(Huit heures dix-sept minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour, tout le monde. D'abord, je tiens à commencer par souligner la rigueur,
le professionnalisme de Mme Trudel et de Mme Boily. Le courage dont elles
ont fait preuve hier soir nous rappelle que la fonction publique québécoise
peut compter sur des éléments forts qui croient à l'intégrité au travail. Et
j'encourage toutes les autres personnes qui ont des informations troublantes,
des informations similaires, à s'inspirer des témoignages de Mme Trudel et de
Mme Boily.
Sur les révélations d'hier soir, j'ai
d'abord deux mots à dire : Ça suffit. Ça suffit, les histoires au MTQ. On
sait que le ministère des Transports, c'est le plus gros donneur d'ordres, là,
on parle de 2,5 milliards de contrats par année, puis là on a tout entendu
au cours des derniers mois, là, des dépassements de coûts jusqu'à
l'intimidation, en passant par le fractionnement de contrats et la collusion.
Donc, la situation a assez duré, puis ce qu'on a entendu hier soir, ça dépasse
les limites du raisonnable. Je demande donc aujourd'hui à Philippe Couillard
d'agir. Il doit : un, nommer un nouveau ministre aux Transports; deux,
nommer un nouveau sous-ministre aux Transports qui provient de l'extérieur de
la fonction publique; et, trois, exiger que le ministre des Transports et le sous-ministre
aux Transports comparaissent tous les trois mois devant la Commission des
transports.
Ça ne doit pas,
aujourd'hui, être une journée de bilan pour M. Couillard, ça doit être le début
d'un grand ménage et nous devons combattre, avec toute l'énergie possible, ce
cancer au ministère des Transports, qui ne fait qu'accroître le cynisme de la population
à l'égard de toute la classe politique.
Maintenant, ce que je retiens, de façon un
peu plus détaillée du témoignage surtout de Mme Boily hier soir, c'est que Mme
Boily, comme vérificatrice interne, a eu plusieurs sous-ministres et elle nous
dit qu'elle a eu, avant Mme Savoie, quatre sous-ministres avec lesquels elle
n'a eu aucun problème, qu'ils n'avaient jamais demandé de cacher de l'information.
Mais ça a été très clair hier, elle nous a dit que Mme Savoie lui demandait de
cacher de l'information. Et Robert Poëti, quand on regarde la lettre qu'il
avait transmise à Jacques Daoust, déjà mentionnait les problèmes de Mme Savoie.
Il disait clairement, dans son document, que Mme Savoie ne donnait pas de
réponses à ses questions, n'offrait pas sa collaboration à son enquêtrice, Mme
Trudel.
Et ce qu'on voit par le témoignage de Mme
Boily, c'est que le problème a commencé en 2011. Elle nous a dit, là, que les
quatre sous-ministres avant, il n'y avait pas de problème. Mais à partir de
2011, la situation a changé. Donc, qui ont été les ministres depuis 2011? Bien,
d'abord, il y a eu Sam Hamad, hein, c'est lui qui a amené Mme Savoie. Il semble
que M. Hamad n'a rien vu. Ensuite, c'est important de le dire, il y a eu
Sylvain Gaudreault du PQ. Sylvain Gaudreault, pendant 18 mois, n'a rien vu au
ministère des Transports, donc on peut sûrement dire, là, qu'il y a eu un
problème de gestion de ne même pas voir des problèmes aussi graves que ça.
Vient ensuite Robert Poëti. Robert Poëti a
vu les problèmes, sauf qu'il n'a eu aucun appui de la part de son premier ministre.
Son premier ministre Philippe Couillard a pris ça à la légère. Donc,
évidemment, on continue de se demander pourquoi Robert Poëti a été démis. Et M.
Couillard a été obligé d'attendre un article dans le journal, un article de M.
Lacroix pour commencer à agir. Et, hier, le comble, Philippe Couillard, après
avoir eu toute cette information à l'effet que Mme Savoie, comme sous-ministre,
a bloqué de l'information, ça, ce n'était pas nouveau d'hier soir, là, c'était
dans la lettre de M. Poëti, dans la lettre de Mme Trudel, mais, malgré ça,
hier, il a nommé Mme Savoie aux emplois supérieurs du comité exécutif. Quel
manque de jugement.
Et je pense qu'on peut dire que le Parti
libéral a fait preuve, puis en particulier M. Couillard, d'aveuglement volontaire,
de grossière négligence, d'abord, de ne pas avoir pris au sérieux les
informations de Robert Poëti sur les problèmes du ministère des Transports,
puis ensuite d'avoir nommé Mme Savoie au Conseil exécutif, alors qu'elle
ne méritait pas la confiance de Philippe Couillard. Donc, je crois que M.
Couillard, là, doit cesser de se cacher derrière les commissions, et doit agir,
et doit prendre action dès aujourd'hui.
Puis, avant de prendre vos questions, je
veux quand même passer la parole à Éric Caire.
M.
Caire
:
Merci, M. Legault. Aujourd'hui, bon, on vous en a fait mention, on veut déposer
une motion de débat d'urgence, compte tenu du fait qu'hier dans leur témoignage
et Mme Boily et Mme Trudel ont quand même impliqué d'autres hauts fonctionnaires
du ministère des Transports, je pense à Mme Cantin, je pense à Mme Noël, qui
sont respectivement sous-ministre adjointe et responsable des enquêtes, avec
des allégations d'intimidation. On a eu aussi récemment Mme Cantin, qui aurait
caché des rapports du contrôleur financier. Donc, quand Mme Boily et Mme Trudel
parlent d'une petite clique qui contrôle tout le MTQ, je pense que, si Mme
Savoie était le chef d'orchestre, ce n'était pas l'orchestre au complet.
On souhaite, on souhaitait hier entendre
ces personnes-là à la CAP. Ça a été refusé par les députés libéraux, qui ont du
même coup décidé que le mandat de la CAP était complété. Je ne suis pas de cet
avis. Je pense que, comme le métro de Laval, on est en plein milieu du fleuve
puis ce n'est pas le temps d'arrêter, au contraire il faut aller de l'avant, il
faut continuer le travail qu'on a commencé. On ne peut pas, je pense, s'en
remettre totalement à l'appareil pour faire le ménage. Je pense que, s'il y a
des conclusions qu'on doit tirer de ce qui s'est passé hier, c'est que la
machine ne se renouvellera pas d'elle-même et je pense que le regard des parlementaires,
il est fondamental, il est essentiel que tout ça se fasse à visière levée et
sur la place publique et qu'on mette fin à la culture du secret. C'est
fondamental.
Donc, aujourd'hui, compte tenu du fait
qu'on est en fin de session, compte tenu du fait qu'on pense qu'il n'y a pas
d'autre tribune, compte tenu du fait que la CAP a refusé de continuer
l'exercice, nous allons demander au président d'aller de l'avant avec un débat
d'urgence pour qu'on continue à faire le débat, puis à mettre un peu de
pression sur le MTQ et le gouvernement libéral pour que cesse la culture du
secret et de la malversation au MTQ.
Une voix
: M. Legault.
M. Legault
: Peut-être
juste une petite remarque sur un autre sujet, avant de prendre vos questions.
Il y a un projet de loi important qui est débattu actuellement, le projet de
loi n° 101, pour donner des pouvoirs au Directeur général des élections
pour qu'il soit capable de récolter toutes les sommes qui ont été collectées
illégalement par les partis politiques, non pas pour cinq ans, non pas pour
sept ans, mais pour une période indéterminée, donc au moins de 20 ans. Et les
libéraux refusent un amendement de la CAQ pour que les sommes qui ont été
collectées illégalement puissent être exigées à remboursement, même si le DGEQ
a été mis au courant de ces problèmes.
Je vous explique en quelques mots, là. On
a un article dans le projet de loi qui dit : Après trois ans, si le DGEQ
était au courant d'un problème, on ne pourra plus exiger le remboursement des
sommes collectées illégalement. Ça veut dire en pratique que, si le Parti
libéral, il y a plus de trois ans, a donné, via la commission Charbonneau, des
informations au DGEQ, étant donné que le DGEQ avait des informations,
maintenant ces sommes seraient prescrites. Donc, nous, on insiste pour que
toutes les sommes qui ont été collectées illégalement soient remboursées puis
le Parti libéral refuse, et je trouve ça aussi troublant qu'il refuse cet
amendement proposé par la CAQ. Et, si c'est nécessaire, on va attendre que le
projet de loi soit adopté à l'automne, même s'il y a des recommandations
intéressantes qui viennent de la commission Charbonneau. C'est trop important
de s'assurer que toutes les sommes collectées illégalement soient remboursées.
M. Lacroix (Louis) : M.
Legault. Quel devrait être le sort de Mme Savoie maintenant qu'on sait
tout ça, qu'elle a menti en commission parlementaire, qu'elle a fait de l'intimidation,
qu'elle a falsifié des documents qui ont été déposés par le premier ministre en
Chambre? Quelle devrait être le sort de Mme Savoie?
M. Legault
: Mme Savoie
devrait être congédiée. C'est, écoutez, cynique, la nomination qui a été donnée
par Philippe Couillard à Mme Savoie cette semaine. Écoutez, là, on a les
preuves, là, de la part de M. Poëti, hein, là. Il y a comme un problème, là. M.
Couillard doit choisir entre un de ses députés, Robert Poëti, et Mme Savoie,
parce que Robert Poëti, dans sa lettre envoyée à Jacques Daoust, dit clairement :
Mme Savoie refusait de répondre à mes questions dans un délai raisonnable.
Bien, écoutez, c'est de l'insubordination. Puis là, hier, on a Mme Boily qui
nous parlait d'intimidation, de modification de rapport, de falsification de
rapport. Écoutez, qu'est-ce qu'on a besoin pour congédier un fonctionnaire
comme Mme Savoie? Puis écoutez, là, je répète, là, quel manque de jugement de
la part de Philippe Couillard. Et ça vient juste ajouter au cynisme de la population
de donner une nomination à cette personne. Puis il ne peut pas dire qu'il ne le
savait pas. Même avant-hier soir, on savait les problèmes de Mme Savoie.
M. Lacroix (Louis) : Bon, je
reviens sur le dépôt du document, entre autres, qui a été falsifié. Et je pense
que Mme Boily a été assez éloquente là-dessus hier. Elle en a parlé pendant 10
minutes, de toute la façon dont on pouvait démontrer que ce document-là avait
été falsifié, document qui a été déposé en Chambre aux 125 députés de l'Assemblée
nationale à la période des questions du 18 mai dernier. Est-ce qu'à votre avis
il n'y a pas là un outrage au Parlement et qu'est-ce qu'on doit faire comme
représailles justement à cet égard?
M. Legault
: Écoutez,
on peut penser que le document a été modifié à la demande de Mme Savoie. Et là
on a besoin...
M. Lacroix (Louis) : C'est
parce que c'est criminel, hein?
M. Legault
: Oui, je le
sais. Mais là on a besoin quand même de trouver un coupable. Pour l'instant,
comme d'habitude, c'est comme si Philippe Couillard disait : Il n'y en a
pas, de coupable, il n'y a personne qui est responsable, on va essayer de
s'améliorer. Là, il y a quelqu'un qui est coupable d'une faute très grave et
cette personne-là doit être congédiée, doit avoir des conséquences. Bon, on
peut penser que c'est Mme Savoie, là. Je prends pour acquis que ce n'est pas
quelqu'un du côté politique. Mais M. Couillard doit aller au fond du dossier,
il doit faire preuve de leadership. Il ne peut pas être là comme un
observateur, comme un touriste à regarder aller ça. C'est quand même lui le
leader, c'est lui le premier ministre. Qu'il aille au bout du dossier puis
qu'il y ait des conséquences pour le coupable. Et il semble que la coupable,
c'est Mme Savoie.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Justement, outre le congédiement de Mme Savoie, vous vous attendez à quoi comme
action et comme explications de Philippe Couillard?
M. Legault
: Bien moi,
je l'ai dit tantôt, moi, je m'attends à trois choses. Je m'attends d'abord à un
nouveau ministre, parce qu'on voit que M. Daoust n'a pas donné suite aux
recommandations de Robert Poëti. Les témoignages, hier soir, montraient qu'il y
avait une différence comme le jour et la nuit dans les préoccupations du
cabinet du ministre. Quand on est passés du cabinet du ministre de M. Poëti au
cabinet du ministre de M. Daoust, là, tout à coup, il n'y a plus personne qui
était intéressé au travail qui a été fait, entre autres, par Mme Trudel. Donc,
écoutez, si ça ne l'intéresse pas, ces problèmes graves au ministère des
Transports, je ne vois pas pourquoi Jacques Daoust doit rester là.
Deuxièmement, moi, je pense qu'on a besoin
d'un sous-ministre qui vient de l'extérieur de la machine. Là, on voit, là, que,
sous-ministre, sous-ministre adjoint, il y a comme un système, une culture,
donc on doit avoir quelqu'un de nouveau.
Puis moi, je souhaite, là, qu'une fois
pour toutes, on fasse le ménage, donc qu'à tous les trois mois on ait le ministre
et le sous-ministre ou la sous-ministre qui viennent comparaître devant la Commission
des transports pour répondre aux questions des députés, pour qu'on vide le
dossier puis qu'on rétablisse une forme de confiance entre la population puis
le gouvernement.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
…Philippe Couillard est imputable?
M. Legault
: Écoutez,
actuellement, là, Philippe Couillard est allé jusqu'à nommer Mme Savoie. M.
Couillard, là — on l'a vu encore en période de questions
hier — dit : C'est la commission qui va répondre aux questions.
Écoutez, là, il a une responsabilité comme leader. Il ne peut aller laisser les
choses. C'est grave, ce que M. Poëti a dit. Ce que M. Poëti a dit, ça date
d'une lettre de la fin avril, puis là on est rendus au mois de juin, puis M.
Couillard est encore en train de nous dire : Bien là, les commissions vont
répondre à vos questions. C'est le premier ministre du Québec. Il y a des
problèmes graves au ministère des Transports, puis il ne prend pas les mesures.
Il laisse un ministre, Jacques Daoust, qui ne semble pas intéressé par ces
problèmes-là. Donc, M. Couillard doit devenir imputable. Pour l'instant, là, il
doit arrêter d'agir de façon nonchalante, comme un observateur.
Mme Biron (Martine) : M.
Legault, selon vous, qu'est-ce qui aurait pu motiver Mme Savoie?
M. Legault
: C'est une
bonne question, c'est une bonne question, puis je n'ai pas la réponse,
malheureusement. Mais ce qui semble certain, là, c'est que Mme Savoie cachait
de l'information. Et Mme Savoie, ses façons de faire n'ont pas été détectées
par Sam Hamad, par Sylvain Gaudreault, mais ont été détectées par Robert Poëti,
qui n'a pas été appuyé par son premier ministre.
Mme Biron (Martine) : Est-ce
que ça démontre une culture chez les sous-ministres, en général?
M. Legault
: Bien,
écoutez, ce que Mme Boily, là — puis moi, j'y attache beaucoup
d'importance, là, c'est une femme crédible, qui est là depuis longtemps — dit :
Les quatre sous-ministres qui étaient là avant Mme Savoie, jamais ils ne m'ont
demandé de cacher de l'information, j'ai toujours pu faire mon travail comme
vérificatrice interne avant Mme Savoie. Donc, moi, je vois vraiment, là, qu'il
y a un changement à partir de 2011, à partir de l'arrivée de Mme Savoie. Est-ce
qu'il y avait des problèmes avant? Peut-être, mais là les graves problèmes
semblent commencer en 2011.
Mme Biron (Martine) : Est-ce
qu'il faudrait enquêter...
Journaliste
: ...
Mme Biron (Martine) : Excusez,
juste pour finir là-dessus, est-ce qu'il faudrait enquêter aussi sur ce qui
s'est passé au ministère de l'Emploi? Mme Savoie était au ministère de l'Emploi
avant.
M. Legault
: Bien, il
ne faut pas exclure ça. Il ne faut pas exclure ça, là, parce que, si ces façons
de faire ont été en place de 2011 jusqu'à récemment, on peut penser que ces
façons de faire existaient aussi dans les autres ministères. Maintenant, est-ce
qu'il y avait des choses à cacher dans les autres ministères, là? Mais il faut au
moins se poser la question. Moi, je pense que Philippe Couillard, encore là,
doit aller au fond du dossier puis de dire quels sont les dommages qui ont été
faits par Dominique Savoie.
M. Lecavalier (Charles) : Quelle
responsabilité porte justement Sam Hamad, Pierre Moreau et M. Gaudreault, qui
ont tous été ministres des Transports quand même plus longtemps que Jacques
Douast, là? Est-ce qu'eux ont aussi une responsabilité...
M. Legault
: Bien, à
partir du moment où le problème semble, selon Mme Boily, avoir commencé en
2011, bien là, effectivement, il y a un problème avec Sam Hamad, il y a un
problème avec Sylvain Gaudreault pendant 18 mois, puis M. Poëti, bien, au moins
il a essayé, au moins il a essayé. Il a amené Mme Trudel, il a identifié
des problèmes, il voulait les régler. Il n'a pas eu le temps de les régler. Mais
on a un problème de gestion, là. On a un problème de gestion parce que des
problèmes graves comme ça, il me semble que ça se voit, là.
M. Gentile (Davide) : M.
Legault, il y a eu un M. Beaudry avant ça qui a parlé du MTQ en 2008‑2009. Vous
ne pensez pas que c'est plus comme...
M. Legault
: Bien, moi,
je pense qu'il y avait peut-être des problèmes avant, mais là, si je me fie à
Mme Boily, qui a quand même l'expérience de l'intérieur de la boîte dans un
poste stratégique, vérificatrice interne, elle, elle dit : Le problème a
commencé en 2011. Donc, moi, je me fie là-dessus. Mais ça ne veut pas dire
qu'il n'y avait pas de problème, puis vous avez raison, là, quand on pense à M.
Beaudry, il y avait peut-être des problèmes isolés. Mais là d'avoir une
sous-ministre qui, systématiquement, à partir de 2011, cache de l'information,
falsifie des rapports, là c'est très, très, très grave, là.
M. Bellerose (Patrick) :
Avez-vous confiance que l'UPAC va aller au fond des choses du point de vue
criminel, de la falsification des documents?
M. Legault
: Bien, moi,
je pense qu'au point de vue criminel il y a du travail à faire, puis je fais
confiance à l'UPAC, mais on a un problème de gestion aussi. On a un problème de
gestion où on a une sous-ministre qui voulait cacher même des problèmes de
gestion. Donc, il y a aussi... Puis ça, c'est la responsabilité du boss, puis
le boss s'appelle Philippe Couillard.
Mme Biron (Martine) : Mais la
fabrication de faux, ce n'est pas criminel?
M. Legault
: Oui. Je ne
dis pas qu'il n'y a pas des choses criminelles, mais il y a aussi des problèmes
de gestion qui ont coûté probablement beaucoup d'argent aux contribuables.
M. Bellerose (Patrick) : Ce
que vous demandez, c'est une forme de mise en tutelle du MTQ par les élus?
M. Legault
: Bien, ce
qu'on demande, dans le fond, c'est : Nommez un nouveau ministre, un
nouveau sous-ministre, puis faites-les comparaître aux trois mois devant la Commission
des transports.
Donc, moi, je pense que M. Couillard doit
utiliser tous les partis politiques pour être très transparent puis dire :
Je fais le ménage, puis je le fais de façon transparente.
M. Lecavalier (Charles) : M.
Legault, lorsque Dominique Savoie met le couvercle et empêche des informations
gênantes de sortir du MTQ, qui bénéficie de ça?
M. Legault
: Bien,
c'est ça, la question qu'on peut se poser. Qui voulait... Est-ce que c'est
d'elle-même qu'elle souhaitait protéger sa gestion? Est-ce qu'il y avait...
Bon, son grand patron, c'est M. Iglesias. Moi, si j'étais à la place de M. Couillard,
je ferais venir rapidement à mon bureau M. Iglesias pour lui demander :
Est-ce que c'est vous qui avez demandé à Mme Savoie de cacher de l'information?
Donc, c'est à Philippe Couillard aussi à faire son travail de leader, là.
La Modératrice
:
Questions en anglais.
M. Hicks
(Ryan) : Why do you think Dominique Savoie
would want to cover up information like Boily and Trudel said or... you know,
intimidate them, or bully them, or tell them to pull back information and don't
tell all the problems?
M. Legault
:
I don't know the exact reason, but one thing is clear, Mrs. Savoie covered
up important information about problems at the Ministry of Transport. And Mr.
Couillard was aware of that, Mr. Poëti has told him at least at the end of
April. Mrs. Trudel, in her resignation letter, told also the Premier about
those problems. And even in face of this evidence, Mr. Couillard, this week, gave
a nomination at the executive committee to Mrs. Savoie. So, it's an important
lack of judgment from Mr. Couillard to give kind of a reward to Mrs. Savoie
instead of firing her.
M. Hicks
(Ryan) : How would you describe the
Government's attitude towards dealing with this crisis at the Transportation
Ministry?
M. Legault
:
I said it before, but Mr. Couillard is looking like a tourist, like somebody
who's not in charge. But he's looking at the situation, he's telling us that we
have to ask our questions to people of different commissions. He's the leader.
He should be the guy taking action.
So, that's why I'm asking
today Mr. Couillard to have a new minister of Transport, have a new subminister
of Transport, and, every three months, to have both of them coming at the
commission to answer our questions. Because we need
today that it'd be the first day of a major clean up in Québec about this importantministry giving
contracts for more than 2,5 billon dollars a year.
M. Hicks
(Ryan) : For either you or Mr. Caire: How do
you feel about the fact that the liberals on the CAT comity did not want to
hear from Cantin or Noël and did not want to hear from Trudel or Boily again?
M.
Caire
: I feel that those people don't want to drill down what happened in
the MTQ and they're not interested to doing their job and find the truth.
M. Legault
: And we need for an emergency debate.
M.
Caire
: Yes.
M. Hicks
(Ryan) : What would that accomplish, an
emergency debate?
M.
Caire
: Sorry?
M. Hicks
(Ryan) : What would it accomplish? What would
an emergency debate accomplish?
M.
Caire
: Well, we will continue to debate about that situation, to ask questions and maybe give a mandate to a commission to drill down what happened in the MTQ and hearing those people,
Mme Noël, Mme Cantin, who seem to be leaders in that situation to cover up information, to help Mme Savoie to did it.
Mme Johnson
(Maya) : Mr. Legault, how would you
caracterize the testimony that we heard last night from Mme Trudel and Mme
Boily?
M. Legault
: I worry a lot about activities at the Ministry of Transport since 2011, and Mrs. Boily was very clear that, before
2011, she had no problem doing her job in audit. But, since 2011, some informations were blocked, corrected,
changed, reports were changed and there was a terror culture at the Ministry of Transport. She felt intimidated. So,
I think it's very, very bad, what happened at the Ministry of Transport since 2011.
And honestly, it's not
only the problem of the Liberal Party, it's also the problem of the Parti
québécois because Sylvain Gaudreault was in charge for
18 months and he didn't see anything also. So, I think those problems were very
bad, and Mr. Hamad, Mr. Gaudreault, they must have seen that. And the only one
who saw that was Mr. Poëti, but he wasn't supported by his Premier.
Mme Plante
(Caroline) : Is all of this especially
surprising, given the fact that the Charbonneau commission was supposed to look into the MTQ?
M. Legault
: Yes. I cannot believe that, after what we heard at the Charbonneau commission… I think last night we had a kind
of second Charbonneau commission. But why did we have to ask to meet those people? Why Mr. Couillard
didn't make sure that we follow upo on the Charbonneau
commission, especially at the Ministry of Transport?
La Modératrice
:
Merci. On va prendre une dernière petite question en français.
M. Croteau (Martin) :
...qu'est-ce que vous pensez des révélations de l'entrepreneur Paolo Catania
qui dit qu'on lui avait demandé des dons en lui faisant miroiter qu'il aurait
peut-être la vie plus facile en matière de surveillance sur les chantiers...
M. Legault
: Bien, ça
me fait dire que, d'abord, là, notre amendement qu'on demande à la loi no
101 est très important. On doit s'assurer que toutes les sommes qui ont été
collectées illégalement par les partis politiques soient remboursées. Donc, la
CAQ, on est prêts à changer le délai de prescription. Donc, on n'a pas de
problème à reculer 20 ans en arrière et, s'il y a des problèmes, on a fait des
vérifications, puis les allégations de M. Catania, les gens qui étaient là à
l'ADQ ne se souviennent pas de ça, puis moi, quand je suis arrivé comme chef de
la CAQ fusionnée avec l'ADQ, à l'ADQ, il y avait une dette accumulée de
700 000 $. Donc, je n'ai sûrement pas découvert de cash, là, dans les
coffres de l'ADQ.
Mais c'est des allégations qui sont graves,
et puis moi, je pense qu'il faut donner le pouvoir au DGEQ d'aller faire
enquête sur ce que dit M. Catania.
M. Croteau (Martin) : Est-ce
que le témoignage ou enfin les propos de M. Catania, est-ce que c'est des
propos qui sont crédibles à vos yeux?
M. Legault
: Bien,
écoutez, on ne peut pas être sûr à 100 %, mais c'est inquiétant de se
faire dire : Bon, on utilisait la surveillance de chantier pour convaincre
des entreprises de construction de donner aux partis politiques, en promettant
une surveillance moins intense sur les chantiers. C'est inquiétant. C'est très,
très, très inquiétant. Puis, bon, tu sais, je me demande encore : Comment
se fait-il que M. Bibeau n'a pas été reçu à la commission Charbonneau? Pourquoi
M. Catania n'a pas été non plus reçu publiquement? Moi, je pense qu'il reste du
travail à faire pour l'UPAC, mais aussi, là, pour le gouvernement. Merci.
Une voix
: Merci
beaucoup.
(Fin à 8
h 44)