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Point de presse de Mme Dominique Anglade, ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation et ministre responsable de la Stratégie numérique et M. Luc Blanchette, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs

Version finale

Tuesday, November 29, 2016, 15 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quinze heures vingt-neuf minutes)

Mme Anglade : Alors, bonjour à tous. Je salue M. Luc Blanchette, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, qui est avec moi, M. André Tremblay, président-directeur général du Conseil de l'industrie forestière du Québec; d'Unifor, nous avons avec nous M. Steeve St-Pierre; de l'UMQ, M. Gilles Potvin; et de la FQM, nous avons M. Pierre Renaud.

Alors, le 18 octobre dernier, nous nous tenions exactement dans cet emplacement pour annoncer la nomination de M. Raymond Chrétien à titre de négociateur en chef dans le dossier du bois d'oeuvre. Cette nomination survenait une semaine après l'échéance de l'entente sur le bois d'oeuvre avec les États-Unis, et toute l'industrie était présente et nous accompagnait à ce moment-là, et nous nous étions engagés à défendre les intérêts du Québec, à défendre le régime forestier du Québec.

Vendredi dernier, le lobby des producteurs américains de bois d'oeuvre, la U.S. Lumber Coalition, a déposé une pétition qui porte atteinte directement à l'industrie forestière. C'est une pétition qui soutient, à tort, que les gouvernements fédéral et provinciaux subventionnent les producteurs de bois d'oeuvre résineux, ce qui serait non conforme aux engagements internationaux pris par le Canada. Or, ce que l'on sait, c'est que le bois d'oeuvre n'est pas subventionné et qu'il n'y a aucune raison que l'on impose des pénalités au Québec.

Le ministre Luc Blanchette et moi-même avons donc acheminé hier une lettre à la ministre fédérale du Commerce international, Mme Chrystia Freeland, pour lui faire part des préoccupations quant à cette plainte. Et, au cours des prochains jours, le fédéral sera appelé à s'adresser au Département du commerce américain, et nous souhaitons que le gouvernement du Canada puisse influencer le choix de la méthode d'enquête qui sera préconisée par les États-Unis.

Le gouvernement fédéral doit prendre dès maintenant tous les moyens nécessaires pour défendre les spécificités du régime forestier québécois auprès de ses interlocuteurs, notamment dans le cadre des consultations entre le Canada et les États-Unis, dans les prochaines semaines. Je vous rappelle que ces consultations vont influencer de manière importante et significative l'enquête qui a été initiée par le Département du commerce des États-Unis. Nous insistons pour deux éléments en particulier avec le fédéral. Nous souhaitons deux choses : que l'enquête en droits compensateurs s'effectue sur une base agrégée plutôt que par compagnie et que le taux des droits compensateurs soit modulé par province.

De plus, nous souhaitons que le gouvernement fédéral élabore un programme de garantie de prêt afin de permettre aux exportateurs québécois et canadiens de continuer à avoir accès à un marché américain, et ce, malgré l'imposition éventuelle de droits compensateurs.

Je tiens à rappeler que, même s'il y a une plainte qui a été posée vendredi, il n'y aura pas de droits compensateurs qui seraient imposés avant le mois d'avril, ce qui nous laisse un certain temps, mais nous pensons qu'il est urgent d'agir maintenant. Notre gouvernement va donc maintenir la pression avec le gouvernement fédéral afin de s'assurer que notre industrie ait accès au marché américain.

Le 5, 6, 7 et 8 décembre prochain, M. Raymond Chrétien sera aux États-Unis et il fera un certain nombre de rencontres, justement, dans le cadre des négociations et dans le cadre de la situation qui nous occupe avec le bois d'oeuvre. Et le 8 décembre prochain, nous avons demandé une rencontre avec la ministre Freeland à Ottawa pour revoir la position du Québec et nous assurer que la position du Québec soit pleinement bien représentée et qu'également nous puissions discuter des droits compensatoires et du programme qui sera mis en place pour supporter l'industrie.

Je vais maintenant céder la parole à mon collègue Luc Blanchette, qui va parler davantage de la mobilisation de toute l'industrie autour de la situation du bois d'oeuvre.

M. Blanchette : Alors, merci, Dominique, chers partenaires, André Tremblay et bien sûr les gens de l'UMQ et de la FQM, mais aussi des syndicats. Il est très important, dans ce dossier-là, d'être tout le monde ensemble, puis je profite de l'occasion vraiment pour faire un point sur nos attentes envers le gouvernement fédéral. Donc, il y aura des demandes plus spécifiques dans le cadre de cette intervention que je fais.

Il y a eu la requête vendredi dernier — c'est une mauvaise nouvelle, mais essentiellement il n'y a pas de surprise à l'intérieur de ça — sur laquelle on s'attend peut-être à ce qu'au printemps il y ait soit des surtaxes, des droits compensatoires ou même des droits antidumping qui soient soumis. Pour ça, on devra faire, dans le fond, notre défense, et croyez-moi qu'au ministère on est très prêts de vouloir faire cette défense-là, puisqu'on a un régime très rigoureux, très solide, inspiré, justement, pour le Bureau de mise en marché du bois, des façons de faire du côté américain. Donc, c'est vraiment très important. Notre régime, il est solide, même qu'il y a d'autres provinces qui en sont un peu jalouses, de notre régime. Et aujourd'hui, essentiellement, on unit nos voix pour défendre notre industrie forestière québécoise pas juste à partir de Québec, mais dans toutes les municipalités, dans tous les syndicats des travailleurs dans cette industrie-là.

Dans le fond, on va faire appel au gouvernement fédéral afin qu'il assure que les exportations québécoises auront un accès aux marchés, et ce, malgré l'existence d'un recours commercial. Notre intention, en collaboration avec l'industrie forestière québécoise et nos partenaires régionaux, c'est d'intervenir sur toutes les tribunes et de travailler avec le gouvernement fédéral afin d'aller chercher des aides pour soutenir, pour la durée du litige, notre industrie, nos emplois et nos régions.

Donc, première demande qu'on va adresser au gouvernement fédéral, c'est de soutenir l'industrie par un programme de garanties de prêt afin de permettre aux exportateurs du Québec et du reste du Canada de continuer à avoir accès au marché américain.

Deuxième demande, comme le régime d'attribution du bois varie d'une province à l'autre, les taux éventuels de droits compensatoires devraient être modulés par province. C'est la partie de ma collègue, sur le plan des accords de libre-échange, qu'elle aura à traiter. Pour ce faire, il y aura une rencontre éventuellement — en fait, elle est fixée pour le 8 décembre — où on rencontrera nos vis-à-vis, c'est-à-dire M. Carr dans mon cas, et Mme Freeland dans le cas de ma collègue Dominique. Essentiellement, le gouvernement du Québec va aussi continuer d'appuyer les entreprises québécoises, comme il l'a toujours fait, et les entreprises, dans le fond, dans notre démarche qu'on fait auprès du gouvernement fédéral.

Par ailleurs, et j'ai le plaisir de vous annoncer, parce que c'est aussi une stratégie qu'on s'est donnée, on va créer une table des partenaires. Cette table des partenaires là couvrira les municipalités, les syndicats, les patronats et ainsi que l'ensemble de l'industrie et de ses associations. Cette table des partenaires là sera, dans le fond, notre table dans laquelle on pourra planifier nos interventions auprès de commettants, que ça soit le gouvernement fédéral ou même le gouvernement américain, ce qui n'empêche pas les travaux en parallèle de la part de M. Chrétien, notamment.

Vous savez, l'industrie forestière, et je termine avec ça, ça fait partie de nos racines profondes, et ça, dans toutes les régions du Québec. Ça fait que c'est important, elle est cruciale, cette industrie-là, pour nous.

Et j'ai le plaisir, maintenant, de vous présenter André Tremblay, le P.D.G. du Conseil de l'industrie forestière du Québec, qui va prendre la parole au nom de son industrie.

M. Tremblay (André) : Mme la ministre, M. le ministre. Le dépôt de la pétition par les producteurs américains de bois d'oeuvre auprès de l'International Trade Commission officialise le début d'un conflit commercial, le cinquième, entre nos deux pays. Ce dépôt, malheureusement, va nuire au climat de négociation entre les deux pays qui aurait permis d'avoir une entente.

Ainsi, il est impératif, comme le soulignaient M. Blanchette et Mme Anglade, que le gouvernement fédéral pose des gestes rapidement pour soutenir l'industrie et, par le fait même, l'économie du Québec. Nous réitérons notre demande auprès du gouvernement fédéral, appuyée par le gouvernement du Québec et nos partenaires, de mettre en place rapidement un programme de prêts et de garanties de prêt. Il s'agit de l'unique moyen de permettre à nos entreprises et à nos collectivités de faire face aux droits compensateurs élevés qui seront injustement imposés par les États-Unis et qui nuiront aux consommateurs américains en maintenant artificiellement des prix élevés pour le bois d'oeuvre.

Chaque province a fait des choix. Le Québec s'est doté d'un régime forestier rigoureux qui répond aux critères américains de libre marché. Ainsi, nous demandons que ce choix soit respecté et que le Québec ait un taux qui correspond à son environnement d'affaires. Par le fait même, nous demandons également au gouvernement fédéral de veiller à ce qu'il y ait des taux d'imposition pour chaque province et non pas un taux unique pour l'ensemble du Canada. Merci bien.

J'inviterais maintenant M. Steeve St-Pierre, représentant d'Unifor, à prendre la parole.

M. St-Pierre (Steeve) : Chez Unifor, nous avons une très grande inquiétude et on craint les pertes d'emploi de nos membres. C'est avec un climat d'incertitude que des entreprises seront très réticentes à investir pour se moderniser, ce qui va engendrer une hausse de leurs coûts de production. C'est certain qu'on va avoir un impact sur la main-d'oeuvre et subir des mises à pied.       En plus d'une garantie de prêt, le gouvernement fédéral doit se préparer à mettre en place des mesures spéciales pour les travailleurs, les travailleuses qui pourraient se retrouver en chômage. Il faut se montrer imaginatifs en instaurant, par exemple, un programme spécial d'assurance-emploi ou toute autre mesure qui pourrait atténuer l'impact sur la main-d'oeuvre.

Je vais passer la parole à M. Potvin.

M. Potvin (Gilles) : Bonjour, tout le monde, Mme la ministre, M. le ministre. Il me fait extrêmement plaisir d'être ici avec vous cet après-midi. C'est un peu d'air frais, là, avec la première tempête, là, ça nous rafraîchit, ça nous encourage.

Moi, au nom de l'Union des municipalités du Québec, comme maire de la ville de Saint-Félicien, qui a un rôle important à jouer au niveau de l'industrie, je pense que c'est réconfortant de voir qu'on est capables de rallier les forces vives du Québec pour venir à la défense d'un secteur qui a fait la prospérité, qui fait l'économie des régions du Québec depuis toujours puis également du Canada. C'est pour ça qu'on se permet d'interpeller, tout le monde ensemble, le premier ministre du Canada pour qu'il se sensibilise aux enjeux puis qu'il reconnaisse l'importance de cette belle industrie là à la veille du 150edu Canada, qui a été développé par la forêt. Alors, on veut connaître encore une ère de prospérité parce qu'au Québec c'est 225 municipalités, c'est 60 000 emplois, imaginez-vous, ce que ça représente pour les régions. Puis il y a autant de retombées dans la région métropolitaine puis dans la capitale également parce que la forêt intègre à peu près tous les secteurs.

Alors, nous, on est heureux aujourd'hui de constater ça, cette belle volonté, cette ouverture. C'est annonciateur également — là, je passe un message au gouvernement du Québec — d'un projet de loi qu'on attend, les municipalités, pour une reconnaissance des nouveaux pouvoirs municipaux. Enfin, on nous reconnaît comme partenaires, comme des acteurs incontournables. C'est nous qui avons à gérer la crise sur le terrain à tous les jours. Alors, je pense, c'est une belle initiative, on est heureux, on va collaborer. Depuis quelques semaines déjà, on a eu l'occasion de rencontrer M. Chrétien, avec la permission du ministre. On a fait des tables avec ses fonctionnaires responsables des programmes sur certains autres enjeux. On voit qu'il y a une volonté. Nous, on est bien heureux puis on offre toute notre collaboration et notre disponibilité, puis tout le Québec va être gagnant là-dessus.

À l'heure où on cherche des projets de société, qu'on remet tout en cause, je pense que la forêt est une des valeurs qui rassemblent tout le monde. Si on n'est pas bûcheron, si on n'est pas exploitant, on est amant de la nature, on est chasseur, on est pêcheur. Puis c'est ce qu'on fait de mieux au Québec par rapport à notre environnement, le régime le permet. Il nous a coûté assez cher en région, on a perdu des emplois. On a été obligés de faire de la rationalisation, mais maintenant on est prêts à en vivre encore mieux, mais c'est de trouver des solutions ensemble. On a des projets de diversification qu'on est en train de mettre en place avec le support de la ministre pour l'Innovation, je pense qu'on est capables de passer à travers.

Alors, aujourd'hui, à la veille de Noël, je pense, c'est un beau cadeau puis c'est un message d'espoir que le gouvernement nous sert qu'on partage avec vous. Merci.

M. Renaud (Pierre) : Alors, bonjour, Mme la ministre, M. le ministre, M. Tremblay, M. Potvin, M. St-Pierre. Nous sommes réunis aussi aujourd'hui pour parler d'une seule voix, celle des communautés forestières. Étant moi-même maire d'une municipalité qui a perdu une usine de pâtes et papiers, je sais ce que représente l'industrie forestière. Ces communautés sont habitées par des dizaines de milliers de citoyens, citoyennes des régions du Québec qui contribuent à l'occupation dynamique de notre vaste territoire. Vous le savez, nous le répétons, M. Potvin vient de le signaler, c'est 60 000 emplois directs, c'est un secteur économique présent dans toutes les régions du Québec et un moteur économique de premier plan pour plus de 200 municipalités.

Nous sommes inquiets par la crise majeure qui se trame à l'horizon, et c'est pourquoi la FQM appuie les démarches entreprises par le gouvernement du Québec, autant auprès du gouvernement fédéral que des autorités américaines et internationales.

D'ailleurs, afin d'élaborer un plan complet pour la suite des choses, le conseil d'administration de la FQM tiendra une rencontre d'urgence sur ce thème lors de son C.A. prévu cette fin de semaine. Des actions concrètes seront proposées afin de faire face à cette crise. Mais une chose est certaine, nous devons poursuivre le travail ensemble, tous ensemble, et pour le bien des communautés forestières, pour le bien de nos régions qui subiront les impacts majeurs d'une nouvelle crise du bois d'oeuvre et pour le bien de toutes ces personnes qui doivent mettre du pain sur la table le soir. Merci.

La Modératrice : Donc, simplement pour mentionner que c'était M. Renaud de la FQM, donc, voilà, juste pour souligner. Bref, on passerait à la période de questions? Donc, oui, on y va ici.

M. Dion (Mathieu) : Mathieu Dion, Radio-Canada. Alors, première question : Avec Trump qui s'en vient au pouvoir aux États-Unis, jusqu'à quel point vous avez confiance envers le gouvernement Trudeau pour réussir, justement, dans ces négociations-là? Vous lancez des appels aujourd'hui. Oui, ils vont peut-être être entendus, mais jusqu'à quel point ce gouvernement-là a les moyens de fonctionner, finalement, selon vous?

Mme Anglade : Bien, je pense qu'il a pleinement les moyens de fonctionner. Puis, au-delà de lancer des appels, je pense que c'est dans le travail collaboratif qu'on va faire avec eux. La semaine prochaine, comme je le disais, M. Chrétien va être à Washington. Il y a plusieurs rencontres d'organisées. Nous allons les rencontrer, justement, pour évaluer de quelle manière on va être capables de davantage contribuer à l'établissement de cette négociation. Dans les prochaines semaines, c'est important, c'est la défense canadienne qui va devoir aller rencontrer les homologues américains. Donc, c'est pour ça que c'est important, les prochaines semaines, de très vite s'asseoir avec le fédéral pour aller présenter toutes les lignes qui défendent notre système forestier. Donc, je pense qu'ils ont pleinement les capacités d'aller représenter et le Québec et le Canada dans son entièreté.

M. Dion (Mathieu) : On s'entend quand même que ça va être une approche certainement protectionniste de la part des États-Unis. Il n'y aura pas une difficulté majeure, là? Ça ne risque pas d'être long?

Mme Anglade : Bien, moi, je vous dirais la chose suivante : Au-delà d'aller s'asseoir avec Ottawa et puis de nous assurer de la bonne négociation, l'important aussi, c'est de développer un réseau de partenaires, d'alliés. Vous savez que, de l'autre côté de la frontière, nous avons des gens qui achètent notre bois d'oeuvre, qui aiment le libre-échange que nous avons établi au fil des années. Donc, ce que nous voulons faire en allant de l'autre côté de la frontière, c'est non seulement rencontrer la coalition qui a soumis la plainte, mais c'est également de rencontrer les gens qui, eux, achètent, qui sont des alliés et de développer des stratégies avec eux également. Et on sera plus en mesure de répondre en détail aux questions une fois que M. Chrétien sera de retour au 8 décembre. Donc, c'est une stratégie qui est en deux volets : le fédéral, mais également du côté des Américains avec le développement des alliés.

M. Blanchette : Et, pour compléter aussi, même sur le plan provincial, les Maritimes fournissent des produits du bois, l'Ontario aussi. On a des avantages, je dirais, indéniables, l'un et l'autre. Vous savez, au Canada, l'industrie forestière, elle est importante dans plusieurs provinces, autant dans l'Ouest, Colombie-Britannique, qu'aux Maritimes, d'un océan à l'autre. C'est important, dans le fond, qu'on fasse nos représentations auprès du gouvernement fédéral. Il y a de l'ouverture auprès du gouvernement fédéral. On la considère, mais on va mettre de la pression pour faire aboutir, dans le fond, un programme d'aide pour accompagner pour la durée du litige. Ça, c'est l'intention qu'on aura avec ma collègue le 8 décembre. Et honnêtement je pense que les premiers sons de cloche qu'on a, on n'a pas de non, de fin de non-recevoir, au contraire, on a de l'ouverture. Donc, on va aller auprès d'eux autres pour regarder ça directement.

M. Dion (Mathieu) : Est-ce que ça va être aussi long qu'en 2006, selon vous, pensez-vous?

M. Blanchette : Je ne suis pas devin, malheureusement, je suis économiste. J'ai une boule de cristal, mais plus pour la beauté de la chose puis je l'utilise rarement. Mais on va aller sur place à Ottawa pour faire nos représentations auprès des ministres Carr et Freeland pour avoir quelque chose de très structurant et structuré pour passer cette période-là, qui sera la période du litige.

Mme Richer (Jocelyne) : Oui, bonjour. L'industrie forestière dans le passé a connu plusieurs crises importantes. Est-ce que, cette fois-ci, vous sentez un vent de panique, dans l'industrie forestière, qui est particulier?

M. Blanchette : À chaque fois qu'il y a un conflit qui surgit, c'est clair qu'il y a des inquiétudes, des préoccupations très sérieuses qui se font dans chacune des municipalités. Maintenant, cette fois-ci, on a décidé de travailler tout le monde ensemble, gens de l'industrie, gens du gouvernement, syndicats et municipalités, parce que c'est trop critique. Et ce travail-là ensemble, on va essayer, dans le fond, d'influencer par nos réseaux respectifs, que ce soit sur le plan syndical à l'international, que ce soit sur le plan municipal avec le politique du municipal vers le fédéral ou même nous du provincial en travaillant avec le fédéral. On veut vraiment faire bien aboutir les choses.

Maintenant, ce matin j'étais à Thurso et à Masson-Angers pour faire des annonces dans deux usines de pâtes et papiers qui diversifiaient et innovaient. Bien, le financement du fédéral était présent. Moi, j'y étais aussi. Donc, on a réussi à stabiliser, pour deux communautés de l'Outaouais, des financements, des emplois. On parle des emplois, 200 emplois dans un cas puis 175 emplois dans l'autre. C'était essentiel de consolider ces emplois-là. Et le fédéral participait dans une proportion encore plus importante que la nôtre. Donc, on est capables de travailler ensemble. Et on aura des moyens, autant du côté fédéral que du côté provincial, pour soutenir tout projet de diversification pour sortir de l'industrie du bois d'oeuvre.

Je veux maintenir les emplois dans l'industrie du sciage et du bois d'oeuvre, mais, si on peut, par notre diversification, changer de secteur d'activité, on va bien le faire. Dominique Anglade, chez elle, a développé des projets d'exportation, et on a un accord de libre-échange avec l'Europe. Pourquoi ne pas essayer de percer ce marché-là, qui pourrait, dans le fond, consolider les emplois qu'on a au Québec?

Mme Richer (Jocelyne) : Mais ma question, c'était : Est-ce que vous sentez un vent de panique dans l'industrie? Peut-être Mme Anglade, mais après, j'aimerais entendre M. Tremblay là-dessus.

Mme Anglade : Oui, mais c'est ça, M. Tremblay voulait justement parler de ça.

M. Tremblay (André) : Écoutez, je vous dirais que ce n'est pas un vent de panique. L'industrie est déterminée, déterminée à faire valoir le régime forestier que le gouvernement a mis en place en 2010, qui s'est appliqué depuis 2013, parce que c'est l'occasion unique qu'on aura de faire valoir que ce régime-là, qui fait l'envie de la planète, en fait qui met en place des pratiques forestières exemplaires au niveau de la planète, on n'aura pas d'autres occasions de faire valoir notre régime auprès des Américains, régime qui est basé sur des règles de libre marché. Donc, on est déterminés à le faire, et ce qu'on veut, c'est les moyens financiers qui vont nous permettre d'aller au bout d'un processus judiciaire, comme on le soulignait tout à l'heure, qui risque d'être long, parce qu'on sait que le dernier processus de contestation a duré près de cinq ans. Donc, pas de panique, mais déterminés à faire en sorte qu'on soit reconnus à notre juste valeur et que notre régime soit évalué à sa juste valeur.

Mme Richer (Jocelyne) : Vous interpellez aujourd'hui le gouvernement fédéral. Est-ce que, jusqu'à maintenant, vous trouvez qu'Ottawa, le gouvernement Trudeau a été suffisamment, justement, sensibilisé à l'importance de l'enjeu, particulièrement pour le Québec? Est-ce qu'il a été suffisamment proactif, ou vous sentez le besoin de le faire bouger davantage, qu'il soit davantage proactif?

Mme Anglade : Je vais y aller. Clairement, le gouvernement Trudeau a entendu les demandes, et je vous dirais qu'il y a eu une bonne réception. Il y a une bonne réception de la part du gouvernement de reconnaître les spécificités du Québec et, conséquemment, de prendre les mesures nécessaires pour la suite des choses. Puis j'aimerais peut-être rappeler, lorsque l'on parle de la situation actuelle, qu'il y a eu plusieurs crises qui ont été vécues, mais, chaque fois que nous nous sommes retrouvés devant les tribunaux, nous avons gagné, au bout du compte. Il faut se rappeler ça. Et aujourd'hui on a un régime forestier qui est plus compétitif et plus à l'image du libre-échange que ce qu'on avait avant. Alors, on est dans une bonne position, et je pense que c'est important de le rappeler à l'ensemble des citoyens.

M. Bovet (Sébastien) : Bonjour, madame, bonjour, messieurs. Pourquoi les Américains devraient être ouverts au bois d'oeuvre canadien? Pourquoi ils ne pourraient pas protéger leur industrie, être protectionnistes et dire : Débrouillez-vous avec vos troubles?

M. Blanchette : Écoutez, du côté américain, il y a les consommateurs américains, on s'entend là-dessus. Ils ont tous des projets de construction résidentielle ou non résidentielle. M. Trump lui-même est un gars qui vient du secteur immobilier. Donc, ils savent à quel point le matériau bois peut être important dans le cadre de leurs constructions. Et on a parlé, tantôt, indirectement de l'association des consommateurs américains, de l'association des entrepreneurs en construction du côté américain, ces gens-là préfèrent avoir un bois qui soit vraiment moins dispendieux que s'il y avait des mesures protectionnistes, ce qui ferait inévitablement élever le prix.

D'autre part — puis c'est une donnée objective — le taux de change fait toute une différence, hein, ce qui fait que les Américains, ils ont de la misère à compétitionner parce qu'ils ont un dollar définitivement plus élevé que le nôtre, et ça les met dans une position qu'ils cherchent à combler à armes égales, à aller chercher un taux de change par des mesures de droits compensatoires, droits antidumping et autres. Donc, le fait qu'il y ait une valeur de dollar américain supérieure à la nôtre, ça les met dans une position où le bois d'oeuvre canadien passe mieux, et ils cherchent à se prémunir contre ça.

M. Tremblay (André) : Il y a une réalité, comme le soulignait M. le ministre : le bois d'oeuvre canadien, c'est le tiers de la consommation américaine. Demain matin, là, les Américains ne peuvent pas suffire à la demande. Ils n'ont pas l'approvisionnement en forêts qui leur permet de substituer la production canadienne qu'ils utilisent par une production américaine. Donc, si le bois ne vient pas du Canada, il va venir de l'Europe, il va venir de l'Amérique du Sud, il va venir d'autres pays fournisseurs. Donc, comme on est un allié commercial important pour les États-Unis, on ne voit pas pourquoi ce n'est pas le bois canadien qui fournirait les besoins des consommateurs pour baisser les coûts, etc. Mais il y a une réalité purement physique, géographique, là, qui ne permet pas aux Américains, demain matin, de se passer du bois canadien ou du volume que représente le bois canadien. Merci.

M. Bovet (Sébastien) : Si des droits de douane sont imposés à 25 %, si le gouvernement fédéral n'aide pas les producteurs forestiers au Québec, combien d'emplois seront perdus au Québec et quel sera l'effet sur l'économie québécoise?

Mme Anglade : Ce n'est pas une situation qu'on envisage présentement. On ne l'envisage pas parce que l'écoute d'Ottawa, elle a été bonne et on est très déterminé à faire en sorte qu'il y ait des mesures compensatoires.

M. Bovet (Sébastien) : Mais vous ne contrôlez rien, Mme Anglade. C'est le gouvernement fédéral et les gouvernements américains qui contrôlent les choses, là.

Mme Anglade : Oui, vous avez raison qu'il y a des décisions qui vont être prises par le fédéral et par des Américains. Il n'en reste pas moins qu'il y a un impact considérable sur l'économie du Québec, et c'est 60 000 emplois que nous avons dans l'industrie. Maintenant, notre rôle, notre responsabilité, c'est d'aller, justement, rencontrer le fédéral et d'expliquer les implications. Je ne pense pas que le fédéral va rester les bras croisés en se disant : Ah, bien, si on ne fait rien... on va laisser les choses aller.

Donc, nous, notre objectif, ce n'est pas de travailler sur un plan où il va y avoir des pertes d'emplois, bien au contraire, c'est de travailler sur une diversification, comme on l'a fait avec les exportations, d'une diversification, comme on le fait avec l'innovation, et également s'assurer qu'on a un négociateur en chef qui comprend bien les rouages et a une influence sur Ottawa. C'est le plan de match que nous avons.

M. Blanchette : Peut-être pour compléter, dans le fond, il y a trois fronts d'attaque. Le premier, c'est la négociation avec les Américains, puis ça, ça se fait avec le gouvernement fédéral, le gouvernement américain; il y a la demande d'aide de soutien pour la période que va durer le litige; et il y a un troisième front qui est de soutenir, par un plan B, une diversification soit de produits ou soit de marchés. C'est trois fronts qu'on attaque, nécessairement, et, croyez-moi, c'est de la façon qu'on veut bien défendre nos emplois, nos régions, nos municipalités qui en dépendent fortement.

M. Potvin (Gilles) : Peut-être ajouter un point à votre question pour relativiser l'importance du secteur forestier. Saviez-vous que le secteur forestier, au PIB québécois, c'est plus important que l'aéronautique, que l'aluminium puis que les mines? C'est plus structurant puis ça contribue plus. Alors, on ne peut pas se permettre de l'échapper. En plus, le bois québécois — je vais vous faire une joke, là — c'est du bois vert même si on le livre sec parce qu'on privilégie l'aménagement écosystémique, on reboise une bonne partie de ce qu'on coupe et puis on constitue des réserves, on se préoccupe des enjeux environnementaux, on a une bourse du carbone, on a un projet, Carbone boréal, qui touche la forêt boréale, ce que les Américains n'ont pas. Moi, je pense que, si on fait une proposition d'affaires à un gars comme M. Trump, qui est un gars d'affaires, il y a une négociation avec nos crédits carbone pour leur remise en production des secteurs énergétiques avec l'énergie fossile, qui n'est pas pantoute, là, dans les tendances du temps. Alors, je pense qu'il y a des éléments. Moi, je trouve ça positif avec la négociation, surtout le négociateur qu'on a, qui est un gars d'expérience qui connaît la réalité sociale, économique, là, des Américains, la mentalité, surtout. Je pense que M. Chrétien est capable, avec la table qu'on vient de mettre en place... La tablée, là, c'est vraiment la tablée familiale, puis on va tous produire chacun nos idées, puis on est capables d'assister une négociation raisonnée, et raisonnable, et fructueuse à très court terme. Moi, je suis confiant.

M. Bovet (Sébastien) : Vous pouvez me rappeler votre nom, s'il vous plaît?

M. Potvin (Gilles) : Potvin, maire de Saint-Félicien.

M. Bovet (Sébastien) : Votre prénom, c'est quoi?

M. Potvin (Gilles) : Gilles.

M. Bovet (Sébastien) : Gilles. Merci.

La Modératrice : Donc, Philippe.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Oui, bonjour. Est-ce que vous avez espoir, la semaine prochaine, avec la visite de Joe Biden à Ottawa, qu'il puisse y avoir une annonce positive de débouché dans ce conflit-là?

M. Potvin (Gilles) : La vie est faite d'espoir.

Mme Anglade : Ah oui, exactement.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Non, mais honnêtement, est-ce que c'est...

Mme Anglade : Est-ce que c'est souhaitable? Oui. Est-ce que c'est réaliste? Probablement pas. Je veux dire, on ne va pas être défaitistes, mais la réalité nous a montré, dans les derniers mois, qu'espérer une entente présentement... Tant mieux si elle se produit, on sera tous ravis, mais ce n'est pas sur cette base-là qu'on fait le travail pour les prochaines semaines.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Puis à part demander à Ottawa d'agir, est-ce que le gouvernement du Québec peut faire quelque chose? Est-ce que vous avez de l'argent qui est prêt en garantie de prêt?

M. Blanchette : En fait, on en fait... tu pourrais-tu...

Mme Anglade : Bien, je vais te céder la parole après. Mais on fait des choses concrètement. Lorsqu'on a annoncé la stratégie des exportations il y a quatre semaines, on a fait tout un volet sur l'industrie forestière justement pour renforcer les possibilités, un, de diversification, mais aussi de pénétration de marchés. Donc, quand on parle d'innovation manufacturière, on veut également que l'industrie se transforme. Donc, on pose des gestes très concrets et on met de l'argent sur la table pour accompagner les manufacturiers en amont. Maintenant, en matière d'innovation bois...

M. Blanchette : Écoutez, au Forum Innovation Bois, là, je reviens avec ça, là, mais ce n'est pas banal, là, il y avait un fonds pour valorisation qui est de 170 millions, on a assoupli les critères puis les conditions d'admissibilité parce que les critères étaient trop sévères, personne ne se classait ou il y avait peu de choses. D'autre part, mon collègue Pierre Arcand a mis à la disposition des tarifs de réduction de 200 millions sur une période de cinq ans. Mon autre collègue, David Heurtel, a été mis à contribution sur la vitrine technologique pour faire une diversification. Dominique, avec ses programmes d'exportation et d'analyse commerciale… Non, non, on est vraiment en mouvement.

Puis ce matin, là, c'était pour de la rayonne et des polymères qui remplacent les «bumpers», là, on est dans l'industrie automobile. À partir de l'industrie des pâtes et papiers, la chimie verte. On est vraiment en mouvement. Ce n'est pas vrai de dire qu'on ne fait rien pour l'industrie. Au contraire, on a une série de programmes. On en a une quarantaine, de mesures qui s'adressent directement à l'industrie pour faire cette diversification-là et faire ce virage technologique là et environnemental là.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Mais pas d'aide en termes de garantie de prêt du côté du gouvernement du Québec?

M. Blanchette : Non, mais on va aller chercher du côté du fédéral ce type de demande là.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Si ça arrive. Parce que, là, vous croisez vos droits pour que ça arrive.

M. Blanchette : Soyez optimiste. On est déterminés, on va aller faire les demandes. On reviendra, là, après le 8 décembre pour échanger ensemble.

La Modératrice : O.K., on va passer en anglais.

Mme Johnson (Maya) : Hello. Maya Johnson, CTV News. Mme Anglade, how much more difficult do you expect these negotiations to be, given Donald Trump's election and his strongly protectionist stance?

Mme Anglade : There's no doubt in my mind that the negotiations are probably going to be difficult. But the message, I think, is that we are prepared. We are prepared because we've been preparing this for a long time. We were hopeful that things would find an agreement before the last election on November 8th, but we were prepared to face the situation. So, we know it's going to be difficult, and that's why we want to make sure that we engage with the federal Government around the support of the industry right away, although the impact might only be in the month of April. But that's why we have been taking all the steps that we are right now.

Mme Johnson (Maya) : So, how many Québec jobs potentially are at stake here? And what measures could be put in place to protect the industry while the negotiations are ongoing?

Mme Anglade : I mean, the whole industry is 60,000 people, and the plan that we have is to make sure that we don't lose any jobs during the crisis. So, what we're going to be asking the federal Government is to support the industry through this transition. I'd like to remind people that, during the last two decades, whenever we had a conflict with the United States, we always won. When we went facing a tribunal, we always won. So, we have to be hopeful. We're very organized, very structured and we're hopeful that we're going to be able to make headway, knowing that it's going to be a difficult time.

Mme Johnson (Maya) : And just one more question. Outside of this National Assembly, outside of this political bubble, why does this matter to someone who's watching at home and isn't following all of the ins and outs of this ongoing softwood lumber saga? Why does this matter to Quebeckers? Why should they be concerned about this dispute?

Mme Anglade : I think André Tremblay could answer this better than I could. But fundamentally, we're talking about 60,000 people, we're talking about 60,000 families and those families are located everywhere in the province of Québec. So, I think that you have people sitting in their living room, watching this and thinking : This is my dad, this is my brother, this is my sister. I mean, they can really relate to the situation of the industry.

As Mayor Potvin was saying, you know, this is something that's part of the DNA of Quebeckers and why I think it matters.

M. Hicks (Ryan) : Est-ce que quelqu'un parle anglais, de l'industrie, qui peut commenter juste un petit peu en anglais? For you, how are people in the industry feeling right now about this situation? Est-ce que vous pouvez juste...

M. Tremblay (André) : Yes, which situation are you talking about?

M. Hicks (Ryan) : With the softwood lumber dispute and the way things are going. How are people feeling about that?

M. Tremblay (André) : You know, we are very anxious to see what will happen in the future. It's clear that what's happened in the United States in the last weeks, it's more difficult to have a clear vision of what's going to happen in in the next… you know. But it's why we need the support of the federal Government and to be sure that we have the tools to do this battle until the end of it, you know.

M. Hicks (Ryan) : And, Mme Anglade, this engagement with the federal Government, is this, I guess, the provincial Government being proactive about making sure : OK, the federal Government is aware of how this could play out on the ground?

Mme Anglade : Well, the federal Government is already aware of how this could play out. Now we are entering a phase where we really need to get to the point where we get programs in place to support the industry. The industry's going to be faced with, probably, quotas or taxes, however they decide to define it, in April. So, we have time between now and April to react, but we want to make sure that we act fast, that those programs are developed and that the industry is reassured that the federal Government is going to be there to support them. So, that's why we need to make sure that we have those dialogues with Ottawa right now.

M. Hicks (Ryan) : And what could those programs be?

Mme Anglade : They could be... «les prêts, des garanties de prêts», so...

M. Hicks (Ryan) : Loan guarantees.

Mme Anglade : Loans... «garanties de prêt»...

M. Hicks (Ryan) : Loan guarantees.

Mme Anglade : At a commercial level... a commercial rate.

M. Hicks (Ryan) : A commercial rate, OK. And my last question is : So, what is your argument to Americans as to why they should be open to our softwood lumber?

Mme Anglade : As Mr. Tremblay was saying, they actually need the wood, they actually need the wood. And, if they don't take the wood from Canada, from Québec, where are they going to take it from? They will need to take it from other jurisdictions, whether it's Europe… So, it makes sense for them to take the wood. And the reality is that you have consumers that are using this wood on a daily basis. So, this is the reason why we want to talk to them, because they are our best allies in this whole dispute. So, this is the rationale : there is a business need that the wood is actually serving. Thank you.

(Fin à 16 h 4)

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