(Quinze heures onze minutes)
M. Khadir
: D'abord,
un petit mot... Merci d'être présents. Un petit mot pour dire que nous trouvons
très disgracieux les objections présentées par le Parti québécois et la CAQ
pour rejeter une motion du gouvernement pour saluer, et honorer, et, en fait,
reconnaître le deuil du peuple cubain pour leur dirigeant. Il y a des gens qui
sont pour le gouvernement de Cuba, il y en a des gens qui sont contre, mais il
y a une bonne partie de la population de Cuba qui pleure la mort de leur
ex-président, puis, comme il est coutume ici de le faire, ça aurait été un
minimum qu'on le fasse sans révisionnisme historique.
Ceci étant dit, le scandale de la vente, et
des termes de vente, et du prix de vente des immeubles de la Société
immobilière du Québec ne cesse de nous étonner par leurs nombreux
rebondissements, tous les avantages indus accordés aux amis du Parti libéral, à
ceux qui finançaient la caisse du Parti libéral et aux «bagmen» du Parti
libéral. Mais là ce qui semble de plus en plus clair, et ça se resserre, le
gouvernement, le Conseil des ministres semblait au courant. Il y a eu des
rencontres en haut lieu, puis, comme toujours, ça me porte à penser que, là
aussi, ça doit être probablement comme dans d'autres occasions, comme nous
avons été à même de le voir depuis cinq, six ans, lorsqu'un dossier intéresse
les Franco Fava, les Marc Bibeau, les Charles Rondeau de ce monde, c'est-à-dire
les principaux financiers... les principaux collecteurs de fonds, «bagmen» du Parti
libéral, les décisions se prennent d'habitude au bureau du premier ministre ou
très proche de lui.
Donc, ce qui m'amène à dire : Mais
comment est-ce que ça se fait qu'après toutes ces années le principal
responsable, ceux pour qui travaillait Charles Rondeau, travaillait Marc
Bibeau, travaillait Franco Fava à ramasser de l'argent, celui pour qui tous ces
gens-là travaillaient, il se nomme Jean Charest, ex-premier ministre du Québec,
le suspect numéro un de tout ce scandale, de toute la corruption liée au
financement du Parti libéral et à l'oeuvre des collecteurs de fonds du Parti
libéral?
Je comprends que l'appareil judiciaire
soit lent, que le processus de preuve criminelle contre des responsables politiques
est difficile à monter, je parle bien de dossiers criminels qui, bien sûr, si
on regarde de près, on ne peut pas s'empêcher de croire qu'un jour ou l'autre quelqu'un
qui regarde le tableau des crimes de détournement de fonds, de fraudes commises
par des gens qui sont proches du pouvoir, ça relève du premier ministre du Québec,
ça relève de Jean Charest, mais aussi de tous ceux qui l'entouraient à l'époque,
dont des ministres qui sont actuellement au gouvernement. Je pense à Jean-Marc
Fournier qui est le leader du gouvernement.
Je comprends que l'appareil judiciaire
soit lent, mais il y a une limite, et je pense qu'un jour ou l'autre le pouvoir
judiciaire, le DPCP et l'UPAC doivent nous expliquer où ils en sont dans ce
dossier-là. Et donc, en attendant, il faut absolument, d'abord, que la ministre
de la Justice accorde les fonds pour qu'il y ait une accélération du processus.
Comme on a été à même de voir, ça cause de sérieux problèmes dans la poursuite
des dossiers qui sont déjà montés. Et deuxièmement ça n'empêche pas qu'ici, au
Parlement, on puisse aujourd'hui, au moins pour la SIQ, entendre la principale
intéressée du dossier, Mme Jérôme-Forget.
Troisièmement, bien, pour la liste des
chirurgies, je pense que ça prouve ce qu'on disait depuis le début, cette
désorganisation, ce démembrement du système public à petit feu par les
gouvernements libéraux successifs, qui culminent, avec M. Barrette et sa
gestion absolument, je dirais, sa gestion improvisée du système de santé, qui
ne repose sur aucun fait scientifique, aucune expérience, avec ses mesures
coercitives qui s'avèrent un échec, bien, nous conduisent à ce genre de
paradoxe où des chirurgiens, des équipes de chirurgie, préoccupés par le fait
que leur service de chirurgie pourrait être amputé des maigres ressources qui
leur restent, sont obligés de changer leur mode de donner des rendez-vous pour
éviter de subir les contrecoups de compressions par milliards qui se sont
effectuées dans le réseau de la santé depuis 15 ans.
M. Gagnon (Marc-André) : En
quoi c'est disgracieux qu'il n'y ait pas eu de motion pour souligner le décès
de Fidel Castro?
M. Khadir
: Le peuple
cubain est un pays que le peuple québécois aime. Nous visitons ce pays depuis
30 ans, bien avant à peu près tous les autres pays occidentaux. Il y a des
Cubains qui sont allés là… à commencer par un Robert Charlebois, en plein
milieu des années 70. Il y a des liens d'amitié qui unissent les Cubains et les
Québécois. Il y a une coopération que le Canada… et qui repose grandement, oui,
bien sûr, pour les sentiments qui animent le peuple canadien et québécois
depuis 30 ans à l'égard du peuple cubain. Il y a une coopération soutenue
depuis 30 ans. Et là le Parti québécois n'est pas capable de reconnaître, de
s'élever un peu au-dessus de la mêlée, de ne pas participer à cette risible
mascarade, entourée d'hypocrisie, dans tout ce concert de récriminations à
l'endroit du président Fidel Castro, qui est décédé.
On peut ne pas être d'accord avec les
méthodes autoritaires du gouvernement, mais il y a des choses qu'il faut
reconnaître. Et la motion du Parti libéral était vraiment un minimum, comme on
le fait avec n'importe quel chef d'État avec lequel le peuple québécois ou le
peuple canadien entretient des liens importants. Donc, on a nié l'expression
d'une sympathie de l'Assemblée nationale envers un peuple pour lequel le peuple
québécois a de l'affection.
M. Gagnon (Marc-André) : …pas
question seulement que d'un peuple, on parle aussi d'un dictateur.
M. Khadir
: On parle
du président, de l'ex-président d'un pays dont le peuple, une bonne majorité,
pleure le décès de son… quelle que soit l'idée, nous, qu'on se fait de ce
dictateur, de ce dirigeant autoritaire, appelez-le comme vous
voulez.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
vous, est-ce que, pour vous, c'était un dictateur, Fidel Castro?
M. Khadir
: Pour moi,
ce que le président Castro a accompli pour son peuple, pour surmonter les
dangers auxquels faisait face son pays dans sa quête d'indépendance et dans sa
lutte contre l'impérialisme peut être l'objet de nombreuses critiques. Mais aujourd'hui,
c'est le temps… Il vient de décéder. Il faut un minimum, un minimum de hauteur
dans nos interventions à l'Assemblée nationale.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais,
pour vous, ce n'était pas un dictateur.
M. Khadir
: C'est le
temps de reconnaître la grandeur de ce peuple, dont Fidel Castro a été, pour le
meilleur et pour le pire, le président pendant près de 50 ans. Donc, à son
décès, notre devoir, à l'Assemblée nationale, c'est de reconnaître ça, de
souhaiter… de partager le deuil d'une bonne majorité du peuple cubain. Nos
critiques, on pourra les faire avant, on pourra les faire après. Le Parti
québécois aurait pu se lever, en débat, présenter ses objections, présenter ses
nuances, mais malheureusement, et on le voit depuis une semaine dans plein
de dossiers, on a un problème.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais est-ce que les libéraux auraient dû présenter une motion plus nuancée?
M. Khadir
: Bien, je
pense que c'est très nuancé déjà, là. On veut étouffer une motion par toutes
les nuances qu'on n'irait pas bien, bien plus loin, là. Là, écoutez, c'est un gouvernement
libéral, ce n'est pas Québec solidaire au pouvoir qui présentait cette motion.
Alors, je ne comprends pas que le Parti
québécois, qui a déjà été un parti avec un préjugé favorable pour les travailleurs,
qui prétend encore aujourd'hui être un parti progressiste, n'est pas capable de
reconnaître la grandeur de cet homme qui peut, comme tout homme, tout grand
homme, avoir aussi des critiques qu'on peut formuler, mais il y a un temps pour
les critiques et il y a un temps pour la reconnaissance. Il vient de mourir.
M. Robillard (Alexandre) : Je
voudrais juste savoir un peu, pour vous, à quel moment, est-ce qu'on doit
refuser de rendre hommage à un dictateur? Je pense, par exemple, je ne sais pas,
au président de la Corée du Nord, Kim Jong-Un. Est-ce que, selon vous, ce
serait acceptable?
M. Khadir
: Absolument
pas, parce que personne, personne qui a un minimum de sincérité en regard de
l'histoire n'oserait comparer le roi Fahd d'Arabie saoudite, qui décapite et
décapitait, dont le gouvernement décapite encore ses opposants ou les
dissidents, ou encore le dirigeant nord-coréen où il y a une dictature
militaire transmissible de père en fils et qui se prétend une république
inadmissible avec Cuba.
Et, pour votre information, à Cuba, moi,
et vous, et des millions de Québécois, nous avons déjà été et nous avons pu
voir les conquêtes, l'amélioration des conditions de vie de ce peuple, la
liberté relative dont ils jouissent, malgré le fait que l'appareil politique,
le système politique n'accordait pas de droit politique, de droit à la
dissidence politique, mais les droits sociaux et même les libertés
individuelles étaient largement respectés.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Mais, en même temps, c'est comme, vous ne reconnaissez pas que c'est une
dictature, mais quelqu'un qui a un pouvoir pendant 50 ans, qu'il le lègue à son
frère, qui emprisonne des opposants politiques, qui est 171e...
M. Khadir
: Par
définition...
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
...sur 180, en termes de liberté de presse dans le monde, ce n'est pas une
dictature?
M. Khadir
: Par
définition, un gouvernement communiste, par définition, si on se rappelle de la
base du programme, du manifeste du parti communiste, par définition, un régime
communiste, c'est une dictature du prolétariat. Le régime cubain ne s'en
cachait pas.
Alors, ça nous avance à quoi, aujourd'hui,
au moment où le président de cette république, avec toutes ces avancées, avec
une lutte héroïque contre l'impérialisme américain qui a fait tant souffrir les
peuples d'Amérique latine, qui a fait tant souffrir les peuples des Caraïbes...
Regardez juste l'état des nations caraïbéennes, regardez Haïti, regardez la République
dominicaine où il y a de l'esclavage. Donc, il faut quand même avoir une juste
mesure de l'histoire et de la réalité des choses.
Dans ce contexte, bien que ce soit un
régime communiste qui, par définition, est un dictature du prolétariat et où
les droits politiques sont limités, je vous l'accorde... Et ce n'est pas le
modèle de Québec solidaire. Québec solidaire est en rupture avec ça, là. On
vient de courants qui critiquons ça bien avant beaucoup de monde, depuis au
moins 30 ans, d'accord? C'est des courants politiques qui critiquaient ces
régimes-là qui ont formé Québec solidaire.
Cependant, il faut une juste mesure des
choses. Le président cubain de vient de mourir, et notre responsabilité, notre
devoir aujourd'hui, c'est un minimum de sympathie et de décorum, pour emprunter
l'expression de quelques-uns de nos amis ici, à l'Assemblée nationale, envers
le peuple cubain.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Il y a plusieurs personnes dans ce peuple-là qui sont contre...
M. Khadir
: Je pense
qu'on a vraiment assez parlé de ce sujet qui est...
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Non, mais c'est parce que le peuple cubain n'est pas homogène là-dedans. Il y
en a plusieurs qui sont bien...
M. Khadir
: Que
savez-vous, mon cher? Que savons-nous, que savez-vous, que sais-je à propos de
l'opinion de la plupart? Moi, je me fonde sur mes observations sur plusieurs
voyages et des gens que j'ai rencontrés dans Marie-Victorin hier soir pour me
dire que, dans leur grande majorité... J'ai raconté tout à l'heure à Nicolas,
je faisais du porte-à-porte dans Marie-Victorin, trois femmes qui venaient de
revenir de Cuba la veille me disaient que c'est une peine largement partagée;
que des vieux, des jeunes, une majorité de gens qu'elles ont rencontrés... en
fait, ils avaient de la difficulté à entendre ce qu'on est en train... du bruit
et de la fureur anticastriste qu'on est en train d'entendre ici. Elles étaient
vraiment étonnées et disaient l'amour que porte le peuple cubain.
On peut ne pas être d'accord. On peut le
critiquer en temps opportun. On peut ne pas être d'accord avec l'autoritarisme.
On peut vouloir, comme Québec solidaire, un régime démocratique qui table sur
la décentralisation du pouvoir et non pas une centralisation extrême, comme c'était
le cas à Cuba. Mais aujourd'hui, il faut reconnaître la grandeur du personnage,
son impact, les contributions à l'histoire de l'Amérique latine et à
l'amélioration des droits économiques et sociaux de son peuple.
M. Gagnon (Marc-André) :
Donc, si vous trouvez que le Parti québécois a manqué de courage, qu'en est-il
des libéraux?
M. Khadir
: Qu'est-ce
que vous voulez dire?
M. Gagnon (Marc-André) :
Bien, est-ce que...
M. Khadir
: Bien oui.
Bien oui. Je ne comprends pas que les libéraux ne l'ait pas présentée. Malheureusement,
nous, on n'avait pas le droit de présenter de motion aujourd'hui.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Le
gouvernement libéral a, en fait, proposé des amendements à un projet de loi
pour interdire les manifestations de provie ou antiavortement à proximité des
cliniques d'IVG. Est-ce que vous êtes favorable à une telle interdiction du
droit de manifester?
M. Khadir
: Oui, et
nous l'avons déjà, au Québec, depuis nombre d'années. Il y a plusieurs arrêts
de cour depuis les événements qui ont entouré l'exercice de sa profession par
le Dr Morgentaler et le droit des femmes d'avoir un accès libre de toute
intimidation à des services d'interruption volontaire de grossesse.
Donc, tant et aussi longtemps que des
groupes provie bien identifiables menacent, de toutes sortes de façons, ceux
qui pratiquent et intimident les femmes, les travailleurs de la santé qui vont
à ces cliniques-là, il est important d'assurer un périmètre de sécurité.
M. Robillard (Alexandre) : M.
Khadir, êtes-vous d'accord avec M. Legault quand il dit qu'il ne fait pas
partie de l'élite financière?
M. Khadir
: Je ne sais
pas pour M. Legault, mais moi, je suis un médecin et, comme médecin, avant que
je vienne en politique, j'avais un revenu à peu près six à sept fois supérieur
à la moyenne des Québécois. Je considère que ça me qualifiait largement de me
considérer comme l'élite financière, l'élite économique de ce pays, parmi les
classes privilégiées.
Maintenant, ça ne dépend pas tellement de
notre richesse ou pas. Le compagnon le plus illustre de M. Marx, qui était un
marxiste, était Friedrich Engels, qui était un millionnaire pour son époque. Je
ne sais pas si c'était des millions ou par milliards. Ça dépend des
politiques qu'on met de l'avant. Quand on met de l'avant des politiques qui
tablent uniquement sur des baisses de taxes, des politiques de droite, non
seulement ça favorise les élites économiques, non seulement ça favorise les
élites économiques, mais ça fait excessivement mal aux services publics qui sont
au service de la population qui en a marre de ces élites économiques qui tirent
vers eux toutes les ressources, tous les avantages de l'État.
Donc, je ne sais pas si M. Legault se
considère, mais M. Legault, qui est millionnaire, peut difficilement prétendre
qu'il fait partie de la population, hein? Je pense, le revenu médian d'un
contribuable québécois se situe en bas de 40 000 $ par année.
M. Robillard (Alexandre) :
Donc, comment vous expliquez cette déclaration de sa part?
M. Khadir
: Bien, tous
les gens de droite ont de la misère à se reconnaître à droite. Je me rappelle
très bien, M. Legault avait été à une émission, Tout le monde en parle,
au début du lancement de la CAQ. La question lui a été posée, et, encore là, il
ne voulait pas s'associer à la droite, parce qu'il sait très bien que la droite
favorise et oeuvre pour avantager ceux qui sont au sommet, l'élite financière
et l'élite économique de n'importe quel pays, d'accord? C'est constitutif de
ces objectifs. La droite, c'est ça, habituellement, la droite libérale.
Mais je rappelle très bien de Dany
Laferrière, qui l'a regardé et il a dit : Bien oui, vous aussi, hein, vous
faites comme tout le reste des gens de droite, vous refusez de reconnaître ça.
C'est à M. Legault de s'expliquer. Moi, je pense que M. Legault doit s'assumer.
Il dirige un parti qui se trouve à la droite de l'échiquier social, lui-même
est un millionnaire et il fait la promotion de politiques qui, dans l'ensemble,
vont favoriser les plus riches, les plus nantis qui seront les premiers à
bénéficier de toute réduction d'impôt. On sait bien, 1 % de réduction
d'impôt, pour quelqu'un qui gagne 1 million par année, ça représente combien?
10 000 $. 1 %, pour quelqu'un qui gagne 40 000 $ par
année, ça représente 40 $.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Quels sont les risques d'une grève prolongée des juristes de l'État, selon
vous?
M. Khadir
: Terribles,
terribles, parce que bien des choses ne pourront pas avancer. Évidemment, dans
le contexte actuel, nous ne pouvons que déplorer le fait, en plus, que le
gouvernement en profite pour donner des contrats à des firmes d'avocats qui
sont des amies du Parti libéral, qui, pendant des années, hein, comme les Heenan
Blaikie de ce monde, là, ou les McCarthy Tétrault où travaille M. Charest et M.
Jean... je veux dire, Daniel Johnson oeuvre aujourd'hui, bien, c'est des
contrats à des firmes d'avocats externes, ce qui nuit à la capacité de l'État,
à l'expertise de l'État, indépendante, pour écrire des lois, pour décider des
contrats qu'il donne actuellement.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais soupçonnez-vous des gestionnaires au gouvernement de profiter de l'absence
des juristes pour conclure certains contrats qui n'auraient pas passé le filtre
des avocats et des notaires de l'État?
M. Khadir
: Tant et
aussi longtemps que le Parti libéral du Québec dirigé par Jean... j'ai dit
Jean Charest, excusez-moi, quel lapsus — dirigé par les amis de Jean
Charest, ses principaux ministres, Philippe Couillard, Sam Hamad, Jean-Marc
Fournier, Laurent Lessard, ces gens-là sont là, tant et aussi longtemps qu'ils
sont là, oui, je les soupçonne. Tant et aussi longtemps qu'ils sont là, il n'y
a aucune raison de croire que le problème de la corruption dans l'octroi des
contrats, dans la gestion des affaires de l'État est terminé. La preuve, il y a
un scandale à la société d'investissement du Québec.
Moi, j'ai demandé au premier ministre de
nous dévoiler la liste de tous les gens qui, dans le passé, ont été collecteurs
de fonds du Parti libéral. Le Parti libéral refuse. Pourquoi? Parce que ça
pourrait révéler qui sont nommés et qui sont les gens qui ont été nommés par
ces gens-là à la tête des diverses institutions dans lesquelles se prennent des
décisions qui pourraient être aussi dommageables pour l'intérêt des
contribuables que la SIQ. C'est ça, la réalité.
Donc, tant et aussi longtemps que
Jean-Marc Fournier sera là, que Philippe Couillard sera là, que Sam Hamad et
Laurent Lessard seront là ou les ministres à 100 000 $ de l'ancien
gouvernement Charest, il n'y a aucune raison de croire que quelque chose de
véritable a changé.
Une voix
: Merci.
(Fin à 15 h 29)