To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, M. Maka Kotto, député de Bourget, et Mme Agnès Maltais, députée de Taschereau

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, M. Maka Kotto, député de Bourget, et Mme Agnès Maltais, députée de Taschereau

Version finale

Tuesday, November 22, 2016, 11 h 50

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-quatre minutes)

M. Lisée : On a plusieurs sujets ce matin. Évidemment, ce qui m'a frappé, c'est comment François Legault s'est fait servir une leçon de civisme par la soeur de Sylvie Roy. Moi, depuis déjà plus d'une semaine, j'étais un peu embêté de voir que le parti et l'homme, François Legault, qui avait mis à la porte Sylvie Roy sans ménagement et qui avait utilisé des mots très durs à son endroit, pouvait maintenant, pour des raisons purement électoralistes, dans Arthabaska, se mettre à faire un hommage à sa députée mise à la porte et ensuite que son candidat puisse se servir d'elle à des fins politiques. Et je pense que c'est salutaire qu'aujourd'hui la soeur de Sylvie Roy, Nathalie Roy, ait donné une leçon, une leçon de bienséance, une leçon de civilité à M. Legault, qui semble ne pas avoir vu un argument démagogique qu'il ne décide pas d'utiliser.

Alors, vous l'avez vu, sur un certain nombre de sujets, il déforme les faits à sa façon, il exagère dans tous les cas, peu importe le problème, il sort le bazooka. Et là je pense qu'aujourd'hui il s'est fait donner une leçon pour dire que trop, c'est trop, et qu'on ne peut pas tout utiliser à des fins purement politiques, et que la décence a ses limites également en politique, et c'est très bien. C'est très bien parce que ce genre de propos, ce genre d'utilisation démagogique des faits, ça doit être sanctionné dans le débat public, et ça l'a été très bien par Mme Nathalie Roy ce matin, et je la salue d'avoir eu le courage de se lever comme ça et de dénoncer une utilisation abusive de la mémoire de Sylvie Roy.

Si on sait une chose sur Sylvie Roy, là, on ne sait pas pour qui elle voterait aujourd'hui dans Arthabaska, mais on sait avec certitude qu'elle ne voterait pas pour la CAQ. Ça, c'est une absolue certitude avec les propos qu'elle a tenus contre François Legault, c'est sûr. Deuxièmement, c'est sûr qu'elle ne voterait pas pour les libéraux. Elle a passé sa carrière à dénoncer les libéraux, elle a passé sa carrière à dénoncer la corruption libérale. Pour le reste, on ne le sait pas, mais, si on regarde ce qu'elle a dit dans sa carrière, là, Sylvie Roy, dans Arthabaska aujourd'hui, ce ne serait jamais la CAQ puis ce ne serait jamais les libéraux. Alors, je demande aux deux formations politiques d'arrêter de faire semblant et de la laisser tranquille.

Sur François Legault, deuxièmement, je l'entendais ce matin revenir sur les baisses d'impôt, qu'avec nous, pendant 25 ans, il n'y aurait pas de baisses d'impôt. Il a dit ça. Bien, d'abord, je le remercie de prévoir qu'on sera au pouvoir pendant 25 ans. Ça, d'ailleurs, j'ai noté ça. Alors, je le remercie de sa lucidité. Mais, écoutez, il faut que les gens sachent, là, que la baisse d'impôt que propose François Legault, c'est une baisse d'impôt pour tout le monde, y compris pour lui. M. Legault, qui dénonce les élites, là, le millionnaire François Legault, sa maison est en vente par Sotheby's à 5 millions de dollars, et lui recevrait une de ces baisses d'impôt.

Alors, nous, on dit : Évidemment que la classe moyenne a besoin de répit, et nous allons proposer, on en commencé à en parler, de soulager les familles de toutes sortes de façons pour que le fardeau soit moins lourd pour les familles et la classe moyenne. Mais de dire, comme lui, comme le millionnaire François Legault : Je veux baisser les impôts pour tout le monde, pour mon ami le millionnaire Charles Sirois, pour tous les médecins qui ont eu une augmentation de salaire de 3 milliards de dollars depuis que lui, François Legault, a accepté le principe de monter les médecins à la moyenne canadienne, c'est la pire idée qui soit. Nous, on a l'intention de réinvestir dans les services publics, de s'occuper de nos enfants, de s'occuper de nos aînés, de s'occuper de nos patients et de soulager les familles, pas soulager la famille Legault, pas soulager la famille Sirois, qui n'en ont pas besoin.

La Modératrice : Je pensais que vous alliez y aller avec le projet de loi n° 62, mais vous allez le prendre en question, j'imagine?

M. Lisée : Je suis sûr que la question va venir.

La Modératrice : O.K. Donc, Mme Lajoie en premier.

Mme Lajoie (Geneviève) : D'abord, justement sur le projet de loi n° 62, je veux savoir ce que vous pensez du fait qu'il y a des libéraux qui trouvent que le gouvernement ne va pas assez loin. Puis j'aimerais savoir également si vous avez toujours l'intention de voter en faveur du projet de loi n° 62, comme vous l'avez dit en campagne à la chefferie.

M. Lisée : Alors, encore là, contrairement à François Legault, nous, on veut faire de réels pas tangibles en avant. S'il y a des pas tangibles en avant qu'on réussit à faire, bien, on votera pour. S'il n'y a pas de pas tangibles qu'on fait vers l'avant, on votera contre. Parce que ce qui nous a été vendu par M. Couillard, c'est un projet de loi qui allait interdire, entre autres choses, le visage couvert pour la prestation de services et la réception de services. Et là, dans les petits caractères, enfin dans un autre article, on a dit : Sauf toutes les exceptions. Mais non, pas «sauf toutes les exceptions». Il nous dit : On pourrait invoquer des raisons religieuses pour se couvrir le visage. Ah, bien non. Ah, bien, si c'est ça, c'est non parce que ce n'est pas ce qu'on nous a promis. Mais, moi, ce que je préfère dans notre approche par rapport à celle de la CAQ, qui dit : On va essayer de l'amender puis même si on l'amende, on vote contre... C'est ça, ils sont juste contre. Ils n'ont que le bazooka comme instrument politique. Bien, nous, non. Nous, on est prêts à dire... Et on voit que, selon un excellent article que j'ai lu ce matin, il y a des progrès à l'intérieur du caucus libéral, il y a des gens qui disent : Écoutez, les amendements tels que ceux qu'apporte le Parti québécois, il faudrait les regarder sérieusement, y compris Bouchard-Taylor, y compris des questions sur l'absence de ces exceptions-là. Alors, nous, quand on a, avec Agnès, proposé les huit amendements, on a dit : Écoutez, on ne met pas le programme du PQ là-dedans, on essaie de viser le consensus le plus général et le député libéral connecté avec la population. Et on se rend compte qu'il y en a, des députés libéraux connectés avec la population qui voudraient aller dans ce sens-là. Alors, laissons-les essayer de faire leur travail et, si le résultat nous satisfait, on va dire : Ça ne suffit pas, mais c'est un pas en avant. C'est ça, être responsable.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, si je comprends bien, dans la mouture actuelle, vous allez voter contre le projet de loi n° 62.

M. Lisée : Ah, bien, on l'a dit, le projet de loi tel quel, c'est du faux-semblant, c'est de la poudre aux yeux. En fait, s'il n'y avait aucun amendement, ce serait pire que la situation actuelle parce que le projet de loi, tel que rédigé, il inscrit dans la loi le principe de l'accommodement religieux pour se cacher le visage.

La Modératrice : M. Robillard.

Mme Lajoie (Geneviève) : Une question, peut-être, sur les déclarations de M. Barrette, qu'il a faites ce matin dans une radio du Saguenay. Il a dit, se fiant sur un sondage, là, on ne sait pas lequel, que 84 % de personnes âgées préfèrent dormir dans leur urine plutôt que de se faire réveiller pour être changées. C'est ce que M. Barrette a dit ce matin. Je veux savoir ce que vous en pensez.

M. Lisée : M. Barrette est toujours à la recherche d'arguments pour donner le moins de services possible, c'est toujours ça. Moi, dans une situation comme celle-là, je dis : Écoutez, si la personne veut se faire changer, elle doit pouvoir appuyer sur un bouton et se faire changer. Ce n'est pas au ministre de décider qu'il y a des statistiques pour refuser un service de base pour la dignité humaine des gens qui sont en CHSLD, c'est à la personne de décider à quelle heure elle pense qu'elle a un inconfort puis qu'elle devrait être changée, point à la ligne, et le ministre n'a rien d'autre à dire que ça.

La Modératrice : M. Robillard.

M. Robillard (Alexandre) : M. Lisée, à partir de quand ça va être possible, pour les contribuables québécois, d'espérer qu'un gouvernement du Parti québécois réduise les impôts?

M. Lisée : Bien, je pense que, dès la première année d'un gouvernement du Parti québécois, les familles vont pouvoir savoir qu'on va instaurer graduellement une réelle gratuité scolaire puis qu'ils n'auront pas à payer des centaines de dollars chaque année pour des fournitures scolaires. Ça, ça va être important. Ils vont savoir aussi qu'on va alléger leur fardeau pour les garderies, en particulier les gens de la classe moyenne qui ont eu un choc fiscal majeur lors de leur dernier rapport d'impôt. On va aussi instaurer ce qu'on appelle la gratuité scolaire effective pour les gens moins fortunés jusqu'à la classe moyenne pour les universités. Il y a toutes sortes de façons d'aider les gens qui en ont besoin sans envoyer un chèque de 1 000 $ à la famille de François Legault et de Charles Sirois, qui est la proposition de M. Legault.

M. Robillard (Alexandre) : Mais donc M. Legault n'a pas tort quand il dit qu'avec le Parti québécois il n'y aura pas de baisses d'impôt?

M. Lisée : Il y aura une baisse du fardeau fiscal pour les gens qui en ont besoin. M. Legault, qui aime se comparer à Donald Trump, bien, sur le plan fiscal seulement, c'est la même politique : baisser les impôts à tous, puis plus tu es riche, plus tu vas en profiter. Nous, on n'est pas comme ça. Nous, on est sociaux-démocrates. On pense que les riches, ils en ont assez, on n'a pas besoin de baisser leurs impôts.

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce que ce seraient des baisses d'impôt qui se matérialiseraient dans le rapport d'impôt ou ce serait un soutien financier de l'État pour des trucs, comme vous l'avez mentionné tout à l'heure, le matériel scolaire, etc.?

M. Lisée : Il y a toutes sortes de leviers ciblés.

M. Robillard (Alexandre) : Et ça pourrait être des baisses d'impôt pour la classe moyenne, peut-être, hein?

M. Lisée : Si on baisse l'impôt pour la classe moyenne, le 1 % a la baisse d'impôt aussi parce qu'on additionne les tranches d'impôt une par-dessus l'autre. Alors, moi, je n'ai pas l'intention, regardez-moi bien, là, de baisser les impôts des riches d'aucune façon, O.K.? Au contraire, j'ai l'intention de me battre contre les paradis fiscaux pour aller chercher des sous qui sont cachés, en ce moment, légalement dans les Bahamas et puis j'ai l'intention d'arrêter l'incorporation des médecins. Alors, dans ce sens-là, il va y avoir de l'argent, là, mais les surplus disponibles ou l'impact de nos mesures pour les moins fortunés, la classe moyenne, les familles, il y a énormément de leviers à notre disposition qui vont faire en sorte que M. Legault ne recevra pas, lui, une baisse d'impôt.

M. Robillard (Alexandre) : Quand vous dites que Mme Roy ne voterait ni pour le PLQ ni pour la CAQ, ne vous trouvez-vous pas, finalement, à faire exactement ce que la soeur de Mme Roy reproche à M. Legault?

M. Lisée : Bien, lisez les textes que vous avez écrits dans les derniers mois de l'action politique de Sylvie Roy et dites-moi pourquoi vous pensez qu'elle aurait changé d'avis. Ce que nous savons de l'opinion de Sylvie Roy sur le Parti libéral et sur François Legault, c'est qu'en aucun cas elle ne les aurait appuyés, fait campagne pour eux, appuyé un de leurs candidats.

La Modératrice : M. Chouinard.

M. Chouinard (Tommy) : Oui, bonjour, M. Lisée. Deux choses. D'abord, est-il nécessaire, selon vous, d'instituer une enquête judiciaire indépendante sur les relations entre les Premières Nations et les services de police?

M. Lisée : Bon, il est certain, là, que le statu quo est intolérable. O.K.? La police a fait son travail. Nous, on aurait espéré que le Bureau d'enquêtes indépendantes fasse ce travail-là. Les libéraux ne nous ont pas écoutés. Et, compte tenu du résultat, ça serait beaucoup mieux que ce ne soit pas la police qui ait enquêté sur la police. Bon, ça c'est fait.

Maintenant, il est clair depuis le début qu'il faut une enquête dont la composition et le mandat doivent être négociés avec les groupes autochtones pour dire qu'est-ce qui serait le mieux pour comprendre la dynamique néfaste qui existe à Val-d'Or et dans d'autres situations similaires, mais principalement à Val-d'Or, et quel remède on peut y apporter. Et là le gouvernement libéral a dit : Non, non, le fédéral s'en occupe. Il a complètement abdiqué sa responsabilité et a dit : Bien, on verra ce qui se passe du côté fédéral. Bien, nous, on dit non. On est d'accord avec les Premières Nations, on est d'accord avec les chefs autochtones, on est d'accord avec l'ancien ministre libéral, qui est maire de Val-d'Or, ça prend une enquête indépendante. De quelle nature, quel mandat, quelle configuration? Discutons-en.

M. Chouinard (Tommy) : O.K. Et vous trouvez que, sur ce point-là, il le gouvernement ferme la porte. Vous présumez que, même à cette...

M. Lisée : Bien, je ne présume pas, j'ai bien entendu M. Coiteux dire qu'il n'en était pas question, que c'était l'enquête fédérale, puis eux, ils ne s'en mêleraient pas plus que ça, puis ils ont fermé cette porte-là. Ils doivent la rouvrir. Ça ne suffit pas. Ce n'est pas acceptable ni pour les autochtones ni pour la population québécoise.

M. Chouinard (Tommy) : Maintenant, il y a quelques minutes, François Legault disait que vous avez relégué au second plan l'enjeu identitaire pour, je le cite, «faire des mamours avec Québec solidaire et Françoise David». Est-il, selon vous, nécessaire de rééquilibrer votre position sur l'enjeu identitaire en vue d'en arriver à une réelle convergence avec QS?

M. Lisée : Alors, écoutez, comme je le disais, il n'y a aucun argument démagogique qui est hors de la portée de François Legault, aucun. Et ça va venir le mordre, ces arguments-là. Ce n'est jamais bon, en politique, d'exagérer.

Alors, nous, comment on va gouverner? Bien, on veut faire la solidarité de la prospérité puis de l'identité, c'est sûr. Ce que je vous ai dit et à vos collègues, c'est : S'il y a cinq priorités, l'identité va être une de ces cinq priorités. Puis vous pouvez faire confiance au Parti québécois de pouvoir avancer sur plusieurs fronts à la fois. Et j'ai fait des propositions très fortes sur l'identité, j'y tiens. On est d'accord de faire un pas. Si on arrive à convaincre les libéraux de faire un pas maintenant, ça va être un pas de franchi, mais on va faire les autres pas dans notre programme électoral. Et les gens qui ont voté pour moi, sur les questions identitaires, vont s'y retrouver.

Et j'ai bien insisté hier, dans ma réaction à la bonne décision de QS, sur le fait qu'il faut admettre que nous serons en désaccord sur plusieurs points, y compris l'identité, et qu'on peut essayer d'être plus actifs pour le succès des Québécois d'adoption. Et ça, c'est important, puis on s'entend là-dessus. Mais c'est sûr qu'on ne renoncera pas à notre volonté très ferme, au Parti québécois, de faire avancer le Québec de façon tangible sur le chemin de la laïcité.

M. Chouinard (Tommy) : Je comprends que le Parti québécois ne renoncerait pas, là. Bien, en tout cas, il va y avoir un rééquilibrage. Mais, quoi qu'il en soit, est-ce qu'on doit comprendre que, s'il devait y avoir une alliance avec Québec solidaire, bien, forcément, il va falloir que cette alliance-là, comme vous dites, porte sur les enjeux communs sur lesquels on s'entend, ce qui de facto viendra placer les autres enjeux loin dans la liste des priorités d'un éventuel gouvernement?

M. Lisée : Vous savez, on dit toujours que les gouvernements du Parti québécois sont hyperactifs. Alors, on peut faire beaucoup de choses dans une première année. Et c'est sûr que j'ai donné, dès le soir de ma victoire, les exemples, on peut faire en sorte que, sur plusieurs propositions-phares, on va s'engager à réaliser cela, par exemple changer le mode de scrutin, le salaire minimum à 15 $, le fait qu'on ne veut pas de baisses d'impôt mais un réinvestissement dans les services publics et un allègement du fardeau des familles. C'est des choses sur lesquelles on est d'accord.

Moi, j'étais négociateur de M. Parizeau avec Mario Dumont pour le camp du Oui. On n'a pas demandé à Mario Dumont d'abandonner certaines de ses idées puis dire : Dans un Québec souverain, on ne fera pas ce que tu veux. Non, on a dit : On va converger sur ce sur quoi nous sommes d'accord et, pour le reste, bien, on se présentera les uns contre les autres dans les élections qui suivront. Là, la tâche qui est devant nous, c'est de se débarrasser d'un gouvernement libéral rétrograde et toxique. C'est ça, l'objectif.

La Modératrice : Merci. On va passer à M. Salvet.

M. Salvet (Jean-Marc) : Bonjour, M. Lisée. Bonjour à vos collègues. Récemment, la caquiste Claire Samson, parce qu'il a été question des sujets identitaires, là, a déposé un rapport, une proposition sur l'obligation qui serait faite aux immigrants d'apprendre le français. Est-ce que vous trouvez que c'est un pas dans la bonne direction que la CAQ soumet aux Québécois pour promouvoir le français au Québec?

M. Lisée : Écoutez, nous, notre proposition et celle que j'ai faite, ça s'appelle francisation 100 %, c'est de faire en sorte que tous les travailleurs qualifiés qu'on sélectionne pour venir au Québec doivent avoir une connaissance intermédiaire ou avancée du français avant de venir, et que, pour ce qui est des réfugiés, on fasse en sorte de les prendre en charge pendant quelques mois pour leur apprendre le français. Ça, c'est notre proposition.

Maintenant, si la CAQ avait voulu, avait été sérieuse dans sa défense du français, elle aurait voté avec nous la loi n° 14 sur la francisation des entreprises de 25 à 50 employés. On a essayé de négocier avec eux pendant des mois. Diane De Courcy s'est échinée, avec Nathalie Roy, d'essayer de trouver des façons que ça soit plus simple, etc. François Legault est contre d'imposer, dans quelque calendrier que ce soit... et d'ailleurs ils sont sortis avec une proposition incitative. C'est exactement ce que le Parti libéral disait, au moment de la loi 101, sur les entreprises de plus de 100, ils disaient : Non, il faut être incitatifs. Alors, moi, ils ne m'impressionnent pas, les caquistes, là-dessus.

M. Salvet (Jean-Marc) : Sur la SIQ, deux rapports internes, l'un du ministère des Finances, l'autre de la SIQ comme telle, indiquent qu'ils avaient des positions défavorables à la vente des immeubles gouvernementaux. Là-dessus, Mme Maltais, sous forme de question, s'est demandé s'il n'y avait pas une organisation criminelle qui manipulait les ministres du gouvernement, des gouvernements libéraux. Vous parliez d'exagération tout à l'heure, est-ce qu'on est en présence d'une exagération?

M. Lisée : J'aimerais ça que ce soit exagéré, j'aimerais vraiment ça. On serait mieux au Québec si c'était exagéré, mais nous savons que l'UPAC fait une enquête criminelle, criminelle sur des gens qui étaient à la SIQ, et qui étaient des bailleurs de fonds libéraux, et qui ont été nommés là par des politiciens libéraux. Alors donc, il y a quelque chose qui manque, là. Pourquoi les politiciens libéraux ont-ils nommé ces gens-là qui sont, en ce moment, suspects d'être des criminels? Et pourquoi les ont-ils renommés quand le Vérificateur général a dit qu'ils n'étaient pas bons? Il y a un bout qui nous manque, là, et Agnès essaie de trouver ce bout-là.

M. Salvet (Jean-Marc) : Monique Jérôme-Forget annonce qu'elle ne viendra pas à toute éventuelle commission parlementaire. Je sais qu'il n'y en aura pas de toute façon, mais ça vous dit quoi, ça?

M. Lisée : Bien, moi, j'étais vice-président de la Commission des finances publiques quand les banques et les compagnies de comptables ont dit qu'ils ne viendraient pas pour les audiences sur les paradis fiscaux, on les a contraints. Alors, si c'est le voeu des parlementaires, Mme Jérôme-Forget devra venir.

Mme Maltais : Elle va devoir venir.

M. Salvet (Jean-Marc) : S'il y a une commission parlementaire, bien évidemment.

M. Lisée : C'est ça, mais peut-être que les libéraux veulent cacher quelque chose et ne veulent pas faire la lumière sur cette affaire.

La Modératrice : M. Bélair-Cirino.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bonjour, M. Lisée. Est-ce que le Parti libéral du Québec instrumentalise feue Sylvie Roy et sa famille pour ravir la circonscription d'Arthabaska?

M. Lisée : Bien, en tout cas, beaucoup moins que la CAQ, beaucoup moins que la CAQ. Et je vais vous dire une chose, j'ai entendu la question tout à l'heure à M. Legault sur son candidat dans Saint-Jérôme, qui a caché dans son C.V. le fait qu'il avait été dans une entreprise qui a été sous enquête de l'UPAC, puis il a dit : Bien, on fait comme les libéraux, regardez le C.V. de Jean-Marc Fournier, regardez le C.V. d'un autre. Bien, c'est ce qu'on dit depuis le début : Vous faites comme les libéraux.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce qu'il devrait demander à son candidat de se retirer?

M. Lisée : Il devrait arrêter de pratiquer la démagogie par omission et, dans le C.V. de ses candidats, dire ce qu'ils ont fait dans leur vie pour mériter les votes des habitants de Saint-Jérôme.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Les autochtones sont-ils victimes d'un racisme systémique de la part de la population québécoise et des corps de police?

M. Lisée : Ils sont victimes de racisme, c'est certain. Alors, on peut débattre du mot «systémique», l'observatrice a dit que c'est une possibilité. Bien, allons voir, allons voir par une commission d'enquête quelconque qui va voir. Bien, entre racisme et racisme systémique, ce qui est important, c'est que le racisme cesse, hein? Qu'il soit systémique ou non systémique, il faut que ça cesse. Alors, pour l'instant, le gouvernement libéral a décidé qu'il déléguait ses pouvoirs au gouvernement fédéral. Puis qu'est-ce qui se passe s'il n'est pas d'accord avec les recommandations de la commission fédérale? Ça n'a pas de sens.

M. Bélair-Cirino (Marco) : La présence de M. Couillard la semaine dernière, en pleine session parlementaire, à Marrakech pour la COP22 était-elle justifiée? Et, bon, aussi M. Couillard va rencontrer le président de la République française, je crois, demain. Est-ce qu'encore une fois cette activité-là à l'extérieur du Québec en pleine session parlementaire est justifiée? Et qu'est-ce qu'on peut attendre, là, de la rencontre entre M. Hollande et M. Couillard?

M. Lisée : Bien, écoutez, moi, je serai le dernier à critiquer la présence internationale du Québec, mais encore faut-il livrer quelque chose. Nous, à Marrakech, la semaine dernière, Sylvain Gaudreault est allé, notre porte-parole en matière d'environnement, il avait plusieurs propositions à faire et qu'il faisait au premier ministre, qui est arrivé les mains vides. On dit : Écoutez, vous devriez dire : On va avoir une loi-cadre sur la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre pour démontrer le sérieux de la démarche québécoise, qui, pour l'instant, n'est pas prise au sérieux. Vous pourriez annoncer que vous scindez la loi n° 106 pour adopter immédiatement le secrétariat à la transition énergétique, ce serait tangible, puis vous pourriez annoncer que allez déposer bientôt une politique sur la mobilité durable, qui est l'os le plus important dans les émissions. Alors, ça nous donne une idée.

Si nous avions été au gouvernement et que j'avais décidé d'y aller, dans ce cas-là j'aurais eu ces trois choses-là à dire. Mais là il n'avait rien à dire. Alors, moi, je ne vois pas l'utilité de son passage là.

Maintenant, qu'il ait des rencontres en marge du Sommet de la Francophonie ou juste avant avec le président français, c'est très bien, mais j'aimerais, encore là, qu'il y ait des résultats. Parce qu'on a vu, la dernière fois, il est allé avec, quoi, cinq ministres en France, et le résultat, ça a été qu'ils ont coupé des budgets pour les associations France-Québec, ils ont coupé les budgets de la délégation. Et en fait l'effet net de la présence de M. Couillard en France, c'est la réduction de la force de la présence québécoise en France, pour nos entreprises en particulier, et ça, c'est aller dans la mauvaise direction. S'il est pour faire ça, il est aussi bien de rester chez nous.

La Modératrice : M. Foisy.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Question pour l'alliance Québec solidaire-Parti québécois. S'il y a une candidature commune, est-ce que le Parti québécois va être prêt à ne pas toucher l'argent qui provient des votes? Si, par exemple, on va dire : Bien, QS va être dans cette circonscription-là, le PQ va être dans cette circonscription-là, vous ne toucherez pas d'argent d'une des circonscriptions parce que vous aurez zéro vote. Est-ce que, ça, vous êtes prêts à aller là?

M. Lisée : C'est mécanique. C'est mécanique, mais on n'est pas encore là dans la détermination. On est au début d'un processus où d'abord on va, j'espère, s'entendre sur des propositions-phares, et ensuite on va regarder la carte électorale, puis on va voir comment est-ce qu'on peut s'aider.

Dans Verdun, si on avait eu une candidature commune, il y aurait fallu créer un nouveau véhicule qui ne soit ni le PQ ni QS, qui aurait été un candidat indépendant, d'un nouveau parti indépendant, qui aurait ramassé des sous et qui aurait eu des sous du DGE, point. Dans l'hypothèse — et je ne dis pas que c'est ça qui va arriver, mais c'est une hypothèse valable — où on décidait que, dans tel comté, QS est mieux placé et que, donc, le PQ n'a pas de candidat, bien, le PQ n'a pas de candidat, donc c'est QS qui a les votes et qui a l'argent du DGE, la même chose ailleurs. Il peut y avoir des configurations aussi où on dit : Écoutez, ne pas avoir de candidat, ça va vouloir dire perdre une partie des électeurs qui ne veulent pas se reporter sur l'autre. Est-ce qu'on peut avoir un candidat sans faire campagne? Est-ce que ça peut être ça? Pour l'instant, là, l'idée de cette conversation, c'est de ne rien figer au sol, mais c'est sûr que tout va se faire dans le respect des règles de la Loi électorale.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Même un nouveau parti? Juste pour comprendre ce que vous voulez dire, là, il pourrait y avoir un nouveau parti?

M. Lisée : Bon, par exemple, dans Verdun, là, comment est-ce qu'on aurait appelé le candidat commun? Bien, il aurait fallu l'appeler l'alliance Parti québécois-Québec solidaire, un truc comme ça. Il aurait fallu trouver une dénomination, O.K.? Alors, ce sont des problèmes techniques qui sont compliqués, mais solubles, solubles.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : On n'est pas rendus là.

M. Lisée : C'est soluble. À chacune de ces questions, il y aura une réponse, puis, si on travaille, si on a la volonté politique, on va toujours trouver des réponses.

Des voix : ...

M. Chouinard (Tommy) : Oui, oui, mais j'ai une petite question sur le débrayage à la STM d'hier. Le débrayage qui est survenu à la STM hier, le débrayage, là, qui est survenu, c'est les chauffeurs d'autobus, croyez-vous que le syndicat est allé trop loin dans sa démarche?

M. Lisée : Bien, c'est dans seulement un garage, vous avez vu? Non, moi, je suis du côté des usagers, qui n'avaient pas à subir la mauvaise humeur de 84 chauffeurs d'un garage ce matin-là et je pense que ça n'a pas lieu d'être, et ça ne doit pas se reproduire.

M. Chouinard (Tommy) : Comment qualifiez-vous les explications qui ont été données par le représentant syndical sur les raisons derrière ça?

M. Lisée : Peu importent les explications, il y a des dizaines de milliers de gens qui attendaient leur autobus ce matin-là, qui devaient s'y rendre. Dans le cas d'une grève planifiée et annoncée, ce n'est pas une bonne idée, mais les gens peuvent s'organiser autrement. Laisser des dizaines de milliers d'usagers dans le froid, sous la pluie hier matin, c'était inacceptable.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 19)