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Point de presse de M. Alexandre Cloutier, porte-parole de l’opposition officielle en matière de communautés nordiques et d’affaires autochtones

Version finale

Thursday, November 17, 2016, 11 h 18

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures dix-huit minutes)

M. Cloutier : Bonjour à vous tous et toutes. On est évidemment extrêmement préoccupés par les événements de Val-d'Or. Maintenant, il y a un rapport qui a été rendu public hier par Me Fannie Lafontaine, qui, à mots couverts, réclame une enquête élargie sur les relations entre les Premières Nations et les forces policières, enquête que nous réclamons depuis de nombreux mois, en fait de nombreuses semaines, qui avait été demandée par le chef de l'opposition officielle, M. Pierre Karl Péladeau, demande que nous avons réitérée à de nombreuses reprises, et nous continuons de croire que c'est la bonne approche.

Mme Lafontaine fait remarquer que les procédures judiciaires, les enquêtes criminelles, elles sont limitées dans leur portée, dans leur capacité de compréhension, réclame donc d'élargir l'analyse, d'élargir les points de vue et suggère de s'inspirer de ce qui se fait ailleurs, entre autres en Ontario, où on a décidé de lancer une commission sur une partie du territoire en Ontario. Il n'y a absolument rien qui empêche le gouvernement du Québec d'agir dès maintenant. D'ailleurs, c'est un peu surprenant, la réponse du ministre Coiteux aujourd'hui, parce qu'essentiellement il essaie de noyer le poisson en disant : On en fait déjà une, enquête. Mais ce qu'il a oublié de dire, c'est que c'était l'enquête fédérale. Et évidemment ce que nous, nous réclamons, c'est notre propre enquête à nous sur les enjeux de relations entre les Premières Nations et les forces policières.

Je veux également vous faire remarquer que, dans le rapport, on fait aussi référence à la formation des policiers sur la connaissance des enjeux, des situations. Ce que Mme Lafontaine dit dans son rapport, c'est qu'il y a eu de la formation qui a été offerte pour les enquêteurs dans le dossier bien précis de Val-d'Or, mais, de façon générale, il y a clairement un problème de connaissance des enjeux, et ça nous ramène à toute la formation.

Maintenant, si on veut des policiers qui connaissent bien les enjeux autochtones, ça serait agréable qu'il y ait aussi plus d'autochtones qui soient eux-mêmes policiers, et là ça nous amène à la formation qui est offerte un peu partout sur le territoire québécois. Et là ce que nous notons, c'est que le programme d'A.E.C. en Techniques policières — Premières Nations se retrouve pris un peu dans une chicane constitutionnelle Québec-Ottawa-Premières Nations, où on se renvoie la balle dans qui devrait payer pour les étudiants. En gros, ce qui se produit, c'est que, comme plus personne ne veut payer, bien, ce sont les étudiants qui doivent payer eux-mêmes, des étudiants autochtones, et là certains d'entre eux ont dû payer des frais d'admission de 17 500 $ et d'autres se sont vus refiler une facture de l'ordre de 34 000 $ pour l'inscription à l'École nationale de police du Québec.

Alors, tout le monde devrait dire instantanément que ça n'a juste aucun bon sens, que la situation doit être corrigée. C'est dans cet esprit-là que j'ai interpellé aujourd'hui le ministre des Affaires autochtones. Je m'attends à ce que nous recevions une réponse positive. Alors, qu'il règle les enjeux constitutionnels Québec-Ottawa en bonne et due forme, mais, pendant ce temps-là, qu'il s'assure que les étudiants qui doivent... et qu'ils puissent s'inscrire à la formation, ne soient pas obligés d'aller chercher un prêt, par exemple, ou de s'endetter, finalement, pour pouvoir suivre la formation, comme d'ailleurs tous les autres élèves au Québec.

M. Vigneault (Nicolas) : Comment vous réagissez à l'effet du... En fait, dans le rapport de Mme Lafontaine, on parle de racisme systémique. Est-ce que ce n'est pas un peu inquiétant? Puis comment vous évaluez la réaction du gouvernement face à cet aspect-là, précisément, le racisme systémique?

M. Cloutier : Je ne pense pas que Mme Lafontaine porte un jugement sur le racisme systémique. Elle ne dit pas que le système exprime du racisme systémique, elle met le doigt sur la complexité de l'ensemble des enjeux. Ce qu'elle dit, c'est que le système judiciaire en soi n'est pas suffisant pour faire toute la lumière sur les événements et que l'ensemble des relations doit être vu et revu.

M. Vigneault (Nicolas) : On parle d'une problématique, là, il y a clairement une problématique.

M. Cloutier : Ce qu'elle dit, c'est que, pour approfondir, pour creuser en détail et faire la lumière sur tous les enjeux, on doit élargir l'enquête, ce qui est réclamé par les nations autochtones, ce qui est aussi réclamé par l'opposition officielle depuis maintenant plusieurs mois, plusieurs semaines.

M. Croteau (Martin) : M. Cloutier, selon vous, est-ce qu'il y a du racisme systémique dans la police à l'égard des autochtones?

M. Cloutier : À ce stade-ci, ce que je sais, c'est qu'il y a identification de problématiques qui, de toute évidence, nécessitent que toute la lumière soit faite, mais je n'ai aucun rapport qui affirme qu'il y a du racisme systémique. Est-ce qu'il y en a? On peut se poser la question, mais on n'a pas... Ce qu'on veut, c'est que la lumière soit faite, puis c'est pour ça qu'on demande une enquête élargie. Est-ce qu'on en viendra à la conclusion qu'il y a... On verra à ce moment-là.

M. Croteau (Martin) : On dirait que, de votre côté, du côté du gouvernement, tout le monde semble avoir accueilli ce constat avec comme une espèce de patate chaude, là, ça semble être très sensible. Comment vous expliquez ça?

M. Cloutier : Bien, en fait, encore faudrait-il que ça soit un constat. Je ne pense pas que le rapport fasse le constat qu'il existe, je pense plutôt que le rapport mentionne que ça fait partie des éléments qui doivent être évalués durant l'enquête. Et ce qu'elle dit, finalement, c'est que peut-être qu'une enquête élargie est la solution. Mais, dans son rôle d'observateur de l'enquête policière, je ne pense pas qu'elle en arrive à un constat qu'il y a effectivement du racisme systémique.

Ce qui m'amène, moi aussi, et notre formation politique également... Notre volonté, en fait, c'est que toute la lumière soit faite, c'est pour ça qu'on supporte la demande des autochtones maintenant depuis de nombreuses semaines. Et laissons encore les gens faire leur travail. Mais il faut creuser, puis ce n'est pas vrai que la commission d'enquête qui porte sur les femmes assassinées, au gouvernement à Ottawa, va traiter de ces enjeux.

M. Dutrisac (Robert) : Bon, concernant les frais de scolarité, là, bon, on sait qu'il y a différentes interprétations fédérales-provinciales, là, sur le financement des corps policiers.

M. Cloutier : Exact, oui, vous avez tout à fait raison.

M. Dutrisac (Robert) : Là, vous m'apprenez que, finalement, ça s'applique aussi aux frais de scolarité. Les autochtones qui veulent devenir policiers doivent payer leurs propres frais de scolarité?

M. Cloutier : Pour les A.E.C. en techniques policières. Alors, il faut faire...

M. Dutrisac (Robert) : A.E.C. étant...

M. Cloutier : Une attestation d'études collégiales, par rapport au programme de technique. Alors, le programme d'A.E.C. est un programme qui est offert aux Premières Nations directement. Un étudiant autochtone pourrait s'inscrire à la technique policière, mais le programme d'A.E.C., lui, qui est exclusif aux Premières Nations, demande effectivement un paiement, qu'il défraie les coûts. Il faut comprendre que ce n'était pas le cas avant qu'il y ait une bonne vieille chicane constitutionnelle. Puis maintenant la facture est refilée, effectivement, aux étudiants.

M. Dutrisac (Robert) : Ça fait longtemps que c'est refilé?

M. Cloutier : Ça s'est fait de façon progressive, ce qu'on me dit, et maintenant ça s'est amplifié. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui je me suis levé en Chambre et j'ai demandé que la situation soit corrigée.

M. Hicks (Ryan) : Is there a worry that this issue, the provincial issue around indigenous women and police, will get lost within the larger National Inquiry into Missing and Murdered Indigenous Women?

M. Cloutier : Well, absolutely. This is why we're asking a Québec inquiry on that specific subject all around Québec. It has been asked previously by the Parti québécois, and we think that's the right solution and we have to go and make sure we understand very well all the links that have been mentioned during the investigation.

M. Hicks (Ryan) : What was your reaction to Mme Lafontaine's report that she put out?

M. Cloutier : Well, obviously, she's asking the politicians to go further, that is my understanding, she's saying : Well, prosecution using the justice system has its limits, and, if you want to go beyond the limits, you have to open up and make sure that you look further to understand better the relation between the policemen and the different communities.

M. Hicks (Ryan) : And you talked about how aboriginal students, if they want to take the kind of police technical course, they don't have to pay, but, if they wanted to go into the other training, they do. Can you explain that a little bit?

M. Cloutier : Absolutely. Well, I doubt that I will have the specific language for the English program. In French, it's called «A.E.C.», which is «attestation d'études collégiales», and that's a specific program for First Nations. And nowadays, obviously, there's a huge problem between the Québec Government, the federal Governement and the First Nations on who is paying. As Mr. Dutrisac was saying, we knew that there were problems in paying the policemen themselves when they were operating on the reserve, but we didn't know that there was also a problem to get in the profession. And obviously it is the case. So, we're asking the Government to make sure they will solve the problem. Merci.

(Fin à 11 h 28)

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