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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Tuesday, November 22, 2016, 13 h 34

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente-cinq minutes)

M. Khadir : Bonjour. Je suis content d'accueillir à l'Assemblée nationale des citoyens et citoyennes, d'abord des régions du Québec, qui sont affectés directement par des projets miniers d'importance. Je voudrais donner immédiatement la parole à Priscille Trudel, qui se fait porte-parole aujourd'hui du comité des citoyens de la zone sud de Malartic, qui vient d'être à nouveau, disons, interpellé dans la ville de Malartic, qui vient d'être dérangée, chamboulée dans sa quiétude, dans sa qualité de vie, par le projet d'expansion d'une grande minière qui exploite l'or qui nous appartient. Et ensuite j'aimerais que M. Thusky, M. Michel Thusky, qui est porte-parole pour la nation algonquine du lac Barrière... de nous expliquer un peu la situation de sa communauté et comment, sous des beaux discours d'acceptabilité sociale, le gouvernement actuel ne fait rien pour s'assurer que le projet de développement minier dans la zone du lac Barrière respecte les normes minimums mêmes du gouvernement, d'acceptabilité sociale, qui seraient de d'abord impliquer dans les décisions, en amont, non pas après coup, les peuples autochtones dans les décisions qui touchent leur territoire. Alors, Priscille, s'il te plaît.

Mme Trudel (Priscille) : Bonjour. Merci d'être présents puis merci à l'équipe de Québec solidaire de nous appuyer dans nos démarches. Je m'appelle Priscille Trudel. Je suis résidente de Malartic et membre du comité de la zone sud de Malartic, la zone la plus rapprochée de la mine à ciel ouvert de Canadian Malartic. Cette zone regroupe près de 700 maisons, de logements et de commerces, tous situés à l'intérieur d'un rayon de 800 mètres de la mine.

Bien que nous soyons pour le développement économique de notre communauté, nous vivons de graves problèmes de qualité de vie à côté de cette mine. Chaque jour, la mise fait exploser en moyenne près de 180 000 tonnes de roches. Chaque jour, nos maisons vibrent à cause des dynamitages. Chaque semaine, des quantités importantes de poussière tombent sur nos propriétés. Chaque mois, plusieurs de nos membres se font réveiller en sursaut durant la nuit à cause des bruits de la mine. La mine opère 24 heures sur 24, sept jours sur sept, 365 jours par année.

Nous représentons plus de 200 familles propriétaires, locataires et commerçants qui n'en peuvent plus de vivre à côté de cette mine. Nous voulons quitter la ville ou nous en éloigner. Nous voulons vendre nos maisons, mais personne ne veut les acheter à un prix qui nous permettrait de nous relocaliser ailleurs, à Malartic ou en région. La valeur moyenne marchande de nos maisons est la plus faible dans toute la MRC.

La minière nous offre de plus de nous relocaliser, mais son offre ne nous permet pas de nous racheter une maison semblable à celle que nous avons sans nous endetter de plusieurs dizaines de milliers de dollars. C'est une offre inadéquate qui porte préjudice. Face à cette situation, nous avons dû entreprendre des recours juridiques contre la minière. Un recours collectif a été lancé le 1er août 2016, puis une demande d'injonction le 15 août 2016. La demande en injonction vise à obliger la minière à respecter, en tout temps, les lois et les normes du Québec. La minière compte actuellement plus de 4 000 dépassements et non-respect des normes depuis le début de l'exploitation, en 2011, principalement à cause des bruits la nuit, de la poussière, des vibrations occasionnées par les dynamitages.

Le rapport du BAPE a recommandé, le 5 octobre dernier, que le gouvernement revoie ses normes encadrant les mines à ciel ouvert. Le BAPE a recommandé la mise en place de zones tampons entre les mines, les citoyens, comme il en existe pour d'autres industries. Le BAPE a recommandé qu'un médiateur soit nommé pour résoudre le conflit à Malartic. Le BAPE a aussi recommandé qu'il était essentiel que la minière bonifie ses offres aux citoyens afin qu'ils puissent se relocaliser ailleurs, en région, sans s'endetter. Le BAPE affirme que ce sont là des conditions essentielles à l'accessibilité sociale du projet.

En conclusion, nous sommes ici aujourd'hui pour appuyer la motion qui sera présentée à l'Assemblée nationale du Québec. Cette motion appelle au gouvernement du Québec de s'assurer du respect des droits des citoyens lors du développement minier. Pour nous, l'accessibilité sociale ne veut rien dire si les droits des personnes affectées par le projet minier ne sont pas respectés. Le gouvernement doit intervenir à Malartic afin d'exiger que la minière trouve un terrain d'entente entre les citoyens les plus affectés, et ce, avant toute autorisation d'agrandissement de la mine. Merci de votre attention.

M. Khadir : Oui. M. Thusky.

M. Thusky (Michel) : Oui. Bonjour. Mon nom, c'est Michel Thusky. Je suis aussi un survivant d'une école résidentielle de l'Abitibi-Témiscamingue.

Nous aussi, on est venus dénoncer les actions prises par le gouvernement, d'émettre des permis de forage dans le territoire qu'on utilise couramment, qui va affecter 80 % de notre communauté, de nos membres. Notre vie culturelle, notre culture, est encore très vivante, puis, avec les lois minières, l'exploitation des ressources non renouvelables va détruire notre culture et même enterrer notre culture, qui est encore très vivante.

C'est inacceptable de ne pas tenir compte de vie sociale de notre propre communauté. C'est inacceptable que des compagnies minières vont aller de l'avant avec le permis émis par le gouvernement sans le consentement de notre communauté.

Donc, notre communauté n'a pas d'autre choix de s'opposer à toute activité minière dans ce territoire-là parce que le gouvernement nous a trahis, faisant semblant qu'ils sont pour l'application de ressources renouvelables, durables sur le territoire qu'on utilise pour arrêter les conflits qu'on vit à tous les jours dans le territoire. On est là pour proposer un développement durable des territoires en question et non pas de détruire notre culture.

À l'école résidentielle, j'ai appris l'histoire du Canada. On vit le même phénomène que nos ancêtres ont vécu : le massacre de notre culture par les projets miniers et l'exploitation des ressources non renouvelables et scraper le futur de nos enfants. Donc, on s'oppose complètement puis on dénonce ces actions-là prises par le gouvernement. Merci.

M. Khadir : Juste résumer. Donc, en résumé, la demande qui vient des citoyens de Malartic, c'est, de la part du gouvernement, une action d'abord pour que les citoyens et les citoyennes qui sont mobilisés puissent obtenir une écoute de la minière, de ne pas donner les autorisations pour l'agrandissement de la mine, ce qui va forcer Canadian Malartic de négocier de bonne foi et de discuter de bonne foi avec les citoyens qui sont touchés par ces activités.

Ensuite, par la communauté algonquine du territoire du lac Barrière, la demande c'est que, si le gouvernement respecte sa parole, qui est de chercher à intégrer le respect des droits des citoyens des peuples autochtones à travers la notion de l'acceptabilité sociale, pour le moment, le peuple algonquin de ce territoire dit non. C'est pourquoi nous allons présenter une motion, à l'Assemblée nationale dans quelques... en fait, dans moins d'une heure, qui demande au gouvernement d'honorer ses engagements et d'enjoindre le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, M. Arcand, d'intégrer le respect des droits des citoyens des peuples autochtones dans la mise en oeuvre de la politique qui va découler des consultations sur le livre vert en matière d'acceptabilité qui a été lancé en 2016.

Donc, il faut que le discours soit maintenant accompagné d'actions. Les gens du lac Barrière disent : Un, il faut absolument nous consulter. Nous devons prendre des décisions pour tout développement sur notre territoire, et les citoyens de Malartic disent que la mine ne respecte pas ses engagements. Ils sont en recours judiciaire. La première chose qu'ils peuvent s'attendre de la part de leur gouvernement, c'est de ne pas autoriser une minière à agrandir encore davantage son projet, alors qu'il n'est pas capable... cette minière, cette entreprise n'est même pas capable de respecter ses engagements actuels.

Merci de votre attention.

(Fin à 13 h 46)

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