députés péquistes, dont un ancien ministre, cinq
personnes qui étaient candidats du Bloc québécois ou du Parti québécois. Donc,
les appuis à ma campagne sont en train de s'accumuler. Puis vous allez voir, à
mesure qu'on va de région en région, que cet enracinement régional est très
fort. 1 500 personnes qui sont venues sur mon site Internet, jflisee.org,
pour dire : On embarque avec toi, on veut être de la course. Les
conditions posées par le parti pour devenir candidat officiel : 1 500
signatures, en sept jours on en a plus de 650, ça se passe très bien; un chèque
de 10 000 $, on a notre 10 000 $ déjà. Donc, moi, la
perspective, elle est très, très bonne.
M. Vigneault (Nicolas) : Mais
au caucus vous en avez peut-être moins. Comment vous expliquez tout ça, qu'au
caucus il y a moins de gens qui vous appuient? C'est plus des appuis de terrain,
de ce qu'on comprend.
M. Lisée
: Bien, écoutez,
on a tous fait notre cour à tout le monde, et moi à Diane aussi, et ensuite
chacun se détermine selon sa conviction ou selon sa trajectoire, alors je n'ai
pas à commenter ni positivement ni négativement.
Je reviendrai peut-être sur la déclaration
d'Alexandre d'hier au sujet des sondages. Il dit : Les sondages, ce n'est
pas important. Je suis d'accord avec lui qu'il faut avoir un sain scepticisme
des sondages, et je ne doute pas du flair d'Alexandre, mais il y a des
tendances lourdes qui commencent à sentir très, très fort, puis on devrait tous
les avoir dans le nez. Et la tendance très lourde, c'est que 75 % des
Québécois ne veulent pas de référendum dans le premier mandat, ce qui fait
qu'ils n'écoutent pas ce qu'on a à leur dire. Et l'autre tendance lourde, c'est
que la moitié des électeurs du Parti québécois, de notre famille, disent qu'ils
seront moins enclins à voter pour nous si on leur promet un référendum dans le
premier mandat. Là, il y a un moment où la moutarde leur monte au nez, à nos
propres électeurs, si on n'a pas le respect élémentaire de dire : Bien là,
vous êtes nos propres électeurs, vous nous dites cela, et nous, on va faire
semblant que ça n'existe pas. Non, je pense qu'il faut être volontariste et
responsable. Et, pour moi, être volontariste et responsable, c'est dire :
Oui, on a une trajectoire vers l'indépendance, mais ça va nous prendre six ans
à y aller, puis être responsable, c'est de ne pas essayer de foncer dans un mur
qui redonnerait le pouvoir aux libéraux pendant quatre ans.
Mme Johnson (Maya) : Hello,
Mr. Lisée.
M. Lisée
: Hello.
Mme Johnson (Maya) : Were you surprised by the strong language that we saw from
Mr. Lebon in this morning's article compared to the report that we saw
just a few minutes ago, that wasn't nearly as harsh in its assessments of what
was happening at the Laval Youth Center?
M. Lisée
: Well, I wasn't surprised because Mr. Lebon was very diplomatic
in his report. But, for those who knew how to read, when he said that you could
not stem the runaways if financing ran away, that was in his report, and he
also said that the Barrette reform of centralization had hindered the ability
of the centers to fight against juvenile prostitution.
So, today, he decided to
speak more freely about the whole system, not only about Laval, because he's an
expert in these things. He has credibility on his own and added credibility
because the Liberal Government picked him to tell the truth about Laval. And
today he says : Well, I'm going to tell the truth about the whole system,
and he says the whole system is in crisis. It was a catastrophe to take away
the autonomy of the centers, that's what Gaétan
Barrette said. There is clearly a lack of fund, and we
need a large discussion as soon as possible about how to fix a system that is
now in deep crisis.
We agree, at the Parti québécois, with everything he says,
because we've been saying it for two years, we've been saying that the centers
needed their autonomy, we've been saying that taking 20 million dollars off the table every year was a recipe for disaster, we were
saying all those things.
And the most troubling
aspect of this dossier this morning by journalist Katia Gagnon is the one about
suicide prevention. Now, she is saying that people whose task it is to prevent
youngsters from taking their lives no longer have the means to talk to them
personally. And, in some cases, they only can talk to the professional who talked
to the parent, who talked to the child who considers ending his life. Well,
that is unacceptable, that has to be changed today. I mean, I cannot believe
that, in Québec, one of the
richest places in the world, you know, compared to most nations, that we have
accepted the situation of budget
cuts that makes it impossible for the person who can't prevent a suicide to
talk in person to the candidate for suicide. It is just beyond me.
Mme Johnson (Maya) : Can you give an overview as you did in French about the three steps
that you would like to see taken to deal with the situation?
M. Lisée
: Sure. I think, first, we have to put back the 20 million per year that the liberals
took away, in particular for the suicide watch mission. I mean, this has to be
rebooted and reset immediately. We agree with Mr. Lebon's proposal for a
large discussion about the crisis before we adopt the new law of youth protection
that we are supposed to do this Fall. And we agree also that it was a big
mistake to take away the autonomy of the youth protection centers that Barrette did a year and a half ago, and we
should give back the autonomy to the centers.
Mme Fletcher (Raquel) :When you say this needs to be changed
today… we're in the final week of the intensive work, do you plan to propose a
bill or something to… What would you like to see happen this week?
M. Lisée
: I would like to see the Premier, today, give an order to the
Treasury Board to give the means to the Department of Youth Protection to
reinstate the suicide watch in a normal manner. A Premier can do that in
24 hours. He has the means, he has the authority. Does he have the
compassion to do it? That is the only question.
Mme Johnson (Maya) : Just… Une précision, états généraux...
M. Lisée
: Estates general...
Mme Johnson (Maya) :OK.
M. Lisée
: But I like «a larger conversation» better. And it's a «cultural
concord» and not «alignment». You know, the CBC… The thing about my proposal
for «concordance culturelle», and I don't know who in the CBC translated it to
«cultural alignment», and I like very much the word «concord».
Merci
beaucoup.
(Fin à 10 h 52)