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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Thursday, December 1, 2016, 11 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-deux minutes)

M. Khadir : D'abord, vous dire à quel point j'ai l'impression de revivre le début des années 2008, 2009, lorsqu'on a commencé à déterrer tous les scandales qui ont entouré le gouvernement Charest. Et malheureusement les mêmes acteurs viennent nous hanter : Gilles Vaillancourt, ce matin, Pietro Perrino, par l'excellente démonstration faite par mon collègue de la CAQ, dont j'appuie toutes les paroles et toutes les réponses qui vous ont été faites aujourd'hui. Et les hasards... en fait, il n'y a pas de hasard, la corruption politique est un vaste réseau installé par un système mafieux de politiciens qui ont opéré comme une mafia politique sur le destin économique du Québec. Pietro Perrino, ne l'oubliez pas, celui dont on vous a parlé, était un organisateur du parti PRO de M. Gilles Vaillancourt dans ses meilleures années de corruption tranquille sous la protection de divers gouvernements du Parti québécois et du Parti libéral.

Quand, en 1993, M. Gilles Vaillancourt offrait une enveloppe à Serge Ménard, alors député péquiste, c'était le début... c'était le milieu de quelque chose, mais on sait qu'en tout cas, entre 1993 et 2002, ce genre d'enveloppe devait circuler, parce que Vincent Auclair du Parti libéral aussi en a reçu. Et ça n'a été déterré qu'en 2010. Donc, de 1993 à 2010 au moins, un Gilles Vaillancourt, avec l'aide d'organisateurs comme Luigi... je dis Luigi... Pietro Perrino, oeuvrait à Laval sous la protection de gouvernements, avec les ramifications qu'on sait, avec l'influence d'un Perrino, déjà, à ce moment-là, au sein du Parti libéral du Québec et dans les officines des différents leaders du Parti libéral du Québec.

Donc, c'est pour ça que ça nous inquiète aujourd'hui de savoir qu'il y a une admission, de la part de Vaillancourt, qui pourrait faire en sorte que toute la preuve ne soit pas amenée en cour. C'est sûr qu'on nous explique qu'il y a des raisons juridiques derrière ça, je veux bien croire, mais alors, à ce moment-là, il faut s'assurer... moi, je voudrais qu'on réfléchisse ensemble sur les moyens d'assurer que ce qu'on est en train d'accorder à M. Vaillancourt n'entraîne pas une fermeture de dossier sur tout le réseau de protection que M. Gilles Vaillancourt, protection politique dont il a dû jouir.

On vient d'en voir juste une partie avec l'histoire de Pietro Perrino, mais, rappelez-vous, M. Perrino... je dis M. Perrino... M. Vaillancourt et M. Charest fréquentaient les mêmes assemblées de financement. L'un allait aux assemblées de financement de l'autre, l'autre venait aux assemblées de financement de celui-ci. C'est les mêmes réseaux de contact et de financement. En fait, M. Charest opérait à l'échelle du Québec avec le même génie politique, avec le même génie de financement, et maintenant on comprend, avec la commission Charbonneau, avec le même génie dans l'utilisation des fonds publics et des contrats publics pour obtenir des avantages pour son parti et peut-être même pour l'enrichissement personnel de personnes à la tête du Parti libéral.

Donc, j'espère que le Québec, dans son ensemble, va trouver les moyens de faire en sorte que l'aventure Gilles Vaillancourt, qui va se terminer, pour lui, en prison, la conclusion de l'entente ne fasse pas en sorte qu'on enterre tout le dossier pour montrer les ramifications à l'échelle du Québec, à l'échelle du gouvernement du Québec, la protection dont il a joui pendant au moins 20 ans pour opérer en toute impunité.

M. Bovet (Sébastien) : Quelle protection?

M. Khadir : Je ne sais pas, mais on pourra le savoir.

M. Bovet (Sébastien) : Ah! mais vous semblez avancer qu'il y a eu de la protection.

M. Khadir : Bien, regardez, il y en a un minimum qu'on a su démontrer. En 1993 et en 2002, il a offert des enveloppes brunes à des députés. Un de ces députés ensuite à été ministre de Sécurité publique, il a été ministre de la Justice, il a été procureur général du Québec. Rien n'a été fait contre Gilles Vaillancourt. Qu'est-ce qu'on peut en déduire raisonnablement? Dans le Québec et dans le Laval qu'on connaît aujourd'hui, après la commission Charbonneau, est-il possible de penser un instant que ça, c'est un pur hasard, qu'il n'y avait pas une volonté politique de laisser faire?

M. Robitaille (Antoine) : Vous dites... Est-ce que je vous ai bien compris, là? Vous laissez entendre que Serge Ménard aurait pu laisser Gilles Vaillancourt tranquille parce qu'il a reçu...

M. Khadir : Ce n'est pas moi qui le dis, c'est une admission des faits. M. Serge Ménard n'a jamais nié qu'il a reçu une enveloppe de 10 000 $ en 1993.

M. Robitaille (Antoine) : Il l'a acceptée?

M. Khadir : Non, non, il l'a remise, mais il savait qu'il y a eu une tentation de corruption. Moi, je ne m'intéressais même pas à la politique municipale lorsqu'en 2009, lors d'une campagne partielle, j'ai comparé Gilles Vaillancourt à Robert Mugabe à cause de sa longévité et de la corruption qui accompagnait son règne politique. J'en avais tellement entendu parler comme simple observateur et lecteur des nouvelles et des journaux. Comment est-ce que celui que Gilles Vaillancourt a essayé de corrompre, celui qui était député de Laval et qui est devenu ensuite ministre de la Sécurité publique, ministre de la Justice, n'a rien fait?

Comment est-ce qu'on peut expliquer ça, si ce n'est que, malheureusement, pour certains politiciens qui ont été au pouvoir pendant longtemps, on pouvait opérer au Québec exactement comme dans une république de bananes et laisser tranquille les caciques locaux en autant qu'on rendait la pareille. Et là c'est pour ça qu'on doit savoir qu'est-ce qui s'est passé. Comment peut-on expliquer qu'au Québec, pendant plus de 20 ans, on a laissé tranquille un Gilles Vaillancourt?

M. Bovet (Sébastien) : C'est plus une critique de M. Ménard que de M. Vaillancourt que vous faites?

M. Khadir : Non, c'est une critique de l'État mafieux dans lequel opérait M. Vaillancourt et qui lui permettait d'échapper «scrutiny»... aïe, je suis devenu...

Une voix : Surveillance...

M. Khadir : ...à la surveillance policière et étatique, l'ont scruté... c'est parce que scruté, en français, n'a pas son équivalent de «scrutiny»...

M. Bovet (Sébastien) : Mais vous posez trop de questions en anglais à l'Assemblée.

M. Khadir : Oui, c'est ça. Bien, c'est parce que je me suis beaucoup pratiqué... Il a fallu tout mon change... Mais revenons à ce qui est important.

Ce que je veux dire : il est impossible, on serait naïf, puis ça serait un très mauvais service à rendre à notre public que de balayer ces suspicions du revers de la main. On sait comment opèrent ces gens-là. Gilles Vaillancourt n'aurait pas pu commettre tous les méfaits qu'il a commis pendant plus de 20 ans s'il n'y avait pas une protection au plus haut niveau au sein de l'État québécois. C'est ça qu'on veut savoir.

M. Bovet (Sébastien) : Mais donc, vous, député, là, vous parlez...

M. Khadir : Moi, j'espérais que le processus criminel... Je veux juste compléter. Pourquoi je suis un peu inquiet aujourd'hui? Moi, j'espérais que toute l'enquête... ensuite l'accusation, l'arrestation, puis, après, le procès, nous permettent de savoir quels étaient les liens entre M. Vaillancourt et M. Charest.

Comme je vous l'ai dit, M. Charest a opéré à l'échelle du Québec, de la même façon que M. Vaillancourt opérait à l'échelle de Laval : «kickbacks», retours dans le financement de son parti. Écoutez, c'est les mêmes affaires... Rappelez-vous, à la commission Charbonneau, c'est les mêmes méthodes de financement du PRO de M. Vaillancourt qui existait au sein du parti de M. Charest : utilisation des contrats publics, utilisation des nominations, d'accord, pour renflouer les caisses du parti.

Maintenant, pour l'enrichissement personnel, je ne le sais pas. On sait au moins que la caisse occulte du Parti libéral permettait à M. Charest d'obtenir 75 000 $ de plus par année. Donc, il y a énormément, d'abord, de ressemblances, en tout cas. Ensuite, on a les mêmes organisateurs. On a Pietro Perrino au parti de M. Charest, au parti de M. Vaillancourt. On a Marc Bibeau, ami de M. Charest et ami de M. Vaillancourt, qui va dans les mêmes activités de financement de l'un et de l'autre.

Le Québec doit savoir. Le suspect numéro un de la corruption politique à l'échelle du gouvernement du Québec est maintenant l'accusé qui va aller en prison pour la corruption à Laval. C'étaient quoi, leurs liens?

M. Robillard (Alexandre) : Mais qui a intérêt à ce que M. Vaillancourt plaide coupable?

M. Khadir : M. Vaillancourt lui-même, d'abord, pour avoir moins de prison, M. Vaillancourt ensuite pour avoir moins de gens à... disons, moins de vérités à dévoiler dans un procès public, puis certainement beaucoup de gens dans le gouvernement, dans l'entourage de M. Charest, sans doute M. Charest lui-même et tous ceux que M. Charest a nommés et le Parti libéral a nommés depuis toutes ces années dans toutes les échelles de l'administration, y compris de la justice.

Alors, c'est pour ça que nous sommes inquiets. On doit être inquiets, le Québec doit être inquiet. On a vu, dans le reportage d'Enquête sur le scandale des immeubles, comment un enquêteur honorable, dont j'oublie le nom, qui a témoigné devant l'émission, a senti le besoin...

Journaliste : ...

M. Khadir : Je ne pense pas que c'était son nom... a senti le besoin de se confier à l'émission Enquête pour s'assurer que le travail de l'UPAC ne soit pas gaspillé, et on l'a vu dire du bout des lèvres : C'est parce qu'il y a un blocage quelque part.

Est-ce que c'est la Sûreté du Québec? Est-ce que c'est l'UPAC? Est-ce que c'est la DPCP? Peu importe, mais maintenant, en voyant en plus comment le DPCP est... en fait, tout le système judiciaire est étranglé par le faible financement... Et le problème, quelles que soient les raisons, on a le droit d'être inquiets de savoir : la conclusion de cette entente avec M. Vaillancourt, est-ce que ça sert bien l'intérêt public? Est-ce que ça sert bien la vérité? Est-ce que ça sert bien notre besoin de savoir, là, aujourd'hui, especially for the English community living in Laval and west end of Montréal, to know what's the relationship between Gilles Vaillancourt, and Jean Charest, and the Liberal Party? We know now that Pietro Perrino at least worked as an organizer for both parties.

M. Bovet (Sébastien) : Vous répondez quoi aux questions que vous posez?

M. Khadir : Pardon?

M. Bovet (Sébastien) : Vous répondez quoi aux questions que vous posez : Est-ce que la justice est bien servie par un plaidoyer de culpabilité? Est-ce qu'on va savoir toute la vérité? Vous répondez quoi?

M. Khadir : J'ai peur que la justice et la vérité ne soient pas bien servies si les informations qui puissent nous permettre de connaître les ramifications politiques à l'échelle du gouvernement du Québec, dont jouissait Gilles Vaillancourt, ne sont pas rendues publiques.

Gilles Vaillancourt, là, rappelez-vous, Vincent Auclair nous a dit avec quelle désinvolture et apparence de banalité M. Vaillancourt tentait de le corrompre. Ça, c'était en 2002. La même chose s'était produite en 1993. Est-ce qu'il faut croire qu'entre 1993 et 2002 et ensuite jusqu'en 2010, où ça a été dévoilé, c'étaient les deux seuls exemples? Il n'a rien fait d'autre? Il n'y a aucun politicien de Laval, du Québec qui a joui de ces tentatives de M. Vaillancourt? Qu'est-ce que cherchait M. Vaillancourt exactement en donnant ces enveloppes-là? C'est ça qu'on doit savoir. Quelle protection il voulait? Quelle collaboration il voulait de la part d'éminents députés?

M. Gagnon (Marc-André) : M. Khadir, vous dites que M. Vaillancourt a opéré dans le même système de corruption que Jean Charest l'a fait à son époque. Est-ce que vous avez la croyance que le système de corruption que vous décrivez existe toujours aujourd'hui sous Philippe Couillard?

M. Khadir : En tout cas, sous Philippe Couillard, on assiste à des nominations de gens comme Pietro Perrino aux plus hauts postes de commande de l'État, de gens qui opéraient, dans les plus belles années de Vaillancourt et de Jean Charest, dans la corruption qui a marqué ces années-là. Est-ce qu'on doit être rassuré? Poser la question, c'est y répondre. Tant et aussi longtemps que M. Couillard, qui était un ministre à 100 000 $ dans les plus belles années de la corruption politique opérée par Jean Charest... on n'a aucune malheureusement raison valable un tant soit peu raisonnable d'être rassuré.

Tant et aussi longtemps que M. Couillard ne nous fournira pas la liste de toutes les nominations qui ont été faites, les listes qui ont été fournies à Jean Charest par les financiers du Parti libéral, hein, les Franco Fava, les Charles Rondeau, les Marc Bibeau, M. Bartlett et les autres, il y en a d'autres, est-ce que M. Couillard veut vraiment prouver qu'il a l'intention de régler la question de la corruption politique... Bien, qu'il nous indique tous les gens qui ont été nommés suite des recommandations de ces gens-là depuis des années pour qu'on puisse l'examiner.

M. Robillard (Alexandre) : Mais, M. Khadir, qu'est-ce que la couronne aurait dû faire devant la possibilité de s'entendre avec M. Vaillancourt?

M. Khadir : S'entendre avec M. Vaillancourt pour le mettre en prison, pour qu'il restitue son argent, c'est parfait. Ce que je demande simplement, c'est qu'il faut que la DPCP trouve le moyen de rendre publique, c'est-à-dire que cette entente ne fasse pas en sorte qu'on ferme la couverte sur les ramifications politiques entre M. Vaillancourt et l'État québécois, entre M. Vaillancourt et le Parti québécois, entre M. Vaillancourt et le Parti libéral du Québec.

M. Robillard (Alexandre) : Il faut que la preuve soit rendue publique?

M. Khadir : Une partie de la preuve qui nous permette de savoir la vérité sur qu'est-ce qui, au sommet du pouvoir à Québec, a permis à Vaillancourt d'opérer en toute tranquillité.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Peut-on penser que le DPCP a subi quelque pression que ce soit pour arriver à une entente avec M. Vaillancourt et éviter que la preuve recueillie contre lui et qui aurait pu éclabousser d'autres, disons, acteurs de la scène politique québécoise soit dévoilée?

M. Khadir : Si on peut le penser, oui. Si on peut l'affirmer, non. Si on peut le penser, oui, parce que moi aussi, comme vous, j'ai regardé l'émission  d'Enquête, il y a quelques semaines, sur la vente des immeubles. Moi aussi, je me demande comment ça se fait qu'une telle chose aussi évidente puis aussi facile à juger par les faits mêmes traîne et que ça n'a pas été apporté en justice encore. Il n'y a pas eu d'accusation, il n'y a pas eu d'arrestation. C'est sûr que, lorsqu'on voit ça, on peut penser.

Maintenant, est-ce qu'on peut l'affirmer? Sans doute pas, je ne peux pas l'affirmer. Mais, comme je ne peux pas l'affirmer, je pose la question à la direction des poursuites criminelles : Qu'avez-vous prévu pour nous permettre de comprendre? Les députés que nous sommes, là, nous sommes redevables à la population pour ces choses-là. Ils nous élisent parce qu'ils pensent qu'on peut permettre de surveiller l'action du gouvernement.

Aujourd'hui, on a un acteur principal de la deuxième ou troisième ville en importance au Québec, qui a monté tout un système de corruption, accusé de gangstérisme et qui vient de plaider coupable, oui, mais il a fait ça avec la complicité de gens bien placés au gouvernement du Québec. Nous voudrions savoir lesquels.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Sur un autre dossier, si vous le permettez, le Parti québécois a proposé d'accorder le droit à l'oubli aux personnes qui ont souffert, les survivants du cancer, notamment pour qu'elles puissent s'assurer, comme toutes les autres personnes au Québec, qu'elles n'aient pas de surprime. Est-ce que c'est une bonne idée, selon vous, de modifier...

M. Khadir : Excusez, cette question m'échappe complètement. Pourriez-vous expliciter? Je n'ai pas...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, présentement, les personnes qui ont notamment souffert d'un cancer ont beaucoup de difficulté à s'assurer. Parfois, elles ne peuvent pas s'assurer ou, lorsqu'elles le peuvent, doivent payer une surprime. Donc, le Parti québécois s'est inspiré de la législation française pour accorder un droit à l'oubli. Donc, après une période, par exemple, de 15 ans, les personnes pourraient être assurées sans...

M. Khadir : Oui, l'idée est bonne. C'est une idée généreuse, puis il faut que, disons, il y ait des dispositions législatives pour protéger, surtout dans une médecine moderne, où nos capacités de traitement, la biologie et l'arsenal thérapeutique moderne permettent réellement de guérir. Et donc il faut absolument qu'on tienne compte de cette évolution et ce n'est certainement pas les compagnies d'assurance qui vont être les premiers à évoluer là-dessus.

Mais, au-delà de ça, ça ramène le débat sur la question de l'assurance santé, médicaments et les assurances publiques. Je dirais que, dans un État qui offre un bon régime de pensions de retraite, les gens seraient moins angoissés vis-à-vis de leur avenir et ne seraient pas aussi tentés par... comment je pourrais dire, les conséquences désastreuses des refus des assurances seraient moins angoissantes pour ces personnes-là, seraient moins angoissantes si on avait un bon système de retraite, un bon système d'assurance publique qui garantit de bons revenus pour les patients.

Mais je vous rappelle, il y a une question très, très judicieuse. La médecine moderne a fait des avancées que les assurances ne sont même pas capables de voir et il faut absolument tenir compte de ça, pour forcer les assurances à améliorer leurs protections.

M. Hicks (Ryan) : So, I have some questions in English.

M. Khadir : Of course. I love questions in English. I love reports in English.

M. Hicks (Ryan) :Oh! There are lots of reports.

M. Khadir : Not that those you do…

M. Hicks (Ryan) : There are lots of reports in English. I can send you some links to them.

M. Khadir : I know that you do them. I was misunderstood. I know that everybody does his job, but, once it arrives at CTV national, it appears at the 10th rank.

M. Hicks (Ryan) :We can have a discussion outside of here about that.

M. Khadir : I know that you want to be the first appearing in the show, but I have to admit like you that the reports that the Anglophone journalists prepare do not always get through.

M. Hicks (Ryan) : But they make it to the local news, and CBC offers a local television newscast at 6 o'clock, radio newscasts throughout the day in English and online, and so does CTV.

M. Khadir : Yes. But please let me stress the fact that the main culprit of all this problem is us. We're not as fluent in English as we would like to be. We're not as able to write in English to send op-eds as we do in French media. So, of course, part of it, first, is us, but you have to acknowledge like me that the audience, when the national CBC or CTV news open is one, and the audience, 40 minutes later, at 11 :40, it's not the same.

M. Hicks (Ryan) : But you're… And we can have a discussion about this outside, but you're not…

M. Khadir : But am I wrong or…

M. Hicks (Ryan) : You're not acknowledging…

M. Khadir : Am I wrong or the…

M. Hicks (Ryan) : You're not… Yes, there are some faults…

M. Khadir : The audience is the same?

M. Hicks (Ryan) : There is some faults in your analysis that we can talk about outside of here. But my question is about Gilles Vaillancourt and what your reaction is to the fact that he has plead guilty and some of your fears that you've talked about.

M. Khadir : I can say without any risk, judicial, and I challenge Mr. Charest and the Liberal Party to bring me to court, Gilles Vaillancourt operated all those years with the protection of Jean Charest's party. Gilles Vaillancourt and Jean Charest were very close. They had the same organizers. One of them is Pietro Perrino that is under scrutiny today, OK, for all the wrongdoings he has done all these years. O.K.?

So my fear is that, through the court deal for his guilty pledge, that we might not find out the truth about the links between Gilles Vaillancourt and the Québec Government, because all those years he tried to corrupt members of Parliament here. Why did he do that? Why did he want to give $10,000 in cash in envelopes to members of Parliament here? What was he looking for? He was completely in control in his city. So, why was he doing that?

M. Hicks (Ryan) : So, for you, today, he really represents a lot of unanswered questions.

M. Khadir : Yes, because, if we just put in jail a culprit, «coupable»...

M. Hicks (Ryan) : I think, «guilty»…

M. Khadir : ...a guilty person and we don't understand the system that operated to give him the possibility to do that, we have not resolved the problem. We don't want justice to be hard on an individual, but leave the system to be in place. We want the justice to solve the problem of the system and, in the same time, of the guilty person.

M. Hicks (Ryan) : And you said earlier that you supported everything that the CAQ said today and what...

M. Khadir : Well, everything that my colleague Simon Jolin-Barrette told about Mr. Pietro Perrino. I think it is very, very troubling that the second most powerful person in charge of Government and administration today is somebody who worked for Jean Charest during the worst years of Jean Charest's corruption in Québec, that worked for Gilles Vaillancourt during the worst years of Gilles Vaillancourt's corruption a few years back. This guy worked for them as an organizer, this guy worked for them during the years that they used Government's contracts to obtain kickbacks for their party or for their personal wealth.

M. Hicks (Ryan) : O.K. Merci.

(Fin à 11 h 44)

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