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Point de presse de M. Simon Jolin-Barrette, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de justice

Version finale

Thursday, September 15, 2016, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente et une minutes)

M. Jolin-Barrette : Alors, bonjour. Aujourd'hui, on réagit au rapport de la Protectrice du citoyen, qui a rendu un rapport sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels pour une prise en charge efficace et diligente des personnes vulnérables. Ce qu'il faut dire, c'est que ce rapport-là est accablant pour le gouvernement et le ministère de la Justice, qui est responsable de la direction de l'Indemnisation des victimes d'actes criminels. On constate, dans le rapport, que la direction n'agit pas en fonction des victimes d'actes criminels, mais c'est plutôt une bureaucratie, une lourde bureaucratie qui ne répond pas aux besoins d'une victime d'actes criminels.

Puis ce qu'il faut comprendre, lorsqu'on est une victime d'actes criminels, c'est qu'on est dans une situation de vulnérabilité. C'est déjà difficile de s'adresser au régime d'indemnisation pour avoir de l'aide, c'est difficile de prendre le courage puis de dire : Bien, écoutez, oui, je veux être indemnisé, j'y ai droit. Et là ce qu'on constate dans le rapport de la Protectrice du citoyen, c'est que, véritablement, on met des bâtons dans les roues des victimes pour être indemnisées, une indemnisation à laquelle les victimes d'actes criminels ont droit, hein? Puis ce qu'on constate, c'est qu'à la lumière du rapport de la Protectrice du citoyen la direction de l'IVAC, qui est chargée d'indemniser les victimes, rajoute des critères à la loi, donc rajoute des critères supplémentaires et met un fardeau supplémentaire aux victimes d'actes criminels. C'est complètement inacceptable, complètement illogique que la direction fasse ça.

Dans le fond, on se pose la question : Pourquoi est-ce que les critères sont si serrés au niveau de la direction de l'Indemnisation des victimes d'actes criminels? Parce que l'objectif du régime, c'est d'accompagner la victime, de la prendre en main et de l'accompagner dans son cheminement, dans sa réhabilitation parce que cette personne-là a été victime d'une agression, bien souvent, et elle se retrouve en situation de vulnérabilité. Elle a besoin de soins, elle a besoin d'accompagnement puis elle a besoin du soutien de la société. Puis, au Québec, on s'est dotés de la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels justement pour accompagner nos victimes puis pour s'assurer qu'elles puissent retrouver leur vie normale parce que ces victimes-là n'ont pas demandé à subir une agression, n'ont pas demandé à subir ce qu'elles ont vécu. Et je pense que, comme société, il faut prendre très clairement acte du rapport de la Protectrice du citoyen aujourd'hui puis prendre les mesures, le plus rapidement possible, pour corriger la situation. C'est urgent.

Et, vous savez, la Protectrice du citoyen est quand même très sévère à l'endroit, bon, de la direction de l'Indemnisation des victimes d'actes criminels, mais, par la bande, du ministère de la Justice, qui chapeaute le tout, hein? On parle notamment de la qualité des informations qui sont transmises aux victimes. On n'est pas dans une optique de service à la clientèle, de service d'accompagnement pour des personnes, je vous le répète, qui sont vulnérables. On est plutôt dans la rigidité, dans l'uniformité. On n'essaie pas de les accompagner et de les aider, on ne les aide pas du tout. On dit : Il vous manque un papier, puis on ne dit pas quel papier il manque. Les formulaires, là, qui sont disponibles sur le site Internet ne sont pas adaptés aux différentes victimes.

Vous savez, il y a des exemples, dans le rapport de la Protectrice du citoyen, notamment sur le fait que, bien, il n'y a qu'un seul formulaire pour les différents types de réclamation. Si vous avez subi plusieurs préjudices à différentes dates, à différents moments, bien, il y a juste une case pour cocher à quel moment vous avez subi votre agression. C'est complètement inacceptable. C'est bureaucratique, c'est lourd.

Également, l'accès au régime, ou à certains services, ou indemnités est difficile. Les délais aux différentes étapes de traitement aussi sont très importants puis également ça varie grandement en fonction d'un dossier à l'autre. On parle des fois de 48 à 145 jours environ. Donc, ce n'est pas acceptable non plus aussi.

Il y a un autre point qui est très important qui a été identifié par la Protectrice du citoyen, c'est notamment la rigueur du processus décisionnel puis la continuité des décisions. C'est important que les décisions soient prises toutes de la même façon et on ne laisse pas de discrétion, notamment. C'est la norme qui doit s'appliquer à tout le monde, mais qu'on doit permettre et prendre en compte le dossier de la victime qui est présenté et l'accompagner. Et là on constate qu'il y a des disparités de traitement dans l'octroi de l'indemnisation.

Donc, écoutez, moi, je pense que la direction de l'IVAC doit prendre acte, doit corriger ses erreurs. Et ça fait appel au leadership de Mme Vallée, hein, parce qu'il y a de sérieux correctifs à apporter. Et on est dans une société où on doit accompagner les victimes.

D'ailleurs, nous, à la CAQ, on a déposé un projet de loi, l'hiver dernier, hein, le projet de loi n° 596, pour abolir la prescription pour les victimes d'agression sexuelle. Donc, on souhaite que l'État enlève toutes les barrières pour les victimes d'agression sexuelle pour les accompagner, pour leur faciliter la vie, faciliter les recours, parce qu'on n'oublie pas que notre régime doit être basé sur les victimes, donc, l'accompagnement et véritablement réussir à ce qu'elles puissent obtenir tout le soutien dont elles ont besoin.

L'autre élément important que la Protectrice du citoyen pointe dans son rapport, c'est le fardeau de la preuve. On exige des éléments supplémentaires qui ne sont pas nécessaires à la loi, et ça, c'est assez inacceptable. Également, l'ajout de critères pour être admissible au régime, ça aussi, la Protectrice du citoyen le démontre très clairement. C'est une problématique, au niveau de la direction, que l'on ajoute également. On ajoute toujours des critères pour les victimes, et ce n'est pas approprié.

Donc, tout ça pour vous dire que nous souhaitons que la ministre de la Justice prenne acte du rapport et que, dans les meilleurs délais, elle s'adresse à la direction de l'IVAC pour corriger la situation le plus rapidement possible parce qu'il ne faut pas qu'aucune victime qui a droit au régime d'indemnisation au Québec soit lésée par la bureaucratie. Et, dans le rapport de la Protectrice du citoyen, c'est ce qu'on constate aujourd'hui même. C'est très inquiétant, c'est problématique. Et n'oublions pas que le rôle de la société, c'est de soutenir ces victimes et de les accompagner dans leur processus. Donc, je vous remercie.

Il va y avoir également un deuxième sujet aujourd'hui. Je tiens à vous informer que, dans la circonscription de Borduas, il y a une réalité particulière dans le Village de la gare et pour les parents et les élèves de la ville de Mont-Saint-Hilaire, la problématique étant la suivante : depuis de nombreuses années, la ville de Mont-Saint-Hilaire vit une expansion, il y a de nombreuses jeunes familles, et maintenant il n'y a plus assez d'écoles, sur le territoire de la ville de Mont-Saint-Hilaire, pour soutenir le besoin des familles pour envoyer leurs enfants à l'école. Ce que ça fait, particulièrement, c'est que les élèves qui vivent dans le secteur du Village de la gare doivent être déplacés, doivent aller à d'autres écoles dans la ville ou même à l'extérieur de la ville. Ça fait en sorte que les enfants doivent faire de longs trajets d'autobus, et ce n'est pas acceptable qu'ils n'aient pas accès à une école de quartier.

Donc, j'ai parlé personnellement au ministre Sébastien Proulx au cours des dernières semaines, le 5 septembre plus particulièrement, je lui ai fait part de la situation. Ça faisait suite à des lettres que j'avais envoyées à M. Proulx ainsi qu'à son prédécesseur M. Blais, qui était ministre de l'Éducation. Je les avais sensibilisés, dès 2014, à l'importance de la construction d'une nouvelle école à Mont-Saint-Hilaire pour répondre aux besoins des enfants, pour répondre aux besoins également des parents qui vivent dans ce secteur-là. Pour vous illustrer très concrètement ce que ça signifie, là, cette année, au bureau de circonscription, on a plusieurs dossiers de parents d'enfants qui vont à l'école à Mont-Saint-Hilaire et que leurs enfants ont été déplacés d'école. Les enfants qui vont à l'école, que ce soit l'Aquarelle ou à l'école Au-Fil-de-l'Eau, et qui, après un certain nombre d'années, doivent être changés d'école, hein, ils ont tous leurs amis, connaissent les enseignants, connaissent les gens aux services de garde, ils doivent être changés d'école par un manque de place. C'est totalement inacceptable. Et la situation est même absurde. Parfois, vous avez un enfant qui fréquente une école et qui doit être déplacé, mais son petit frère ou sa petite soeur fréquente cette école-là. Donc, vous avez — prenons une famille de trois enfants — un enfant qui va à une école, un enfant à une deuxième école, et un enfant au CPE ailleurs. Pour les parents, cette situation-là, c'est inacceptable, c'est intolérable.

Nous demandons donc au gouvernement et au ministre Proulx de prendre acte du besoin des parents et des enfants d'avoir une école de quartier. Ça fait de nombreuses années également que la commission scolaire des Patriotes indique la nécessité d'avoir une école dans le secteur. Ce n'est pas normal que les enfants fassent des trajets d'autobus très long, se retrouvent loin du domicile, qu'ils ne puissent pas avoir accès à une école de quartier, à une école de proximité.

Donc, j'invite les citoyens à signer, à mon bureau, une pétition qui sera disponible dans les prochains jours, qui a été débutée par un groupe de parents pour indiquer au gouvernement le désir des gens de la ville de Mont-Saint-Hilaire, des citoyens, des parents de la ville de Mont-Saint-Hilaire, d'avoir une nouvelle école de quartier au Village de la gare. La municipalité est prête à l'accueillir, la nouvelle école. Et le temps presse parce qu'encore une fois cette année, à la rentrée scolaire, les enfants, plutôt qu'aller à leur école de quartier, doivent prendre l'autobus, doivent être déplacés. Et surtout les fratries ne doivent pas être séparées. Ce n'est pas normal qu'on sépare les enfants d'une même famille à différentes écoles. Ils doivent pouvoir accéder à une éducation de proximité et à une éducation de qualité dans leur quartier.

Donc, j'interpelle le ministre Sébastien Proulx pour agir dans les meilleurs délais pour que les citoyens de Mont-Saint-Hilaire puissent avoir une nouvelle école et que les parents puissent envoyer leurs enfants à leur école de quartier. Je vous remercie.

(Fin à 13 h 41)

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