(Huit heures vingt-six minutes)
M. Legault
:
Bonjour, tout le monde. En juillet dernier, le Directeur général des élections
a envoyé un avis de remboursement de dons illégaux aux partis politiques. Il a
réclamé 35 000 $ à l'ADQ, 250 000 $ au PQ et
500 000 $ au Parti libéral. Même si la CAQ n'avait aucune obligation,
elle a remboursé le 35 000 $. Même si on a hérité d'une dette de
l'ADQ, la CAQ a remboursé le 35 000 $. Par la suite, le Parti libéral
a remboursé les 500 000 $ de dons illégaux. Or, quatre mois plus
tard, quatre mois plus tard, le PQ n'a toujours pas remboursé les
250 000 $ de dons illégaux demandés par le Directeur général des
élections. C'est quand même incroyable, là, parce qu'actuellement, on a des
élections partielles, quatre élections partielles, évidemment que ça coûte de
l'argent, des élections partielles, or, actuellement, le Parti québécois fait
campagne avec de l'argent sale. Le parti de René Lévesque fait campagne avec de
l'argent sale.
Écoutez, Jean-François Lisée a reculé sur
l'identité. Est-ce qu'il est en train de nous dire qu'il va reculer sur
l'intégrité? Moi, je demande à Jean-François Lisée, là, s'il a un peu
d'honneur, de rembourser dès aujourd'hui le 250 000 $ pour éviter que
le Parti québécois continue à faire campagne jusqu'au 5 décembre avec de
l'argent sale. On le sait, là, le Parti libéral a beaucoup d'argent dans son
compte de banque, il a des millions. Mais ni le PQ ni la CAQ n'ont beaucoup
d'argent dans leur compte de banque, donc, actuellement, chaque sou est compté.
On dépense ce qu'on est capables de dépenser. Mais là c'est injuste que le
Parti québécois fasse campagne avec de l'argent sale et c'est déshonorant pour
Jean-François Lisée. J'espère qu'il va poser un geste, là, dès aujourd'hui.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre les questions, en commençant par Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Qu'est-ce que vous pensez du fait que M. Coretti va être libéré
aujourd'hui de ses accusations?
M. Legault
: Bien,
écoutez, ce n'est pas le premier problème qu'on a, hein? Il semble que le Parti
libéral ne veut pas régler le problème de manque de personnel qui cause des
délais non raisonnables qui amènent éventuellement à l'annulation de certains
procès. Bon, Luigi Correti, c'est celui qui avait fait affaire avec le député
libéral Tony Tomassi, qui a été mis dehors du Parti libéral. C'est lui qui
avait fait des dons illégaux au Parti libéral du Québec. Donc, je trouve ça
triste, là, que son procès ait avorté pour des raisons de délais.
M. Laforest (Alain) :
Vous réclamez souvent, là, des actions de l'UPAC, puis tout ça. Là, il y a eu les
arrestations dans Gravier. La prochaine étape, c'est justement des gens qui ont
été accusés dans le cadre de Gravier où les accusations risquent de tomber, là.
M. Legault
: Bien,
écoutez là, c'est ça, la question, là, c'est : Pourquoi il y a des délais
aussi longs? Il me semble qu'il devrait même y avoir une espèce de «fast track»,
là. Les Québécois, là, sont en train de faire une indigestion de tout ce qui
s'est passé autour de la corruption, donc il me semble que le Parti libéral, le
gouvernement libéral devrait prendre des moyens pour qu'on soit capables de
mettre en prison ceux qui doivent être mis en prison.
La Modératrice
: Hugo
Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : M. Legault,
concernant M. Lisée, justement, on l'a entendu, durant la course à la
chefferie, prendre un certain nombre d'engagements concernant l'identité.
Ensuite, il a paru reculer, il a accordé une entrevue où il disait que ce n'était
pas une priorité. Là, aujourd'hui, il convoque la presse pour dire que c'en est
une. Qu'est-ce que ça vous donne à penser, toutes ces tergiversations?
M. Legault
:
Écoutez, Jean-François Lisée, c'est un tacticien, hein? Il a pris certaines
positions pour gagner la course à la chefferie. Là, actuellement, il est en
train de prendre certaines positions pour ses fiançailles avec Québec
solidaire. Moi, je pense, à un moment donné, que les Québécois vont lui faire
payer le prix, là. On ne peut pas être tacticien. À un moment donné, il faut
défendre des idées auxquelles on croit, puis ce n'est pas ça que fait M. Lisée.
Mais on va attendre à 11 heures pour voir c'est quoi, sa nouvelle position
identitaire.
M. Lavallée (Hugo) :
Mais donc quoi? Ça vous donne à penser que c'est de la poudre aux yeux, que c'est
juste pour faire un gain tactique à brève échéance?
M. Legault
: Bien,
c'est de la tactique. Mais moi, je pense que ça va lui coûter cher, à
Jean-François Lisée. On en entend parler sur le terrain. En particulier, je
parlais avec notre candidat dans Saint-Jérôme, on se moque de Jean-François
Lisée, on se moque des positions identitaires de Jean-François Lisée à
Saint-Jérôme, actuellement.
M. Lavallée (Hugo) :
Concernant l'alliance à venir entre Québec solidaire et le Parti québécois, il
y a un sondage du PQ ce matin qui nous apprend qu'il y a 48 % des gens de
la CAQ qui voient ça d'un bon oeil. Est-ce que ça vous inquiète?
M. Legault
: Non.
Moi, je vois ça d'un bon oeil si ça arrive parce que, là, ça sera clair, hein?
On aura un parti qui met de côté l'identité, on aura un parti qui veut oublier
la classe moyenne, qui ne donnera jamais de baisses d'impôt à la classe
moyenne, donc ça sera très clair.
La Modératrice
:
Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M. Legault. Comment vous prenez ça que le Parti québécois
s'oppose farouchement au projet de loi sur les hydrocarbures, alors que Martine
Ouellet, quand elle était ministre des Ressources naturelles, en avait commandé
un qui est en tous points semblable?
M. Legault
: Bien,
écoutez, là, on se souvient aussi que c'est Mme Marois qui a signé une
entente, avec l'accord, je suppose, de tout son Conseil des ministres, pour
explorer l'île d'Anticosti. Aujourd'hui, en tout cas, au moins Martine Ouellet...
mais même Jean-François Lisée s'oppose à ce qu'il avait appuyé lorsqu'il était
au Conseil des ministres. Je ne suis pas surpris d'apprendre qu'il y avait un
projet de loi qui avait même été préparé, qui allait exactement dans le sens
contraire de ce que défend aujourd'hui le Parti québécois. Donc, je pense que
le Parti québécois a perdu sa boussole.
M. Lecavalier (Charles) :
Sur un autre sujet, M. Legault, je me demandais, concernant l'argent sale,
le Parti québécois dit qu'ils n'ont pas reçu, là, une facture exacte, là. C'est
plus comme une espèce de message, mais il n'y a pas eu de facture, ils ne
peuvent pas envoyer le chèque.
M. Legault
:
Est-ce qu'il y a quelqu'un au Québec qui croit qu'on a besoin de quatre mois
pour analyser des factures de 250 000 $? Y a-tu quelqu'un qui croit
ça? Je veux dire, c'est des excuses. Actuellement, le Parti québécois veut
faire ses élections partielles avec de l'argent sale, il ne veut pas
rembourser. Même le Parti libéral a remboursé. Écoutez, c'est quand même
spécial qu'en matière d'éthique le Parti québécois soit rendu en dessous du Parti
libéral. C'est le comble!
Le Modérateur
: Simon
Boivin, Le Soleil.
M. Boivin (Simon) : Je
voulais savoir, dans un premier temps, ce que ça vous inspire, le fait qu'on
doive rénover le 24 Sussex au coût de 38 millions. Est-ce que ça vous
apparaît exagéré, 38 millions?
M. Legault
: C'est
beaucoup d'argent, là, mais on va se contenter des dossiers au provincial.
M. Boivin (Simon) : Si
un parti peut, au Québec, faire une élection avec de l'argent sale, est-ce
qu'il n'y a pas quelque chose dans notre système électoral qui ne fonctionne
pas?
M. Legault
: Bien,
écoutez, effectivement, moi, j'ai essayé, via notre directrice générale, de
mettre de la pression sur le Directeur général des élections pour qu'il exige
le remboursement au Parti québécois. Il semble que ce n'est pas possible, donc
il faudrait, effectivement, voir. On a déjà proposé, nous, qu'un parti qui est
en collection sur des dons illégaux, on devrait arrêter d'envoyer le financement.
Vous savez, actuellement, là, la CAQ et le
PQ reçoivent à peu près 2 millions de dollars par année du DGEQ. Le Parti
libéral, ça doit être autour de 3 millions. Donc, quand ces gens-là
refusent de rembourser, il me semble que c'est facile, on a juste à couper le
robinet puis arrêter d'en envoyer plus. Donc, moi, j'aimerais bien qu'on pense
à adopter une loi où on arrêterait d'envoyer de l'argent au PQ tant qu'ils n'ont
pas remboursé le 250 000 $ parce qu'ils utilisent cet argent-là dans Saint-Jérôme,
dans Marie-Victorin. Écoutez, il faut, à un moment donné, mettre fin à ces
pratiques, là, qui sont injustes, hein? C'est injuste, entre autres, pour nous,
puis c'est immoral. Puis je n'en reviens pas de voir ces façons de faire de la
part du parti de René-Lévesque.
M. Boivin (Simon) : Mais
trouvez-vous, donc, que le DGE, qui devrait être le chien de garde de notre système
électoral, ne remplit pas son rôle? Vous avez tenté de faire des pressions sur
lui puis il n'a pas accepté d'aller de l'avant avec votre proposition.
M. Legault
: Bien,
le DGEQ applique les lois, donc il faudrait, à un moment donné, changer les
lois. Bon, ce que je comprends, en tout cas, puis on nous dit qu'il y a des
gros montants qui s'en viennent à être collectés chez les libéraux, donc ce
n'est pas les libéraux qui vont changer la loi. Attendez-vous à avoir des gros
montants collectés au Parti libéral d'ici le 20 décembre.
La Modératrice
: Merci.
Dernière question en français, Philippe-Vincent Foisy, Cogeco.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Oui, bonjour. Mais encore?
M. Legault
: Mais
encore, attendez-vous à ça, oui.
M. Boivin (Simon) : Vous
avez eu des informations à l'effet qu'il y avait d'autres factures qui allaient
être envoyées au Parti libéral?
M. Legault
: Oui, beaucoup
plus importantes que dans le passé.
M. Boivin (Simon) : Que
le 500 000 $ qui a été...
M. Legault
: Oui.
M. Boivin (Simon) : Plus
importantes que...
M. Legault
: Oui,
oui, oui.
M. Boivin (Simon) : De
quel ordre?
M. Legault
: Attendons
le 20 décembre. Ça s'en vient rapidement.
La Modératrice
: On va
prendre les questions au micro. Philippe-Vincent Foisy, Cogeco.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
À propos de Saint-Jérôme, vous dites qu'il y a des moqueries qui sont dites à
propos de Jean-François Lisée. C'est quoi, ces moqueries-là?
M. Legault
: Bien,
c'est le fait que, écoutez, à Saint-Jérôme, là, les gens ne veulent pas que les
enseignantes portent des tchadors et puis actuellement, bien, c'est le sujet de
conversation, que Jean-François Lisée est d'accord qu'une enseignante porte le
tchador, le voile ou quoi que ce soit. Donc, c'est un sujet, là, important. Puis
la candidate à Longueuil, dans Marie-Victorin, me disait qu'elle entend la même
chose sur le terrain parce qu'en plus on est dans le comté de Bernard
Drainville. Donc, les gens de Marie-Victorin ont vraiment l'impression que le
PQ de Jean-François Lisée a renié l'héritage de Bernard Drainville parce que,
bon, souvenez-vous de la charte des valeurs. Donc c'est un sujet important,
entres autres à Longueuil puis à Saint-Jérôme.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Vous attendez-vous à ce qu'il y ait beaucoup de monde qui vote dans les
partielles avec tout ce qu'on entend de salissage, de Sylvie Roy, de tchador,
etc.? Sentez-vous que les gens sont motivés à aller voter?
M. Legault
:
Écoutez, c'est un défi de faire sortir le vote dans les élections partielles.
Nos candidats nous disent qu'il y a une grosse machine libérale puis une grosse
machine péquiste payées qui sont sur le terrain, donc tout le monde travaille
pour essayer de faire sortir le vote. En fin de semaine, dimanche et lundi, on
a le BVA, puis l'autre, lundi le 5 décembre, le jour J. Donc, le défi
qu'on a, c'est de faire sortir le vote, là, puis c'est pour ça aussi que je dis :
Ça n'a pas de bon sens que le PQ le fasse avec de l'argent sale.
La Modératrice
:
Questions en anglais. Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good morning. I actually have the same question as
Philippe-Vincent. You mentioned that you were hearing, on the ground, people
making fun of Jean-François Lisée. You're hearing this from your candidate.
What are they saying?
M. Legault
:
They say that Mr. Lisée changes his mind on identity about every week. So, they
make fun of him, especially in Longueuil, because it's the riding of Bernard
Drainville, so they see Mr. Lisée as being in total opposition with Bernard
Drainville. So, right now, I think that everything is possible on
December 5th.
Mme Johnson (Maya) : This morning Mr. Lisée said that he's going to try to be positive
in delivering his message related to identity issues and he accused you of
being negative and adversarial. How do you respond to that?
M. Legault
:
The more I hear Mr. Lisée, the more I see him being just like Philippe
Couillard. Remember, Philippe Couillard was saying the same about the fact that
I've questioned the number of immigrants, about the religious signs. I think we
have to be clear and I think, if we don't put rules, clear rules, we may end up
with somebody like Donald Trump. So, I think it's not good to see
Mr. Couillard and Mr. Lisée, who don't want
anymore to talk about identity challenges.
Mme Johnson (Maya) : Mr. Lisée campaigned very heavily on identity issues and then,
when he won, there was a shift. Now he says he wants to talk about it,
incidently the day after a pole showing the PQ falling behind the CAQ. Do you
see any links there?
M. Legault
: I know Jean-François since many years, and he loves to play tactic,
and so he had a position in order to win the leadership race and today he's
having the opposite position to win a marriage with Françoise David. So, I
think Québec people will not
accept that. They want somebody with principles.
La Modératrice
:
Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) :
Bonjour, tout le monde. Mr. Legault, if in 2018 you are
elected and become Premier of Québec, what will you do to promote diversity in Québec, ethnic diversity?
M. Legault
: Yes. I think that Quebeckers have always welcomed people from all communities. It has to
continue, but, in exchange, I think we can request a certain integration, including
about our values. And, when I talk, even to English people, and Muslims, and
people from different communities, many of them want us to respect equality
between women and men. It's not different. So, I think some of the people, they
left their country in order to live in a society where we respect equality between men and women. So, I think it's
good for everybody that we make sure that all new immigrants respect our
fundamental values.
Mme Fletcher (Raquel) : Can I ask the same question to Mme Roy?
M. Legault
: Sure.
Mme Fletcher (Raquel) : If you become the Immigration Minister in 2018, how will you reach out to immigrant women
specifically?
Mme Roy
:Absolutely. Well,
first, one day at the time. You know, Quebeckers, we are really… «accueillants», I don't know how to say that…
M. Legault
: Welcoming.
Mme Roy
: Yes. Quebeckers, we
are welcoming, and I, personally, love people from all over the world. And we
listen to them, and I listened to a lot of Muslims, of women and men who said :
We came here to live with you in peace because we know what's going on abroad.
And it's really important to
listen to them and to live in peace. And, for that, what we are going to do, we
are working together to build a better Québec for all of us, together. It's really important. We don't to live
apart, we want to live together. Like the example of that religious ghetto, who
wants a religious ghetto in Québec? We want to live together, not apart. And the thing is that we already
announced that we would diminish the number of people just a little bit, but we
will have more money so that people can learn French, can learn the values, can
be accompanied. And we want to put more money with a little bit less people to
have a successful integration. It's really important.
And, if I may, you asked
a question and I was really… if I may, you said that Mr. Lisée said that
we are intolerant, or something like that, or…
Mme Johnson (Maya) : Negative…
Mme Roy
:
Yes. I just want to remind you that Mr. Lisée is the same guy who said
that women were carrying bombs and AK 47 under their burqa. That was ridiculous.
He was the guy who said that.
M. Legault
:
And Alexandre was close to Charkaoui.
Mme Roy
:
Yes, he said that too. So, that's the guy who said that, and we never went
there. We said that we have to protect equality between men and women. And in
countries like Iran, Afghanistan or Arabie saoudite, women are forced to wear a
burqa, a niqab, and so on, that's a sign of inequality, that's unacceptable.
But, not on equality, he said that women were carrying guns and bombs. That's
ridiculous and that's unacceptable. Thank you.
M. Legault
:
Merci, tout le monde.
(Fin à 8 h 44)