(Dix-sept heures quatre minutes)
M.
Therrien
:
Alors, bonjour. Nous sommes ici aujourd'hui pour réagir... bien, cet
après-midi, pour réagir à la démission de M. Daoust. Vous savez, ça fait
deux jours... Bien, ça fait trois mois qu'on demande la démission de M. Daoust,
mais plus précisément, depuis hier, on a intensifié cette demande-là avec les
nouvelles qu'on avait eues sur les courriels qui l'incriminaient davantage.
Alors donc, on réagit à ça. D'abord, vous dire que c'est une bonne chose qu'il
ait démissionné. On le demandait depuis longtemps. C'est quelque chose
d'important pour la démocratie. Il fallait qu'il démissionne.
Mais il y a des questions quand même qui
restent en suspens. D'abord, pourquoi avoir attendu si longtemps pour le faire
démissionner? Pourquoi M. Couillard n'a pas fait ses investigations avant? Dès
juin, on savait qu'il y avait anguille sous roche, on savait qu'il y avait quelque
chose qui clochait dans ce dossier-là. Le procès-verbal était clair pour Investissement
Québec. On avait aussi la Vérificatrice générale qui avait sonné l'alarme, qui
avait dit que le ministre avait donné son accord à la vente des actions de RONA
par Investissement Québec, et aucun geste concret de la part de M. Couillard.
M. Couillard, depuis qu'il est premier
ministre, ne sait pas gérer les crises, et il y en a eu plusieurs crises. Il ne
sait pas gérer ces crises-là. Pourquoi il n'a pas pris le taureau par les
cornes dès le printemps et pour qu'on puisse avoir justement des informations
précises sur ce dossier? On a une commission parlementaire la semaine
prochaine. Il n'y avait aucune action d'entreprise par le ministre. Pourquoi il
a fallu encore une fois que le Parti québécois sonne l'alarme hier pour que finalement
le premier ministre bouge? C'est très inquiétant.
Autre chose inquiétante : que sait le
chef de cabinet de M. Daoust? On sait qu'il a été au courant de cette
transaction-là, il a avalisé la transaction avec l'accord de M. Daoust. Mais
est-ce qu'il a parlé au cabinet de M. Couillard? Est-ce que M. Couillard le
savait qu'on vendait les actions de RONA? Est-ce qu'il le savait? Est-ce qu'il
avait donné son accord également? Il faut comprendre qu'en 2012 M. Charest
avait insisté pour qu'on achète des actions de RONA pour faire en sorte que
l'entreprise RONA ne soit pas à la merci des mains, de la possession étrangère.
La première ministre Mme Marois avait fait la même chose, avait commandé de
garder les actions et même d'en acheter pour être certain que RONA soit à
l'abri d'une mainmise étrangère.
Alors, pourquoi M. Couillard, lui, n'a
rien fait? Pourquoi a-t-il laissé faire ces ventes d'actions de RONA? Parce
qu'il faut comprendre que, si Investissement Québec avait gardé ces actions-là,
c'est extrêmement important à comprendre, s'il avait gardé ces actions-là, le
gouvernement aurait pu agir contre la vente de RONA par des intérêts
américains. Il aurait pu passer à l'action et bloquer le processus. Il ne l'a
pas fait, parce qu'il n'avait pas le choix, parce qu'il avait vendu les actions.
Il a fait une erreur grave au départ, il ne s'est pas laissé le choix d'agir au
cas où qu'il y ait une vente de l'entreprise RONA à des mains étrangères.
Alors donc, la question est la
suivante : Qu'est-ce que M. Ouellet sait? Est-ce que le premier ministre
savait? Nous, on pense que oui. Les chefs de cabinet, ce n'est pas des
électrons libres, ils sont branchés sur le cabinet du premier ministre. Alors,
il est clair que le premier ministre savait, d'après nous, qu'il y avait eu ces
ventes d'actions. Pourquoi a-t-il accepté ça?
Alors, c'est là qu'on en est. La semaine
prochaine, on a une commission parlementaire. On a demandé et on réitère cette
demande-là à M. Couillard : il faut que M. Ouellet passe en commission
pour qu'on trouve des réponses à nos questions. C'est extrêmement important.
C'est là qu'on en est. Le Parti québécois va continuer à faire la lumière sur
ce dossier extrêmement important.
Le ministre... L'ancien ministre Daoust
disait que RONA était une distraction. RONA, ce n'est pas une distraction,
c'est un fleuron de l'économie québécoise qu'on a perdu aux mains des
Américains, M. Daoust. Ça, c'est important à comprendre.
Est-ce qu'il y a des questions?
(Fin à 17 h 9)