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Point de presse de Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Tuesday, September 20, 2016, 10 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures dix-sept minutes)

Mme Massé : Alors, bonjour, tout le monde. Merci d'être là. Comme vous voyez, je n'arrive pas seule ce matin. Je n'arrive pas seule parce que je ne suis pas seule à avoir été ébranlée, je dirais, par les propos de M. Leitão, cet été, qui disait que le salaire minimum à 10,75 $, c'était un salaire approprié, un salaire suffisant — c'est les mots qu'il a employés — et il a même dit, à un moment donné, que c'était même souhaitable que le 10,75 $ reste dans cette brochette-là.

Ce que vous savez depuis déjà longtemps, c'est qu'à Québec solidaire, le salaire minimum, pour nous, c'est quelque chose qui devrait permettre à quelqu'un qui travaille, qui se lève à tous les matins, tous les jours va travailler de vivre et non pas de survivre. Et, dans ce sens-là, on endosse, depuis déjà plusieurs mois, une campagne de 15 plus, et nous allons aujourd'hui déposer une première pétition concernant l'augmentation du salaire minimum à 15 $ l'heure. Et on a trouvé important de dire, avec les gens qui le vivent au quotidien... Parce que ce qui me frappe et ce qui m'apparaît évident... C'est sûr que M. Leitão est économiste, mais je suis certaine qu'il n'a pas élevé une famille avec 15 $ de l'heure... en fait, avec 10,75 $ de l'heure. C'est ça, l'enjeu. C'est que les gens qui gagnent ce salaire-là n'arrivent pas à payer le panier d'épicerie, à remplir l'ensemble de leurs obligations au niveau des comptes, Hydro-Québec, le transport, etc., et donc ça brise le contrat social qu'on s'est donné, comme quoi le travail devrait permettre à quelqu'un de vivre dignement, et c'est ça qui nous choque et c'est ça qui nous amène aujourd'hui à faire cette première étape de déposer une pétition. Et je vais laisser mes collègues qui sont avec moi vous en parler plus longuement.

Le Modérateur : Je passe maintenant la parole à Julien Daigneault, initiateur de la pétition qui sera présentée cet après-midi et membre de la campagne 15 plus.

M. Daigneault (Julien) : Bonjour à tous. Bonjour, tout le monde. Je voudrais tout simplement commencer par remercier Québec solidaire du fond du coeur d'avoir appuyé, d'avoir endossé notre campagne. Aujourd'hui, on dépose une première partie de la pétition, c'est-à-dire la partie électronique, le volet électronique.

Donc là, Québec solidaire vient porter la voix de milliers de Québécois et de Québécoises qui croient que le salaire minimum, actuellement, à 10,75 $ est trop bas. Quand on se fie aux chiffres, c'est 10 % en dessous du seuil de faibles revenus. Bref, il y a un problème monumental. Puis ces gens-là qui ont signé la pétition veulent un salaire minimum à 15 $ de l'heure maintenant, indexé automatiquement au coût de la vie pour ne pas qu'on ait à ramener cette bataille-là dans cinq ans, dans 10 ans, dans 15 ans, éternellement.

Donc, remercier Québec solidaire à ce propos-là, qui est le seul parti à se battre activement puis à faire des gestes concrets pour mettre sur la table cet enjeu-là, que ça soit dans l'ancienne campagne partielle qu'il y a eu dans Saint-Henri—Sainte-Anne ou dans celle qui s'en vient dans Verdun, où l'enjeu du 15 $ de l'heure va être fondamental. Nous, on va être là. On est coude à coude avec Québec solidaire, on va se battre.

Puis il y a d'autres pétitions qui s'en viennent, d'autres milliers d'autres pétitions qui s'en viennent, qui sont papier. La pétition continue à être signée, donc on encourage les gens à continuer de la signer papier, puis il y en a des milliers qui ont été accumulées par des grévistes qui sont en grève actuellement au Vieux-Port de Montréal. Ils vont vous parler plus en détail de leur conflit, mais, grâce à eux, cette campagne-là peut prendre une énorme ampleur. Merci beaucoup.

Le Modérateur : Merci. La parole est maintenant à Konrad Lamour, président du syndicat des employés de la Société du Vieux-Port de Montréal.

M. Lamour (Konrad) : Donc, bonjour. Donc, de notre côté, initialement, les employés du Vieux-Port de Montréal, ce qu'on a commencé à faire, c'est qu'on a embarqué dans la campagne de pétition avec Julien et tous les organismes communautaires. On a aussi réalisé, en faisant cette pétition-là, que nous, on avait quand même un problème au Vieux-Port, dans le sens que nos salaires étaient nettement inférieurs à quelqu'un qui fait exactement les mêmes tâches ailleurs. Donc, si vous allez au parc Jean-Drapeau, si vous allez au Parc olympique ou à d'autres musées, comme le musée Pointe-à-Callière, on fait en moyenne 5,50 $ pour le même travail, que ça soit un éducateur, que ça soit quelqu'un qui travaille à la sécurité, un technicien multimédia, quelqu'un à l'entretien, etc.

De plus, on a aussi réalisé que 40 % de nos employés au Vieux-Port de Montréal faisaient moins de 15 $ l'heure. 15 $ l'heure ou 15,38 $, c'est, selon l'IRIS, ce qui est considéré un salaire décent. Donc, c'est pour ça que nous, on a décidé de faire cette approche dans notre convention collective et essayer de la négocier. Donc, c'est clair qu'à ce stade-ci on est à un point où est-ce que le 15 $ ne sera peut-être pas atteignable dans cette convention, mais au moins, dans notre négociation, on veut établir les bases pour qu'elles puissent être établies pour la relève. Donc, d'ici trois, quatre ans, quand la convention sera renégociée, on va avoir une relève qui va pouvoir atteindre ce chiffre de 15 $ l'heure, ce qu'on espère voir à l'échelle de la province. On est présentement en conflit de travail, on est en grève, et nos moyens de pression vont continuer, en espérant qu'on va pouvoir continuer à supporter les organismes communautaires, Québec solidaire avec leur pétition et qu'on va pouvoir avoir un salaire décent pour tous à l'échelle de la province. Si ça s'est fait aux États-Unis, si ça s'est fait en Alberta, il faut que ça se fasse aussi au Québec.

Le Modérateur : Merci. La parole est maintenant à Pierre-André Audet-Bédard, président du syndicat des travailleurs et travailleuses du Syndicat des travailleurs et travailleuses d'Indigo Parc, CSN.

M. Audet-Bédard (Pierre-André) : Donc, merci beaucoup. Indigo, c'est une compagnie qui gère des espaces de stationnement. On a 90 membres dans la région de Québec. En février dernier, à l'assemblée générale, on s'est prononcés pour adopter comme revendication un salaire qui tourne autour de 15 $ de l'heure. On s'inspirait de la situation américaine avec la campagne Fight for $15 et des gains dans l'État de New York, la Californie et à Seattle. Aussi, comme mon camarade le disait, l'étude de l'IRIS légitimise notre demande aux yeux des membres.

Donc, à l'unanimité, les gens ont adhéré à la campagne 15 plus pour l'augmentation du salaire minimum. C'était logique parce qu'on avait des objectifs communs avec la campagne puis on pensait que c'était important de réseauter avec d'autres syndicats. Donc, ensuite de ça aussi, il y a une prise de vote de grève à 95 % qui s'est tenue en assemblée générale. Ça, ça témoigne du fait que les membres adhèrent à nos revendications.

Le dénouement, bien, donc, il y a eu un blocage à la table de négociation, une grève de quatre heures, suite à ça une reprise des négociations et une entente de principe qu'on va présenter à nos membres demain. Donc, c'est un dénouement positif parce qu'on évite un conflit de plus grande ampleur. Mais la lutte n'est pas terminée. Ça témoigne aussi que la mobilisation collective porte fruit quand on a des revendications qui sont porteuses puis auxquelles les travailleurs adhèrent. Parce que le 15 $ de l'heure, ce n'est pas une revendication arbitraire, c'est le salaire qui nous permet de vivre décemment et de sortir de la pauvreté, puis ça nous permet aussi de quitter la logique patronale de la recherche du profit maximum puis d'imposer nos propres impératifs à la négociation, qui sont ceux de vivre dignement.

Finalement, bien, notre syndicat, on va continuer de soutenir la lutte pour le 15 $ de l'heure puis on va continuer de bâtir des solidarités avec les autres travailleurs en lutte. Donc, merci.

Le Modérateur : Merci. La parole est maintenant à Andrés Fontecilla, président et porte-parole de Québec solidaire.

M. Fontecilla (Andrés) : Bonjour, mesdames messieurs. La lutte pour le 15 $ ne fait que commencer. Tout d'abord, ici, nous sommes accompagnés des syndicats en lutte pour l'obtention d'un salaire qui part à 15 $. Cela nous paraît tout d'abord inacceptable. 15 $, ça devrait être un montant minimal assuré par une législation de l'État. C'est à l'État d'assurer un revenu minimal pour les salariés partout au Québec et non pas aux travailleurs et travailleuses de se battre, des fois dans des conditions difficiles — comme les syndicats du Vieux-Port, qui, depuis trois mois, sont en grève — pour obtenir un salaire décent pour les travailleurs et les travailleuses.

Cette lutte ne fait que commencer, encore une fois. Nous allons continuer à faire signer la pétition papier parce que nous constatons que cette pétition suscite un très grand intérêt parmi la population et nous croyons qu'elle va ramasser des milliers et des milliers de signatures et des appuis encore. L'ensemble du mouvement social, que ce soient les centrales syndicales, des groupes communautaires, des syndicats... Québec solidaire y compris, se joignent à cette lutte, et nous entendons mettre en oeuvre tout ce qui est possible pour faire en sorte de faire pression sur le gouvernement de Philippe Couillard pour que, finalement, il acquiesce à instaurer le salaire minimal de 15 $ partout au Québec.

Dans ce sens-là, nous invitons l'ensemble de la population du Québec, l'ensemble des personnes, des gens qui veulent améliorer concrètement les conditions de vie des travailleurs et travailleuses à assister, à participer à la manifestation du 15 octobre prochain, à 11 heures du matin, à Montréal, au parc Le Prévost. Tous et toutes, nous sommes convoqués à appuyer cette revendication fondamentale pour améliorer nos conditions de vie. Merci beaucoup.

Le Modérateur : Merci à tous.

(Fin à 10 h 26)

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