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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition, et M. Benoit Charette, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de relations internationales et de francophonie

Version finale

Wednesday, November 9, 2016, 12 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures quarante-sept minutes)

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Donc, l'élection de Donald Trump a causé un choc un peu partout dans le monde, et le Québec n'y échappe pas. Il y a deux aspects qui me frappent aujourd'hui. Le premier, c'est qu'en politique il ne faut jamais prendre de haut les préoccupations et les inquiétudes de la population. Puis il y a une certaine élite au Québec qui doit se remettre en question aujourd'hui.

Au Québec, c'est vrai aussi dans beaucoup de pays développés, la population est inquiète. Je dirais, est inquiète sur deux sujets. D'abord sur l'économie. On le voit actuellement, les familles nous le disent sur le terrain, les salaires augmentent moins vite que les tarifs, les taxes, les impôts. Donc, les familles ont de la difficulté à arriver à la fin du mois, souhaiteraient avoir des meilleurs emplois, par exemple dans le secteur manufacturier, et souhaiteraient aussi, surtout au Québec, qu'on réduise les taxes et les impôts, alors que le gouvernement de M. Couillard a fait le contraire depuis deux ans. Il faut aussi oser le dire, quand on parle avec la population, il y a une certaine inquiétude à l'égard de l'immigration. Je pense que la meilleure façon d'agir, c'est d'encadrer l'immigration. C'est la meilleure façon pour éviter les dérapages.

Aujourd'hui, je veux vous parler évidemment d'économie. On le sait, déjà au Québec, l'économie tourne au ralenti. On parle d'une croissance de seulement 1,4 % au Québec. On le sait, au Québec, les salaires sont beaucoup moins élevés qu'aux États-Unis, et donc on a un rattrapage à faire en économie. Ça, c'était avant l'arrivée de M. Trump. Avec l'arrivée de M. Trump, bien, on a un président américain qui est maintenant clairement protectionniste, qui nous dit qu'il aimerait rapatrier des emplois payants aux États-Unis. Donc, notre rattrapage pour créer des emplois payants au Québec va être encore plus difficile avec M. Trump.

En plus, et puis peu importe le parti, quand il y a un changement de président ou de premier ministre un peu partout comme ça dans le monde, il y a une période d'incertitude économique puis il ne faut pas minimiser l'importance de l'incertitude. La psychologie des investisseurs privés est très importante, et donc il y aura une période d'incertitude. J'étais content que M. Couillard s'en aperçoive. Par contre, M. Couillard ne semble pas s'être préparé un plan pour l'arrivée possible de M. Trump. Ce matin, c'était un peu pathétique de voir qu'il n'avait rien à proposer pour répondre à cette période d'incertitude.

Donc, M. Couillard, et je le lui demande, doit préparer un plan concret, un plan concret pour les entreprises, mais un plan concret aussi pour les consommateurs. Je rappelle que la consommation des ménages, c'est 60 % de l'économie. Quand on a, face à nous, un président protectionniste, l'économie locale devient encore plus importante.

Donc, je reviens sur la proposition que la CAQ fait depuis un bout de temps. Pour moi, c'est urgent actuellement de réduire les impôts des familles de 1 000 $, qui est à peu près l'équivalent de ce qu'on est allé chercher dans leurs poches depuis deux ans. C'est important et c'est plus urgent que de réduire la dette. Actuellement, là, il faut peser sur l'accélérateur. Ce n'est pas le temps de rembourser la dette actuellement, c'est le temps de stimuler l'économie, puis la proposition de la CAQ est plus pertinente que jamais.

Par ailleurs, quand on parle des entreprises, bon, M. Trump a remis en cause l'Accord de libre-échange nord-américain. Pour le Québec, c'est un risque très important. Je vous rappelle que les États-Unis, ce sont notre principal partenaire commercial. On a un surplus commercial de 25 milliards par année avec les États-Unis. Ça, ça veut dire à peu près 3 000 $ par personne, donc c'est très important. Et là il y a un risque. J'entendais ce matin M. Couillard parler du problème du conflit sur le bois d'oeuvre, bien, il y a un risque, là. Si M. Trump veut mettre de côté l'ALENA, est-ce qu'il veut commencer à remettre des barrières tarifaires dans d'autres secteurs? Et ça, ça pourrait être très dommageable pour des milliers d'employés d'entreprises québécoises.

Donc, M. Couillard, là, j'ai certaines inquiétudes, devra négocier avec M. Trudeau de façon très serrée pour épargner les entreprises québécoises. Donc, plus que jamais, au cours des prochaines années, on va avoir besoin d'un premier ministre, là, qui négocie de façon très serrée pour défendre les entreprises québécoises. Ça ne sera pas une partie de plaisir avec M. Trump, et il va falloir être très, comme on dit en italien, business. Et donc il faut aider nos entreprises. Il faut aider nos entreprises, parce que déjà il y a un écart de productivité important entre les entreprises québécoises puis les entreprises américaines. Donc, raison de plus pour que M. Couillard prépare un plan concret pour aider les entreprises à investir davantage.

Quand on compare les investissements des entreprises au Québec avec les investissements des entreprises aux États-Unis, toutes proportions gardées, c'est le double aux États-Unis. Donc, il faudrait doubler les investissements des entreprises au Québec pour être comparable puis compétitif avec les États-Unis. Donc, il y a une urgence d'agir, puis sincèrement, Mme Anglade peut bien faire des conférences de presse à tous les jours pour annoncer des miettes, là, ce n'est pas ça qui va changer puis ça n'a pas changé depuis deux ans et demi. On n'a aucune croissance des investissements des entreprises au cours de l'année dernière puis de prévu cette année.

Donc, moi, je pense qu'actuellement le message que je veux envoyer à M. Couillard, là, c'est que c'est le temps d'agir. C'est maintenant qu'il faut agir avant de mal se réveiller, là. Si on veut se sauver puis se protéger de lendemains difficiles, c'est maintenant qu'il faut agir.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va commencer la période de questions. Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.

M. Legault : Bonjour.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour, M. Legault. Pouvez-vous nous en dire davantage sur ces élites québécoises qui devraient remettre en question leur identité? Vous parlez de quoi, exactement?

M. Legault : Bien, écoutez, vous parlez d'identité ou d'économie?

M. Lecavalier (Charles) : Non, mais vous dites qu'il y a des élites québécoises qui doivent se remettre en question aujourd'hui. Vous parlez de qui, essentiellement?

M. Legault : Bien, écoutez, tout le monde a été surpris des résultats hier soir, tout le monde a été surpris de la grogne de la population, et je pense qu'on doit se remettre en question. Les gens, actuellement, puis je le sens dans les familles québécoises, se sentent pris à la gorge, n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Ils ont des inquiétudes par rapport à l'immigration. On ne peut pas faire comme M. Couillard puis mettre ça en dessous du tapis.

J'entendais encore M. Couillard ce matin disant : Bien, voyons donc, on les a déjà baissés, les impôts, il n'y a pas de problème avec les impôts. Aïe! Sur quelle planète vit-il? Puis M. Couillard, quand on parle d'immigration puis d'encadrer l'immigration, bien, il me dit que je souffle sur les braises de l'intolérance. Donc, à un moment donné, là, il y a une leçon, entre autres pour des hommes comme M. Couillard, de dire : Allez vous promener sur le terrain, vous allez voir que ça presse, les baisses d'impôt, ça presse d'encadrer l'immigration. Sinon, il y a un risque de dérapage.

M. Lecavalier (Charles) : Vous êtes en politique depuis presque deux décennies. Comment convaincre les électeurs que vous n'êtes pas membre de l'establishment?

M. Legault : Bien, écoutez, moi, je pense, j'ai toujours eu mon franc-parler, hein? Même quand j'étais au Parti québécois, j'étais vu par certains au Parti québécois comme étant très proéconomie, alors qu'au Parti québécois il faut surtout être prosyndicat puis prosouveraineté.

C'était tellement vrai que j'ai senti le besoin de sortir de là, de fonder un nouveau parti. Puis moi, je pense que le défi au Québec, c'est ça, c'est de sortir des vieilles chicanes, là, est-ce qu'on est souverainistes ou contre la souveraineté, là. Les gens, ils veulent qu'on leur dise, là, comment on va mettre plus d'argent dans leurs poches, comment on va créer des emplois de qualité, comment on va répondre à leurs inquiétudes concernant l'immigration, comment on va protéger la langue française et nos valeurs sans être obligés de dire : On veut un pays. Il y a d'autres façons de protéger nos valeurs puis notre langue. Puis les gens veulent qu'on soit dans le concret, puis moi, je pense, ça fait partie du message.

La Modératrice : Merci beaucoup. Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : M. Legault, le plus grand danger pour les entreprises du Québec à la suite de cette élection-là, c'est quoi?

M. Legault : Bien, écoutez, on a une balance commerciale positive de 25 milliards. Ça veut dire qu'on exporte aux États-Unis 25 milliards de plus qu'on importe. Si M. Trump déchire l'ALENA, commence à mettre des barrières tarifaires, bien, il y a un risque que nos exportations diminuent puis qu'on perde des emplois ici, au Québec. Donc, il va falloir être très durs dans nos négociations, d'abord que ça se passe des deux côtés.

Et moi, je trouve que parfois M. Couillard est un peu naïf. C'est bien beau faire des grands discours d'ouverture puis de l'importance de la mondialisation, à un moment donné, on a un négociateur, là, très dur, qui s'appelle M. Trump. Il va falloir que M. Trudeau puis M. Couillard soient très durs aussi pour défendre la compétitivité de nos entreprises.

M. Vigneault (Nicolas) : La méthode Trump, visiblement, a fonctionné, il est élu. Est-ce que des politiciens ou des formations politiques, que ce soit la vôtre ou les autres, pourraient être tentés d'utiliser un peu les mêmes méthodes? Vous parlez d'aller chercher la base, vous parlez de, quand même... Et là vous parlez d'immigration également. Je comprends que votre position n'est pas du tout la même que celle de M. Trump, mais, quand même, est-ce qu'on pourrait être tentés, du côté de certaines formations politiques, d'aller dans ce sens-là?

M. Legault : Bien, moi, je pense que c'est important d'encadrer l'immigration pour éviter des dérapages. Quand je parle de dérapage, là, quand on a M. Trump qui met tous les musulmans dans le même groupe, là, c'est un dérapage. Nous, ce qu'on dit, puis je pense que Nathalie le défend bien, c'est de dire : Il devrait y avoir des tests de langue puis des tests de valeurs, on devrait interdire les signes religieux pour les personnes en autorité, on devrait ajuster le nombre d'immigrants à notre capacité d'intégration.

C'est important de dire ces choses-là. Les gens veulent être rassurés pour qu'on puisse ensuite dire : Bien, on est à l'intérieur ou à l'extérieur du carré de sable, là, mais vous ne pouvez pas dire n'importe quoi. Mais là, actuellement, M. Couillard, puis avant ça M. Charest ont mis sur une tablette le rapport Bouchard-Taylor, se moquent de nos propositions en matière d'immigration. Puis pourtant, le monde ordinaire, la population est préoccupée, puis on doit répondre à ces préoccupations.

La Modératrice : Merci beaucoup. Philippe-Vincent Foisy, Cogeco.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : M. Legault, juste comprendre... Vous avez dit les élites, tantôt, mais concrètement, c'est qui? C'est Philippe Couillard? C'est qui d'autre, les élites?

M. Legault : Bien, écoutez, tous les commentateurs, tous les gens qui disent se préoccuper d'intégration des immigrants, on ne devrait pas parler de ce sujet-là; des baisses d'impôt, on ne devrait pas parler de ça, là, ils n'en ont pas besoin, hein?

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Mais qui dit ça?

M. Legault : On a vu des chroniqueurs, on a vu des chefs de parti, hein? Jean-François Lisée s'est dépêché de dire que moi, même si je deviens premier ministre un jour, il n'y en aura pas de baisse d'impôt. Bien, les gens, ils n'arrivent pas actuellement, là. Donc, oui, il faut être capable de remettre plus d'argent dans leurs poches puis de répondre à leurs préoccupations.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Est-ce que, comme M. Couillard, vous avez été rassuré par le ton de Donald Trump qui a changé entre le candidat et le président élu, qui était beaucoup plus modéré, disons? Est-ce que ça, ça vous rassure sur l'économie, l'environnement et autres?

M. Legault : J'ai aimé mieux son ton dans son discours cette nuit que le ton de sa campagne, mais je ne suis pas rassuré, non. Quand on a un président des États-Unis qui dit qu'il veut déchirer l'ALENA, qu'il veut rapatrier des emplois, entre autres des emplois manufacturiers, aux États-Unis, je suis toujours très inquiet.

La Modératrice : Merci. Robert Dutrisac, Le Devoir.

M. Legault : Bonjour.

M. Dutrisac (Robert) : Oui, bonjour. Donald Trump a réussi à canaliser, là, une certaine insatisfaction au sein de la population. Vous avez parlé, bien, en fait, un sentiment aussi antiélite, antiestablishment. Et, dans ce sens-là, est-ce que vous pensez que ce n'est pas un exemple ou, en tout cas, une bonne nouvelle pour vous? Est-ce que c'est possible, justement, au Québec de canaliser l'insatisfaction pour remporter la victoire?

M. Legault : Oui. Bien, moi, je pense que M. Trump a eu plusieurs dérapages, donc ce n'est sûrement pas un modèle. Mais ce que je dis, c'est que, si on veut éviter ce genre de dérapage, bien, il y a une urgence d'écouter la population, d'écouter la préoccupation du peuple. Et puis actuellement il y a beaucoup de familles qui n'arrivent pas puis que, oui, veulent des baisses d'impôt, oui aussi sont inquiets face à l'immigration. Moi, je le sens, là. À chaque semaine, quand je vais dans mon comté, à L'Assomption, à Repentigny, je sens ces inquiétudes, mais on dirait que ni M. Lisée ni M. Couillard ne sont préoccupés par ces inquiétudes-là.

M. Dutrisac (Robert) : Mais est-ce que ces inquiétudes-là, justement, la CAQ va pouvoir canaliser ce sentiment-là, là? Est-ce que vous pensez que vous allez être en mesure, là, un peu comme ça s'est passé aux États-Unis où les gens insatisfaits, finalement, ont trouvé pas un sauveur, mais un candidat qui permettait de croire que les choses allaient changer?

M. Legault : Bien, moi, je pense que c'est possible de répondre aux préoccupations de la population sans déraper, sans exagérer, sans être populiste, sans être simpliste, juste écouter la population puis les besoins réels de la population, puis c'est ce qu'on essaie de faire à la CAQ.

La Modératrice : Merci. Patrick Bellerose, Huffington Post.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour. Donc, vous êtes en train de nous dire que vous êtes devenu le candidat antiélite au Québec?

M. Legault : Non, ce que je dis, c'est qu'on est... Je trouve qu'il y a des politiciens, des chefs qui regardent de haut les Québécois. À la CAQ... puis moi, là, je ne pense pas que je n'ai jamais regardé de haut la population. Puis, quand il y a une famille qui me dit qu'elle a de la misère à arriver, là, bien, je l'écoute puis j'essaie de proposer des choses. Puis quand il y a une partie de la population qui me dit qu'elle est inquiète face à l'immigration, on n'essaie pas d'en profiter, on essaie de trouver des solutions pour encadrer, pour mieux permettre, pour mieux accueillir, pour mieux vivre ensemble.

M. Bellerose (Patrick) : Mais donc c'est ce vote de protestation là que vous allez tenter d'aller chercher en 2018, de répondre à ce sentiment-là de protestation?

M. Legault : Bien, moi, vous avez vu la CAQ depuis le début, on a été un parti qui est constructif. Donc, on essaie de faire des propositions en impôt, on essaie de faire des propositions en matière d'immigration, on essaie de faire des propositions. On a écrit un document, là, entre autres Benoit, 20 pages sur c'est quoi, le nationalisme, qu'est-ce qu'on devrait négocier avec Ottawa. C'est ça, la CAQ.

M. Bellerose (Patrick) : Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va prendre une dernière question en français. Martin Croteau, LaPresse.

M. Croteau (Martin) : Bonjour à tous. Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

M. Croteau (Martin) : Je veux juste comprendre ce que vous nous dites. Vous dites qu'il y a des gens au Québec qui, un peu comme aux États-Unis, se sentent laissés pour compte en ce moment et qui ne se reconnaissent pas, et vous dites qu'il y a une élite qui n'écoute pas ces gens-là. Alors, qu'est-ce qui va arriver si cette situation perdure au Québec?

M. Legault : Bien, ça amène du cynisme, hein? Notre principal adversaire, actuellement, c'est le cynisme, parce que, quand on va faire des propositions, on nous dit : Bon, vous devez être comme les autres politiciens, depuis des années, qui nous parlent de sujets qui ne nous concernent pas. Donc, il faut lutter contre le cynisme, et ça, ça fait partie de nos priorités.

M. Croteau (Martin) : Mais je poursuis votre raisonnement. Ce que vous dites, c'est que finalement il pourrait y avoir un Donald Trump au Québec si rien n'est fait pour changer cette tendance?

M. Legault : Si on ne réussit pas à canaliser les préoccupations des Québécois, si on n'arrive pas à encadrer, par exemple, l'intégration des immigrants, il y aurait un risque de dérapage. Donc, il faut l'éviter, ce dérapage, puis, pour éviter ce dérapage, il faut être bien branché avec la population.

M. Croteau (Martin) : Quels indices de possibles dérapages voyez-vous en ce moment au Québec?

M. Legault : Bien, des gens qui ne veulent pas entendre parler de baisse d'impôt, des gens qui ne veulent pas entendre parler de revoir le nombre d'immigrants, d'interdire des signes religieux, qui ne veulent pas de test de français ou de test de valeurs, hein, qui prétendent qu'ils sont au-dessus de ça. La population le souhaite.

La Modératrice : Merci. On va passer aux questions en anglais.

Mme Johnson (Maya) : Good morning. Good afternoon, I should say. Losing track of time. It's been a very long 24 hours.

There have a been a range of reactions to Donald Trump's victory last night, from cautious optimism, I would say, from the Premier this morning who says that he saw a change in tone between candidate Donald Trump and President elect Donald Trump, to Mme David who says that he has a terrible vision for the United States and she is very concerned about the fact that he has won. Where do you fit on that spectrum?

M. Legault : OK. I think that the election of Donald Trump has caused a shock everywhere in the world, including, of course, here, in Québec, and two things have struck me with this result. One, I think that politics should never underestimate the concerns of the population. And, second, there's also… the population has apprehensions, especially on two levels. One, there are economics worries right now. People, they see that their salary doesn't increase is as fast as taxes, for example, that the quality of jobs they get is not good enough. And also, second subject, there are concerns regarding immigration, and we must address these concerns of the population. It's the only way to avoid surprises.

And of course, today, my concern is, first, an economic concern because Mr. Trump has questioned the existence of NAFTA, and it clearly poses a significant risk for Québec. Our economy is already shaken, hein? We have a growth forecast, for this year, of only 1,4% and we have a productivity gap also between our companies and American companies. And today, with the election of Mr. Trump, we add to this uncertainty, and I think the Government, Mr. Couillard's government has to move quickly to reassure Quebeckers. And we saw this morning that Mr. Couillard wasn't prepared. I didn't have any game plan for the election of Mr. Trump.

So I urge him to draw, apply a concrete plan to sustain growth, to help consumption. So I come back with our proposal of reducing, right now, income taxes by a $1,000 per family. It  would help to stimulate the economy. And right now, it's not the right time to reimburse the debt, it's the time to stimulate our economy.

Mme Johnson (Maya) : Do you see an issue with the so-called elite here, in Québec, in terms of dismissing the concerns of ordinary Quebeckers?

M. Legault : Yes, I see that right now the elite, or so-called elite, they are not close enough to real matters of the population. So we really need to get closer to those preoccupations.

Mme Johnson (Maya) : And who is included in that elite?

M. Legault : Mr. Couillard, Mr. Lisée, they don't want to hear about tax cuts, people saying that we should not talk about integration of immigrants. These people are far from what we hear when we meet with the population.

Mme Johnson (Maya) : Is the media included in that?

M. Legault : Some people, some analysts, yes.

La Modératrice : Merci. Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : I just want to clarify one thing. So you mentioned three issues : that taxes are raised at a rate much faster than incomes, the second one was the quality of jobs and the third one was immigration. And you said these are three things that Americans were apprehensive about, but I assume you mean that Canadians are also apprehensive about them as well.

M. Legault : Yes, and I would say that, if you talk about taxes, Quebeckers are people in North America paying the highest level of taxes. So it's a real preoccupation here for sure, and we have to make sure that we don't have a Donald Trump in Québec and, in order to do so, we have to put some rules regarding immigration.

Mme Fletcher (Raquel) : OK. So, if the Government… so what you are saying is that, if the Government doesn't address these three issues, that could manifest itself in the same thing that we saw in the U.S. with a radical candidate proposing radical solutions.

M. Legault : What we saw yesterday is that people are mad after the establishment and they would like to see a politician speaking more about their concerns. And it doesn't mean that you have to be populist, simplest and use the ways that Mr. Trump used, but you have to connect with the population more than some people are doing right now.

La Modératrice :Merci beaucoup. Très rapidement, parce qu'on doit...

M. Foisy (Philippe-Vincent) : I have a quick question in French, please. Bon, vous, vous êtes un homme d'affaires qui avez réussi, vous êtes chef de parti politique. Est-ce que, vous, vous faites partie de ces élites?

M. Legault : Écoutez, moi, je pense que je viens d'un milieu populaire. Chez nous, on n'avait pas d'argent, et j'ai toujours resté connecté avec le vrai monde. Puis actuellement le vrai monde, là, ils n'en peuvent plus, hein? Il y a comme un ras-le-bol, là, de dire : Les politiciens ne comprennent pas que je n'arrive pas, que mon salaire augmente moins vite que mes taxes, que mes tarifs. Donc, en tout cas, j'ai eu la chance, même si j'ai passé un bout de temps dans le monde des affaires, je pense, de rester connecté avec les gens de la classe moyenne.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Donc, vous n'êtes pas une élite dans ceux que vous décrivez?

M. Legault : Bien, dans le sens, là, de ceux qui regardent de haut les Québécois, je ne pense pas.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 13 h 13)

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