(Onze heures)
M. Barrette : Alors,
mesdames et messieurs, bonjour. Merci d'assister à ce point de presse dans
lequel nous aurons des annonces significatives à faire pour le bénéfice des
citoyens et citoyennes du Québec.
Alors, comme vous l'avez vu cet automne,
le retour à l'équilibre budgétaire nous a permis d'annoncer un certain nombre
de réinvestissements et vous avez noté, évidemment, que nos choix ont été très
clairs. On a commencé par choisir d'investir dans les soins prodigués et aux
services prodigués aux gens les plus vulnérables. Rappelons que nous avons, cet
automne, annoncé en premier 52 millions de dollars pour le maintien à
domicile, les soins à domicile pour les personnes les plus vulnérables. Par la
suite, pour les mêmes personnes, nous avons investi 22,5 millions de dollars
pour les entreprises d'économie sociale qui donnent des services à nos aînés et
aux gens qui ont des problèmes de santé incapacitants, donc, encore une fois,
des gens vulnérables.
Pour les mêmes gens et pour la population
en général, nous avons aboli les frais accessoires et nous avons récemment,
évidemment, investi 65 millions de dollars en CHSLD. Et j'ai une bonne
nouvelle pour la population : j'avais annoncé que ceci correspondrait à
l'embauche de 1 150 personnes; aujourd'hui, après évaluation, nous
allons nous approcher de 1 300 personnes, personnels, qui vont donner
des soins directs à la population, à la clientèle qui est hébergée en CHSLD. La
semaine dernière, nous avons annoncé et démontré que nous allions mettre à
niveau, au Québec, une offre alimentaire adaptée à notre clientèle en CHSLD. Il
y a deux jours, nous avons fait une annonce de 20 millions de dollars pour
mettre en opération 18 salles d'opération au Québec, 18 salles qui
vont prodiguer aux citoyens et citoyennes du Québec plus de
22 400 chirurgies supplémentaires, 22 400 chirurgies
supplémentaires qui s'ajoutent à celles qui seront faites dans le projet pilote
des trois cliniques, que vous connaissez tous et toutes.
Évidemment, dans le réseau nous avons
plusieurs aspects à améliorer. Et aujourd'hui nous faisons une annonce dédiée
spécifiquement à ce que l'on appelle communément les plateaux techniques, et je
vais expliquer ce à quoi ça correspond. On sait que, pour certaines techniques
d'imagerie médicale, il y a de l'attente qui dépasse trois mois. C'est le cas,
par exemple, en tomodensitométrie et en résonnance magnétique. Alors,
aujourd'hui, nous annonçons un investissement immédiat de 4,5 millions de
dollars dédié à la mise en opération... c'est-à-dire à l'augmentation de l'utilisation
des appareils de résonnance magnétique au Québec pour faire en sorte que la
liste d'attente de patients qui attendent depuis plus de trois mois soit remise
le plus rapidement possible à zéro. On parle ici de 46 500 patients
qui attendent plus de trois mois pour avoir un examen de résonnance magnétique.
Dans les faits, ce que ça représente, c'est que nous octroyons 4,5 millions
de dollars pour augmenter les heures d'opération des machines, des appareils de
résonnance magnétique partout au Québec où il y a de l'attente au-delà de trois
mois.
J'annonce également un investissement de
1,5 million de dollars, dans le même esprit, pour la tomodensitométrie.
Ici, ça correspond à plus de 20 200 patients qui attendent
actuellement plus de trois mois pour avoir un examen de tomodensitométrie.
Encore là, ce sont des montants d'argent octroyés pour augmenter les heures
d'opération de ces appareils-là. Plus clairement, les endroits où les appareils
ne fonctionnent pas 16 heures par jour, sept jours sur sept, bien, voilà
les investissements qui pourront le permettre. Et il y a même des hôpitaux qui,
probablement, feront plus que 16 heures par jour, ce sera à leur
discrétion.
Un cas particulier et important concerne
les endoscopies, là où on fait des colonoscopies, les salles d'endoscopie.
Alors, à cet égard, nous annonçons aujourd'hui un investissement de
4,7 millions de dollars pour faire en sorte que les salles d'endoscopie
qui, actuellement, existent et qui ne sont pas opérées le soient dès
aujourd'hui. Mais nous annonçons également que les salles existantes dans la
région de Montréal, là où sont les attentes les plus importantes, auront un
budget d'heures d'opération supplémentaires. Il sera donc possible aux
institutions concernées de faire fonctionner leurs salles d'endoscopie jusqu'à
19 heures à tous les jours. Une combinaison serait possible : on
pourrait choisir de prendre le bloc d'heures que nous recommandons aujourd'hui
et de le faire la fin de semaine, ce sera à la direction des institutions.
Les six salles supplémentaires qui,
actuellement, ne sont pas utilisées pourront permettre d'offrir plus de
14 000 endoscopies supplémentaires à la population, et l'augmentation
de l'utilisation des salles permettra aux autres salles d'ajouter plus de
11 000 endoscopies supplémentaires offertes à la population, pour un
total de 25 000 endoscopies, particulièrement, évidemment, les
colonoscopies, dont on a beaucoup parlé dans notre réseau. Ça, c'est important
parce qu'en termes d'endoscopie, de colonoscopie, c'est le premier pas avant de
mettre en place formellement le Programme québécois de dépistage du cancer
colorectal. Nous avons l'intention, en début 2018, de lancer formellement
le Programme québécois de dépistage du cancer colorectal, un programme qui, essentiellement,
est en miroir du Programme québécois de dépistage du cancer du sein, un
programme par lequel les gens sont invités, entre 50 et 74 ans, à procéder
à un test qui les amènerait éventuellement à avoir une colonoscopie.
Pour lancer éventuellement ce programme
dont on en fera l'annonce formelle en 2018, on doit préparer le réseau,
préparer le réseau de deux manières. D'abord, évidemment, d'épuiser les listes
d'attente qui existent aujourd'hui, avec l'annonce que je viens de faire, pour
les salles d'endoscopie, mais aussi mettre à niveau notre réseau de salles
d'endoscopie, qui, dans un programme de dépistage, exige d'avoir certaines
mises à niveau informatiques en termes de contrôle de qualité, gestion des
données, et ainsi de suite. Et, à cet égard, pour mettre à niveau notre réseau,
nous annonçons aujourd'hui un investissement de 10 millions de dollars
ponctuel, non récurrent parce que c'est une mise à niveau, qui permettra,
lorsque la mise à niveau sera faite, de lancer formellement le Programme québécois
de dépistage du cancer colorectal.
Donc, globalement, aujourd'hui nous
annonçons 21 millions de dollars dans un secteur nouveau. Je le répète,
pour améliorer notre système de santé, on ne peut pas le faire sur un seul
angle, il y a plusieurs endroits où agir. Cette semaine, nous avons annoncé un investissement
pour faire fonctionner nos blocs opératoires. Aujourd'hui, nous annonçons des investissements
pour l'endoscopie et les tests d'imagerie médicale, en scan, en
tomodensitométrie et en résonance magnétique parce que ce sont des examens
essentiels et souvent préalables à faire certaines chirurgies ou à recevoir
certains traitements.
Je termine en confirmant que nous
continuons à aller de l'avant pour rendre publique l'échographie. Et force est de
constater que les efforts que l'on a faits comme gouvernement pour ne plus
payer de la dette... Parce que ce que nous annonçons n'aurait pas été possible
autrement. Il n'y a pas de magie là-dedans. Un gouvernement peut faire deux
choix : créer des déficits, et dépenser de l'argent sur la dette, et faire
croire à la population que les choses vont bien — ça, c'est le Parti
québécois, et la CAQ, et Québec solidaire — ou bien gérer
correctement vos impôts et vos taxes, gérer correctement pour ne pas payer de
la dette, et investir, et vous donner des services dans un réseau qui est géré
de façon serrée. Aujourd'hui, c'est une bonne nouvelle, encore une fois, et
elle est au bénéfice des gens, des citoyens, qui auront des services de plus,
des gens qui attendent et qui ne le devraient pas. Merci. Maintenant, on pourra
passer à la période de questions.
La Modératrice
: Vas-y,
Mylène.
Mme Crête (Mylène) :
Alors, quel est l'objectif visé avec cet investissement-là?
M. Barrette : Alors, l'objectif
premier est d'abord de faire en sorte que, pour les trois techniques que je
viens de vous décrire, la tomodensitométrie, la résonnance magnétique et
l'endoscopie, l'attente soit, et de façon permanente, inférieure à trois mois.
Si nous pouvons aller à deux mois, nous allons y aller, mais nous allons
commencer par aller à trois mois. Et ça, ce sont des standards qui sont bien
reconnus.
Mme Crête (Mylène) : L'attente
est de combien présentement?
M. Barrette : Il y a des
gens qui attendent... Je peux vous nommer des endroits où, en endoscopie, on
attend plus d'un an. Maintenant, j'ai identifié les nombres de gens en attente
et ce que j'annonce aujourd'hui, en termes d'investissement, permettra de faire
fonctionner ces équipements-là, ces salles techniques là pour avoir un débit
qui permettra de faire disparaître la liste d'attente.
Mme Crête (Mylène) : Et comment
vous justifiez ces investissements-là dans ce secteur-là alors qu'il y a aussi
beaucoup d'autres priorités, beaucoup d'autres besoins, je dirais?
M. Barrette : Bien, un
système de santé, c'est un système vaste qui a plusieurs points particuliers
sur lesquels on doit agir. Alors, je l'ai dit en introduction, là, cette année,
nous avons annoncé quoi? On a annoncé des investissements en maintien à
domicile, en entreprises d'économie sociale, en CHSLD, en offre alimentaire en
CHSLD. Nous avons aboli les frais accessoires, nous avons annoncé des sommes
supplémentaires, donc, réellement, là, des gens de plus qui vont se faire
opérer dans les blocs opératoires. On s'adresse à un autre aspect qui est celui
de l'investigation de problèmes de santé, qui passe par l'endoscopie, la
radiologie, en termes de tomodensitométrie et de résonnance magnétique. Dans un
système de santé, on a des dépenses qui sont trop grandes en médicaments. On
vient de passer deux projets de loi qui vont nous permettre d'aller chercher
des économies là. En santé, on doit agir sur plusieurs fronts, et c'est ce que
nous faisons, mais toujours dans un esprit très clair d'améliorer l'accès et la
qualité des services offerts à la population.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour, M. Barrette. Est-ce que je dois comprendre que les 90 000 examens
supplémentaires qu'on voit ici, ça équivaut à 90 000 patients qui
attendent depuis plus de trois mois? Depuis plus de trois mois dans tous les
cas?
M. Barrette : Tout à
fait. Chaque examen est une personne qui attend.
M. Chouinard (Tommy) :
Depuis plus de trois mois, maintenant?
M. Barrette : Oui.
M. Chouinard (Tommy) :
D'accord. Maintenant, si mon souvenir est exact, le Parti libéral avait promis,
en campagne électorale, la gratuité de tous les services...
M. Barrette : Tout à
fait.
M. Chouinard (Tommy) :
...notamment pour l'imagerie en résonnance magnétique. Il me semble que ça
n'a... Est-ce que ça a été fait, d'abord?
M. Barrette : Alors, j'ai
dit à plusieurs reprises que la résonnance magnétique et la tomodensitométrie
seraient couvertes en clinique privée d'ici la fin du mandat, et ce sera le
cas.
M. Chouinard (Tommy) :
Donc, il ne faut pas voir, dans cette annonce... Vous comprenez, l'objectif
était de réduire l'attente, à l'époque. Vous dites : On veut donc qu'il y
ait des gens qui aillent en clinique privée pour obtenir ces services-là, ce
qui va venir réduire l'attente s'il y a gratuité. Donc, il ne faut pas voir là
un autre chemin que...
M. Barrette : Pas du tout.
M. Chouinard (Tommy) :
Donc, vous allez respecter votre engagement d'ici la fin du mandat par rapport
à ça.
M. Barrette : Absolument,
absolument.
M. Chouinard (Tommy) : Très
bien. Maintenant, j'aimerais vous entendre au sujet de ces statistiques sur les
soins à domicile. Il y a une tendance qui existe, depuis plusieurs années, de
chercher à augmenter le nombre de patients qui bénéficient de soins à domicile,
mais de réduire le nombre d'heures de services par personne. C'est quand même
un phénomène qu'on voit, là, et qui se démontre aujourd'hui, mais...
M. Barrette : Alors, je
comprends qu'il n'y a plus d'autres questions sur le sujet du jour et qu'on
passe à un autre sujet. Je comprends la chose? Alors, nous allons donc aller
sur le prochain sujet.
Alors, ce qui se passe dans le réseau, c'est
très, très simple. Nous avons l'obligation, je dirais, morale, comme gouvernement,
d'offrir les soins de la meilleure qualité possible au plus grand nombre
possible, mais en gérant les choses de façon serrée. Je vous dirais
qu'historiquement peut-être que la gestion n'a pas été suffisamment serrée dans
ce secteur-là. Sous notre gouvernement, on demande aux gens, aux professionnels
du réseau, de s'assurer que l'argent soit dépensé de la façon la plus optimale
possible.
Dans un journal, il y a eu un article aujourd'hui
où je donnais l'exemple suivant, et c'est un vrai exemple vécu : alors,
dans le passé, les évaluations qui étaient faites, mettons, en termes d'aide à
domicile, on pouvait dire : On va vous envoyer quelqu'un une heure, par
exemple, pour faire le ménage puis une autre personne une heure pour faire le
lavage. Bien, ça tombe sous le sens que ça, ce sont deux activités qui peuvent
se chevaucher. Alors, quand on regarde ça et qu'on en fait une analyse
pragmatique... Et je pense que les gens qui nous écoutent comprennent bien
qu'une personne peut faire le lavage et le ménage en même temps, la même
personne sur les lieux. Parce que c'est ça, l'enjeu, là : Est-ce qu'on
envoie deux personnes une heure chacune? Alors, la conséquence de ça, c'est
qu'on ne réduit pas le service, on garde le même service, mais organisé d'une
façon plus optimale. Et, quand on fait la division par type de service, bien,
ça donne moins de minutes. Mais, quand vous regardez les faits, on a donné,
dans les cinq dernières années, des services à 39 % plus de monde, et au
total, même si les heures diminuent, on a augmenté les heures de façon
substantielle. Alors, notre objectif demeurera toujours de donner le maximum de
services possible à un maximum de gens possible, évidemment à l'intérieur de
nos budgets.
M. Chouinard (Tommy) :
Mais est-ce qu'il y a des citoyens qui ont été lésés?
M. Barrette : Absolument
pas. Absolument pas, et je peux vous dire...
M. Chouinard (Tommy) :
Mais le Protecteur du citoyen l'a déjà démontré, pourtant.
M. Barrette : Pardon?
M. Chouinard (Tommy) :
Le Protecteur du citoyen l'a déjà démontré dans des rapports, ça, que certaines
personnes avaient bénéficié d'une baisse de services à leur détriment.
M. Barrette : Voilà. Et,
si vous prenez les exemples de la Protectrice du citoyen, qui sont des exemples
qui sont tout à fait corrects, ce que vous constatez, c'est que la protectrice
a dit aux gens qui ont fait des évaluations : Vous avez trop optimisé,
mais c'est correct d'optimiser. Alors, vous devez, oui, réduire, mais pas
autant. Dans les cas qui sont décrits par la protectrice, dans la grande
majorité des cas, elle a acquiescé au fait qu'on pouvait faire autrement puis
elle a dit : Si vous coupez tant d'heures parce que vous optimisez, bien
là moi, je pense que vous avez simplement trop coupé. Mais vous avez raison
d'optimiser; coupez moins, mais coupez quand même pour donner le même service.
Et l'exemple que je vous donne est un vrai exemple qui est tiré, d'ailleurs,
d'un des exemples qu'avait rapporté la protectrice. L'exemple que je vous
donne, là, c'est un exemple qui est tiré exactement de ce qui a été fait.
M. Chouinard (Tommy) : Si
elle a constaté ça, c'est qu'il y a quand même des citoyens qui ont été lésés, il
y a quelques personnes qui ont été lésées en cours de route.
M. Barrette : Bien, M. Chouinard,
je ne vous dis pas que les gens sont parfaits dans leur évaluation, je vous dis
qu'il y a des tirs à rajuster, ça, oui. Mais il n'en reste pas moins que le
fait d'optimiser est quelque chose qui a été reconnu, accepté et écrit comme
tel par la Protectrice du citoyen, puis c'est correct. Ne trouvez-vous pas
qu'on doive faire en sorte qu'on puisse donner des services au maximum de gens
possible? C'est du vrai monde, là, des gens qui sont, là, vulnérables, qui sont
dans des situations de dépendance. Ça fait qu'on trouve un moyen d'en donner à
plus de monde en optimisant. Moi, il me semble que c'est une bonne nouvelle
pour les gens qui en ont besoin. Ça va?
La Modératrice
: Est-ce
qu'il y a d'autres questions?
M. Barrette : Merci.
(Fin à 11 h 17)