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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition, Mme Nathalie Roy, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'intégrité, et M. Éric Caire, porte-parole du deuxième groupe d'opposition pour le Conseil du trésor et en matière d'efficacité de l'administration publique

Version finale

Tuesday, November 29, 2016, 11 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures dix-huit minutes)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Donc, je veux revenir ce matin sur le scandale de la Société immobilière du Québec. Rappelons les faits : en 2008, le gouvernement libéral de Jean Charest a vendu trois immeubles de la SIQ, deux à Georges Gantcheff et un à un consortium dans lequel on retrouvait Tony Accurso. L'émission Enquête nous a révélé que les collecteurs de fonds libéraux Franco Fava, Charles Rondeau et William Bartlett devaient recevoir des millions de dollars en commission en lien avec ces transactions.

Or, rappelons-nous, au cours des dernières semaines, après plusieurs questions de l'opposition, le gouvernement libéral de M. Couillard a enfin accepté de confier un mandat à la Vérificatrice générale. Or, on apprend ce matin, hein, dans un rapport qui nous a été envoyé, qui semble aussi avoir été envoyé au Parti québécois, un rapport qui date du 1er octobre 2013 de la firme Accuracy, on apprend, donc, dans ce rapport, que les libéraux étaient au courant de toute la situation. C'est noir sur blanc dans les conclusions de ce rapport de 2013 que la SIQ a vendu trois immeubles très en bas du prix du marché. C'est un rapport qui est accablant pour le gouvernement libéral. M. Couillard a donc dans ses mains ce rapport depuis qu'il est au pouvoir, donc depuis deux ans et demi.

Et on apprend aussi dans ce rapport que les acheteurs des trois immeubles, donc M. Gantcheff et M. Tony Accurso, se sont retrouvés en défaut de paiement sur les immeubles. Donc, les trois immeubles, au total, ont été vendus 265 millions de dollars. Ils avaient donné un dépôt de 53 millions, ils se sont retrouvés en défaut de paiement sur la balance. Donc, on est dans une situation, là, où, selon un avis juridique qui a été donné au conseil d'administration de la SIQ, on recommandait que la SIQ reprenne les immeubles et garde le dépôt de 53 millions, ce qui aurait été une bonne affaire pour le gouvernement, pour les Québécois.

Or, on apprend, dans ce rapport-là, que les gens de la SIQ ont consulté des membres du Conseil exécutif, donc le ministère du premier ministre, et, suite à cette consultation ont décidé de ne pas reprendre les immeubles, donc privant de cette façon les Québécois de dizaines de millions de dollars.

Donc, la question qui se pose aujourd'hui, puis je la pose à Philippe Couillard : Pourquoi a-t-on donné une chance à M. Gantcheff et M. Accurso? Pourquoi leur a-t-on laissé plus de temps pour trouver l'argent? Pourquoi n'a-t-on pas encaissé le 53 millions de dépôt et repris les immeubles, ce que tout bon homme ou bonne femme d'affaires aurait fait? C'est ce qui était recommandé à la SIQ, au conseil d'administration.

Et l'autre question qui est importante, c'est : Pourquoi Philippe Couillard a caché ce document datant de 2013? Écoutez, là, M. Couillard fait un spectacle pour nous dire il y a deux semaines : Je vais demander qu'on vérifie toutes ces transactions-là, je donne un mandat à la Vérificatrice générale. Il avait déjà un rapport qui, par hasard, en plus, est signé — à l'époque, elle n'était pas Vérificatrice générale — par la même personne à qui il vient de donner un mandat. Et le rapport est clair : on s'est fait avoir. On s'est fait avoir dans une transaction où Enquête a montré qu'on avait des millions de dollars de commissions versées à des collecteurs de fonds libéraux. Pourquoi Philippe Couillard protège-t-il toujours le Parti libéral avant de protéger les Québécois? Les Québécois ont le droit de savoir ce matin.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va passer aux questions. Jean-Marc Salvet, Le Soleil.

M. Salvet (Jean-Marc) : Simplement, j'aimerais vous inviter, M. Legault, peut-être à répondre à vos propres questions. Vous dites : Bien, pourquoi le gouvernement a tardé? Pourquoi il a fermé les yeux? Pourquoi on n'a pas retiré nos billes? Pourquoi, donc?

M. Legault : Bien, écoutez, c'est à M. Couillard à répondre. Pourquoi M. Couillard, il a dans ses mains, depuis qu'il est premier ministre, ce rapport puis il va donner le même mandat à la Vérificatrice générale? Pourquoi il attend les policiers? Ça fait deux ans et demi, là, qu'il a des preuves béton qu'on s'est fait avoir. Pourquoi il ne poursuit pas? Pourquoi il n'a pas fait annuler ces baux-là?

M. Salvet (Jean-Marc) : Et à l'époque, pas maintenant, mais à l'époque, pour quelles raisons, selon vous, on n'a pas retiré ces billes dans le contrat passé avec M. Gantcheff alors qu'on le pouvait, selon la VG?

M. Legault : La seule raison que moi, je vois, là, c'est pour protéger le Parti libéral, protéger les collecteurs de fonds libéraux. C'est la seule raison. Parce qu'en affaires il n'y avait aucune raison qu'on ne saisisse pas l'immeuble puis le dépôt de 53 millions. Il n'y avait aucune raison, puis il n'y a aucune raison pourquoi M. Couillard, là, a caché ce rapport-là.

Puis je trouvais ça assez spécial, là — je vois des gens du PQ qui sont ici, qui ont fait à peu près le même point de presse, là, M. Gibeault, entre autres, qui est là — écoutez, ce rapport-là a été déposé en octobre 2013. Qui était au pouvoir en octobre 2013? Le PQ. Là, ils nous donnent ça deux ans et demi plus tard, le PQ, puis ils trouvent ça scandaleux parce qu'ils ont appris que la CAQ venait faire un point de presse à 11 h 15. Incroyable!

La Modératrice : Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : De toute évidence, on sent que le combat est engagé entre vous et le Parti québécois.

M. Legault : Non, écoutez, moi, ce matin, là, ma grande inquiétude, là... Parce que c'est le Parti libéral qui a profité de ça, là, c'est des collecteurs de fonds libéraux. Puis la transaction, en 2008, qui a été faite tout croche, en bas de la valeur du marché, là, ça a été fait par le Parti libéral. Donc, les principaux que j'attaque aujourd'hui, c'est le Parti libéral. Je suis juste surpris de voir le PQ s'étonner, deux ans et demi plus tard, du scandale libéral.

M. Vigneault (Nicolas) : Qu'est-ce que vous demandez, à ce moment-là, au gouvernement actuellement en place, à savoir, outre de répondre aux questions, est-ce qu'on devrait aller en commission, entendre Monique Jérôme-Forget? C'est la demande que fait notamment le Parti québécois. De votre côté...

M. Legault : Bien, écoutez, moi, je pense que Philippe Couillard doit nous dire pourquoi il a caché le rapport. C'est grave, là. Pourquoi il a caché le rapport? Pourquoi il nous fait croire qu'il a besoin d'un rapport de la Vérificatrice générale alors qu'il y en a déjà un qui est signé par la même personne, qui vient démontrer qu'on a vendu les immeubles en bas du prix du marché? Est-ce que Philippe Couillard est encore digne d'être premier ministre du Québec? Pourquoi il a caché ça, là? On a le droit à une réponse aujourd'hui. Pourquoi il a caché ce rapport d'octobre 2013?

La Modératrice : Merci. Robert Dutrisac, Le Devoir.

M. Dutrisac (Robert) : Oui, j'aimerais que vous répondiez à M. Lisée, qui dit que vous devriez avoir l'honnêteté d'avouer que vous faites partie, vous aussi, de l'élite.

M. Legault : Écoutez, là, ce que j'ai dit puis ce que je répète, c'est qu'on a une certaine élite, au Québec, qui est très loin des préoccupations des Québécois. J'inclus M. Lisée et M. Couillard, qui ne veulent pas avoir de baisse d'impôt pour la classe moyenne, qui sont très loin des préoccupations des Québécois.

Puis, vous savez, M. Lisée, là, quand on habite une maison de verre, on ne lance pas de roche à son voisin. Parce que c'est mon voisin, à Outremont.

M. Dutrisac (Robert) : C'est ça, mais est-ce que vous admettez que vous faites, vous aussi, partie de l'élite, comme il le dit?

M. Legault : Écoutez, moi, ce que je dis, là, c'est que je viens d'un milieu populaire, j'ai emprunté 50 000 $, en cachette de ma mère, à une caisse populaire pour me lancer en affaires, puis ça a fonctionné. Donc, je n'ai aucune gêne, je suis fier de ce que j'ai fait avec Air Transat. Et je suis resté proche des préoccupations des Québécois, puis, oui, je pense que les gens de la classe moyenne ont de la difficulté à arriver, puis, oui, ils ont besoin d'avoir un peu d'oxygène. On a besoin de baisser les impôts. On ne comprend pas que M. Gibeault ne comprenne pas ça derrière, là.

La Modératrice : Marc-André... Ah! est-ce qu'il y avait une autre question?

M. Dutrisac (Robert) : Peut-être, sur le dossier, là... Bon, je comprends...

M. Legault : Je sais qu'il veut prendre des notes sur ce qu'on dit, là, mais c'est correct.

M. Dutrisac (Robert) : ...on veut une commission parlementaire pour faire asseoir les gens, les principaux protagonistes dans cette affaire-là. Il y a des choses assez troublantes, vous pensez, dans ce rapport-là?

M. Legault : Écoutez, là, c'est un rapport accablant contre le gouvernement libéral qui a été tenu secret depuis octobre 2013. Moi, là, si j'avais vu ce rapport-là, là... Puis, dès que je l'ai vu hier, j'ai annoncé un point de presse ce matin à 11 h 15, puis le PQ en a annoncé un à 10 h 45. Mais c'était le PQ qui était là en octobre 2013.

M. Dutrisac (Robert) : Mais, si le gouvernement était allé de l'avant, avait repris ses billes de 53 millions, là, est-ce que ça aurait, comment dire, mis en faillite ou risqué la faillite de ces deux entreprises-là? Je parle de d'Accurso puis Gantcheff.

M. Legault : Écoutez, regardez bien ça, là, on vend des immeubles à 265 millions, à peu près une quarantaine de millions en bas du marché. Ce qu'on aurait pu faire, c'est de garder le 53 millions puis revendre les immeubles une deuxième fois parce qu'il y avait plusieurs soumissionnaires. Donc, on aurait été gagnants, puis c'est ce qu'un homme d'affaires aurait fait, c'est ce que le conseiller juridique de la SIQ a suggéré au conseil d'administration de la SIQ.

M. Dutrisac (Robert) : Mais qui a pris la décision?

M. Legault : Pardon?

M. Dutrisac (Robert) : Qui a pris la décision? Est-ce que c'est le conseil d'administration? Est-ce que c'est le Conseil exécutif?

M. Legault : Bien, c'est tout de suite après une rencontre avec les membres du Conseil exécutif de Jean Charest. Donc, le ministère de Jean Charest a rencontré les gens de la SIQ, et là les gens de la SIQ ont changé d'idée puis ont décidé de ne pas rapatrier les immeubles puis garder le dépôt.

M. Dutrisac (Robert) : Est-ce que ce sont ces gens-là qu'il faut entendre, je veux dire, les gens qui ont pris la décision au Conseil exécutif?

M. Legault : Écoutez, moi, la première chose que je veux, là, c'est que Philippe Couillard nous dise ce qu'il en pense, hein, qu'il nous dise, là : Bon, je vais arrêter de protéger Jean Charest, là, j'ai lu le rapport, ça n'a pas de bons sens ce que Jean Charest a fait en 2008. O.K.? Qu'il me dise ça. Ensuite, qu'il me dise : Je m'excuse, je l'ai dans mes mains depuis deux ans et demi, le rapport qui montre ce qui est arrivé entre Jean Charest et puis M. Gantcheff, M. Accurso, j'aurais dû le rendre public, je m'excuse, là. J'aurais dû vous le donner il y a deux ans et demi, je n'aurais pas dû vous dire que je vais donner le même mandat à la Vérificatrice générale.

La Modératrice : Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous répétez depuis tout à l'heure que le Parti libéral a caché ce rapport-là. Vous écorchez au passage le Parti québécois. En clair, est-ce que vous accusez aussi le Parti québécois d'avoir caché ce rapport-là? C'est quand même écrit «confidentiel».

M. Legault : Oui, bien, écoutez, il faut poser la question, là. Il y a eu des changements à la direction de la SIQ, là, donc il faut demander à M. Gibeault, il est juste là, il était au ministère des Finances. Il écoute nos points de presse parce qu'il veut aider son chef, mais, écoutez, il faut leur demander la question, là. Mais une chose qui est sûre, c'est qu'il y a eu des discussions entre le Conseil exécutif de Jean Charest et les membres de la SIQ. Donc, écoutez, moi, je prends pour acquis que Jean Charest le savait. Puis il me semble qu'avant d'engager de l'argent dans un mandat à la Vérificatrice générale, j'aurais été voir si on n'a pas déjà donné le même mandat avec l'autre gouvernement libéral avant.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous avez déjà été aux Finances, dans plusieurs ministères. Quand vous recevez un rapport confidentiel, est-ce qu'il est de bon aloi de le rendre public?

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, je sais que tout le monde pense ça, mais je n'ai jamais été ministre des Finances, donc je n'ai pas eu ce plaisir-là. Mais je crois que, suite à l'émission Enquête, hein, où on a vu que 2 millions de dollars devaient être versés en commission à Franco Fava, Charles Rondeau et William Bartlett, il me semble que, si j'avais été ministre des Finances, j'aurais été poser quelques questions à la SIQ, puis j'aurais sûrement découvert ce rapport-là de 2013, et j'aurais sûrement dit : Bien, voyons donc, là, on a la preuve, la preuve qu'on s'est fait avoir. On a vendu les immeubles en bas du prix du marché. On aurait pu reprendre les immeubles, on ne l'a pas fait. Puis c'est écrit là-dedans, là. Il y a eu des consultations entre les membres du Conseil exécutif puis des membres de la SIQ. C'est écrit. Si on le lit comme il le faut, là, ce que le rapport nous dit, c'est le Conseil exécutif.

M. Gagnon (Marc-André) : Juste pour revenir sur M. Lisée, les flèches qu'il vous a lancées par rapport à votre propriété, qui vaut près de 5 millions de dollars. Avec ce qu'on apprend ce matin, est-ce qu'on ne se retrouve pas un peu dans le rôle de l'arroseur arrosé?

M. Legault : Bien oui, mais M. Lisée, là, ce n'est pas la première fois puis la dernière fois que ça va lui arriver, là. Écoutez, je le connais depuis longtemps, là, Jean-François. Il tire plus vite que son ombre. À un moment donné, il manque son coup souvent, là. Puis, écoutez, des attaques personnelles, là, je ne pense pas que c'est une bonne idée.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous trouvez ça regrettable qu'il aille dans cette zone-là?

M. Legault : Je trouve ça regrettable, oui, oui. Moi, je pense que ce qui est important au Québec, là, c'est de rester proche des préoccupations des Québécois. C'est ce que j'essaie de faire.

La Modératrice : Merci. Peut-être, juste avant de reprendre une question, finir avec Philippe-Vincent Foisy, Cogeco.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Oui, bonjour. Mme Thériault, tantôt, disait : Il n'y a pas de problème avec des candidates en tchador. Est-ce que, pour vous, il pourrait y avoir une candidate en tchador à la CAQ?

M. Legault : Moi, j'ai un problème avec ça, oui. Et je suis surpris, encore là, du virage de M. Couillard. Je ne sais pas s'il s'inspire de M. Lisée, mais, écoutez, M. Couillard a déjà dit, textuellement, que le tchador, c'était un vêtement qui démontrait la soumission de la femme face à l'homme. Non, je ne veux pas de ce genre de symboles parmi les députées de la CAQ.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Ça prend une loi ou un règlement dans chaque parti?

M. Legault : Bien, ça commence par des bons réflexes puis un bon jugement. Quand je regarde comment Philippe Couillard a réagi sur la nomination possible à la francophonie d'un représentant de l'Arabie saoudite, là, j'ai un sérieux problème avec son jugement puis ses réflexes politiques, là. Avant de parler de n'importe quelle loi, là, il y a une question de gros bon sens.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Puis Mme Thériault dit que les femmes choisissent elles-mêmes de se retirer ou de s'exclure de la société en portant le tchador, que c'est leurs choix à elles. Vous pensez quoi de ces propos-là?

M. Legault : Bien, écoutez, Mme Thériault a dit qu'elle n'était pas féministe, là elle est rendue féministe, là elle est pour le tchador, probablement que demain elle va être contre le tchador, là. Écoutez, difficile à suivre.

La Modératrice : Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à tous. Dans le journal ce matin, on apprend, entre autres, qu'il y a un rapport qui fait état de ce qu'on savait déjà, les problèmes dans les CHSLD. Ça devait être des CHSLD qui fonctionnent très bien. Deux gériatres ont fait une sortie hier en disant qu'il y a un problème, que les patients en CHSLD ne peuvent pas avoir de médecin de famille, donc on les envoie à l'urgence. Et Paul Brunet, de l'association provinciale des malades, a dit ce matin : On va adopter une loi sur la maltraitance, qui a été déposée il y a quelques semaines, on devrait peut-être poursuivre le gouvernement pour maltraitance. Trouvez-vous que c'est la voie?

M. Legault : Bien, écoutez, c'est gênant, la façon dont on traite nos aînés au Québec. C'est vrai pour les couches, c'est vrai pour les repas. Quand je vois qu'il y a une chicane entre deux hôpitaux, deux établissements à Québec qui empêche de donner des bons services à nos aînées, c'est gênant. Je pense que le Dr Barrette, là, au lieu d'essayer de se sentir la victime, il devrait agir. C'est lui qui est le ministre de la Santé, c'est lui qui nous a mis devant cette situation totalement inacceptable pour nos aînés qui ont bâti le Québec.

M. Laforest (Alain) : Vous avez été ministre de la Santé. La gériatre nous dit hier : Ça fait 27 ans que je suis gériatre, ça fait 27 ans que les aînés sont parents pauvres.

M. Legault : Oui, bien, écoutez, j'ai essayé, pendant l'année où j'ai été ministre de la Santé, d'ajouter des ressources, entre autres en première ligne, entre autres dans les CHSLD. Il faut continuer le travail, ce ne sera jamais fini, mais il faut s'assurer que, dans chaque CHSLD au Québec, on donne des services impeccables à tous nos aînés.

La Modératrice : Merci. Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : Bonjour, M. Legault. M. Lisée dit que vous faites partie de l'élite financière. Qu'est-ce que vous répondez à ça?

M. Legault : Écoutez, ce que j'ai dit, c'est qu'il y a une certaine élite au Québec qui est loin des préoccupations des Québécois. Moi, je considère que je suis proche des préoccupations des Québécois. Oui, les Québécois sont étouffés dans la classe moyenne, ont de la difficulté à arriver et ont besoin d'une baisse d'impôt. M. Couillard puis M. Lisée pensent que non. Donc, il y a beaucoup de définitions au mot «élite», mais être loin des...

M. Robillard (Alexandre) : Mais je vous écoute, vous dites «une certaine élite». Vous la définissez comment?

M. Legault : ...être loin des préoccupations des Québécois, là, ce n'est pas moi, là.

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce que vous faites partie de l'élite financière?

M. Legault : Oh! écoutez, là, je ne veux pas commencer à faire des guerres de mots, là.

M. Robillard (Alexandre) : Mais vous... juste dire oui ou non, là.

M. Legault : Bien, je ne veux pas...

M. Robillard (Alexandre) : C'est ce que M. Lisée dit, là.

M. Legault : Oui, ce que je dis, là, c'est qu'il y a une certaine élite qui est loin des préoccupations des Québécois, puis j'inclus M. Lisée et M. Couillard, et je ne m'inclus pas là-dedans.

M. Robillard (Alexandre) : Mais pourquoi vous êtes mal à l'aise?

M. Legault : Bien, écoutez, il y a plusieurs définitions à ce mot-là, là, et...

M. Robillard (Alexandre) : Mais êtes-vous mal à l'aise de faire partie de l'élite financière?

M. Legault : Écoutez, je ne suis pas mal à l'aise d'avoir emprunté 50 000 $, d'avoir investi dans la compagnie Air Transat puis de l'avoir vendue une dizaine de millions, là. Je suis fier de ce que j'ai fait chez Air Transat. Si ça, c'est un succès économique, financier, bien, j'en suis fier.

La Modératrice : Merci. Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Bonjour, M. Legault. Concernant les élections partielles à venir lundi prochain, quelle importance devra-t-on accorder aux résultats, selon vous?

M. Legault : Bien, écoutez, quand on regarde le portrait, en 2014, des quatre circonscriptions, il y en avait une de détenue par la CAQ, deux par le PQ, une par le Parti libéral. Évidemment, moi, ce que j'aimerais, c'est d'abord protéger celle qu'on avait en 2014. J'aimerais ça être capable de faire un gain dans une des trois autres circonscriptions. Actuellement, ça va bien, ça va bien. Je pense que les gens en ont assez des zigzags du PQ, en ont assez de la corruption libérale. Donc, ça va bien sur le terrain, notre message passe bien.

M. Lavallée (Hugo) : Dans Arthabaska, jusqu'à quel point est-ce que le Parti conservateur du Québec est un adversaire pour vous? On a vu qu'ils sont très proactifs.

M. Legault : Je pense que c'est très minime, là. Ça va être beau s'ils vont chercher 1 %.

La Modératrice : Merci. Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : M. Legault, il y a des informations, maintenant, qui sortent également concernant la vente de Place Québec. Ce qu'on apprend, c'est que les contribuables québécois ont payé plus de 100 000 $ à Heenan Blaikie, notamment, là, en frais de location de bureaux. Comment vous réagissez à tout ça?

M. Legault : Bien, c'est troublant, c'est inquiétant, mais je l'ai appris juste avant de venir en point de presse. Encore là, je pense que les libéraux doivent des réponses aux Québécois.

M. Vigneault (Nicolas) : Vous avez l'impression que les Québécois se sont fait avoir dans tout ça, là.

M. Legault : Bien, écoute, on a au moins, là, un rapport très clair signé par Mme Leclerc, là, qui est actuellement Vérificatrice générale, qui dit : Les Québécois se sont fait avoir sur le prix, ils se sont fait avoir aussi en ne reprenant pas les immeubles suite au défaut de paiement. Puis on a appris par Enquête que MM. Fava, Rondeau et Bartlett devaient recevoir des commissions de 2 millions de dollars. Donc, ça, on le sait, puis j'ai l'impression qu'il y a beaucoup de choses qu'on va apprendre dans les prochaines semaines, en plus.

La Modératrice : On va prendre une dernière question en français. Alexandre Robillard.

M. Robillard (Alexandre) : M. Legault, je m'excuse, là, je suis en rappel parce que...

M. Legault : Bien, écoutez...

M. Robillard (Alexandre) : ...non, mais j'ai juste besoin d'une précision parce qu'il semble que je n'ai pas bien compris une de vos réponses à mes questions. Donc, ce que votre entourage me dit, c'est que ce que vous nous avez dit aujourd'hui, c'est que vous considérez ne pas faire partie de l'élite financière.

M. Legault : Bien, écoutez, selon ma définition à moi, là, non, je ne me fais pas partie de l'élite.

M. Robillard (Alexandre) : De l'élite financière?

M. Legault : Bien, écoutez, on va-tu commencer à mettre des qualificatifs?

M. Robillard (Alexandre) : Non, mais regardez...

M. Legault : L'élite financière d'un gars qui vient de Sainte-Anne-de-Bellevue...

M. Robillard (Alexandre) : Là, je suis désolé, M. Legault...

M. Legault : ...il n'y en a pas d'autres à Sainte-Anne-de-Bellevue, là. Donc, c'est quoi, élite? C'est les premiers...

M. Robillard (Alexandre) : ...en tout respect, par souci de clarté pour les gens qui vont...

M. Legault : Je ne veux pas embarquer dans ces définitions-là.

M. Robillard (Alexandre) : ...mais votre entourage.

M. Legault : Ce que je vous dis, c'est que je ne fais pas partie de l'élite. Bon. Bien, écoutez...

M. Robillard (Alexandre) : On me dit que vous m'avez dit aujourd'hui ne pas faire partie de l'élite financière. Donc, c'est juste oui ou non.

M. Legault : Bien, écoutez, a priori, selon ma définition à moi, là, non.

M. Robillard (Alexandre) : Merci beaucoup.

M. Chouinard (Tommy) : Mais c'est quoi, votre définition de l'élite?

Des voix : Ha, ha, ha!

Mme Roy : Ça commence où puis ça finit où, tu sais?

M. Chouinard (Tommy) : Vous dites, c'est votre définition.

Mme Roy : Les citoyens décideront.

M. Legault : Bien, une élite, c'est quelqu'un qui est déconnecté de la base, puis, moi, je pense que je suis proche des préoccupations du peuple. Je viens du peuple, hein, je viens de Sainte-Anne-de-Bellevue, dans un milieu populaire. Et mes amis viennent encore d'un milieu populaire, la plupart, et donc je ne les regarde pas de haut.

La Modératrice : Questions en anglais. Ryan Hicks, CBC.

M. Hicks (Ryan) : Hello. What questions does this report raise for you?

M. Legault : O.K. First, this report has been tabled on October 2013. So, what we can read in this report is, first, the three buildings sold in 2008 by Jean Charest, were sold under the market value. Second, we had a chance, at the end of 2008, to take back those buildings and keep the deposit of $53 million. We didn't do so, but we can read here that there were some consultations with the Ministry of Jean Charest, the «Conseil exécutif», and then they decided not to take back as it was suggested by the lawyers of the SIQ. So, what I say today and my big question to Mr. Couillard is : How come he didn't table this report before? He gave a mandate to the General Auditor to do the same work that has been done by the same person because, by the way, it was done by Guylaine Leclerc. So, why is that? Why is he trying to protect the Liberal Party before the Quebeckers' interests?

M. Hicks (Ryan) : OK. I wanted to go back to the add that your party released on Thursday which shows a woman in a chador. And we found out that that picture is not of a woman in a chador in Québec, it's of a woman in a chador in Syria and we also know that there aren't many women in Québec that wear a chador. So, don't you think that you're misleading Quebeckers with that kind of add?

M. Legault : A chador is a chador, hein, so, in Syria or in Québec, it's the same chador. They may be in different colors but it's the same chador. Mr. Couillard said clearly that the chador represents the submission of women. And I think people like teachers should not wear a chador. Until Thursday, Mr. Lisée thought that we cannot banish any religious sign for teachers. He changed his mind. Mr. Couillard still thinks that a teacher can wear a chador, or a hijab, or whatever religious sign. I think these people are in an authority position and they should not wear a sign, a religious sign. So, it's clear, and I think people, they have to understand that.

M. Hicks (Ryan) : When the election comes up in 2018, are we going to see more adds like that from your party?

M. Legault : I think that we have two main priorities at the CAQ : to be proud and to be richer. So, we'll talk about both. I think it's important we protect our values in Québec but it's important also that we get richer. So, I think that those two priorities are important. We want these two priorities to be done within Canada, it's important to reiterate that. But I think that people from the English community tell me that, them also, they want us to protect values in Québec and that equality between men and women, it's important in Québec. So, I think we have to do and take action. And Mr. Charest, Mrs. Marois and now Mr. Couillard, they didn't act since the Bouchard-Taylor report.

La Modératrice : Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Hello, Mr. Legault. Four upcoming by-elections in addition to a series of others since the last general election in April 2014 at a cost of about $500,000 per by-election, do you think it's fair to taxpayers when it's just a question of elected officials who decide that they don't want to do the job anymore?

M. Legault : Yes, but I think that there are many, many reasons why somebody would decide that he or she is not able anymore to do the not easy job of being an MNA. So, I think we have to respect that. We decided, all parties together, to cut premiums that are given when it happens, but I think that it's the price to pay for the democracy.

Mme Johnson (Maya) : But you don't see certain situations as maybe less reasonable than others? I mean health reasons, for example, are understandable, but what if someone just decides to go into the private sector and to make more money?

M. Legault : You can have also mental health reasons not to be able to continue. So, it's tough to define exactly what is the reason. But it's a tough job, you have to be dedicated on nights, on weekends. If you don't have the motivation, I think it's better for everybody to have somebody else.

La Modératrice : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. Do you have any concerns about how the Government is handling the welcoming or the resettling of Syrian refugees? It's been quite a while since we've heard about that, almost a year, and last we heard they were having trouble finding homes and shelters for them. You've spoken a lot in the last week about immigration, but we haven't heard your party much about the refugees.

M. Legault : Yes. I think it's important and that's why we say, instead of receiving 50,000 immigrants, we should receive 40,000 with the same resources. So, it means that we have to do a better job to help to find a job, a home, learn French. We have to put more emphasis because, like you, I hear that often people, and including Syrians, don't receive all the help that they should get.

Mme Fletcher (Raquel) :OK. With that 40,000, then, allow more flexibility to potentially accept more refugees if the situation got the point where Canada needed to help more refugees?

M. Legault : I think we have to be open. Of course, we have to have some criteria. I would like that they have the same values than we have, that they'll be ready to learn French. So, I think these are the kind of criteria we should use. Thank you. Merci tout le monde.

(Fin à 11 h 48)