To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Simon Jolin-Barrette, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de justice

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Simon Jolin-Barrette, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de justice

Version finale

Tuesday, October 4, 2016, 15 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures quinze minutes)

M. Jolin-Barrette : Bonjour, tout le monde. Encore une fois, M. Lessard refuse de répondre lorsqu'il est question d'Innoltek. On a appris aujourd'hui qu'Yvon Nadeau est actionnaire également de l'entreprise Innoltek. On savait qu'il était administrateur et que sa charge d'administrateur avait débuté, selon le Registraire des entreprises, le 19 mars 2015. Or, selon le communiqué d'Innoltek, aujourd'hui, qui a été rendu public, on nous informe que M. Nadeau était actionnaire et administrateur de l'entreprise. Et on constate, là, que le Registraire des entreprises ne reflète pas exactement ce que la compagnie Innoltek nous dit.

Donc, la question qui se pose... Parce que vous constaterez que, sur le Registraire des entreprises, M. Nadeau n'est pas divulgué comme actionnaire, il y a uniquement le FIER-Région de Thetford inc., Prorec inc. ainsi que ZAXSD Holding ltée. Donc, ces trois entreprises-là sont déclarées comme actionnaires d'Innoltek, Innoltek inc.

Donc, concrètement, la semaine dernière, j'avais demandé à M. Lessard en Chambre : Qu'en est-il d'Innoltek? Saviez-vous que M. Nadeau travaillait pour Innoltek durant la période 2013‑2014, à l'époque où il était directeur général de l'entreprise? Et est-ce que vous avez eu la connaissance qu'il est devenu administrateur de l'entreprise? M. Lessard n'a pas répondu à cette question-là. Il revient toujours sur le dossier de Pyrobiom, mais ce n'est pas de Pyrobiom dont on parle, c'est d'Innoltek, qui découle d'Oleotek. Oleotek avait reçu une subvention de 5 millions, et par la suite, au cours des années, Innoltek a reçu des aides financières de plusieurs centaines de milliers de dollars.

Donc, concrètement, on veut que M. Lessard réponde à la question : Était-il au courant? A-t-il demandé un avis du Commissaire à l'éthique pour savoir, bien, si M. Nadeau pouvait travailler pour Innoltek qui était en démarchage pour obtenir également des incitatifs fiscaux du gouvernement par une lettre du 23 avril 2015?

M. Lacroix (Louis) : Comment vous réagissez quand vous constatez que, dans les sondages, toute l'histoire entourant M. Lessard, ça ne fait absolument pas bouger l'aiguille de popularité du Parti libéral?

M. Jolin-Barrette : Bien, on ne fait pas de la politique pour les sondages, on fait de la...

M. Lacroix (Louis) : Non, je comprends, mais, tu sais, je veux dire, quand vous constatez que ça ne touche pas les militants libéraux, ils continuent à appuyer le Parti libéral.

M. Jolin-Barrette : Bien, je pense que les Québécois sont tannés d'avoir un gouvernement qui a l'éthique élastique. Ils sont surtout tannés de voir qu'à tous les mois il y a un ministre du gouvernement libéral qui se retrouve dans une situation où il y a une apparence de conflit d'intérêts, et surtout il refuse de s'expliquer. C'est très simple, on a demandé : Est-ce que M. Lessard a demandé un avis au Commissaire à l'éthique sur le dossier d'Innoltek? On refuse de répondre concrètement à la question. C'est pourtant simple. Donc, pour répondre à votre question...

M. Lacroix (Louis) : D'accord, mais ma question, c'est : Si vous dites que les Québécois sont tannés de ça, les libéraux sont encore premiers dans les sondages, alors ça ne semble pas affecter les Québécois?

M. Jolin-Barrette : Je pense que les Québécois veulent avoir un gouvernement intègre, un gouvernement transparent, un gouvernement éthique, et l'élection de 2018 le démontrera.

M. Croteau (Martin) : Le fait que M. Nadeau était actionnaire d'Innoltek, en quoi est-ce que ça met en question l'intégrité de M. Lessard?

M. Jolin-Barrette : Mais en fait c'est sur la question du jugement de M. Lessard. Est-ce qu'il a demandé un avis du Commissaire à l'éthique pour le dossier d'Innoltek? Il nous a dit qu'il l'avait fait pour le dossier de Pyrobiom au moment où il a embauché M. Nadeau. La question qui se pose, c'est : Pour Innoltek, un, étiez-vous au courant? Deux, est-ce que vous avez fait les démarches auprès du Commissaire à l'éthique pour Innoltek? Avez-vous été informé? Est-ce que votre employé vous a informé? Et, troisièmement, est-ce que c'est normal qu'un employé qui travaille au cabinet ministériel du ministre de la Forêt travaille pour une entreprise, était actionnaire d'une entreprise qui vise à obtenir un marché, des allègements fiscaux de la part du gouvernement pour ce type d'entreprise là? Il y a des questions qui se posent. Nous, on offre la possibilité à M. Lessard de s'expliquer, d'être transparent puis de nous dire : Oui, j'avais un employé et je le savais qu'il travaillait pour Innoltek, puis, pour moi, ça ne posait pas de problème. Mais qu'il réponde aux questions. Il balaie tout sous le tapis présentement. Il ne répond pas aux questions en lien avec Innoltek. Et je vous répète qu'il y a un mandat de lobby qui a été enregistré le 1er mai 2015 au même moment où M. Nadeau travaillait toujours, selon son LinkedIn, pour M. Lessard. Le 23 avril 2015 également, il y a eu une lettre qui a été envoyée au ministère des Ressources naturelles pour avoir des incitatifs fiscaux. Ça soulève des questions à partir du moment où vous avez un employé qui est dans plusieurs entreprises, qui est en démarchage pour obtenir de l'argent public.

M. Gagnon (Marc-André) : Si Innoltek dit vrai, donc, M. Nadeau a été directeur général d'Innoltek de novembre 2013 à novembre 2014. Or, sur son profil LinkedIn, M. Nadeau indique qu'il a été à l'emploi d'Innoltek jusqu'en avril 2014, donc juste avant de revenir au bureau de M. Lessard. Ça donne l'impression que M. Nadeau a peut-être menti sur son CV pour essayer de cacher qu'il était chez Innoltek en même temps qu'au bureau de M. Lessard. Ça vous dit quoi?

M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez, pour ça, on va laisser ça à l'appréciation de M. Nadeau et des commentaires qu'il pourra faire là-dessus, sur son LinkedIn, là. Ce n'est pas une déclaration assermentée, son LinkedIn.

Ceci étant dit, la question qui se pose, c'est : Est-ce que M. Lessard le savait? Est-ce qu'il a demandé un avis du Commissaire à l'éthique? Et ne trouve-t-il pas ça curieux qu'un de ses employés est actionnaire d'une entreprise, est administrateur de l'entreprise, fait des démarches pour obtenir des allègements fiscaux, des incitatifs fiscaux pour ce genre d'industrie là? Ça soulève énormément de questions. Et à tous les jours, bien, on se rend compte qu'il y a une information nouvelle qui sort. Je pense que ça serait le temps que M. Lessard fasse la lumière sur l'ensemble du dossier et surtout que le premier ministre mandate la Vérificatrice générale pour l'ensemble des dossiers, pour qu'elle fasse les vérifications pour savoir : Est-ce que les subventions ont été accordées? Est-ce que les aides financières ont été accordées en fonction des règles applicables?

M. Gagnon (Marc-André) : Mais là M. Lessard, il s'accroche, là.

M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez, M. Lessard prend ses décisions. Ceci étant dit, il devrait répondre aux questions quand les parlementaires lui posent la question. C'est simple : une question sur Innoltek, ça devrait être une réponse sur Innoltek. On devrait arrêter de courir après la réponse. Si la question porte sur Innoltek, elle ne porte pas sur Pyrobiom. Et je pense que les Québécois ont très bien compris que M. Lessard évite de répondre aux questions sérieuses qui se posent par rapport à l'implication de son attaché politique dans diverses entreprises de la région de Thetford Mines, qui obtiennent par ailleurs du soutien financier de l'État, et ça soulève des questions.

M. Bovet (Sébastien) : Parmi les questions que vous posez concernant Innoltek, il y a la question : M. Lessard, le savait-il? Si la réponse à ça, c'est non, il ne le savait pas, y a-t-il faute?

M. Jolin-Barrette : Bien, ça sera au Commissaire à l'éthique à juger, et c'est surtout pourquoi on demande à la Vérificatrice générale de faire enquête, pour savoir : Est-ce que les contrats ont été attribués en fonction des règles applicables?

M. Bovet (Sébastien) : Mais, si M. Lessard ne le sait pas, il ne peut pas influencer une décision, là. Si M. Nadeau lui a caché des informations, à M. Lessard, est-ce qu'il a agi en bonne foi, finalement, il aurait agi en toute bonne foi?

M. Jolin-Barrette : Bien, la bonne foi se présume. Si M. Lessard ne le savait pas, qu'il le dise. Merci.

(Fin à 15 h 23)

Participants


Document(s) Related