(Seize heures vingt-trois minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour, tout le monde. Écoutez, on a pris connaissance de la mise à jour économique
qui a été présentée par M. Leitão. Ce qu'on voit, c'est que le
gouvernement libéral a fait un énorme surplus pour l'année 2015‑2016. Alors
qu'il prévoyait un surplus de 1,4 milliard qui devait être versé au Fonds
des générations, s'est ajouté un autre surplus de 2,2 milliards. Donc, au
total, pour l'année dernière, un surplus de 3,6 milliards, un surplus qui
a été fait sur le dos des services à la population et sur le dos des
contribuables. Ce qu'on voit, c'est que, pour l'année courante, le gouvernement
remet une partie des surplus dans les services à la population, surtout en
éducation, ce qui est une bonne chose. Par contre, ce n'est à peu près rien, ce
qui est remis aux contribuables. Donc, ce qu'il fait, essentiellement, c'est
qu'il prend le surplus, il en met une partie dans les services à la population
puis il met 2 milliards dans le remboursement de la dette via le Fonds des
générations.
Ça veut dire qu'aujourd'hui les
contribuables, là, qui, depuis deux ans, ont vu leurs taxes et leurs tarifs augmenter
en moyenne de 1 300 $ par famille, bien, ils se font dire par le
gouvernement libéral qu'il y aura une baisse de taxe, la taxe santé, de
seulement 140 $ par famille. C'est vraiment rire des Québécois, là. Après
avoir pigé 1 300 $ dans les poches des familles québécoises, ce
gouvernement vient nous dire qu'il ne remboursera que 140 $ via la taxe
santé. Évidemment, ça va avoir un impact sur l'économie, ça va avoir un impact
sur les familles québécoises. M. Couillard et M. Leitão sont vraiment
déconnectés de la population. Il faut se promener sur le terrain. Les gens de
la classe moyenne nous le disent : On n'arrive plus. Actuellement, les
salaires augmentent moins rapidement que leurs dépenses, et on a besoin de
donner un soulagement.
Donc, moi, je répète, là, je ne suis pas
satisfait pour les contribuables de ce qui est présenté aujourd'hui comme mise
à jour économique. Il faut vraiment être capables d'en redonner une plus grande
partie aux contribuables québécois. Donc, peut-être que je peux y aller en
anglais. Oui, allez-y.
Une voix
: ...d'abord.
M. Legault
: Non,
non, si vous voulez, on commence par le français.
M. Salvet (Jean-Marc) : Est-ce
que vous estimez que la promesse de 50-50 est rompue et ne sera jamais au
rendez-vous?
M. Legault
: Bien,
absolument pas, parce qu'on voit que, pour l'année prochaine, il y a
53 millions, si on veut parler au total, là, de remboursements d'impôt via
la taxe santé, et on met 2 milliards dans le remboursement de la dette.
Donc, c'est vraiment disproportionné. On a actuellement des contribuables qui
financent une caisse électorale future du Parti libéral du Québec.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Est-ce qu'à quelque part il ne fallait pas d'abord passer par l'équilibre zéro,
par l'atteinte du déficit budgétaire et que c'est à partir de maintenant et les
prochaines années que, je veux dire, les Québécois pourront récolter certains
fruits?
M. Legault
:
Actuellement, si vous regardez ce qui est dit par à peu près tous les
économistes puis les chroniqueurs dans le monde, ils vont vous dire,
actuellement, que des faibles croissances, là, on parle de 1 %,
1,5 %, là. Le gouvernement parle de 1,4 % cette année, 1,5 % de
croissance l'année prochaine. Avec des faibles croissances comme ça, tous les
économistes, tous les chroniqueurs disent : Il faut stimuler l'économie.
Ce n'est pas le temps de rembourser la dette, de prendre 2 milliards de
dollars des poches, indirectement, des Québécois puis de rembourser la dette,
ce n'est pas comme ça qu'on va stimuler l'économie. Moi, je veux bien
rembourser la dette, mais actuellement on ne peut pas se permettre, dans le
contexte fiscal des Québécois, de rembourser 2 milliards comme ça. Et, je
pense, c'est une erreur que fait le gouvernement ou il se garde une réserve
pour les élections de 2018. Mais ça n'a pas de bon sens qu'on mette
2 milliards dans le remboursement de la dette puis qu'on mette
53 millions seulement pour réduire les impôts des Québécois.
M. Salvet (Jean-Marc) : Vous
pensez qu'il cache des sous pour annoncer des bonnes nouvelles au dernier
budget de son mandat?
M. Legault
: Bien,
écoutez, moi, je pense que le gouvernement, là, lit comme moi ce qui est écrit
à peu près partout dans tous les pays industrialisés. Ce n'est pas normal qu'il
mette 2 milliards dans le remboursement de la dette. Moi, ce que je
soupçonne, c'est que, d'ici 2018, il va utiliser ces versements-là pour réduire
les impôts des Québécois. Mais c'est maintenant que les Québécois en ont
besoin, c'est maintenant que l'économie en a besoin. Écoutez, à chaque année on
nous promet des augmentations de l'investissement des entreprises; encore cette
année, 1,9 % de baisse des investissements des entreprises. Donc, à chaque
fois qu'il y a des révisions en économie, c'est à la baisse. Et là il y a une
occasion, il y a un 2 milliards de surplus qui est disponible puis on le
met complètement sur la dette. Ce n'est pas responsable. Parce que je comprends
qu'on nous parle d'équité entre les générations, mais il faut aussi laisser une
économie qui a du bon sens à nos enfants.
La Modératrice
:
Questions en anglais.
M. Hicks
(Ryan) : What would you have liked to see the
Government do with this surplus?
M. Legault
: OK. I think that this Government must return the money he has taken
away from Quebeckers in the last two years and a half. Over the last two years
and a half, they've increased taxes and tariffs by an average of $1,300 per
family. And today the announcement is that they will reimburse, because of the
health tax, an average of $140 per family. So, they take away $1,300 and they
give back $140 per family. And I think, right now, if you read what's said everywhere
in the world by the economists and the columnists in economy, what they say is
that right now, with the slow growth, you have to stimulate the economy. And
you cannot, at this point, do three things : finance correctly services,
reduce income taxes and reimburse the debt. It doesn't make sense that, right
now, for the actual year, the Government forecasts to reimburse our debt by $2 billion and at the same
time they let the taxpayers with a short amount of about $1,100 net. So, right
now I would have liked to see the Government stimulating more the economy and I think right now they've built
huge surpluses on the back of the taxpayers.
M. Hicks (Ryan) :And how would you have liked to see them
stimulate the economy?
M. Legault
: In using the $2 billions that are now put on the Fonds des
générations to reimburse the debt. It's not the right timing right now to use
$2 billion to reimburse the debt. We first need to reimburse the
taxpayers.
M. Hicks (Ryan) :
So, tax cuts, income tax cuts?
M. Legault
: We suggested a tax cut of $1,000 per family. I think it's the
minimum. When you see that they had taken away from Quebeckers an average of $1,300, you have to give them back at least $1,000.
Now, they give them back only $140 per family. It's not enough. And I think, right
now, these people are suffering. It's not only an economic question. When you meet with people, they
see that they have tough times right now, it's not easy at the end of the
month. So, you have to help them and I don't see anything today with a huge surplus.
OK, they've put some money on
services, but they should have also given back some money to taxpayers. Merci.
(Fin à 16 h 32)