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Point de presse de M. Nicolas Marceau, porte-parole de l’opposition officielle en matière de relations Québec-Canada, et M. André Villeneuve, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'agriculture et d'alimentation

Version finale

Tuesday, October 18, 2016, 15 h 27

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures vingt-huit minutes)

M. Marceau : Alors, enfin, on voulait simplement venir clarifier ce qui s'est passé quant à la motion du premier ministre sur l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne. Le gouvernement a proposé, donc, une motion — je vais vous la lire, là, pour que tout le monde l'entende — qui dit :

«Que l'Assemblée nationale apporte son appui à l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, l'AECG, dont le Québec a été l'instigateur et pour lequel il s'est investi sans relâche aux côtés du gouvernement fédéral;

«Qu'elle souligne l'importance de cet accord pour les travailleurs, les entreprises, les consommateurs et la prospérité économique tant au Canada que dans les pays membres de l'Union européenne;

«Qu'enfin, elle exprime son souhait que tous les États membres de l'Union européenne donnent leur accord pour la signature de l'AECG lors du sommet Canada-Union européenne.»

Maintenant, de notre côté, au Parti québécois, nous estimions qu'il manquait un ingrédient fondamental à cette motion, et c'est cette compensation qui a été promise par le gouvernement fédéral à l'époque pour les producteurs laitiers et fromagers. À l'époque, lorsque l'entente de principe avait été signée, il avait été convenu et nous avions décidé en tant que gouvernement que nous n'accepterions pas d'aller de l'avant avec l'accord tant et aussi longtemps qu'une compensation adéquate ne serait pas versée à nos producteurs laitiers et fromagers. Si bien que ce matin nous avons proposé un amendement au gouvernement, l'amendement, donc, c'est le quatrième et le cinquième paragraphe de ce que je vous ai remis, je vais les lire :

«Que l'Assemblée nationale s'engage à ne ratifier l'accord que si la compensation de l'industrie laitière et fromagère par Ottawa est jugée adéquate;

«Que l'Assemblée nationale indique qu'elle est favorable à l'abandon des recours investisseur-État si cela peut conduire à lever les derniers obstacles.»

Sur ce dernier point, simplement vous dire qu'à l'époque ça faisait partie de l'accord. Ce n'était pas une demande du Québec, c'était une demande du Canada et de l'Union européenne. Nous étions prêts à vivre avec ça, mais nous sommes prêts aussi à vivre sans ça. Et ce que nous disons aujourd'hui, ce que nous voulions dire par ce cinquième paragraphe, c'est que, si c'était un moyen de permettre l'adoption de l'accord, alors on était ouverts à cette possibilité.

M. Dutrisac (Robert) : C'est quoi, ces clauses-là, au fait?

M. Marceau : Ce sont des clauses qui permettent à des entreprises qui voient les circonstances dans lesquelles elles évoluent changer, qui peuvent, grâce à ça, intenter un recours contre l'État. Alors, par exemple, une entreprise pourrait avoir investi dans un marché et…

M. Dutrisac (Robert) : Maurel & Prom.

M. Marceau : Ça pourrait être Maurel & Prom, ça pourrait être Pétrolia, si vous voulez, ça pourrait être une entreprise… Par exemple, on change la réglementation puis on interdit une activité qui, auparavant, était permise, et là l'entreprise qui voit ses droits, évidemment, violés peut avoir des recours. Ces recours-là font l'objet de grands débats partout sur la planète, évidemment, et en Europe il y a une opposition assez importante. Cela étant, je le réitère : Nous n'en faisions pas, nous, une condition à l'époque. C'était là, et on était prêts à vivre avec le fait que ce soit là. Maintenant, le fait que ce soit retiré n'est pas quelque chose qui nous indispose.

Alors, toujours est-il que nous avons proposé ces amendements et en particulier le quatrième paragraphe, qui nous apparaît incontournable. Il n'était pas question pour nous de donner notre accord de quelque manière que ce soit sans qu'on ait vu, sans qu'on ait pu analyser la compensation qui va être versée à l'industrie laitière et fromagère. Et c'est la raison pour laquelle, de notre côté, on a refusé de consentir au dépôt de cette motion.

Je vais laisser à…

M. Villeneuve : Bien, essentiellement, je pense que Nicolas a bien résumé la chose. Et on comprend que le Parti libéral ne veut pas du tout assurer, finalement, la protection de nos producteurs laitiers et fromagers du Québec. Et, en ce sens-là, je pense que Nicolas a bien résumé le tout.

M. Dutrisac (Robert) : Mais la motion, est-ce qu'elle avait été discutée auparavant avec le leader?

M. Marceau : Oui, oui, il y a des discussions entre leaders, comme il y en a toujours. Et en fait le gouvernement a donc refusé l'intégration de la compensation dans la motion. Mais ce n'est pas la première fois, je veux que vous sachiez, puis André peut-être pourrait vous en parler plus, là, il a les textes avec lui, mais on a déjà déposé des motions, depuis 2014, depuis le changement de gouvernement, qui disaient, dans le fond : O.K. à l'accord si la compensation est versée à nos producteurs, et le gouvernement a refusé ces motions que nous avions déposées.

Alors, je répète, là, moi : De notre côté, c'était très clair à l'époque. Puis M. Fast, le ministre du Commerce extérieur de l'époque, nous avait envoyé une lettre, au gouvernement du Québec, qui disait très clairement qu'une telle compensation serait versée au Québec, aux entreprises du Québec. À ce jour, on n'a rien vu. Ça commence à faire un bout, là. On n'a rien vu. Et évidemment des milliers de tonnes de fromage qui entrent sur le territoire québécois, des milliers de tonnes de produits laitiers qui entrent sur le territoire québécois, ça va avoir des impacts réels sur les producteurs laitiers et fromagers du Québec. Alors, nous, c'est une condition sine qua non.

M. Lecavalier (Charles) : Sur un autre sujet, M. Marceau, sur le régime immobilier, là, sur les modifications pour acheter des maisons. Quel effet prévoyez-vous que ces modifications-là pourraient avoir dans le marché immobilier du Québec? Est-ce vous que croyez à une baisse des prix généralisée?

M. Marceau : Là, écoutez, il y a beaucoup de choses qui peuvent se produire. La première, évidemment, c'est qu'il va y avoir moins d'achats par nos familles, puis en particulier les jeunes familles.

Deuxièmement, la construction de maisons neuves va ralentir. L'APCHQ parle de 18 % de moins que cette année.

Troisièmement, de façon plus générale, le taux de propriétaires, là, le taux d'accès à la propriété au Québec, il est le plus faible des 10 provinces canadiennes, le plus faible, on est à 61 % selon les données de 2011. Toutes les autres provinces, c'est plus élevé. Ça, c'est les données de Statistique Canada basées sur le recensement. Donc, ce qu'on peut prévoir, là, c'est que l'écart qu'il y a ne va pas... enfin, nos jeunes familles vont continuer à avoir de la misère, et puis on va continuer à être pénalisés pour des phénomènes qui ont cours ailleurs.

Et puis, juste pour qu'on s'entende sur les phénomènes, parce que M. Leitão, dans le fond, il s'est dit d'accord avec les resserrements hypothécaires, là, c'est ce qu'il a dit tout à l'heure, M. Leitão, il a dit : Je suis d'accord, deux choses à dire. Premièrement, la surchauffe dans le marché immobilier, c'est un phénomène de l'Ouest puis ontarien, Toronto, Alberta — moins récemment, mais c'était un phénomène albertain — puis un phénomène de la Colombie-Britannique. Premièrement, surchauffe, j'ai donné les chiffres à la période de questions, je ne vais pas les répéter.

Deuxièmement, ça existe au Québec, évidemment, des ménages qui sont surendettés, puis il faut être prudents. Maintenant, le problème du surendettement puis le problème de la vulnérabilité au surendettement c'est aussi un problème qui est lié au prix des maisons puis c'est aussi un phénomène qu'on retrouve en Ontario, en Alberta puis en Colombie-Britannique.

Et là j'ai les chiffres... j'avais sorti les chiffres, je vous les donnerai, si vous voulez, après ma... mais j'ai les chiffres de la Banque du Canada, qui regarde les vulnérabilités du système financier canadien, donc, dans un numéro de décembre 2015, et les chiffres sont assez éloquents : il y a trois fois plus de ménages très vulnérables en Colombie-Britannique qu'au Québec. Alors, c'est quand même des chiffres importants. Donc, encore une fois, là, les Québécois vont payer pour des phénomènes qui ont cours ailleurs. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas être prudents, ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas avoir des règles prudentielles pour nos acheteurs québécois, mais on va très, très loin puis on pénalise le Québec et les jeunes familles du Québec pour des phénomènes qui sont à l'oeuvre ailleurs. Merci à vous.

(Fin à 16 h 36)

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