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Point de presse de Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Wednesday, June 8, 2016, 11 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente et une minutes)

Mme Massé : Alors, bonjour, tout le monde, merci d'être là. Depuis que le premier ministre s'est rendu à la COP21, il y a des rumeurs comme quoi ce premier ministre là serait devenu un ministre vert, certains même disent un écologiste assumé. Mais je peux vous dire que le vernis vert dans lequel il se drape ne me convainc pas, surtout pas lorsque je vois que son gouvernement dépose, comme il l'a fait hier, une loi sur les hydrocarbures et que, lorsque je questionne le ministre Arcand sur les choix qui ont été faits, bien, les réponses ne me satisfont pas énormément.

À prime abord, je vous dirais que, dans ce projet de loi là, qui est globalement calqué ou à tout le moins va dans le même esprit que la Loi sur les mines, qui, elle, date déjà non pas du siècle dernier, mais de l'autre avant, ce projet de loi là maintient l'idée de la possibilité d'exproprier des propriétaires.

Alors, moi, je m'indigne profondément parce que vous savez, les compagnies gazières et pétrolières… Et on l'a vu dans l'expérience de gaz de schiste ici, au Québec, dans la vallée du Saint-Laurent. Ce n'est pas les écologistes exclusivement qui se sont levés debout pour dire non; c'est des agriculteurs, des gens où ces puits-là étaient forés ou étaient en prévision d'être forés sur leurs terres, ce sont des conseillers municipaux qui mettaient en doute et qui nous rappelaient que les sources d'eau potable sont fondamentales pour la survie de leur communauté, pour la survie des bêtes qui sont élevées, ou des pâturages, ou de l'agriculture. Alors, écologistes, mairie, les gens qui étaient à la mairie, les agriculteurs, agricultrices, les gens ont dit non au gaz de schiste. Et, aujourd'hui, ces gens-là voient un projet de loi qui leur dit : Bien, si vous n'arrivez pas à vous entendre avec le promoteur du projet, eh bien, en bout de ligne, ce promoteur-là, pour l'exploitation, aura le droit de vous exproprier. Alors, c'est sûr que ça me pose des questions.

Bien sûr, je n'ai pas lu le projet de loi dans la totalité, il y a plus... de mémoire, je ne me souviens pas, je pense que c'est 280 articles, c'est un énorme projet de loi. Mais ce qui m'inquiète, c'est qu'en matière énergétique, en matière de l'énergie, ce qu'on voit... Et on le voit à Gaspé où le maire ne cesse de demander un BAPE pour Haldimand, le projet Haldimand de Pétrolia. On le voit à Restigouche où la communauté ou la mairie a été poursuivie par une compagnie parce que les règlements de Restigouche voulaient protéger leur eau potable. On le voit à Anticosti où les gens disent : Nous, en fait, on n'en veut pas de fracturation sur notre île. Ce qu'on veut, c'est des jobs, mais pas nécessairement des jobs pétrolières ou gazières. Alors, il y a de quoi être profondément inquiet concernant les hydrocarbures et ce que le ministre Arcand a mis de l'avant.

Et ce pourquoi je vous parle d'expropriation qui m'inquiète profondément, lorsque j'ai posé plus tôt la question en Chambre au ministre sur cette question de l'expropriation, il m'a dit : Bien, vous savez, il n'y a jamais eu d'expropriation depuis la Loi des mines. Eh bien, malheureusement, j'ai été obligée de lui parler, de lui rappeler que ce serait le fun qu'il aille à Malartic et qu'il aille discuter avec les gens qui ont été délogés par Osisko, et on verra, à ce moment-là, si on partage la même analyse.

Je vous dirais, nous allons étudier, cet été, ce projet de loi avec attention, parce qu'il fait partie d'un ensemble, que ce soit la politique énergétique, que ce soit la loi qui a été déposée hier justement pour une transition énergétique, projet de loi dans lequel on trouve une loi sur les hydrocarbures. Voyez-vous, pour nous, à Québec solidaire, là, de mettre transition énergétique dans la même phrase et dans le même projet de loi qu'une loi qui encadre et qui facilite d'une certaine façon l'exploitation des hydrocarbures, c'est un non-sens auquel nous allons voir l'ensemble du projet et voir comment nous allons réagir.

D'entrée de jeu, en matière de loi sur les hydrocarbures, ce à quoi nous nous serions attendus, et nous ne sommes pas seuls, nous et plusieurs Québécois et Québécoises sommes d'avis que le Québec doit dès maintenant refuser la fracturation hydraulique. C'est ça qu'on aurait aimé voir dans ce projet de loi là, pas de voir des compagnies gazières trouer le sol québécois avec de la fracturation et ensuite se retrouver avec des puits de gaz qui fuient, qui laissent fuir le méthane pour créer de plus en plus de gaz à effet de serre.

On se serait attendu à un refus complet de la question de la fracturation hydraulique. On se serait attendu aussi à une partie du projet de loi qui réglemente la protection des eaux. Actuellement, la limite est de 500 mètres pour la possibilité de forer près de sources d'eau potable. Alors, vous comprendrez qu'une distance de 2 kilomètres serait la moindre des choses, d'autant plus qu'en matière de fracturation hydraulique on le sait que ça fait bouger les sols et qu'il y a des enjeux pour les nappes phréatiques, on le voit avec ce qui se passe aux États-Unis. Et bien sûr on se serait attendu, de façon claire, nette et précise, que le projet de loi exige que tout projet pétrolier ou gazier soit précédé d'un BAPE.

Alors, on a énormément de déception, mais on aura l'opportunité de vous revenir avec plus de détails. Et on espère que, lors de l'étude détaillée, le ministre sera ouvert à entendre peut-être des modifications. Et j'espère que la population du Québec tournera le regard vers ce projet de loi qui, à mon sens, nous ramène carrément à cette époque de la guerre des gaz de schiste que nous avions gagnée un tant soit peu, mais maintenant la lutte est rendue à sa deuxième bataille et, bien sûr, comme la majorité des Québécois et Québécoises, nous sommes en désaccord avec l'exploitation des hydrocarbures. Merci.

(Fin de la séance à 11 h 38)

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