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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition, et M. Simon Jolin-Barrette, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de justice

Version finale

Thursday, November 10, 2016, 8 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-quatre minutes)

M. Legault : Écoutez, je veux revenir sur l'affaire d'Enquête de la semaine dernière. Je pense que les gens de l'émission Enquête ont démontré que Charles Rondeau et Franco Fava avaient reçu des millions de dollars dans des comptes de banque à l'étranger, de l'argent qui a été détourné de la SIQ.

Donc, ça fait une semaine qu'on pose des questions à Philippe Couillard. Ça fait une semaine qu'il joue à Ponce Pilate, qu'il se lave les mains. Pourtant, les faits sont clairs. Il y a deux individus qui ont détourné de l'argent et ces deux individus ont dit clairement à la commission Bastarache qu'ils ramassaient 1,5 million par année dans deux événements. Donc, ça devrait être facile de retracer cet argent-là. Ils ramassaient 1,5 million dans un tournoi de golf et dans un cocktail. Je veux rappeler qu'en 2003 Jean Lapierre, lieutenant de Paul Martin, avait embauché la firme Samson Bélair Deloitte & Touche pour faire une vérification de tous les fonds collectés par les personnes reliées au scandale des commandites. C'était le geste honorable à poser. Paul Martin, premier ministre du Canada, a posé ce geste via Jean Lapierre. Il est temps que Philippe Couillard pose le même geste.

On parlait hier des élites, du cynisme, bien, c'est un bel exemple, là. Philippe Couillard regarde les Québécois de haut. Les Québécois veulent que le ménage soit fait dans les fonds du Parti libéral du Québec, comme ça a été fait dans les fonds du Parti libéral du Canada. C'est le moins qu'on s'attend. C'est le minimum qu'on s'attend de Philippe Couillard. Donc, je pense qu'il est temps qu'on fasse le ménage.

J'ajouterais que ce matin, avec ce qu'on apprend encore sur Marc Bibeau, que même si, pour l'instant, les preuves ne sont peut-être pas aussi que dans le cas de M. Rondeau et Fava, moi, je suggère à M. Couillard aussi d'inclure les fonds qui ont été collectés par Marc Bibeau. Donc, je pense qu'il est temps que Philippe Couillard cesse de regarder les Québécois de haut, qu'il fasse le ménage dans sa maison. C'est ce que les Québécois souhaitent.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va commencer la période de questions. Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : ...sur les révélations de M. Zambito, ça vous dit quoi? Est-ce que ça ajoute à ce que la commission Charbonneau a fait?

M. Legault : Bien, ça ajoute sur deux éléments. Déjà, on est très inquiets de la proximité du cabinet du premier ministre avec l'UPAC et la SQ. On sait que c'est vrai autant au PQ qu'au Parti libéral. Stéphane Bergeron parlait avec le D.G. de la SQ. On sait que, quand il y a un changement de premier ministre, on change le D.G. de la SQ. Il y a plein de monde qui se demande pourquoi les enquêtes de l'UPAC n'aboutissent pas. Donc, ça vient ajouter aux inquiétudes.

Maintenant, comme je le disais tantôt, concernant Marc Bibeau, bien, encore là, on voit que les collecteurs de fonds du Parti libéral échangeaient des avantages dus à leur proximité avec le gouvernement contre d'autres avantages, puis c'étaient des collecteurs de fonds du Parti libéral. Donc, moi, j'aimerais que M. Couillard fasse le tour de tout ce qui a été collecté par Rondeau, Fava et Bibeau puis qu'il regarde si, dans ces noms-là, il y a des gens qui ont reçu des contrats ou qui ont eu des nominations politiques.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que, pour vous, l'UPAC est une police politique?

M. Legault : On se pose la question. Actuellement, il y a des raisons de se questionner. Ça, c'est le minimum que je puisse dire parce que ça s'accumule.

La Modératrice : Régys Caron, LeJournal de Québec.

M. Caron (Régys) : Bonjour, messieurs. Dans quelle mesure la société québécoise, le gouvernement, peuvent-ils vivre dans un doute pareil d'avoir une police politique? La question est posée, là. Il y a quelqu'un qui dit que la police, que l'UPAC est politisée, il y a des contacts au quotidien...

M. Legault : C'est tout relié, là. On sait que des collecteurs de fonds du Parti libéral ont fait de la fraude, le chef du Parti libéral ne veut pas faire le ménage dans ses comptes, il nous dit d'attendre l'UPAC, puis l'UPAC n'aboutit pas. Donc, je comprends la population d'être choquée, d'être en colère, là. Moi, comme les Québécois, je suis en colère de voir que Philippe Couillard ne fait pas le ménage dans les comptes du Parti libéral puis attend l'UPAC, puis l'UPAC n'aboutit pas.

La Modératrice : Philippe-Vincent Foisy, Cogeco.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Avez-vous été consulté pour l'enquête sur les journalistes par le gouvernement Couillard?

M. Legault : Oui, je pense que... Simon, veux-tu y aller, oui?

M. Jolin-Barrette : Oui. Bien, écoutez...

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Sur le mandat, sur les...

M. Jolin-Barrette : Nous n'avons pas été consultés sur le mandat. Relativement à la nomination, on nous a informés que certains candidats étaient considérés, par contre, depuis, c'est le silence radio.

Sur le gouvernement, on ne sait pas où ils s'en vont, on n'a pas d'autres nouvelles de la part du gouvernement, et nous attendons avec impatience des nouvelles relativement aux candidats qui vont être désignés comme commissaires, parce que c'est fort important pour nous que l'opposition ne soit pas seulement consultée, mais que les choix des commissaires fassent consensus.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Puis est-ce que vous trouvez ça bizarre que ça fait, quoi, une semaine, là, qu'on a annoncé cette commission-là puis qu'il semble ne rien y avoir encore?

M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez, je pense que l'important, c'est que la commission soit déclenchée rapidement, mais qu'elle ait le mandat approprié, donc le mandat qui va couvrir assez large pour que les commissaires aient toute la marge de manoeuvre pour faire les recommandations qui vont s'imposer, notamment au niveau du travail des sources journalistiques, mais notamment aussi au niveau de la proximité entre les intervenants du monde politique et la police.

La Modératrice : Merci beaucoup. Patrick Bellerose, Huffington Post.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Legault. En prévision du congrès de la fin de semaine, pourquoi sentez-vous le besoin de réitérer que la CAQ, que le projet de la CAQ se fera dans la fédération canadienne? Avez-vous l'impression que ce n'est peut-être pas tout à fait clair dans l'esprit des Québécois?

M. Legault : Bien, d'abord, on se rappelle qu'on a eu un conseil national l'année dernière sur ce sujet, qu'on s'est donné un an pour proposer des amendements et on a un congrès pour adopter ces mesures en fin de semaine. Donc, c'est normal qu'on en parle puisque ça fait partie de la fin de semaine.

Maintenant, si on revient sur le fond, je pense, c'est important qu'on dise que clairement la CAQ a un projet qui est à l'intérieur du Canada, mais on propose d'aller chercher des pouvoirs additionnels à Ottawa pour défendre notre identité québécoise. Donc, c'est important puis on a pensé qu'on doit le mettre dans l'article 1. Évidemment, des libéraux se font un malin plaisir de rappeler mon passé souverainiste. Donc, je veux que ça soit noir sur blanc, qu'on mette les barres sur les t puis les points sur les i.

M. Bellerose (Patrick) : En début de semaine, vous avez refusé l'étiquette fédéraliste, vous avez dit que c'était trop associé au statu quo. Je suis curieux de savoir, dans l'éventualité d'un référendum sur la souveraineté, est-ce que vous feriez campagne pour le Non ou pour le Oui?

M. Legault : Bien, écoutez, nous, on n'en veut pas de référendum, puis on pense que ça serait très mauvais, puis justement la CAQ souhaite qu'on cesse de diviser les Québécois. Donc, moi, je militerais surtout pour ne pas avoir de référendum.

M. Bellerose (Patrick) : D'accord, mais, si un référendum se présente, si M. Lisée réussit à tenir un référendum, vous feriez campagne pour quel camp?

M. Legault : Écoutez, pour le Non, mais on a d'abord campagne contre un référendum.

M. Bellerose (Patrick) : Mais pour le Non si...

La Modératrice : Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : M. Legault, vous dirigez vos attaques vers le gouvernement Couillard, mais, dans le contexte où ce qu'on apprend ce matin qu'il peut y avoir des liens entre la direction de l'UPAC et le gouvernement, est-ce que M. Lafrenière a encore toute la légitimité pour être à la tête de l'UPAC?

M. Legault : Il y a des questions qui se posent, et je pense que l'enquête qui va être faite sur les liens entre les policiers puis les journalistes, je pense, ça va nous en dire beaucoup sur pourquoi des enquêtes prennent autant de temps, pourquoi des enquêtes semblent être bloquées à des hauts niveaux, autant à l'UPAC que la SQ. Donc, actuellement, pour l'instant, on a des doutes.

M. Vigneault (Nicolas) : Par exemple, si vous étiez à la tête de la province, qu'est-ce que vous feriez pour élucider tout ça? Est-ce que M. Lafrenière aurait encore toute votre confiance actuellement?

M. Legault : Oui, pour l'instant, là, j'ai des doutes, mais je n'irai pas plus loin que ça.

La Modératrice : Merci. Alexandre Robillard, La Presse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : Bonjour, M. Legault. Donc, en fin de semaine, il va être question de nationalisme à Drummondville. Vous rejetez l'étiquette de fédéraliste. Par contre, est-ce que vous voyez des avantages au fédéralisme canadien?

M. Legault : Absolument. Écoutez, on va présenter un projet intéressant en fin de semaine. Je n'ai pas dit lequel puis je vois que les gens, là, me disent : Gardons le scoop pour la fin de semaine, mais un projet qui va impliquer, justement, de faire des alliances avec d'autres provinces. Donc, oui, il y a des avantages à travailler à l'intérieur du Canada, et je pense que…

M. Robillard (Alexandre) : Comme quoi? Comme quoi, particulièrement? Par des alliances?

M. Legault : Bien, il y a des avantages à travailler ensemble en économie. Je pense qu'il y a des avantages à travailler ensemble en économie.

M. Robillard (Alexandre) : Mais donc, au-delà de ça, au-delà de l'économie, est-ce qu'il y a d'autres avantages au fédéralisme canadien? Lesquels?

M. Legault : Oui. Bien, écoutez, d'abord, le fait qu'on réussisse à mieux avoir des ententes avec les francophones du reste du Canada. Je pense qu'il y a des avantages. Je pense aussi de mettre…

M. Robillard (Alexandre) : De quelles ententes vous parlez? De quelles ententes vous parlez?

M. Legault : … en commun certaines ressources dans certains domaines, ça permet d'avoir une meilleure force de frappe, mais...

M. Robillard (Alexandre) : Mais donc, économie et ententes avec des francophones? Ça, c'est les deux principaux avantages? Est-ce qu'il y a d'autres choses ou…

M. Legault : Bien, écoutez, l'économie, c'est la base de tout. Donc, pour moi, c'est très important économiquement que le Québec soit fort et puis qu'on relève ensemble, avec le Canada, des défis pour réduire l'écart de richesse entre le Canada puis les États-Unis.

La Modératrice : Dernière question en français. On va revenir à Régys Caron, rapidement.

M. Caron (Régys) : Oui, rebonjour. Justement, pourquoi cette hésitation, M. Legault, à dire que la Coalition avenir Québec est fédéraliste? Vous ne le dites pas et pourtant vous venez d'évoquer des ententes avec les autres provinces. Vous dites : Le Québec doit rester à l'intérieur du Canada, mais la CAQ ne veut pas dire qu'elle est un parti fédéraliste. Pourquoi cette hésitation?

M. Legault : Bien, parce que, quand on dit fédéraliste, au Québec, c'est associé au statu quo. Nous, on ne veut pas le statu quo, on veut des pouvoirs additionnels d'Ottawa, entre autres en matière d'immigration, en matière de langue, donc…

M. Caron (Régys) : Les libéraux de Robert Bourrassa demandaient la même chose puis ils étaient fédéralistes, M. Legault.

M. Legault : Je pense que M. Bourassa était effectivement fédéraliste-nationaliste. Je pense qu'on va un peu plus loin que M. Bourassa. On voudrait que tous les immigrants soient choisis par le gouvernement du Québec, on voudrait que le Québec ait tous les pouvoirs en matière de langue, en matière de communications. Donc, je pense qu'on va plus loin dans les changements qui sont demandés puis dans l'urgence de faire ces changements-là.

M. Caron (Régys) : Lino Zambito est-il un personnage crédible quand il dit qu'il y a des rapports quotidiens entre l'UPAC et le bureau du premier ministre? Je vous sens prudent là-dessus.

M. Legault : Bien, écoutez, M. Zambito a été associé au scandale de la construction donc je pense qu'on doit être prudent, mais ce que M. Zambito dit sur deux sujets, d'abord l'importance des collecteurs de fonds du Parti libéral comme Marc Bibeau et sa proximité avec des décisions importantes qui sont prises, et deuxièmement, la proximité entre les policiers puis les politiciens, il n'est pas le premier à le dire. Donc, ça ajoute, je crois, à tous les doutes, toutes les inquiétudes qu'on peut avoir.

La Modératrice : Merci. Questions en anglais. Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault. What do you make of these allegations from Lino Zambito? And do you feel that he may be… just may be some sort of settling of accounts?

M. Legault : OK. First, I want to remember everybody that Jean Lapierre ordered an inquiry in the accounts of the Liberal Party of Canada with Deloitte & Touche. I think Mr. Couillard should do the same, must do the same right now about Mr. Bibeau, about Mr. Fava, about Mr. Rondeau. If it was good for the Liberal Party of Canada, it's about the same kind of scheme, hein? You have people very close to the party, collecting money for the party, but taking benefit from contracts given by the government. It's exactly the same. So why did Paul Martin, why did he put in place an inquiry with Deloitte & Touche? And why Mr. Couillard is again so over this matter that touches all the population? And people are very unhappy right now about what they saw at the Enquête show.

And I think it's about time that Mr. Couillard understand that he has to do the same, he's got to do the cleanup in the accounts of the Liberal Party of Québec, like Mr. Martin did with the Liberal Party of Canada.

Mme Johnson (Maya) : But you said we should be cautious about these allegations that Mr. Zambito is making.

M. Legault : Yes, we have to be cautious, but at the same time, it's only adding another witness saying exactly the same, with two things : first, that police people are very close to politicians, and second, people collecting money for the Liberal Party are very involved in important decisions of the Government.

La Modératrice : Merci. Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Mr. Couillard has long defended his party, his Government, saying that all of these problems with integrity and with ethics, those were with Charest and, since he's taken power, they don't have those problems. Why do you not buy that?

M. Legault :OK. First, because right now, he still has millions of dollars in his bank account, money that is used to win or trying to win elections. Messrs. Rondeau and Fava said clearly at the Bastarache Commission that they were collecting $1.5 million a year with two activities, a golf tournament and a cocktail. So it must be pretty simple to see, to examine the list of the people who gave this $1.5 million a year and make sure that they didn't get any advantages, contracts or nominations in exchange for this money.

So I think, if Mr. Couillard really wants to make a difference with Jean Charest, he has to do a cleanup. People want Mr. Couillard to have a major cleanup in the accounts of the Liberal Party of Québec, and I don't see why he's taking so much time and why he doesn't take Paul Martin as a model.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 8 h 40)

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