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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Tuesday, June 7, 2016, 13 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures cinq minutes)

M. Khadir : Alors, bien, bonjour. Merci. On a appris dans les dernières minutes que le ministre Daoust s'apprête à reculer, et je pense que c'est tout à fait inadmissible, sur Uber, le projet de loi qu'on attend depuis plus d'un an et demi sur le taxi, pour lequel il y a eu trois consultations. Enfin, avec ce qui s'en vient, je pense que, là, il y a quelque chose d'intolérable de voir ce gouvernement tergiverser de manière aussi, je dirais... Je ne veux pas utiliser de gros mots, mais c'est vraiment minable pour l'image que ça donne du gouvernement du Québec d'être aussi perméable aux lobbys qui viennent des multinationales. En plus, on parle d'une entreprise qui repose sur la fraude. Uber repose sur la fraude et l'évasion fiscale, et le gouvernement est en train de changer le résultat d'une longue réflexion, à de multiples reprises renouvelée, dans laquelle on a dit : Il faut qu'Uber fasse comme tout le monde et obéisse aux lois.

Si le gouvernement cherche des projets pilotes, l'industrie du taxi en a plusieurs pour intégrer de manière moderne l'ensemble des services de transport et de mobilité durable entre taxis, entre Communauto, covoiturage et transport public. Il y a déjà un projet en gestation, sur lequel je pourrai vous revenir plus tard. En tout cas, pour nous, c'est intolérable. Le gouvernement ne devrait pas plier comme ça, et ce n'est pas le temps de changer les choses. Moi, je pense que, si le gouvernement veut s'acheter du trouble dans les prochaines semaines, c'est la meilleure chose à faire, c'est de donner encore à Uber la chance de faire une concurrence déloyale à des gens, les artisans du taxi, qui respectent la loi.

Deuxième chose, le rapport de la Vérificatrice générale, la semaine passée, on y a accordé peu d'attention parce que notre attention était tournée vers le ministère des Transports, mais la Vérificatrice générale a attiré notre attention sur le fait... à quel point nos subventions sont mal évaluées, on évalue mal les retombées économiques. Quand il s'agit de donner notre appui, d'aider des milliardaires, le gouvernement, très rapidement, agit et, en fait, fait n'importe quoi avec l'argent des contribuables, alors qu'il dit en même temps qu'il n'a pas d'argent pour donner deux ou trois bains à nos personnes âgées ou à nos malades dans les CHSLD. Et je pense que la formule 1, c'est la meilleure illustration de la mauvaise utilisation des fonds publics par le gouvernement pour aider les milliardaires et les grandes compagnies. On apprend que c'est moitié moins de ce que ça avait été miroité, qu'on avait fait miroiter.

Alors, nous, on demande, aujourd'hui même, par motion à l'Assemblée nationale que le gouvernement aille recouvrir les subventions accordées en trop à M. Ecclestone, un milliardaire, pour un événement qui, d'ailleurs, sur le plan social, est très questionnable.

M. Gentile (Davide) : Donc, vous pensez, en fait, que les retombées de la formule 1 ne valent pas la peine ou vous pensez qu'on n'en a pas pour notre argent, compte tenu de ce que l'on verse directement et indirectement?

M. Khadir : Il y a déjà cinq ans, Québec solidaire, on a dit : La formule 1, là, vraiment, c'est un événement d'un autre siècle. On a besoin de quelque chose de moderne. À quand un événement alentour, par exemple, de la voiture électrique pour encourager des moyens de transport modernes? En plus, la formule 1, vous savez que c'est une véritable foire à l'exploitation sexuelle, comme on l'a appris au cours des derniers mois. Donc, ce n'est pas exactement le genre d'événement que nous, nous souhaitons favoriser. Mais, pour un gouvernement qui ne regarde pas ces affaires-là et qui ne pense qu'à des retombées économiques quels que soient les événements, au moins, le gouvernement devrait regarder qui est-ce qu'il aide puis à quelle hauteur. Et je pense que ça ne mérite certainement pas, devant un Bernie Ecclestone arrogant, devant un Bernie Ecclestone qui fait du chantage non seulement au Québec, mais partout dans le monde pour obtenir ce qu'il veut... Moi, je pense que ça suffit, il faut qu'on se respecte un peu.

C'est un peu le même topo qu'avec Uber, hein? Nos gouvernements montrent une faiblesse. Vraiment, c'est pitoyable, la manière dont les gouvernements se comportent devant des grandes entreprises, des grandes corporations, les hommes riches et puissants. Et, nous, ce qu'on dit, c'est que ça ne vaut certainement pas la peine, même dans la logique défaillante du gouvernement qui ne pense qu'à des retombées économiques. Très clairement, si les retombées économiques ont été de moitié, ça veut dire que, si on respecte les mêmes barèmes que le gouvernement, on a donné deux fois trop.

M. Gentile (Davide) : On donne à peu près, il me semble, 10, 15 millions, là, de mémoire. Donc, vous pensez...

M. Khadir : C'est 10, 15 millions, ça veut dire... c'est deux fois trop. De toute façon, comme je vous dis, nous, on ne souhaite pas favoriser ce genre d'événement. Moi, j'aimerais mieux que cet argent soit utilisé pour soutenir les événements culturels : notre théâtre, la musique, le sport amateur. Mais, comme c'est le gouvernement libéral et ce n'est pas Québec solidaire, au moins, le gouvernement libéral devrait agir avec un minimum de rigueur. Quand il s'agit de subventionner des régions et des services publics, le gouvernement parle de rigueur, mais on apprend que, quand il s'agit des milliardaires, il n'y a aucune rigueur. En fait, on jette par la fenêtre l'argent des Québécois.

M. Gentile (Davide) : Pensez-vous que Montréal pourrait se passer du Grand Prix de formule 1?

M. Khadir : Montréal? Bien sûr que Montréal... S'il y a une ville en Amérique, dans le monde, qui peut se passer de formule 1, à mon avis, c'est Montréal. Nous avons une expertise dans l'organisation d'événements culturels de toutes sortes. Moi, je pense que cet argent investi dans le privé pourrait avoir des retombées beaucoup plus importantes si on le donne à plusieurs événements qui sont localement enracinés.

Maintenant, s'il y a des riches qui ne savent pas quoi faire de leur argent, si Bernie Ecclestone, un milliardaire, a de quoi convaincre des organisateurs d'un événement à Montréal, bien, qu'ils le fassent mais à leurs frais. Pourquoi est-ce qu'on gaspille l'argent des Québécois, alors qu'on n'a même pas d'argent pour payer pour trois bains par semaine dans nos CHSLD?

M. Gentile (Davide) : Dernière question puisque... Voilà, on a peut-être un peu de temps. Quand vous dites, par rapport à Uber : Le gouvernement plie, qu'est-ce qui vous amène... Je ne sais pas si vous pouvez préciser un peu votre pensée là-dessus.

M. Khadir : Bien, il est clair qu'Uber dispose d'un pouvoir de persuasion. C'est une entreprise qui repose sur une fraude milliardaire. C'est des milliards de dollars d'argent qu'on siphonne. Bon, ça lui donne énormément de moyens et du lobby, du pouvoir de persuasion. La CAQ agit comme lobby, mais il y a aussi les jeunes libéraux, qu'on n'a pas entendus, hein? Rappelons-le, ça fait cinq ans, six ans qu'on parle de la corruption dans l'octroi de contrats publics, on n'a jamais entendu les jeunes libéraux s'émouvoir, faire quelque chose, dans leur parti, pour que les choses changent. Mais tout d'un coup, quand il s'agit d'Uber, une entreprise frauduleuse qui déclare ses profits ailleurs qu'au Québec, là les jeunes libéraux ont réussi, à cause de la faiblesse du ministre Daoust, de convaincre probablement le premier ministre de reculer. Et nous, on dit : Les chauffeurs de taxi, ce n'est pas leur faute. Le prix de la faiblesse du ministre Daoust ne doit pas être payé par les artisans du taxi de Montréal et de Québec. Voilà. Merci.

(Fin à 13 h 12)

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