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Point de presse de Mme Martine Ouellet, porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports, de stratégie maritime et d'électrification des transports

Version finale

Friday, June 10, 2016, 17 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

( Dix-sept heures une minute )

Mme Ouellet : Donc, bonjour. On est en bâillon ce soir parce qu'il y a de la chicane au Parti libéral parce que Daoust est tellement affaibli qu'il n'a pas été capable de faire passer son projet de loi puis qu'il a été obligé, à la dernière minute, de concocter des... un amendement, en fait — il y a un amendement qui est problématique — un amendement pour faire plaisir aux jeunes libéraux caquistes, pour faire plaisir à Uber. Je ne sais pas si le premier ministre, il a encore fait une volte-face par rapport à Uber et, dans le fond, il est revenu remettre en question… qui va complètement à l'encontre de tout le travail qu'on a fait depuis des semaines avec l'ensemble des acteurs de l'industrie puis l'ensemble des partis. En fait, av ec l'amendement qu'il a amené, qui est l'amendement 33, il vient toucher au projet pilote et il se donne tous les droits, ce qui va lui permettre de créer deux catégories de chauffeurs. Alors qu'il a toujours dit qu'il ne le ferait pas, il se donne le droit de le faire.

Et là, moi, juste pour être certaine, j'ai fait des amendements, en disant : Bon, O.K., pour les permis de classe 4C, l'assurance, l'immatriculation T, ça, on ne touche pas à ça. Il a refusé mes amendements. Donc, je ne sais pas comment il peut continuer à dire que, oui, il va faire ça sans créer deux catégories de taxis alors qu'il refuse des amendements. C'est des belles paroles, mais qu'il refuse de mettre par écrit. Il a trahi la parole donnée aux chauffeurs de taxi.

Et c'est la même chose pour les taxes. Il n'arrête pas de dire : Il n'y aura pas de problème, il n'y aura pas de projet pilote avec Uber, si Uber ne paie pas ses taxes. On a dit : O.K., si vous êtes d'accord avec ça, on va le mettre par écrit. Il a refusé l'amendement. Il a donc la possibilité, lui ou un de ses successeurs — on ne sait pas encore combien de temps il restera — de pouvoir s'asseoir et négocier le projet pilote avec Uber, qui fait de la fraude fiscale.

Donc, c'est totalement inacceptable, et, à la dernière minute — il était à peu près 5 h 30 — mercredi, il nous arrive avec cet amendement-là, vraiment, concocté à la dernière minute, qui est venu complètement changer le projet de loi. Et aujourd'hui on se retrouve avec un projet de loi qui, à l'intérieur de ce projet pilote là, peut créer deux catégories de taxis, qui donne moins de protection aux chauffeurs de taxi que la loi actuelle, même si elle n'est pas appliquée, au moins ils ont des recours.

M. Bergeron (Patrice) : On comprend qu'il y a donc deux régimes, maintenant, mais est-ce que, pour autant…

Mme Ouellet : Il n'y a pas deux régimes.

M. Bergeron (Patrice) : Bien, qu'il pourrait y avoir deux régimes avec le…

Mme Ouellet : À travers le projet pilote, c'est ça.

M. Bergeron (Patrice) : Oui, mais on comprend, maintenant, que vous allez retirer votre appui à cette démarche-là.

Mme Ouellet : Très clair, on est contre le projet de loi, étant donné qu'il a refusé des amendements extrêmement raisonnables que nous lui avons proposés et des amendements qui reprenaient exactement ce qu'il disait. Donc, moi, je trouve ça un peu bizarre, quelqu'un qui nous dit quelque chose, mais qui refuse qu'on le mette par écrit. Je trouve que ça, ça éveille et ça attise la méfiance.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que le Parti québécois va utiliser tout son temps de parole?

Mme Ouellet : On fera connaître notre opposition de façon correcte et structurée.

M. Lavallée (Hugo) : Pourquoi est-ce que le Parti québécois laisse à Québec solidaire l'odieux de ce recours au bâillon? Si vous êtes si remontés que ça contre le projet, pourquoi n'aviez-vous pas, à l'instar de Québec solidaire, retiré votre consentement pour une adoption rapide?

Mme Ouellet : Écoutez, ça, c'est une décision qu'a prise Québec solidaire, mais très clairement — et vous l'avez vu pendant l'ensemble de la commission parlementaire — dans la journée d'hier ça évoluait d'heure en heure, parce qu'au début on se disait : Bien, on va peut-être convaincre le ministre. Et même hier soir, on a déposé des amendements, il y a eu une suspension des travaux pendant peut-être trois quarts d'heure, une heure, et on espérait, mais très clairement le ministre Daoust est tellement affaibli qu'il a même… qu'il n'a même pas été capable d'avoir l'appui de son parti pour respecter la parole donnée.

M. Bergeron (Patrice) : Le comité provincial dit que, finalement, on se rallie néanmoins aux amendements proposés par le ministre. Qu'est-ce que vous pensez de leur ralliement?

Mme Ouellet : Bien, en fait, c'est qu'il se fie à la parole donnée, qui dit qu'il n'y aura pas deux régimes de taxis. Mais malheureusement, le problème, c'est que les paroles s'envolent et les écrits restent, et, lorsque ce n'est pas écrit, on ne peut pas avoir de garantie. Et M. Daoust, vous savez, je veux bien, là, mais il nous avait dit que ce ne serait pas possible, puis il nous est arrivé avec un amendement sorti de son chapeau. Puis en plus qu'est-ce qui nous dit que ce sera M. Daoust qui sera là pour la négociation avec Uber et qui sera là rendu au mois de septembre? Donc, l'industrie… le communiqué que vous avez vu, du CPCDIT, eux autres, ils se sont fiés à ce que M. Daoust a dit, mais M. Daoust refuse de le mettre par écrit. Mais je peux vous dire que beaucoup, beaucoup, beaucoup de chauffeurs de taxi... ce n'est pas tout le monde qui a eu le temps de prendre connaissance de ce qui s'est passé hier, mais ceux qui ont pris connaissance de ce qui s'est passé hier se sentent trahis, se sentent abandonnés par un ministre en qui ils avaient placé leur confiance et ils sont extrêmement choqués de ce qui s'est passé, je peux vous le dire, et vous pourrez constater d'autres communiqués qui ont été émis et vous pourrez leur demander.

M. Lavallée (Hugo) : Mais je reviens à ma question, donc : Pourquoi le Parti québécois n'a pas imité Québec solidaire? Parce que Québec solidaire a pris connaissance de ça en même temps que vous puis ce matin a retiré son consentement. Là, je comprends que c'est leur décision à eux, mais je vous pose la question sur votre décision à vous. Ça aurait été logique que vous le fassiez si vous êtes contre le projet de loi avec cette intensité-là.

Mme Ouellet : Bien, écoutez, nous, on voulait l'exprimer, on va voter contre, et ça aussi, c'est un changement. Parce que, vous le savez, nous voulions que le projet de loi soit adopté, mais pas un projet de loi qui est devenu aussi mauvais avec une volte-face du ministre Daoust. Mais la décision des consentements qui avaient été négociés avant la soirée d'hier n'a pas été changée, là, au sein du Parti québécois, et ça, c'est une décision du Parti québécois.

M. Lavallée (Hugo) : Donc, on comprend que, ce soir, vous n'avez pas l'intention d'aider à accélérer les choses plus qu'il faut, là, vous allez prendre tout le temps dont vous avez besoin pour faire savoir votre désaccord.

Mme Ouellet : Nous prendrons le temps qui est nécessaire pour faire entendre les nouveaux éléments qui sont ressortis mercredi en fin de journée, mais c'est vraiment hier soir, là, qu'on a appris la résistance et le refus du ministre, hier en soirée, entre 7 h 30 et 10 h 30, donc nous ferons connaître, mais sans étirer indûment.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que vous avez eu des discussions avec M. Daoust?

Mme Ouellet : Oui.

M. Bergeron (Patrice) : Dans les dernières 24 heures peut-être?

Mme Ouellet : Bien, hier soir.

M. Bergeron (Patrice) : O.K. Et puis aujourd'hui, non?

Mme Ouellet : Non.

M. Bergeron (Patrice) : Vous n'avez pas eu sa parole non plus, là, formelle comme quoi, par exemple, il y aurait l'équité dans les projets pilotes ou...

Mme Ouellet : Bien oui, mais il a bien beau le dire, mais ce n'est pas écrit. Donc, une fois que ce n'est pas écrit, là.... Puis l'équité, ça veut dire quoi, là? Bien, juste le mot «équité», ce n'est pas suffisant, il faut qu'on ait protégé les 4C, l'immatriculation et les assurances. Parce que l'équité, il y a toute sorte de monde qui peuvent interpréter ça de toutes sortes de façons. L'équité, ça peut vouloir dire : Bien, tout le monde pourrait faire un projet pilote si vous mettez tant de millions sur la table. Ce n'est pas tout le monde qui a tous les millions pour pouvoir faire des projets, donc... puis on pourrait appeler ça de l'équité. Donc, ça ne fonctionne pas, ça. Il faut vraiment que ce soit écrit qu'on ne puisse pas créer deux catégories de taxis, et ça, c'est par des amendements tout à fait simples que nous avons déposés et qui ont été, malheureusement, refusés. S'il avait voulu respecter sa parole, il aurait pu tout simplement ne pas... dans un premier temps, ne pas déposer son amendement concocté à la dernière minute, son amendement-surprise, et, dans un deuxième temps, minimalement accepter l'amendement que nous lui avons proposé. On va y aller, pour...

(Fin à 17 h 08)

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