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Point de presse de M. Alain Therrien, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'économie, d’énergie et de ressources naturelles

Version finale

Tuesday, August 16, 2016, 9 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures quatre minutes)

M. Therrien : Bonjour. Je suis ici aujourd'hui pour vous parler du projet de loi n° 106 sur les hydrocarbures. Donc, c'est la première réaction du Parti québécois au sujet de ce projet de loi, le projet de loi sur les hydrocarbures.

Écoutez, depuis deux ans, on attend ce projet de loi là, on nous promet des réponses à de nombreuses questions liées à l'exploitation des hydrocarbures. Alors, on a attendu plus de deux ans, ça a finalement été déposé en juin, et on voit que des consultations se passent durant l'été. Alors, on a attendu deux ans, et là on précipite actuellement la démarche de consultation. On a éliminé plusieurs possibilités de participation de la part de plusieurs individus à ces consultations, donc consultations réduites mais aussi consultations en plein été. Et il y a plusieurs intervenants, dont 1 000 municipalités et la MRC de Rimouski, qui parlaient de déficit démocratique, et moi, je peux... je partage ce point de vue là. Actuellement, cette démarche-là ne respecte pas, si on veut, ne respecte pas les citoyens qui sont touchés par ce projet de loi là, et il y en a plusieurs. Donc, au départ, on se soulève contre cette façon de faire du gouvernement libéral, mais de toute façon ce n'est pas la première fois qu'ils utilisent ce genre de stratagème.

Deuxième point important, on parle d'un projet de loi paradoxal, paradoxal parce que, dans une première partie, on va parler de la transition énergétique, l'application du plan énergétique déposé par le gouvernement libéral plus tôt, alors donc on veut éliminer de plus en plus l'utilisation d'hydrocarbures au Québec, mais, de l'autre côté, dans la deuxième partie du projet de loi, on parle de la Loi sur les hydrocarbures, justement, et on va tout simplement encadrer l'industrie de l'hydrocarbure au Québec, malgré... Et là je vais vous en parler plus loin, on considère que cet encadrement-là est très énigmatique.

Donc, à ce niveau-là, il est clair que le Parti québécois va demander une scission du projet de loi. Pourquoi? Bien, parce que, écoutez, le projet de loi, là, quand on regarde, très, très clairement est divisé en deux. On a la transition énergétique qui est en soi un projet de loi, qui a besoin de beaucoup, beaucoup de réponses à des questions qu'on se pose quand on lit ça, et, dans la deuxième partie, même chose, la Loi sur les hydrocarbures, c'est un monument, c'est un projet de loi extrêmement important qui devrait être justement traité de façon autonome, seul. Et ce qu'on a actuellement, c'est un projet de loi qui amène les deux sujets en même temps.

Alors là, le Parti libéral nous habitués à ça, là, des projets de loi où est-ce qu'on a, là, rentré plein de choses contradictoires à l'intérieur. Bien là, c'est une fois de trop. Et j'espère que le gouvernement va se mettre à raisonner de façon intelligente et nous permettre, justement, d'étudier ces projets de loi là de façon isolée, de façon indépendante. Et je pense que ce n'est pas juste nous qui demandons ça, mais la plupart des intervenants ont soulevé aussi ce problème, cette contradiction évidente à l'intérieur de ce projet de loi là.

Finalement, on nous avait promis des réponses à des questions, on nous avait dit, au niveau des hydrocarbures, qu'on aurait plusieurs réponses à toutes nos questions qu'on avait. Bien, ce qu'on s'aperçoit, actuellement, c'est que c'est un projet de loi qui ne répond à rien, qui fait en sorte qu'on n'a pas mis la lumière sur, justement, la façon qu'on allait procéder pour faire la production, éventuellement, d'hydrocarbures au Québec. Il y a des questions sans réponse. Alors, ça fait deux ans qu'on nous promet des réponses à nos questions, et on arrive avec un projet de loi qui nous amène encore plus de questions.

Écoutez, les municipalités se posent des questions sur l'eau potable. Est-ce qu'elles perdent le contrôle de la gestion de leur eau potable? Est-ce qu'elles perdent le contrôle, justement, de leurs schémas d'aménagement de territoire? Ça, c'est des questions que les municipalités se posent actuellement.

Les entrepreneurs, qu'est-ce qui leur sera permis? Qu'est-ce qui leur sera interdit? Ça, c'est une autre question que les entrepreneurs se posent. Même la Chambre de commerce du Montréal métropolitain nous dit que c'est un projet de loi qui est rempli d'incertitudes pour les producteurs.

Les citoyens, les citoyens peuvent se faire exproprier, être mus par des intérêts individuels privés. Ça veut dire que — c'est la première fois qu'on voit ça, là — les entreprises peuvent exproprier des projets immobiliers, des citoyens, des terres, des immeubles. Alors, on se pose la question : Est-ce que ça ne va pas un peu trop loin? Le citoyen est-il protégé dans ce projet de loi là? C'est quoi, la limite de ce projet de loi là? Est-ce que tous les citoyens sont menacés, justement, par la phase d'exploration et d'exploitation? La Chambre des notaires stipule justement que ça devient problématique, que ce droit d'expropriation est, pour une première fois, mû par les intérêts des entreprises privées et non pas par des intérêts publics, par l'intérêt de la nation, c'est la première fois qu'on voit ça.

Au niveau agricole, même problème, on a des incertitudes. Est-ce que les territoires agricoles seront protégés de ces expropriations-là? Il n'y a rien qui mentionne, dans le projet de loi, que ça sera le cas, la CPTAQ n'est pas préjudiciable à ce projet de loi là. Alors, même les agriculteurs, qu'on protège avec le zonage agricole depuis plus de 35 ans, bien, ces entreprises-là sont menacées aussi, ont des existences menacées.

Alors, c'est des questions qu'on se pose, et on n'a aucune réponse valable dans ce projet de loi là, alors on aura un travail immense à faire de clarification du projet de loi. Et c'est sûr que nous allons faire, au Parti québécois, en sorte que ce projet de loi trouve et nous donne des réponses qu'on n'a pas actuellement, alors il faudra travailler très fort. Et j'espère que le ministre va comprendre qu'un projet de loi qui est conçu de cette façon-là n'est pas très rassurant pour la population québécoise.

M. Boivin (Simon) : Bonjour, M. Therrien.

M. Therrien : Bonjour.

M. Boivin (Simon) : Je ne pense pas que… le Parti québécois n'est pas opposé d'emblée à l'exploitation des ressources naturelles. Est-ce qu'il n'y a pas des cas où il peut être nécessaire, justement, de procéder à de l'expropriation, quand c'est difficile d'avoir un projet qui ne touche absolument personne, qui fait l'unanimité, consensus? Est-ce qu'il ne faut pas quand même conserver un certain pouvoir d'expropriation pour être en mesure de faire en sorte que des projets qui peuvent être payants, créer de la richesse, aillent de l'avant?

M. Therrien : Écoutez, quand on parle d'expropriation, règle générale, c'est l'État qui a le droit d'exproprier ou qui donne son droit à l'expropriation, et c'est l'intérêt public qui est toujours sa motivation suprême quand vient le temps d'exproprier. Si vous me dites que ça ne touche personne, que c'est un projet qui va amener des emplois, qui va amener... énergiser l'économie, bien c'est au gouvernement à prendre la décision à savoir est-ce que, oui, ça vaut la peine de donner cette expropriation-là parce que les conséquences sont extrêmement faibles chez les citoyens de ces milieux-là. Bien, moi, je vous dis : Si c'est le cas, c'est au gouvernement de décider c'est quoi, l'intérêt public, dans ce cas bien précis. Alors, ce que vous me dites, si ça ne dérange pas personne, bien c'est à l'État, justement, de faire son jugement, de rendre son jugement et de faire en sorte, si ça ne dérange personne, qu'il y ait possibilité d'expropriation là. Mais là, regardez, on parle d'expropriation, là, et on parle d'exploitation pétrolière dans des endroits habités possiblement. C'est inquiétant, c'est très inquiétant.

Une voix : Merci.

(Fin à 9 h 12)

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