(Treize heures seize minutes)
M. Gaudreault
: Alors,
bonjour. Je trouvais important de vous rencontrer aujourd'hui avec mon collègue
de Sanguinet, Alain Therrien, sur le dossier des terrains contaminés à
Bécancour. Bon, le ministre David Heurtel nous a annoncé aujourd'hui qu'à
toutes fins pratiques, là, on ne se le cachera pas, là, il met sous tutelle la
direction régionale de son ministère pour Mauricie—Centre-du-Québec en confiant
la gestion de ce dossier maintenant directement auprès de sa sous-ministre.
Alors, nous, on dit : Bien, trop peu
trop tard dans ce dossier-là, et on demande d'aller un cran plus haut, un cran
plus loin. Nous demandons aujourd'hui de mandater le Commissaire au
développement durable, qui, comme vous le savez, est une direction du Vérificateur
général, donc le Commissaire au développement durable, de faire enquête sur
cette histoire, sur cette histoire invraisemblable de contamination. Écoutez,
de la contamination commencée en 2002, puis ce n'est pas une minicontamination,
là, on parle de plusieurs tonnes de contaminants. Et le ministère de
l'Environnement est au courant depuis 2004, on est rendus en 2016, et il y a
des effets, il y a des impacts pour les résidences avoisinantes, et c'est une
succession d'erreurs visiblement dans ce dossier-là.
Donc, l'objectif est de mandater le Commissaire
au développement durable, qu'il nous fasse enquête, qu'il nous fasse un rapport
à la suite et qu'il le dépose à l'Assemblée nationale comme c'est dans
l'habitude du Commissaire au développement durable pour qu'on puisse ensuite
avoir tous les éléments et aller encore plus loin sur cet enjeu-là, parce qu'à
partir de la situation de Bécancour, bien, c'est toute la question des terrains
contaminés à travers le Québec qui se pose. Et on veut tout de suite stopper
les choses là-dessus.
Alors, sur ce point, je laisse mon collègue
Alain pour un autre volet du dossier.
M.
Therrien
:
Merci, Sylvain. Écoutez, c'est deux poids, deux mesures. La direction régionale
a une démarche qu'on pourrait considérer comme étant très nébuleuse par rapport
à ce terrain contaminé, mais, d'un autre côté, elle va exiger des… on appelle
ça, là, des exigences administratives extrêmement importantes chez les
entreprises qui veulent naître dans cette région-là. Alors, pour eux, les
exigences de la direction régionale ressemblent définitivement aux 12 travaux
d'Astérix, et beaucoup d'entreprises ne verront jamais le jour justement parce
que cette direction régionale là met beaucoup les bâtons dans les roues.
Et la dernière entreprise qui a subi le
sort, si on veut, de la direction régionale, c'est Oriens Technologies. Et ce
qui est un peu paradoxal, c'est qu'Oriens Technologies offre une technologie
verte, une technologie qui a reçu le prix Phénix en environnement. Oriens
Technologies prend des résidus d'aluminium, recycle ça et fait, à l'intérieur
de cette démarche, avec cette technologie-là, va réussir à en faire un additif
pour le ciment, et donc 100 % recyclé. Et Oriens Technologies, c'est 12
millions d'investissements privés, c'est 45 emplois. Bien, cette entreprise-là,
elle a fermé justement parce qu'elle n'a pas reçu un renouvellement du permis
de la part la direction régionale.
Alors, ce qui est problématique dans ce
cas-là, c'est que les entrepreneurs — c'est presque rendu un «running
gag» — ces entrepreneurs-là vont subir justement les foudres de cette
direction-là… vont être extrêmement sévères avec les entrepreneurs, et ce qui
est vraiment, et je le répète parce que c'est important de le
mentionner, c'est paradoxal parce que c'est une entreprise, Oriens
Technologies, qui est une entreprise verte, qui permet justement de recycler
des matières dangereuses, et nous, on considère qu'il faut faire le point aussi
sur cet aspect qui caractérise cette direction régionale. Voilà.
M. Gaudreault
: Merci.
(Fin à 13 h 20)