(Onze heures seize minutes)
Mme Maltais : Bonjour, tout
le monde. Je vais vous faire, ce matin, si vous voulez, la chronologie de ce que
j'appellerai François Legault, l'arroseur arrosé. Je vais le faire
tranquillement, je vais vous expliquer chaque date, quels événements se sont
passés et ensuite je vais vous montrer les pièces qui appuient mes dires.
D'abord, le 22 novembre 2011, Mme Nicole
Savard commande trois clés USB à l'Assemblée nationale. Ça se passe le 22 novembre
2011, commande de trois clés USB. Le 23 novembre, maintenant, Mme Nicole
Savard demande à l'administration de l'Assemblée nationale le montant de sa
prime de départ, et là je cite, advenant une fin d'emploi, en précisant qu'elle
est en «réflexion pour la suite des choses». Donc, dès le 23 novembre, Mme Savard
est en réflexion.
Alors qu'elle s'apprête à quitter pour la
CAQ, parce que c'est ce qu'elle fera, on le sait maintenant, Mme Harpin,
elle, qui travaille avec Mme Savard au bureau de comté de M. Nicolas
Marceau, se connecte au logiciel de gestion PQ. Qu'est-ce que logiciel de
gestion PQ? C'est la grande banque de données du Parti québécois dans laquelle
se retrouvent toutes nos informations concernant nos membres, nos listes de
membres, notre financement, nos sympathisants, nos structures électorales, nos
employés. Tout est dans gestion PQ. Personne ne l'a dans son bureau de circonscription,
il faut se connecter. Il faut avoir le mot de passe et se connecter. Donc,
alors qu'elle s'apprête à quitter pour la CAQ, Mme Harpin se connecte à
gestion PQ le 22 novembre, le 23 novembre, le 24 novembre deux
fois. D'ailleurs, elle s'imprimera, à ce moment-là, la liste des bénévoles de
la circonscription. Parce que nous, on a ça, là. Ça se retrace, ça. Elle a
imprimé, alors qu'elle se préparait à partir, la liste des bénévoles de la
circonscription. Et le 25 novembre aussi, elle s'est connectée à gestion
PQ. Elle s'est connectée aussi le 28 novembre.
Lynne Harpin et Nicole Savard ont
annoncé, le 28 novembre, à Nicolas Marceau leur décision de retourner
travailler pour François Legault. La CAQ est maintenant constituée en parti
politique. Le jour même, Mme Harpin se connecte encore une fois à gestion PQ.
Moi, je ne comprends pas pourquoi ce jour-là, alors qu'elle quittait, elle se
connecte à gestion PQ. Évidemment, M. Marceau fait immédiatement couper
leurs accès informatiques à l'Assemblée nationale, aux dossiers du bureau de
comté et à gestion Parti québécois.
Deux jours plus tard, alors qu'elle est
maintenant rendue à la CAQ, Mme Harpin tente une nouvelle fois de se
connecter à gestion PQ. L'accès lui est évidemment refusé. Mais nous avons une
trace de cette tentative d'entrée dans gestion Parti québécois après être
passée à la CAQ. Évidemment, l'accès a été refusé par le serveur.
Alors, dans les jours qui suivent, une
autre employée du bureau de M. Marceau recherche les clés qui ont été
commandées en novembre parce que tu sais, le bon, la demande de paiement des
clés est arrivée. Ça fait que, là, on a fait : Ah bon, des clés USB, on a
ça. Évidemment, elle comprend, cette employée, que Mme Harpin et
Mme Savard sont parties avec les clés USB, elles sont introuvables.
Confrontées au relevé d'achat des clés
USB, Mmes Harpin et Savard admettent avoir quitté avec les clés et s'engagent
à les rapporter. Donc, il y a eu un aveu : Oui, on est parties avec des
clés USB. Mi-décembre, Mme Harpin rapporte deux des trois clés. Elles sont
vides, il n'y a rien absolument dessus, là.
Nicolas Marceau demande à l'Assemblée
nationale de vérifier les accès informatiques. À l'époque, la technologie ne
permettait pas d'établir quels documents précis avaient été consultés ou
téléchargés sur une autre clé. On ne pouvait pas savoir ça, à l'époque.
L'Assemblée nationale réfère M. Marceau au sergent d'armes, qui était à
l'époque M. Duchesne, qui, lui, trouve cela assez sérieux pour référer à
la Sûreté du Québec.
Alors, le 20 décembre,
M. Marceau contacte la police, qui lui indique un logiciel de récupération
de données afin de vérifier quelles informations avaient été récupérées sur les
clés. Il était possible de le faire à l'époque, mais il fallait chercher un
logiciel spécialisé.
Alors, évidemment, à l'époque, là, on est
rendus le 20 décembre, ça ne va pas très bien au Parti québécois en
décembre 2011. On est juste à la veille des fêtes. M. Marceau est, à
l'époque, à la fois choqué mais aussi extrêmement troublé. Il est rendu devant
la Sûreté du Québec. Il est rendu là. Il a eu un appel, il n'a pas encore
déposé de plainte, mais c'est deux personnes avec qui il a travaillé pendant
deux ans, alors il a là-dedans un réflexe de «je vais réfléchir avant de les envoyer
devant la police pour vol». C'est vraiment ça, quand il nous en parle, pourquoi
avoir attendu. Et vous verrez, il dit «j'étais troublé», vraiment, parce que
c'est deux personnes avec lesquelles il avait travaillé de très près.
Ensuite, le 9 février 2012, il nous
manque toujours une clé. Alors, Mme Provost, qui travaille au bureau de M. Marceau,
la réclame par écrit à Nicole Savard. Alors, nous avons la demande de clé USB :
«Lynne m'a dit que tu nous ferais parvenir la clé USB que tu avais commandée à Québec.
Nous ne l'avons toujours pas reçue.»
Alors, le 14 février, Nicole Savard
envoie la clé manquante par la poste. Donc, là aussi, Mme Savard dit :
Oui, j'avais bel et bien une clé du bureau de comté. Sa lettre, identifiée de
sa main, là, comportant son adresse de retour personnelle, renferme à
l'intérieur un mot indiquant «tel que demandé», signé par Mme Savard.
Donc, elle nous renvoie la clé. Elles étaient en possession de clés USB du
bureau de circonscription. Vous voyez que le papier est un peu déchiré, là. M. Marceau
était choqué de cette histoire-là. À l'époque, il avait décidé de ne pas porter
plainte à la police. Il a déchiré l'enveloppe, il a déchiré la lettre, mais
quelqu'un lui a dit : Regarde, Nicolas, conserve donc ça dans tes tiroirs,
dans tes armoires. Alors, il a mis les trois clés USB, il a recollé
l'enveloppe, il a mis ça dans un tiroir.
Alors, on va faire, maintenant, un saut dans
le temps. M. Legault s'indigne fortement que M. Schautaud et M. Plante
aient quitté la CAQ pour le Parti libéral avec des documents de réflexion. J'ai
ici, là, quelques citations de M. Legault, là : il exige des
démissions, il qualifie le geste de magouille, il dit que les gens ont violé
ses obligations de confidentialité et de loyauté, causé un préjudice
considérable et irréparable. Il va même jusqu'à dire que la seule mesure qui
s'impose pour le premier ministre, c'est de limoger son chef de cabinet. Assez,
c'est assez de la magouille libérale. Son indignation devant un vol de documents
est très, très forte.
Évidemment nous, on regarde tout ça et
puis Nicolas Marceau se dit : Coudon, moi, là, ça m'est déjà arrivé, puis
c'est la CAQ qui a fait ça. Ça m'est déjà arrivé puis j'avais décidé de ne pas
faire d'esclandre. Et il revient derrière. Alors, ce qu'on fait, c'est que Nicolas
décide de retrouver — ça a pris un temps — l'enveloppe, les
clés USB à son bureau de comté. Ensuite, le Parti québécois a décidé de faire
affaire à une firme externe pour être sûr, là, de bien travailler. C'est une
firme externe qui a lu les clés USB.
Parce que, quand on les voit, les clés...
Ce qu'il faut bien comprendre, les clés qui nous ont été retournées ne
contenaient rien, là, les documents avaient été supprimés sur les clés. Si on
n'avait pas fait affaire à un logiciel spécialisé — les technologies
le permettent maintenant, là — comme nous avait offert la SQ,
d'ailleurs — c'est la SQ qui a proposé ça — si on n'avait
pas fait ça, on n'aurait jamais su qu'il y avait des documents qui ont été
téléchargés sur les clés. Alors, il a fallu passer par ça. Et ce qu'on a
demandé à la firme externe, c'est : Identifiez-nous quels sont les
documents du Parti québécois qui ont été téléchargés. Les documents :
liste de membres du Parti québécois, la liste de la circonscription — une
liste de membres, là, une liste de membres, c'est quelque chose de sérieux, ça
appartient à un parti, une liste de membres — la liste des bénévoles
de la circonscription et, avec la liste de bénévoles, la structure électorale
de la circonscription par comté, par petit village, qui était le leader, qui
étaient les sympathisants, qui avait renouvelé ou pas sa carte de membre, la
liste des donateurs — très utile quand on part un parti
politique — et la fiche de rencontre des dossiers du bureau de comté.
Ça, là, ça appartient vraiment au bureau de comté.
Alors, voilà ce que nous avons trouvé sur
ces clés USB. Si nous n'avions pas fait affaire à la SQ et à une firme externe,
nous n'aurions jamais su que c'était sur ces clés USB, ça avait été effacé. Ça,
c'est quelque chose que je trouve troublant. On aurait dû savoir, elles
auraient dû nous les rendre avec les documents.
Ce que nous demandons maintenant? D'abord,
nous demandons des explications sur ce qui s'est passé. Je pense que François
Legault doit s'expliquer. C'est au nom de la Coalition avenir Québec que ça
s'est fait. Nous, on s'adresse à la Coalition avenir Québec : Qu'en pense
François Legault? Quelle explication a-t-il à donner? Quelles actions va-t-il
poser maintenant? Je vous rappelle qu'il est allé jusqu'à demander la démission
du chef de cabinet du premier ministre. Alors, lui, qu'est-ce qu'il va faire?
Et surtout, troisièmement, je veux dire,
nous, on s'attend à des excuses de la part de François Legault, chef de la
Coalition avenir Québec. C'est lui qui a eu en main ces documents, c'est à lui
que nous nous adressons. Voilà ce que nous avons à dire ce matin.
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que vous maintenez toujours que c'est un vol?
Mme Maltais : Ça a du
poil, ça a quatre pattes, ça fait «miaou», ça a des moustaches. Est-ce que c'est
un chat?
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Allez-vous porter plainte à la Sûreté du Québec?
Mme Maltais : Les documents
qu'il y a là, liste de bénévoles, liste de membres, tout ça, appartiennent au Parti
québécois. Ça appartient au Parti québécois. Ce n'est pas à nous, là, ce n'est
pas à l'aile parlementaire, c'est au Parti québécois. Alors, le Parti québécois
attend la réaction de M. Legault — est-ce qu'il va nous faire
des excuses pour ce qui s'est passé? — puis ensuite il verra ce qu'il
va faire.
M. Laforest (Alain) : Que
répondez-vous à sa mise en demeure d'hier, là, qui vous a demandé des excuses?
Mme Maltais : Écoutez, je
n'ai rien à faire avec une mise en demeure, là. La mise en demeure, ce qu'elle
va faire, elle va aller rejoindre la filière où j'en ai quelques-unes. Donc, sa
mise en demeure se retrouvera à côté de celles de Jean Charest et de Marc-Yvan
Côté, elle sera en bonne compagnie.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Mais ce n'est pas une excuse, là, qu'il vous offre en ce moment, c'est une mise
en demeure.
Mme Maltais : Bien, M. Legault
aurait dû attendre le point de presse de ce matin. Il a réagi de façon
intempestive. Avec ce que je viens de vous expliquer, là... Écoutez, nous
autres, on a fait nos devoirs, on a fait notre travail. On n'est pas sortis les
bras dans les airs, là, on a été vérifier tout avant de bouger. C'était extrêmement
important. Alors, je pense qu'il doit écouter le point de presse de ce matin et
donner des excuses au Parti québécois.
M. Boivin (Simon) : Tous
les documents de la clé USB, c'étaient des documents directement reliés, directement,
à la circonscription de Rousseau ou il y a des choses qui touchent le Parti
québécois plus?
Mme Maltais : Pour nous,
circonscription de Rousseau. Je vais vous le dire, il y avait des documents...
C'est drôle, ils nous ont redonné des documents qui appartenaient à la CAQ.
Nous ne les avons pas, on les a laissés sur les clés, puis les clés sont...
C'est pour ça qu'on a fait affaire à une firme externe, on voulait être sûrs de
juste trouver les documents du PQ. Alors, c'est des documents qui datent de
cinq ans, inutiles, puis nous autres, on ne les a pas, on les a laissés sur les
clés USB, et on n'a pas de logiciel de décryptage.
M. Boivin (Simon) : Sur
la clé, il y avait des documents de la CAQ que vous n'avez pas gardés, mais que
vous jugez inutiles.
Mme Maltais : Qu'on juge
inutiles, c'est des documents d'il y a cinq ans.
M. Vigneault (Nicolas) :
Mais pourquoi avoir attendu cinq ans? Vous dites : C'est vraiment le fait
que François Legault soit sorti. Si, par exemple, François Legault ne sort pas,
est-ce que vous sortez quand même?
Mme
Maltais
:
Non, non parce qu'on avait oublié cette histoire, ça fait cinq ans.
Deuxièmement, je vous l'ai dit, M. Marceau, à l'époque, était extrêmement
troublé, là, vraiment. Il avait travaillé avec ces deux femmes-là pendant deux
ans. Il était rendu devant : Est-ce que je fais une plainte à la police ou
pas? Il a décidé que non, lui, personnellement. Alors, à l'époque, c'était sa
décision. Maintenant, quand il a vu ce que faisait François Legault, il voulait
au moins souligner à la population... Premièrement, nous, on veut dire :
Écoutez, c'est parce que c'est l'arroseur arrosé, là, il y a un problème.
Deuxièmement, on voudrait avoir des excuses.
M. Vigneault (Nicolas) :
Mais, si c'est grave, pourquoi...
Mme Maltais : C'est
grave, c'est du vol de documents. Si c'est ce qui s'est passé, là, puis ce
qu'on a, là, dans les preuves, c'est grave, comme il le dit lui-même. Si je
citais François Legault, c'est énorme ce qu'il a raconté. Alors, ça, ça va
appartenir au Parti québécois. C'est au Parti québécois de décider si les
données qui ont été sur ces clés USB, qui étaient à la CAQ, s'il veut vraiment
poursuivre. Mais évidemment je vous dis, là, il y a une chance de l'autre côté,
on demande des explications et des excuses.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Quand vous voyez les mises en demeure de François Legault, qui, finalement,
sont un peu restées lettre morte, hein, finalement, au gouvernement,
là — Yan Plante n'a pas répondu, M. Dufresne non
plus — j'imagine, ça, ça doit s'ajouter au fait que ça ne vous
effraie pas trop, finalement?
Mme
Maltais
:
Oh! écoutez, je pense que peut-être qu'ils se sont sentis lésés, ils se sont
sentis attaqués, mais ils auraient attendre le point de presse de ce matin. Je
pense que ce que je viens de vous démontrer prouve qu'on n'est pas sortis
n'importe comment. On a fait notre devoir, on est des gens sérieux. Je le dis toujours,
avant de faire des choses en éthique, là, croyez-moi, je m'installe pour être
sur du béton, sur du solide. Je pense qu'il faut conserver cet esprit-là.
Alors, comme je l'ai dit, elle va retourner dans la filière où j'en ai
d'autres.
M. Laforest (Alain) :
Craignez-vous des poursuites criminelles?
Mme Maltais : De qui?
M. Laforest (Alain) : La
CAQ.
Mme
Maltais
:
Non.
M. Laforest (Alain) :
Ils vous ont mis en demeure.
Mme
Maltais
:
Mais je pense que ça veut dire que la vraie question, c'est : Que va faire
François Legault? Parce que le Parti québécois attend, parce que le Parti
québécois, là, il a ça entre les mains.
M. Lecavalier (Charles) :
Qu'est-ce qui arrive avec les deux employées fautives? Est-ce que vous demandez
leur départ?
Mme
Maltais
:
C'est à M. Legault de nous dire quelles actions il veut prendre envers ses
propres employées. On dit : Premièrement, des explications; deuxièmement,
quels gestes veut-il poser; troisièmement, des excuses.
M. Lecavalier (Charles) :
Ne doit-on pas conclure que, finalement, avant l'avènement de l'informatique, c'était
monnaie courante que les employés partent avec des documents, mais
qu'aujourd'hui on a les moyens de le prouver ou de le démontrer? On dirait que,
finalement, c'est une pratique courante.
Mme
Maltais
:
Ce que je remarque, c'est qu'il y a surtout des employés de la CAQ qui partent
vers le Parti libéral, c'est ce qui arrive le plus souvent présentement, et
qu'effectivement, la technologie, on pense que ça permet de partir rapidement et
simplement avec des documents. Mais on vient de prouver que la technologie nous
permet de repérer ce qui se passe pareil. Il ne faut pas faire ces choses-là. C'est
inacceptable entre partis politiques. On n'a aucun intérêt à se voler des
documents ou à prendre des documents de l'autre à imprimer, aucun intérêt,
aucun intérêt. Le monde, là, ça les choque, c'est tout, ça les choque, puis là,
dans ce temps-là, ils tombent dans le cynisme puis ils pensent que tous les
partis politiques sont pareils, là. C'est pour ça que, nous, ce qu'on demande,
c'est des explications, les gestes qu'il va poser envers ses employées, quels
types d'actions il va prendre, et des excuses.
M. Boivin (Simon) : Quel
a été, selon vous, l'impact de ce que vous appelez un vol de documents? Est-ce
que vous êtes capable de mesurer l'impact?
Mme
Maltais
:
En 2012, la CAQ avait entre les mains toute l'organisation électorale du Parti
québécois dans le comté de Rousseau. Et nous nous rappelons très bien, parce
que les employés de M. Marceau nous l'ont rappelé, qu'à l'époque il y a
des membres du Parti québécois qui étaient très surpris de recevoir des appels
de la Coalition avenir Québec. Ils appelaient au bureau de comté de Nicolas
Marceau puis ils disaient : C'est qui, ça? Pourquoi? Comment ça se fait
qu'ils ont mon nom? C'est stratégique, là. L'organisation électorale, qui est
directeur, qui est bénévole, qui va être scrutateur, qui va être représentant,
qui est le poteau dans le village, qui sont les leaders, qui il faut
influencer, c'est ça qu'ils avaient entre les mains.
M. Vigneault (Nicolas) :
Donc, à votre connaissance, ça a été utilisé, de ce que vous dites?
Mme
Maltais
:
Je ne peux pas le prouver. Je peux vous dire, Nicolas Marceau peut vous dire :
Oui, des citoyens ont téléphoné à notre bureau de circonscription. On prend
leur parole.
M. Foisy (Philippe-Vincent) : Est-ce
que c'était, selon vous... Je veux savoir pourquoi M. Marceau n'est pas
là.
Mme
Maltais
:
M. Marceau est à son bureau de circonscription aujourd'hui. Je parle au
nom du Parti québécois.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Puis est-ce qu'il pourrait y en avoir eu d'autres? Est-ce qu'il pourrait y
avoir eu d'autres cas comme ça chez vous?
Mme
Maltais
:
Je ne sais pas. Je ne sais pas. C'est le seul qu'on a vraiment fouillé quand on
savait qu'on avait... C'est parce que, écoutez, on avait les clés USB, là,
c'était simple, là. La SQ nous avait donné le chemin, la SQ nous avait dit :
Allez voir, puis comment aller voir. C'est juste qu'au début Nicolas ne voulait
pas y aller, mais, en voyant les cris d'orfraie de M. Legault face à un
vol de documents, c'est ce qu'il disait, ou pour ce que Simon Jolin-Barrette a
dit en Chambre, bien, on s'est demandé, coudonc, qu'est-ce qui s'était passé
chez nous.
M. Lecavalier (Charles) :
Vous avez fait l'analogie du chat, tantôt, mais j'ai remarqué que vous n'avez
pas réutilisé le mot «vol».
Mme
Maltais
:
Bien, écoutez, moi aussi, je sais que j'ai une mise en demeure. Alors, je vais
faire comme M. Legault, je vais être prudente dans mes mots, mais c'est
clair pour moi, tout ce qui se passe, tout ce qui s'est passé. C'est d'une
clarté, là, effarante. Vous venez d'entendre tout ça, là. Vous venez de voir
les pièces, là, vous voyez ce qu'il y a dans la gestion PQ, les traces qui ont été
laissées, d'entrée, dans la gestion PQ, à deux jours d'avis, après même être
sorties et être rendues à la CAQ.
M. Laforest (Alain) :
Mais là vous faites preuve de prudence, donc vous craignez une poursuite
criminelle, là.
Mme
Maltais
:
Bien, écoutez, je vous ai dit que, la mise en demeure, je n'y croyais pas. Moi,
je m'attends plus à entendre, de la part de M. Legault, des excuses. Je
demande des excuses pour ce qui s'est passé. Ça va? Merci.
(Fin à 11 h 35)