(Huit heures dix-huit minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour. Je voudrais vous parler ce matin de trois sujets. D'abord, je veux
revenir sur la question de l'espionnage des journalistes par les forces
policières. Depuis quelques jours, les révélations se succèdent. Aujourd'hui,
on comprend que l'espionnage des journalistes par les forces policières, c'est
une pratique qui est répandue, c'est rendu un bar ouvert pour espionner les
journalistes au Québec. Je pense que c'est gênant, là. On peut se demander si
on devient un des pires endroits en matière d'espionnage de journalistes.
Mardi, avec les révélations concernant
Patrick Lagacé, on pensait que c'était important d'avoir une enquête publique.
Or, après ce qu'on a appris hier concernant les six journalistes qui ont été
espionnés par la SQ, bien là je pense que c'est rendu incontournable. Ça prend
une enquête publique pour rétablir la confiance de la population et des
journalistes aussi dans le processus qui mène à des enquêtes qui pourraient
amener à espionner des journalistes. Ce n'est pas seulement la CAQ qui le
demande, la fédération des journalistes le demande, il y a beaucoup de juristes
qui le demandent, même le directeur, le nouveau directeur de la SQ demande une
enquête publique. Parce que, là, c'est rendu un vrai fouillis. À chaque jour,
Martin Coiteux dit qu'il va faire des enquêtes administratives, Denis Coderre
dit qu'il va faire des enquêtes administratives. Donc, tout ce beau monde là va
se piler sur les pieds. C'est important qu'il y ait une enquête et qu'elle soit
publique. Et je pense que c'est au premier ministre, à Philippe Couillard,
enfin, à faire preuve de leadership, d'arrêter de traîner, de ne pas faire un
Jean Charest de lui-même en attendant qu'il y ait plus de pression avant de
prendre la seule décision qui doit être prise, une enquête publique.
On pense que l'enquête publique devrait être
menée par deux coprésidents, un qui vient des médias puis un qui vient du monde
juridique. On sait que, dans la patente à M. Couillard, son comité
d'experts, bien, c'est mené par un juge. Nous, on pense que c'est important que
les médias soient sur le même pied que le secteur juridique pour qu'on tienne
compte comme il faut de la liberté de presse. Et on pense que c'est possible
d'avoir une enquête publique qui est bien encadrée puis qui soit faite
rapidement. On pense, là, qu'on peut, au début 2017, avoir les résultats
de cette enquête publique là. Donc, l'argument de dire : Une enquête
publique, ce serait trop long, ce n'est pas un argument. Et n'oublions pas
qu'on a besoin d'une enquête publique pour être capables de forcer des gens à témoigner,
pour être capables d'aller chercher une partie de la preuve, de forcer les gens
à nous donner de la preuve puis pour aussi avoir une vraie commission indépendante,
pas des petits amis du Parti libéral.
Deuxième sujet que je veux vous parler,
très inquiétant, les déclarations de Stéphane Bergeron. Il semble, là, de toute
évidence, que ça soit au PQ ou au Parti libéral, y avoir un mélange du politique
et du policier. Stéphane Bergeron a admis hier avoir passé une commande à la SQ
concernant des fuites par rapport à la FTQ. Écoutez, c'est une demande qu'on a déjà
faite, là, mais qui devient maintenant incontournable, c'est important que le
directeur de la SQ et le directeur de l'UPAC soient nommés aux deux tiers par l'Assemblée
nationale. Ça ne peut pas, là, être une police politique qu'on ait au Québec,
une police qui est nommée par le gouvernement en place puis qui est au service
du gouvernement en place. On a besoin d'une vraie police indépendante et, pour
ça, il faut que les dirigeants soient nommés aux deux tiers par l'Assemblée
nationale.
Troisième sujet dont je veux vous parler
ce matin, la Société immobilière du Québec. Écoutez, ce sont des allégations
très graves de corruption à la SIQ avec des collecteurs de fonds du Parti
libéral du Québec. D'une certaine façon, on peut dire que ce n'est pas
surprenant. Encore le Parti libéral qui est au milieu d'un scandale de
corruption, encore des collecteurs de fonds libéraux qui se mettent de l'argent
dans leurs poches illégalement. Et M. Couillard, faut-il le rappeler, il
est au Parti libéral depuis 2003, d'abord comme ministre puis ensuite comme
chef de parti, là. Il faisait partie des ministres à 100 000 $. Donc,
M. Couillard ne peut pas dire : Ah! je n'ai rien vu, je n'ai rien su,
je n'ai rien entendu, c'est une nouvelle équipe. Écoutez, je ne nommerai pas
des noms, là, mais du monde important, dans ses ministres, dans son entourage, étaient
là du temps de la corruption que ça soit dans la construction ou que ça soit à
la SIQ. Donc, il est temps que le ménage se fasse dans la corruption au Parti
libéral. On va attendre le reportage de ce soir concernant la Société
immobilière du Québec pour faire des propositions complètes. Mais une chose qui
est claire, là, c'est que le ménage dans la corruption n'a pas été fait au Parti
libéral du Québec.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre les questions, à commencer par Hugo Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) :
Bonjour, M. Legault. À la lumière, justement, des informations qu'on
connaît sur la Société immobilière du Québec, est-ce que vous estimez qu'on est
face à un système ou face à des événements isolés?
M. Legault
: Bien,
écoutez, là, on a vu plusieurs problèmes dans le domaine de la construction. On
est allés peut-être au fond du dossier dans le secteur municipal. On n'a pas
été, pour toutes sortes de raisons, au fond du dossier dans le secteur
provincial. Tous ces dossiers-là, là, sont interreliés. On a une police qui
semble de plus en plus politique. On demande que l'UPAC, que le chef de l'UPAC
soit nommé aux deux tiers et non seulement par le gouvernement libéral.
Et bien, ce qui se passe à la SIQ, là,
c'est clair : on négocie des baux avec des ententes qui ne sont pas dans
les normes du marché, autant sur la durée, que sur les rénovations, avec des
gros collecteurs de fonds du Parti libéral. Puis il y en a plus qu'un cas, là,
qui est mentionné concernant la SIQ. Donc, ça ressemble de plus en plus à un système
mis en place par le Parti libéral du Québec.
M. Lavallée (Hugo) : Que
doit faire M. Couillard?
M. Legault
: Bien,
je veux voir le reportage de ce soir avant de vous proposer des mesures. Mais
une chose qui est sûre, là, c'est que Philippe Couillard, il faut qu'il arrête
de dire qu'il n'a rien vu depuis 2003 et il faut qu'il arrête de dire :
Non, non, non, le ménage a été fait, tout est réglé. De toute évidence, là, au
moins, à la SIQ, on n'est pas allés au fond du dossier, puis moi, je veux en
savoir plus. Puis les trois personnes dont on parle, là, il faut qu'il y ait quelqu'un
d'indépendant qui les rencontre, puis qu'on aille au fond de ces dossiers-là.
Puis il y a combien d'argent, là? On parle de millions de dollars. Tu sais, le Parti
libéral, là, a 5 millions dans son compte de banque pour faire des
élections. Je comprends qu'il en a remis 500 000 $, mais il y a
peut-être des millions qui doivent être remboursés et non pas utilisés pour faire
des campagnes électorales, que ça soit des partielles ou des générales.
M. Lavallée (Hugo) : Les
allégations qu'on entend portent évidemment sur ces organisateurs-là, mais
est-ce qu'on comprend, de ce que vous dites, que les députés ou les candidats
qui ont bénéficié des services de ces organisateurs-là ont aussi une part de
responsabilité?
M. Legault
: Bien,
ces organisateurs-là collectaient des fonds pour le Parti libéral qui étaient utilisés
par le Parti libéral, par les candidats. Il y a même des organisateurs de
Philippe Couillard, lorsqu'il s'est présenté dans Jean-Talon, donc ça commence
à être proche de Philippe Couillard, là. Il ne peut pas dire : Ce n'est
pas moi, là, c'est Jean Charest, là. Il est au coeur de tout ça.
La Modératrice
: Merci.
Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Pour revenir aux enquêtes sur les journalistes, est-ce que vous considérez que
Stéphane Bergeron a ordonné cette enquête-là sur les journalistes?
M. Legault
: Bien,
écoutez, d'abord, moi, je pense que Stéphane Bergeron devrait se retirer comme
porte-parole à la sécurité publique. C'est troublant de savoir qu'il prend le
téléphone, il appelle le directeur de la SQ puis il demande de faire une
enquête sur une fuite de Michel Arsenault puis de la FTQ. C'est très, très,
très inquiétant. Là, il a beau nous dire : Oui, mais je n'ai pas demandé
spécifiquement qu'il enquête et puis qu'il espionne les journalistes, mais il
reste que... Est-ce que c'est normal qu'un ministre de la Sécurité publique
prenne le téléphone sur un dossier précis puis demande une enquête au directeur
de la SQ?
M. Laforest (Alain) : Ça
vous dit quoi qu'à l'époque des faits c'est le directeur de la Sûreté du Québec
qui était son sous-ministre?
M. Legault
: Bien,
écoutez, la question, au moins, qui se pose, hein, je vais mettre un point
d'interrogation : A-t-on une police politique au service du gouvernement,
que ça soit le PQ ou le Parti libéral?
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que vous considérez que l'UPAC fait son travail dans le dossier de la
SIQ? Parce que vous avez réclamé une commission d'enquête, il y en a eu une; on
a réclamé qu'il y ait des enquêtes, il y en a; vous avez réclamé que le Parti
libéral rembourse un demi-milliard, il est remboursé.
M. Legault
: Bien,
tous les observateurs ont dit : Est-ce que l'UPAC est allée au bout du
dossier dans la commission Charbonneau? Pourquoi Marc Bibeau n'a pas témoigné?
Pourquoi Jean Charest n'a pas témoigné? Pourquoi la SIQ, ça sort aujourd'hui?
Pourquoi il y a autant d'enquêtes en suspens à l'UPAC? Il y a plein de
questions qui se posent. Puis là moi, je me dis plus que jamais : Il faut
nommer un directeur à l'UPAC qui est approuvé par les deux tiers de l'Assemblée
nationale.
M. Laforest (Alain) :
Donc, vous considérez que l'UPAC ne fait pas son travail? Vous questionnez le
travail de l'UPAC?
M. Legault
: Bien,
en tout cas, je questionne le travail de l'UPAC. On n'est pas allés au bout des
problèmes au provincial dans la commission Charbonneau. Et comment se fait-il
qu'on apprend des scandales comme ça, de la SIQ? Puis comment ça se fait qu'il
y a autant d'enquêtes à l'UPAC, là, qui n'aboutissent pas plus rapidement? On
attend-tu le 1er octobre 2018?
La Modératrice
: Merci.
Régys Caron, Le Journal de Québec.
M. Caron (Régys) : Oui
bonjour. Donc, M. Legault, vous dites que la commission Charbonneau n'a
pas terminé son travail?
M. Legault
: Bien,
je pense que tous les analystes l'ont dit, je pense qu'il y a eu un bon travail
de fait au niveau municipal. Ce que je comprends, c'est que, malheureusement,
la commission n'a pas eu toutes les informations concernant le provincial.
Pourquoi ils n'ont pas fait témoigner Jean Charest, puis Marc Bibeau, puis les
gros collecteurs de fonds du Parti libéral? Pour l'instant, on a des questions,
on a des questions, mais, bon, pourquoi toutes les enquêtes de l'UPAC sont en
suspens depuis des mois, presque des années? La SIQ, comment ça se fait, là,
qu'encore une fois on est obligés d'avoir un journaliste pour apprendre ce qui
se passe?
M. Caron (Régys) : Donc,
y aurait-il eu une influence politique sur la commission Charbonneau pour
empêcher la commission d'aller jusqu'à l'ancien premier ministre, jusqu'à des
collecteurs de fonds?
M. Legault
: Bien,
la question se pose, la question se pose. Quand on est rendus qu'on contrôle
l'information qui est donnée aux journalistes, c'est parce qu'il y a des
policiers qui auraient le goût de parler, mais que la haute direction ne veut
pas pas. Puis la haute direction est choisie par qui? Par le politique.
La Modératrice
:
Dernière question.
M. Caron (Régys) : La
commission d'enquête que vous suggérez, pour ce qui est des sources
journalistiques, présidée par deux personnes, est-ce que ce n'est pas risqué?
Parce que ne pourrait-il pas pourrait arriver, par exemple, une dissidence qui
viendrait annuler le rapport de l'autre, comme c'est arrivé avec la commission
Charbonneau?
M. Legault
: Oui,
mais, en même temps, ce qu'on veut, là, c'est d'aller au fond du dossier. Puis
on ne peut pas... Écoutez, quand Jean-François Lisée puis le PQ disent :
C'est le BEI qui devrait faire ça, bien, il n'y a pas de journalistes dans le
BEI, là, c'est des policiers. Et il faut qu'il y ait un pendant médiatique. Il
faut qu'il y ait quelqu'un qui connaisse les médias, qui connaisse et puis qui
reconnaisse l'importance de la liberté de presse. On ne peut pas juste laisser
ça à des policiers ou à du juridique.
Donc, oui, il y a toujours un risque,
quand il y a deux personnes, qu'il y ait un rapport dissident, mais, je veux
dire, si jamais ça arrivait, on aura deux rapports. Mais, bon, moi, je pense
qu'on devrait être capables que ces personnes-là s'entendent. Mais moi, je
pense que c'est primordial que les médias soient représentés avec autant
d'importance que le juridique.
M. Caron (Régys) : Une
commission d'enquête dans laquelle les gens seraient contraints de témoigner,
est-ce qu'il n'y aurait pas un risque pour que des sources journalistiques
soient divulguées?
M. Legault
: Bien
non, parce qu'ils peuvent, à un moment donné, dire : S'il y a des cas où
les sources, on ne veut pas qu'elles soient mentionnées, il peut y avoir des
exceptions, ça existe, ça. Mais il faut que, de façon générale, la population
puisse voir, là, qu'on est allés au fond du dossier.
La Modératrice
:
Alexandre Robillard, La Presse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) :
Bonjour, M. Legault. J'aimerais ça savoir, à votre avis, dans quelles
circonstances c'est acceptable que le ministre de la Sécurité publique contacte
un D.G. de la Sûreté du Québec.
M. Legault
: Bien,
ça peut être sur des grandes orientations, le personnel, est-ce qu'il y a assez
de personnel. Mais de commencer à dire : Je prends le téléphone, là, puis
je dis : Aïe! Je ne suis pas content que t'aies appelé notre ami Michel
Arsenault de la FTQ, puis tu peux-tu vérifier ça, puis, comme, pour reprendre
les paroles de Stéphane Bergeron : Qu'est-ce que c'est, ça?, je veux dire,
ce n'est pas normal qu'un ministre de la Sécurité publique appelle le directeur
de la SQ pour dire : Qu'est-ce que c'est, ça, tu sais.
M. Robillard (Alexandre) :
M. Bergeron, bon, il se défend d'avoir demandé explicitement une enquête,
mais, ça, il dit qu'il était placé devant une conjonction de faits qui... Selon
vous, est-ce qu'il aurait dû ignorer ce genre de situation là? Est-ce que
c'était assez préoccupant pour que, malgré tout, il y ait des gestes qui soient
posés, qui soient réclamés au niveau politique?
M. Legault
: Bien,
en tout cas, moi, si j'avais été à sa place, j'aurais dit à Michel Arsenault :
Si tu veux envoyer des lettres à la SQ... Tout le monde est libre d'envoyer des
lettres à la SQ, mais ce n'est pas au ministre à prendre le téléphone puis dire :
Je veux une enquête. Parce que ce que Stéphane Bergeron a dit, ce n'est pas
qu'il n'a pas demandé d'enquête, il dit : Je n'ai pas demandé
spécifiquement qu'on espionne les journalistes. Bien là, quand tu as le
ministre, le grand patron qui appelle puis qui dit : Qu'est-ce que c'est,
ça?, ça laisse entendre : Je n'en veux pas, de fuites puis je veux savoir
ce qui est arrivé avec la FTQ.
La Modératrice
:
Questions en anglais. Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault. Do you believe that Mr. Bergeron
authorized the SQ to spy on a reporter?
M. Legault
: Mr. Bergeron admitted yesterday that he called the SQ. He
asked for an inquiry about what happened at the FTQ. Of course, he's saying
that he didn't request specifically to spy on a journalist, but it's unacceptable
that a minister call the SQ, saying : Qu'est-ce que c'est, ca?
Mme Johnson (Maya) : And you expect him to withdraw from his role as Public Security
critic?
M. Legault
: I think Mr. Bergeron must resign as a representative at the PQ
regarding public security.
Mme Johnson (Maya) : And the response from the current Public Security Minister has been
that an investigative or administrative investigation is enough. So, we have
other investigations under way right now, but, as far as you're concerned, a
public inquiry is the only thing that will get to the bottom of this?
M. Legault
: Yes. But, first, right now, we have a total mess. Mr. Coderre
is doing an inquiry. Every day, Mr. Coiteux announces a new inquiry about
the same subjects. So, I think it's about time we have one public inquiry with
all powers to make you force people to say what they have to say. And it's important also for the image and to
re-establish the confidence of the population.
Mme Johnson (Maya) : And speaking of investigative journalism, one of those very
journalists is responsible for a story this morning about alleged kickbacks for
Liberal Party fundraisers.
M. Legault
: Again, again, we see this morning that the SIQ has been corrupted
by people of the Liberal Party again. And Mr. Couillard can not say :
I'm not aware, he's with the Liberal Party since 2003. So, it's the same old
Liberal Party again involved in a big corruption matter.
La Modératrice
: Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. Every day, we're hearing more and more about the
surveillance of journalists, it's getting bigger as we go along. What is your
concern? How big do you think that this scandal really is when we get down to
the bottom of it?
M. Legault
: I think, right now, we can ask ourselves : Do we have a
political police in Québec?
Because we see that, either with the PQ Government or the Liberal Government, we have police people trying, in a way, to protect bad news to
journalists and spying journalists, hein? It happened in 2013, it happened a
few months ago with the Liberal Party. So, I think it's about time that we
change the nomination process. The CAQ is asking since long time that the
director of the SQ and of the UPAC be nominated by two-thirds of the National Assembly because it's important
that we have an independent police not at the service of a government who
nominated these people.
Mme Fletcher (Raquel) : So your concern, really, is that the Government is giving the
police directives to spy on journalists?
M. Legault
: We have so many questions. Why Mr. Charest, Marc Bibeau were
not required to be in front of the Charbonneau commission? Why is Mr. Bergeron
feeling comfortable to ask directly an inquiry to the
SQ? We have so many questions that we can ask ourselves.
Do we have a political police in Québec? And that's why we need a public inquiry, an independent, full
independent, not something attached with nominations coming from the Liberal Party.
La Modératrice
: Une dernière petite question ici rapidement, rapidement, s'il
vous plaît.
Mme Johnson (Maya) : So, that was just addressing the demand that you have to have these
people, these heads of police forces nominated by two-thirds of the National Assembly. I just want to make sure
that that's clear.
M. Legault
: Yes, and it's not the first time. We're asking that since a long
time. When Mr. Lafrenière was chosen, we would have preferred that the nomination be done by two-thirds of the National Assembly. We would have liked that
we have a commission asking all
kinds of questions to make sure
that the guys in charge of the UPAC and the SQ, that they are independent, and
we have tabled a bill regarding this proposal. Merci.
(Fin à 8 h 40)