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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition, Mme Nathalie Roy, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'intégrité, et M. Simon Jolin-Barrette, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de justice

Version finale

Tuesday, November 15, 2016, 11 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures dix-huit minutes)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Écoutez, encore une fois, en fin de semaine, Philippe Couillard a fait preuve de condescendance à l'égard des Québécois. Il a dit aux Québécois, dans le fond, que tout le problème de la corruption, c'était seulement un problème de perception. Donc, les Québécois se trompent, et puis c'est seulement M. Couillard qui a raison. Donc, encore une fois, M. Couillard regarde de haut les Québécois.

Pourtant, à l'émission d'Enquête, on a réussi à démontrer clairement que Charles Rondeau, Franco Fava, deux collecteurs de fonds du Parti libéral, ont détourné des millions de dollars dans des comptes de banque à l'étranger en signant des baux à des conditions qui ne sont pas celles du marché. Je rappelle que Franco Fava et Charles Rondeau ont admis, devant la commission Bastarache, avoir collecté 1,5 million de dollars par année pour le Parti libéral. Et ces millions de dollars là sont toujours dans les coffres du Parti libéral aujourd'hui. Cet argent-là sert aux élections partielles en cours pour le 5 décembre.

Donc, je répète ma demande, et puis je pense que les Québécois aussi font cette demande à Philippe Couillard : Pourquoi il n'embauche pas une firme comptable indépendante pour faire comme Paul Martin dans le scandale des commandites, là? Puis le scandale de la SIQ, c'est aussi grave que le scandale des commandites. Jean Lapierre et Paul Martin ont embauché la firme Deloitte & Touche pour examiner tous les montants qui ont été collectés par les acteurs du scandale des commandites. Donc, ce qu'on demande à M. Couillard, c'est exactement la même chose, qu'il engage une firme de comptables indépendante pour examiner tous les montants collectés par les acteurs du scandale de la SIQ.

Donc, c'est normal que les Québécois soient en colère. C'est normal, le sondage qu'on a vu en fin de semaine, M. Couillard n'a pas fait le ménage dans les comptes du Parti libéral. Puis ce n'est pas vrai que le fardeau de la preuve est sur les épaules des Québécois, le fardeau de la preuve est sur ses épaules. C'est lui qui doit prendre ses responsabilités, et il doit faire la preuve qu'il a vraiment fait le ménage dans le Parti libéral. Puis, pour l'instant, il a complètement échoué à faire cette démonstration.

La Modératrice : Merci. On va prendre les questions en commençant par Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Une information de dernière minute, là, soit vous ou Mme Roy, on vient d'apprendre qu'il n'y aura pas d'accusations de déposées contre les six policiers de Val-d'Or qui étaient... il y avait eu des problèmes avec les femmes autochtones, là. Il n'y a pas d'accusations, aucune accusation.

Mme Roy : C'est la couronne, j'imagine, qui a dit ça? Écoutez, je n'en sais pas plus que vous.

M. Laforest (Alain) : Ça vient de sortir, c'est ce que je sais, là. Ça vous surprend?

Mme Roy : Surprise? Enfin, il faut voir la preuve qui a été amassée. Que s'est-il passé? Les enquêtes sont terminées? Moi, j'aimerais surtout entendre Mme Lise Thériault, qui était ministre de la Sécurité publique à l'époque et qui était très attristée de voir que des femmes auraient été agressées par des policiers. Vous me dites qu'il n'y a pas d'accusations, il faudrait voir la preuve. Ont-ils eu de la difficulté à recueillir la preuve? Je ne peux pas commenter davantage. Je suis surprise, oui.

M. Laforest (Alain) : M. Legault, je veux revenir, là, sur le gaz de schiste, là. Ce matin, entre autres, votre députée a posé des questions et elle a fait admettre à M. Arcand qu'il ne pouvait pas garantir qu'il ne pourrait pas y avoir de problème avec les puits qui fuient, actuellement, là. Est-ce que vous croyez le premier ministre quand il dit qu'il n'aura pas d'exploitation de gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent?

M. Legault : Bien, d'abord, je suis content qu'encore une fois une députée de la CAQ ait réussi à dévoiler une situation qui est inacceptable. On a très peu d'inspecteurs alors qu'il y a des centaines de puits qui fuient. On a un projet de loi qui parle de la possibilité d'exploiter du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, donc c'est inquiétant, c'est : mauvaise réponse de M. Arcand puis du gouvernement libéral.

La Modératrice : Marc-André Gagnon, Journal de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour. Sur le niqab et la burqa lors d'examens de conduite, M. Couillard semble laisse entendre qu'effectivement il pourrait y avoir des accommodements raisonnables à ce chapitre. En tout cas, à tout le moins, il ne ferme pas la porte. Une réaction de votre part?

M. Legault : C'est incroyable, la situation, là, puis la position de M. Couillard. M. Couillard, là, est prêt à accepter n'importe quel accommodement.

Pour la CAQ, c'est clair, là, tous les services publics doivent être donnés et reçus à visage découvert. Ce n'est pas normal, là, qu'une personne qui va passer un test de conduite soit à visage couvert, puis je ne comprends pas M. Couillard de ne pas être d'accord avec le fait qu'elle devrait enlever son voile pendant l'examen de conduite, pendant qu'elle reçoit un service.

Et puis c'est la même chose pour un médecin, d'ailleurs. Les médecins sont venus le dire, quand ils traitent un patient, il faut que ça se fasse à visage découvert. Puis on voit, encore une fois, que le fait que le gouvernement libéral, et de M. Charest et de M. Couillard, le fait qu'ils se sont traîné les pieds pour encadrer les accommodements raisonnables, bien, ça continue de créer régulièrement des problèmes dans notre société. Quand va-t-il agir? Pourquoi a-t-il peur d'agir? Est-ce que c'est à cause de son voyage en Arabie saoudite? C'est quoi, son problème, là? Je comprends qu'à Marrakech, ça fait peut-être un peu beau de se pavaner puis de dire des choses comme ça, mais ce n'est pas ça que les Québécois veulent.

M. Gagnon (Marc-André) : Je ne sais pas, Mme Roy, sur le même sujet, comme vous êtes porte-parole en la matière.

Mme Roy : Oui. Le projet de loi n° 62, dont nous allons commencer l'étude sous peu article par article, nous avons dit que nous, nous allons voter contre, contrairement au Parti québécois, en passant, qui va voter pour, là. C'est incroyable. Ce projet de loi, à son article 9, nous dit que les services doivent être donnés et reçus à visage découvert, mais, au troisième alinéa de l'article 9, on vient de créer une exception et on dit : Mais on pourra accommoder si on nous demande un accommodement. Nous, on dit que c'est totalement inacceptable.

Et moi, j'aimerais beaucoup que la ministre Stéphanie Vallée ait l'honnêteté intellectuelle d'avouer aux Québécois que son projet de loi va permettre ces dérives des islamistes radicaux, va permettre que des femmes passent des examens avec des burqas puis des niqabs, le visage voilé, à peine les deux petits yeux. C'est ça que son projet de loi va permettre, entre autres, et elle n'a pas l'honnêteté intellectuelle de le dire à la population. Je trouve ça très décevant.

M. Gagnon (Marc-André) : Je veux juste revenir sur le thème de la corruption. Vous dites, bon, que les libéraux vont faire campagne, là, aux élections partielles avec de l'argent qui provient de contributions illégales. Ils se sont quand même engagés à rembourser ces contributions-là. Et, au fond, ce que M. Couillard dit, c'est : Moi, depuis que je suis chef du Parti libéral, depuis que je suis premier ministre, il n'y en a plus, ça appartient au passé, la corruption. Même Alexandre Taillefer dit qu'il le croit.

M. Legault : Écoutez, aujourd'hui il y a de l'argent dans les comptes du Parti libéral, de l'argent sale. O.K.? Ça a beau être collecté au moment de Jean Charest, il reste que M. Fava et M. Rondeau se sont vantés d'avoir collecté 1,5 million de dollars par année. Puis, quand vous regardez le bilan du Parti libéral, c'est le seul parti qui a des millions de valeurs nettes. Donc, c'est le seul parti, actuellement, là, qui est en train de forcer, acheter des élections, des élections partielles, des élections générales avec de l'argent sale.

Puis M. Couillard ne comprend pas ça. Il ne comprend pas que les Québécois soient fâchés. Il dit : Ah! on a un problème de perception, les Québécois se trompent, c'est moi qui a raison. Il regarde les Québécois de haut. À un moment donné, là, il va falloir que quelqu'un... Moi, je ne peux pas croire qu'il n'y a pas un député du Parti libéral qui ne va pas expliquer à M. Couillard qu'il doit faire le ménage dans les comptes du Parti libéral du Québec.

La Modératrice : Merci. Robert Dutrisac, Le Devoir.

M. Dutrisac (Robert) : Oui, bonjour, M. Legault. J'aimerais vous entendre sur le projet, là, immobilier à Brossard. On sait que, bon, M. Barrette, qui est député de la circonscription, a commencé par dire que c'était acceptable. M. Couillard a dit que c'était discriminatoire. Ensuite, M. Barrette, je pense, il s'est repris un petit peu. Mais, quoi qu'il en soit, j'aimerais ça vous entendre sur ce sujet-là.

M. Legault : Bien, c'est encore un bel exemple. Les libéraux, là, ils ne savent vraiment pas où est-ce qu'ils s'en vont. La journée commence hier avec M. Barrette qui dit : Je n'ai aucun problème avec le projet de Brossard. Ensuite, M. Coiteux semble avoir un peu de problèmes. On explique à M. Couillard que ça n'a pas de bon sens, hein, puis ça, c'est après que la CAQ ait dit que ça n'avait pas de bon sens, puis là ils rajustent les flûtes. Franchement, là, c'est de l'improvisation. Et il semble y avoir une gêne, un malaise du côté du Parti libéral quand il s'agit de parler d'intégration, d'accommodements, de valeurs.

Et puis, écoutez, je reviens au projet, là, ça n'a pas de bon sens qu'on dise, dans un projet dans un quartier de Brossard : Les seules personnes qui vont être admises, ce sont soit des musulmans soit des gens d'accord avec les valeurs de cette communauté. Ça n'a aucun bon sens. Puis, quand Gaétan Barrette fait le lien avec le quartier chinois, là, à ce que je sache, il n'est jamais arrivé, dans le quartier chinois, qu'on défende à d'autres communautés d'acheter une bâtisse ou de louer un local dans le quartier chinois. Puis il n'a jamais été non plus question qu'on exige d'adhérer à des valeurs autres que les valeurs québécoises.

M. Dutrisac (Robert) : Ces communautés-là, il y en a qui existent déjà en Ontario, notamment. Qu'est-ce qu'on peut faire pour empêcher ça, essentiellement?

M. Legault : Bien, écoutez, là, déjà, la CAQ propose plusieurs choses. Un test de valeurs pour tous les nouveaux arrivants. Bon, il y a des personnes qui vont dire : Oui, mais les réponses peuvent être fausses, hein, on peut apprendre par coeur les réponses. Par contre, c'est un signal très fort. Ensuite, interdire les signes religieux pour toutes les personnes en autorité, incluant les enseignants, c'est un autre signal fort, puis encadrer les accommodements religieux. Donc, qu'est-ce qu'attend le gouvernement libéral pour agir? Pourquoi M. Couillard est-il si mal à l'aise face à faire respecter les valeurs québécoises?

M. Dutrisac (Robert) : Mais ça, par rapport au projet, là… Parce que, là, ce que vous me dites, c'est des choses qui n'empêcheront pas un promoteur de vendre des…

M. Legault : Bien, je pense que M. Coiteux, le ministre des Affaires municipales, doit envoyer des règles claires aux municipalités pour dire : Il n'est pas question au Québec d'avoir des projets domiciliaires où il y a juste certaines personnes avec certaines croyances, certaines valeurs qui vont être admises. Ça n'a aucun bon sens. Puis M. Coiteux doit être clair puis envoyer une directive aux municipalités.

M. Dutrisac (Robert) : Maintenant, sur un autre sujet, on apprend que le PQ, officiellement, là, a déposé sa plainte, là, concernant…

Mme Roy : Sa quoi?

M. Dutrisac (Robert) : Sa plainte auprès de la Sûreté du Québec concernant ce qu'ils allèguent être un vol de documents. À partir de là, vous allez collaborer avec la Sûreté du Québec pendant l'enquête?

M. Legault : Totalement, totalement parce qu'on n'a absolument pris aucun document ni téléchargé ni document papier, donc la CAQ va poursuivre Agnès Maltais et le PQ. Et, comme je l'ai déjà dit, j'espère qu'Agnès Maltais et le PQ vont payer leurs honoraires d'avocats puis, quand on va avoir reconnu les dommages qui ont été faits à Mme Harpin puis à Mme Savard, j'espère que c'est Mme Maltais personnellement qui va payer ces dommages-là.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Laforest (Alain) : Peut-être juste une petite dernière sur les quotas au SPVM, les quotas de tickets. On a entendu le chef Pichet, qui a dit : Ça en prend à chaque heure, là.

M. Legault : Ça n'a aucun bon sens, inacceptable. Au gouvernement du Québec, le gouvernement nous a dit qu'à la SQ ça n'existait pas. On a des gros doutes. Bon, là, on parle des employés, des policiers de la ville de Montréal, c'est inacceptable. Je comprends que ça relève de M. Coderre puis de la direction de la ville de Montréal, mais c'est aussi inacceptable.

M. Laforest (Alain) : Bien, on va avoir un projet de loi, là, le projet de loi sur la métropole, on va leur donner plus de pouvoirs encore, là. Est-ce que ça devient inquiétant, pour vous, là?

M. Legault : Oui, bien, écoutez, moi, je n'ai pas de problème avec la décentralisation. À un moment donné, c'est une question de jugement. Les policiers ne sont pas là pour ramasser de l'argent, ils sont là pour s'assurer qu'on respecte une certaine sécurité.

La Modératrice : Est-ce qu'il y a d'autres questions en français? Questions en anglais. Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Good morning. Actually, Mme Roy, I'd like to start with you, because you spoke yesterday about this Muslim housing project, if you will, and the Premier has come out and said that he doesn't agree with this and that it goes against Québec values. Is that something that reassures you that you're hearing this message from the Premier today?

Mme Roy : Well, it goes totally against our values, against our laws because we have to live together, not apart. And what they try to do is a ghetto and that's unacceptable. We have to live together. And it's really strange that, when I said that, Mr. Barrette said that I was almost a racist because I said that, because I was against that project. But, no, we have to live together, we cannot create those kinds of «banlieues», it's unacceptable. We cannot have religious ghettos in Québec, that's unacceptable. We have to live together. And that's the inclusion and that's why it's so important for us. And I think that the Liberals, the Government, they change their version during the day, it makes me laugh, it makes me laugh, but the thing is that it's unacceptable.

Mme Johnson (Maya) : OK. And, I mean, you've often been critical, the CAQ, of the Government for not being tough enough when it comes to issues of identity, and religion, and secularism. So, the words that we heard from the Premier this morning, is that reassuring to you?

Mme Roy : In a way, because… But I realize that the PLQ has really a big difficulty to talk about Quebeckers' values. They have really big difficulties to talk about it. They are uncomfortable with the term «Quebeckers' values», but they are the same as you and I have and share, and doing a religious ghetto, that's not in our values. As a society, we have to live together, not apart.

Mme Johnson (Maya) :Thank you. And, Mr. Legault, I'd like to ask you a question about René Lévesque's legacy as we're celebrating 40 years or the Parti québécois is celebrating 40 years since he brought the party to power. Obviously, you're in a different position now, but you still respect the man?

M. Legault : I would say that René Lévesque is the man I admire the most. He's probably why I'm in politics today. He made us, Quebeckers, proud to be Quebeckers, and I think he was a great, great man. Merci, tout le monde.

La Modératrice : Merci beaucoup.

Mme Richer (Jocelyne) : Pouvez-vous répéter en français, s'il vous plaît?

M. Legault : Bon, écoutez, René Lévesque, c'est la personne que j'admire le plus. C'est probablement à cause de lui si j'ai été impliqué en politique, si je me suis intéressé à la politique. René Lévesque a permis aux Québécois de retrouver une certaine fierté d'être Québécois. C'est un grand homme.

Mme Richer (Jocelyne) : Mais ce n'est pas dommage que son combat reste inachevé?

M. Legault : Bien, écoutez, son combat, c'était s'assurer que les Québécois soient fiers d'être Québécois. Pour moi, la souveraineté du Québéc, c'est un moyen. Et la finalité, c'est l'importance que les Québécois soient fiers puis, je dirais aujourd'hui, redeviennent fiers d'être Québécois. Puis ça, ça veut dire défendre notre langue, défendre nos valeurs, s'enrichir, hein, pour cesser d'être moins riches que nos voisins. Ça fait partie de la fierté, défendre nos sièges sociaux, retrouver une économie de propriétaires. C'est ça que souhaitait René Lévesque. Puis la souveraineté, pour moi, c'est un moyen. Et l'important puis l'objectif, c'est vraiment la finalité, la fierté d'être Québécois.

(Fin à 11 h 36)