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Point de presse de M. François Paradis, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de santé et de services sociaux

Version finale

Wednesday, October 19, 2016, 14 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quatorze heures cinquante-neuf minutes)

M. Paradis (Lévis) : Merci. Merci à vous d'être là. C'est un moment important, une loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité. Vous savez, vous savez, le combat... et c'est souvent un combat, c'est souvent un parcours du combattant, ce que l'on doit tenter d'obtenir pour nos aînés. J'y suis et je le fais depuis deux ans. Alors, j'attendais avec impatience le dépôt d'un projet de loi, un projet de loi qui, à sa première lecture, est assez mince, on en conviendra. Un projet de loi qui, malheureusement, à sa face même, ne va pas assez loin. Tout ce qui devra être mis en place... On a aujourd'hui une ébauche, un squelette, mais on manque de substance, on manque de contenu. Et ça, en ce sens-là, je pense qu'à ce chapitre-là c'est, quelque part, décevant parce qu'il faut seulement se rappeler qu'en juin 2014 le journaliste Denis Lessard indiquait déjà que le gouvernement était à préparer un projet de loi visant à lutter contre la maltraitance. Il y a deux ans de ça. Alors, on aurait pu s'attendre à quelque chose de plus intense. Ce n'est pas ce que je lis à sa première lecture.

On dit que le commissaire aux plaintes devra traiter les plaintes, mais, concrètement, quels pouvoirs aura-t-il? Quelles sont les ressources dont on disposera? Quelles seront les façons de faire?

J'ai été étonné de me rendre compte que, dans le projet de loi... Il y a un dossier qui est extrêmement important et dont on parle fréquemment, c'est les abus, l'exploitation financière faite aux aînés. Bien, à ce chapitre-là, je me serais attendu à quelque chose. On n'a rien concernant l'exploitation financière faite aux aînés, et pourtant, et pourtant, c'est là des problématiques de maltraitance sérieuses.

Récemment, des gens, sur la place publique, ont dénoncé des situations extrêmement dramatiques, et là encore on n'est pas au chapitre ni des explications, ni des sanctions potentielles, ni du comment. On parle d'une cellule d'intervention proposée par la ministre pour intervenir rapidement, mais quelles seront les ressources pour ce faire? On demande aux établissements de se doter d'une politique pour contrer la maltraitance, mais qu'est-ce qu'on met autour et comment ça se déterminera?

Rien dans la loi pour augmenter le pouvoir, rien non plus pour le dossier des caméras. Le dossier des caméras, ce n'est pas d'hier non plus. C'est un combat qu'on a entrepris il y a déjà plusieurs mois, alors qu'on a déjà des avis juridiques, du Protecteur du citoyen également, concernant l'installation de caméras. On avait demandé au gouvernement, qui avait répondu de bonne grâce, on avait demandé au gouvernement de déterminer de façon claire pour que les aînés sachent, au-delà du fait que la loi le leur permette, quelles devraient être les règles, comment baliser l'installation de caméras pour protéger nos aînés comme pour protéger le personnel qui intervient auprès de nos aînés. On n'a rien eu encore. Et là, dans ce même projet de loi, bien, à ce chapitre-là, on dira qu'on va déterminer les modalités par règlement plus tard encore. On est encore dans la notion du plus tard. Nos aînés demandent une action concrète immédiate.

On parle de dénonciation. Écoutez, je devrais vous dire que ce projet de loi là, honnêtement, à sa face même, est moins contraignant, en tout cas, donne l'impression d'aller moins loin que celui déjà présenté par Marguerite Blais. La dénonciation d'un acte de maltraitance, c'est une obligation morale, il faudra mettre ça sur la table, voir jusqu'où on peut aller avec ça, mais une notion extrêmement importante.

Alors donc, c'est assez bref. Mon commentaire sera aussi bref que la lecture même du projet de loi. Et je vous dirai, du côté positif, qu'à sa face même je vais travailler de manière extrêmement concrète pour le bonifier, pour faire en sorte qu'on puisse répondre et rassurer, faire face aux inquiétudes manifestées par ceux et celles pour qui on travaille, c'est-à-dire nos aînés à travers le Québec. Je serai là pour écouter extrêmement attentivement les groupes qui se présenteront. Je serai là pour tenter de faire bonifier ce projet-là, de mettre, autour de cette structure, de la substance parce qu'aujourd'hui on en manque. Mais sachez que je travaillerai dans le but de faire avancer et les droits de nos aînés et la protection qu'ils méritent.

Ceci dit, est-ce que j'oserai dire qu'on s'ennuie un peu de Marguerite Blais à travers un projet déjà déposé qui allait, à mon sens, plus loin que celui-ci? Je pense que nos aînés méritent des actions concrètes rapides et les moyens d'aller de l'avant. Il faudra voir si on est en mesure de faire en sorte de pouvoir pousser davantage et d'accomplir ce qu'il faut. Et je serai là pour le faire. Et sachez que, depuis deux ans, je suis constamment intervenu, constamment, sur des problématiques d'abus et de maltraitance faits à nos aînés. Bien, à partir de ce moment-ci, tout comme il y a deux ans et jusque ça soit accompli, je continuerai à faire ce même travail. Merci.

Le Modérateur : Merci, M. Paradis. Charles Lecavalier, Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour, M. Paradis. Le gouvernement veut baliser l'usage des caméras. Pour l'instant, c'est tout à fait légal, là, d'en installer. Le gouvernement veut le baliser. Pour l'instant, l'usager a tous les droits, et là le gouvernement veut trouver un juste milieu entre le droit à la vie privée des usagers, le droit des employés parce que c'est leur milieu de travail. Alors, est-ce que vous avez l'impression que le gouvernement veut restreindre l'usage des caméras? Est-ce que c'est votre lecture?

M. Paradis (Lévis) : Vous savez, on a souvent confronté, dans le dossier des caméras, le droit des travailleurs versus le droit des aînés. Je vous dirai que, très personnellement, pour moi, le droit des aînés est inattaquable. On a déjà des textes qui nous permettent, vous venez de le dire... qui nous disent clairement qu'un aîné peut installer une caméra sans être obligé d'en référer à qui que ce soit. C'est un droit. On a des avis là-dessus.

Ce que je remarque dans ce document-là, c'est qu'on tarde encore à préciser la façon de faire. Et on l'avait demandé au gouvernement. À la suite de questions posées au salon bleu, de dossiers sur la place publique, on a demandé : Il y a un avis, les aînés sont en droit de le faire, mais dites-leur de façon claire les balises que vous souhaiteriez. Aidez-les à prendre une décision. Ça fait des mois de ça, des mois. On n'a rien fait, puis, à ce moment-ci dans ce document-là, on ne fait rien non plus. Alors, on achète du temps. Alors, on retarde. On tarde encore une fois de permettre à nos aînés d'avoir un outil qui pourrait et les protéger et aussi protéger le personnel soignant autour de nos aînés. C'est à double sens. Et, dans ce dossier-là, je suis déçu qu'on n'ait pas avancé davantage et qu'on n'ait pas eu ces fameuses balises que l'on souhaitait déjà depuis longtemps.

M. Lecavalier (Charles) : Concernant les établissements privés, on sait que le gouvernement, dans le projet de loi, veut protéger, là, les plaignants et les lanceurs d'alerte qui vont faire des plaintes au commissaire aux plaintes, mais ça, c'est dans le réseau public. Dans le réseau privé, on leur dit : Bien, vous pourrez faire une plainte à la police. Est-ce que vous avez l'impression qu'il y a une espèce de deux poids, deux mesures puis que les gens du réseau privé vont être moins bien protégés que dans le réseau public?

M. Paradis (Lévis) : Ce que je vous dirai, c'est que la maltraitance, peu importe où elle se passe, ça reste de la maltraitance. La maltraitance dans une résidence privée, dans une résidence publique, à la limite dans l'environnement de vie de l'aîné, où qu'il soit, ça demeure de la maltraitance. Pour moi, le principe de dénonciation, il y a une obligation morale faisant en sorte qu'on doive aussi dire aux autres milieux d'intervenir en ce sens-là. Oui, de fait, de ne pas parler des résidences privées par rapport aux résidences publiques à cet égard-là, tant qu'à moi, on a une problématique, là. On a une problématique majeure parce que ça donne l'impression qu'une action est moins importante à un endroit qu'à un autre. Ce n'est pas ça, la réalité. Pour un aîné maltraité, un aîné qui vit de la maltraitance, un aîné qui vit de l'exploitation, peu importe où il se trouve, il devrait trouver, à travers les lois que l'on propose, les actions que l'on dicte, le droit d'agir et de réagir également.

M. Lecavalier (Charles) : Merci.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bonjour, M. Paradis. Juste une précision. Est-ce qu'il aurait dû y avoir une procédure universelle de dénonciation qui engloberait à la fois les résidences privées, les CHSLD et aussi les cas de maltraitance dans des résidences privées?

M. Paradis (Lévis) : Écoutez, au chapitre de la dénonciation, il va falloir qu'on mette des choses sur la table. Actuellement, je vous le disais, c'est un projet de loi qui, malheureusement, n'a pas la substance que j'aurais souhaitée à peu près à tous égards, à celui-là également.

Quand je vous dis qu'on devra mettre de la substance autour du squelette, c'est ce qu'on devra faire et à ce chapitre-là également. Et je pense qu'à travers l'audition des mémoires que nous aurons, à travers les discussions, j'ose espérer, extrêmement constructives que je souhaite avoir, il va falloir qu'on mette sur la table cette problématique-là, de ne pas faire deux poids, deux mesures avec des résidences publiques et des résidences privées au chapitre d'une notion aussi grave que la maltraitance sous toutes ses formes, y compris celle dont je parlais il y a deux instants, dont on parle très peu : les fraudes financières et l'exploitation financière, qui sont aussi une forme de maltraitance et dont on nous dit qu'elles sont exponentiellement mises au jour.

Alors, tout ça devra être mis sur la table. Et j'ose espérer et je demande à la ministre d'avoir une ouverture peu commune pour faire en sorte qu'on puisse mettre du mordant dans, manifestement, un projet qui manque de crocs.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Comment vous expliquez ça... En fait, la ministre, elle est dédiée corps et âme à la rédaction de ce projet de loi là depuis plusieurs mois. C'est sa principale et unique responsabilité, hormis tout le dossier de l'intimidation. Vous jugez que ça manque de coffre? 

M. Paradis (Lévis) : Bien, écoutez, il suffit d'en faire la lecture pour se rendre compte que, manifestement... Vous avez plein d'interrogations, j'ai plein d'interrogations, les aînés le sont également. Est-ce que les aînés vont se réjouir? Est-ce que des groupes vont se réjouir du fait qu'on travaillera sur une loi visant à contrer la maltraitance? On va tous se réjouir du fait qu'on ait quelque chose sur quoi travailler.

Je vous rappelle qu'en 2014 on savait déjà, par le biais Denis Lessard, que quelque chose se préparait. 2014 à maintenant, c'est deux ans et demi. Deux ans et demi de réflexion. À travers ce que l'on rapporte, ce que les médias vous rapportent, ce qu'on a mis en lumière, des dossiers extrêmement inquiétants concernant nos aînés, on arrive avec quelque chose qu'on devra bonifier, à défaut de quoi ça reste un peu vide. Et, en ce sens-là, oui, c'est étonnant qu'on ait abouti à un projet de loi... Mais je me fais le devoir de proposer constructivement de lui donner de la substance en espérant que la ministre sera ouverte à se rendre compte qu'à bien des égards on ne va pas assez loin.

Le Modérateur : D'autres questions? Merci beaucoup.

M. Paradis (Lévis) : Merci.

(Fin à 15 h 10)

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