(Huit heures dix-sept minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour, tout le monde. Écoutez, on a appris hier en commission parlementaire
que le Directeur général des élections a demandé en mai 2015 — puis on
a une lettre pour le prouver — au Parti libéral du Québec, de
rembourser des sommes qui ont été collectées illégalement par le Parti libéral.
Et, malgré la motion unanime de mettre de côté le délai de prescription, le Parti
libéral a refusé de rembourser les sommes collectées illégalement en disant que
ça avait été fait à l'extérieur du délai de prescription.
Donc, écoutez, M. Couillard, qui nous
avait promis que c'était un nouveau Parti libéral, bien, actuellement refuse de
rembourser des sommes collectées illégalement par le Parti libéral en
prétextant que ça a été fait avant le délai de prescription. Donc, ça veut dire
que M. Couillard se sent à l'aise de faire des campagnes électorales avec
de l'argent sale.
Donc, rien n'a changé au Parti libéral. On
a toujours un parti qui refuse de rembourser des sommes collectées
illégalement, qui demande aux entrepreneurs de construction de rembourser les
sommes collectées illégalement au cours des 20 dernières années, mais qui
ne veut pas s'imposer à lui-même ces mêmes délais.
Donc, actuellement, là, je pense que M. Couillard
doit des réponses aux Québécois. Ce qu'on comprend, c'est que, ce matin, étant
donné que ça a paru dans les médias, il a changé d'idée puis il a accepté de
rembourser un montant. Mais on doit savoir, actuellement... puis M. Couillard
doit être clair, il doit s'engager une fois pour toutes à rembourser tous les
montants collectés illégalement par le Parti libéral, peu importe la date où
ces montants ont été collectés illégalement.
Donc, sur ce, pour vous parler de la lettre
qu'on a obtenue du Directeur général des élections, je passe la parole à Benoit
Charette, là. Vous allez comprendre qu'il y a beaucoup de noms sur la lettre,
donc on devra les caviarder avant de vous les remettre, mais on vient juste de
l'obtenir. Donc, je passe la parole à Benoit Charette.
M. Charette : Merci, M. Legault.
Bonjour, tout le monde. En fait, c'est une lettre qu'on a obtenu hier soir à
travers l'étude article par article du projet de loi n° 101, projet de loi
qui doit justement donner suite aux recommandations de la commission
Charbonneau. Et ce n'est pas anodin, c'est une lettre qui date de mai 2015,
donc qui est toute récente — donc avec Philippe Couillard et comme premier
ministre et comme chef du Parti libéral — et ce que ça illustre comme
propos, c'est qu'il y a 3 500 $ qui ont été amassés illégalement par
le Parti libéral à travers des contributions des entreprises qui appartiennent
à Tony Accurso. Et, dans la lettre elle-même, c'est clairement mentionné que,
oui, le délai de prescription est passé, mais en même temps on fait référence,
dans cette lettre-là, à une motion qui a été adoptée à l'unanimité en octobre
2013, qui a donc été adoptée par les députés libéraux, et cette motion-là
demandait à chaque parti de s'engager sur l'honneur de rembourser les sommes
recueillies illégalement. Et la réponse du Parti libéral, en fait, c'est ce qu'il
y a de plus inquiétant... face à une demande express du Directeur général des
élections, le Parti libéral a tout simplement indiqué : Non, nous n'avons
pas l'intention de rembourser, compte tenu de la prescription des montants en
cause. Et les fautes commises l'ont été en 2009. Ce que ça veut dire, c'est
qu'encore aujourd'hui, dans les coffres du Parti libéral, il y a effectivement
de l'argent sale. Et ce que ça veut dire, c'est que les élections de 2012 et
2014 ont été faites avec de l'argent sale. On l'a évoqué à plusieurs reprises
au cours des dernières semaines sans avoir d'illustration ou de confirmation
concrète. Eh bien, ce matin, on ne peut pas avoir meilleure illustration pour
affirmer, effectivement, que le Parti libéral, encore aujourd'hui, dans ses
coffres, a de l'argent recueilli de façon illégale. Merci.
M. Legault
: Peut-être
juste, là, pour vous rappeler la motion unanime, c'est rappelé par le Directeur
général des élections, le Directeur général des élections dit : «Le
2 octobre 2013, l'Assemblée nationale adoptait à l'unanimité la motion
proposant que l'Assemblée nationale demande au gouvernement de légiférer afin
de prolonger le délai de prescription concernant les infractions à la Loi
électorale et aux partis politiques de rembourser des sommes dues reçues dans
cette période.» Et le Directeur général des élections ajoute : «De plus, M. Robert
Dutil avait alors notamment pris l'engagement, au nom du Parti libéral du
Québec de rembourser toute somme versée illégalement au parti après enquête du
DGE.» Écoutez, là, c'est quand même quelque chose. Le DGEQ met sur le nez de M. Couillard
qu'il y a eu une motion unanime, que Robert Dutil s'est engagé à passer une loi
pour allonger le délai de prescription, puis malgré ça le Parti libéral a
refusé de rembourser le montant qui est demandé pas le Directeur général des
élections. Donc, qu'est-ce qu'on a besoin de plus pour comprendre que le Parti
libéral de Philippe Couillard, c'est le même Parti libéral?
La Modératrice
: On va
prendre les questions.
Mme Richer (Jocelyne) : Est-ce
que le DGE lui-même suggérait, à ce moment-là, de ne pas respecter le délai de
prescription?
M. Legault
: Non,
au contraire, il disait : Étant donné que vous avez voté une motion
unanime, que Robert Dutil s'est engagé à modifier la loi, vous devriez rembourser.
Et donc le montant a été refusé, le remboursement a été refusé par le Parti
libéral. Puis là c'est seulement hier soir, alors que c'est devenu public, que,
là, Philippe Couillard a dit : Finalement, je vais rembourser le montant.
Mais est-ce qu'il y en a d'autres? Puis pourquoi ça prend une information
publique pour qu'on fasse bouger le Parti libéral? Le Parti libéral n'a même
pas bougé devant le Directeur général des élections, puis c'est un montant
collecté en 2009, là. On ne remonte pas à si loin.
Mme Richer (Jocelyne) : Qui a
refusé? Est-ce que c'est le directeur général? Est-ce qu'on sait...
M. Legault
: C'est
le Parti libéral.
Mme Richer (Jocelyne) :
Avez-vous un nom? Est-ce que c'est... Le directeur, à ce moment-là, est-ce
qu'on sait c'est qui?
M. Legault
: La
lettre était adressée à Marie-Ève Ringuette, directrice générale du Parti
libéral du Québec.
Mme Richer (Jocelyne) : Qui
était, si je ne m'abuse, une organisatrice de la dernière... organisatrice en
chef de la dernière élection ou...
M. Legault
: À
l'époque, elle était directrice générale.
La Modératrice
:
D'autres questions?
Journaliste
: J'aimerais
ça vous entendre sur Uber, M. Legault.
M. Legault
: Oui.
Journaliste
: Vous
pensez quoi, finalement, de cette entente?
M. Legault
: Bien,
écoutez, là, je suis content que le gouvernement Couillard ait reculé puis maintenant
soit ouvert à un projet pilote avec Uber, donc un projet pilote pour l'économie
de partage. Par contre, on a demandé une rencontre avec les représentants du
gouvernement parce que ce n'est pas clair, là. Ce qu'on dit, c'est : On va
adopter quand même tel quel le projet de loi n° 100, on va juste retarder
son application de trois mois. J'ai rencontré les représentants des métallos,
donc des chauffeurs de taxi qui sont représentés par la FTQ, ils m'ont dit
qu'eux autres demandaient toujours que, durant les trois mois, Uber cesse
d'opérer. Ce n'est pas ce que Jacques Daoust a dit hier. Donc, on veut avoir
plus d'information, puis on veut savoir aussi qu'est-ce qui se passe dans trois
mois s'il n'y a pas d'entente entre Uber puis le gouvernement.
Je comprends que le gouvernement veuille
mettre de la pression sur Uber, mais on veut savoir davantage, là, sur ce qui
sera proposé. Parce que, je le répète, l'économie de partage, là, c'est l'avenir,
c'est incontournable, et actuellement le projet de loi n° 100 ne fait pas
de place à l'économie de partage.
Des voix
: ...
M. Legault
:
Pardon?
Journaliste
: Pour le
moment, c'est sûr et certain que vous pourriez voter en faveur du projet de loi
d'ici vendredi.
M. Legault
: Pour
l'instant on veut avoir plus d'information. On n'a pas pris de décision puis on
va en discuter au caucus cet après-midi.
Journaliste
: Mais
est-ce qu'Uber devrait cesser ses activités d'ici à ce qu'il y ait une entente
conclue, d'ici... dans le délai de 90 jours?
M. Legault
: Non.
Je crois qu'Uber devrait payer ses impôts et ses taxes. Il devrait payer des
taxes dès le premier dollar collecté. Ça, ça aurait pu être fait il y a six
mois par le gouvernement. Ça peut être fait rapidement pour s'en assurer, mais,
pour l'instant, c'est évident que, si on arrête Uber, ça va être difficile de
redémarrer ça ensuite.
Journaliste
: Mais, si
je comprends bien le projet de loi, l'amendement, ce n'est pas suffisant, pour
vous, pour dire oui au projet de loi?
M. Legault
: Bien,
on veut savoir exactement, là, parce que le gouvernement a dit hier : On
veut qu'Uber continue d'opérer pendant les trois mois; on a les syndicats des
chauffeurs de taxi qui nous disent : Non, on ne veut pas qu'Uber opère
durant ces trois mois. Donc, on demande des explications, on veut avoir plus
d'information de la part du gouvernement Couillard avant de prendre une
décision.
Mme Richer (Jocelyne) : Dans
le dossier de RONA, une fois qu'on a demandé la démission de M. Daoust,
qu'est-ce qu'on peut faire de plus? Pouvez-vous aller plus loin?
M. Legault
: Bien,
écoutez, vous avez vu comme moi, hier, que Philippe Couillard a refusé de se
lever pour défendre M. Daoust. J'ai demandé à trois reprises s'il était d'accord
avec les propos de M. Daoust, puis ils n'ont pas... M. Daoust a dit
qu'il ne voulait rien savoir de RONA, puis Philippe Couillard a refusé de se
lever. Donc, habituellement, ça commence à être le début de la fin pour un ministre
quand le premier ministre refuse de se lever pour le défendre. Donc...
Journaliste
: M. Legault,
on a appris, au cours des dernières heures, qu'il y a une lettre qui a été
envoyée à la présidente de la Commission de l'administration publique,
Mme Poirier, par un membre de la CAP pour lui signifier qu'après examen de
la clé USB de Mme Trudel il y a des fichiers qui auraient été modifiés
postérieurement au 22 avril, date à laquelle Mme Trudel a déposé sa
clé au ministère des Transports. Qu'est-ce que ça vous inspire?
M. Legault
: Bien,
c'est très troublant. On ne peut pas, évidemment, ne pas être inquiets, avec
tout ce qu'on a vécu au cours des dernières semaines. Il faut...
Et, écoutez, moi, je n'en reviens pas que
le premier ministre se lave les mains puis dise : Réglez ça en commission
parlementaire. Il me semble qu'un leader, là, s'impliquerait dans le dossier
pour faire toute la lumière. Donc, moi, je demande à M. Couillard qu'il
fasse toute la lumière sur ce dossier-là. Ça na pas de bon sens que les
allégations au ministère des Transports traînent depuis des semaines, puis que M. Couillard
agisse comme un touriste, comme un observateur, qu'il ne s'implique pas dans le
dossier pour savoir qu'est-ce qui est arrivé exactement.
Journaliste
: Qu'est-ce
que vous pensez du test climat, là, que M. Heurtel a annoncé dans son
projet de loi sur la... la Loi sur la qualité de l'environnement, que tous les
projets, maintenant, qui vont demander des autorisations environnementales vont
devoir passer un test climat s'ils sont plus polluants?
M. Legault
: Bien,
pour être bien clair, là, je n'ai pas eu encore l'occasion d'en discuter avec
le caucus puis de faire l'étude détaillée de la proposition, là, ça fait qu'on
va le faire puis on va vous revenir.
La Modératrice
:
D'autres questions en français?
M. Legault
: En
anglais?
La Modératrice
: Questions
en anglais.
Journaliste
: Mr. Legault, what do you make of the Liberal
Party tweeting out late last night that they're
planning to reimburse the $3,500 of illegal donations, which they've refused to
do, in 2015?
M. Legault
:OK. I think that, right now, what we can
say is that the Liberal Party is, today, with Philippe Couillard, the same
Liberal Party of the past. So, we have, right now, a letter from the Directeur
général des élections saying clearly that some money has been collected
illegally in 2009 and that the Liberal Party refused to reimburse this money.
And it's only last night, when this information came public, that the Liberal
Party changed his mind.
So, how come the Liberal
Party was not ready to reimburse money that was clearly collected illegally in
2009? I think that, right now, this Government is asking entrepreneurs to
reimburse money that was made illegally for the last 20 years and they are
not ready to apply this rule to themselves, so it's unacceptable. And, right
now, it means that the Liberal Party is still financing electoral campaigns
with dirty money.
Journaliste
:
OK. And on Uber, you say that this is a step in the right direction, but you
need more time, more information, you want to discuss this before you decide
whether you'll support this bill.
M. Legault
:
Right. Because, right now, I've met with unions representing taxi drivers
yesterday, they want Uber to cease operation right now, for the next three
months. That's not what Mr. Daoust said yesterday, so I would like to know
a bit more. We've asked for a meeting with the Government, they haven't
answered so far. So, we want to know what's happening in three months if
there's no agreement between the Government and Uber and why do we need to
approve, adopt a bill today if the bill will only apply in three months from
now. In three months from now, we'll be in September, so we'll come back to the
National Assembly, so why don't we wait until then to
adopt a bill that will make place to sharing economy?
Journaliste
: I have a question
about superclinics, but I just wanted to ask you generally first if you have
any contentions about the superclinic plan.
M. Legault
:OK. I think… I have
been Minister of Health, and the tough part right now to reinforce first line, to
make sure that everybody has access to a family doctor. The key is really to
make sure that the GMFs are open seven days a week. If you don't have this
opening, then people, they have to go to urgencies and they block urgencies in
hospitals because, on night and during weekends, they don't have access to a
family doctor. So, we need and the Government needs to request the family doctors in groups to offer services at
night, during the week and during weekends. Right now, Mr. Barrette said :
We will only ask superclinics to do that. So, of course, these doctors, they
say : Why would we be the only ones having to offer services at night and
during weekends? I think they are right. We should ask that to all family
doctors. And that's where the problem is right now.
Journaliste
: The Canadian Association of Emergency Physicians is also calling
for the Government to put in a
four-hour rule. So, if a patient is being admitted to the emergency, within
four hours they have to find a bed in a hospital wing as opposed to staying in emergency
rooms. Dr. Barrette said that he's not looking at doing that. What are
your thoughts?
M. Legault
: Well, we are far from that. We see that, in many hospitals, like in
Lanaudière and in Laurentides, it's more than 20 hours. And, right now, I
think the target is 12 hours, so we first need to reduce to 12 hours
of waiting. Of course, I would like to see four hours, but, right now, those
delays are unacceptable. It's the worst place in the world, in the industrial
world what we offer in Québec.
And Mr. Barrette is in place since two years, so… the situation hasn't
improved and we need to do something. And the key, again, if we want to reduce waiting time in
urgencies, is really to make
sure that we have family doctors offering services on nights and during
weekends because it's at this time that we have problems in our urgencies. Merci.
Merci, tout le monde.
(Fin à 8
h 33)