(Onze heures vingt etune minutes)
M. Legault
: Oui.
Bonjour, tout le monde. Ce matin, je voudrais remercier les 22 000
Québécois qui ont voté pour nos candidats à l'occasion des quatre élections
partielles hier. On est très heureux, très fiers de la victoire convaincante
d'Éric Lefebvre, qui est avec moi ce matin, là, donc le nouveau député
d'Arthabaska. Éric, c'est un entrepreneur, c'est un homme qui est impliqué dans
plusieurs organismes dans son comté et c'est tout un organisateur. On l'a vu, là,
les centaines de bénévoles qu'on a eus pendant toute la campagne électorale, des
amis d'Éric, c'était vraiment beau à voir.
La CAQ a obtenu hier des résultats qui
sont encourageants face, il faut bien le dire, là, à deux grosses machines,
celle du Parti libéral et du Parti québécois. C'est prometteur pour 2018. Le
grand perdant hier, c'est le Parti libéral. Philippe Couillard, je pense qu'on
peut le dire, a perdu la confiance des Québécois. Il est rattrapé par les
scandales libéraux. Il est rattrapé par sa méconnaissance de la réalité des
familles qui ont de la difficulté à boucler leurs fins de mois. Il est aussi
rattrapé parce qu'il n'a rien changé en santé. Les gens nous ont dit pendant
toute la campagne : Ça ne s'est pas amélioré, depuis deux ans et demi,
avec M. Couillard. Et le premier ministre aussi est déconnecté sur les enjeux
identitaires.
Donc, Philippe Couillard paie parce qu'il
regarde de haut les préoccupations des Québécois. On a vu hier un fort désir de
changement. On voit qu'actuellement au Québec, plus que jamais, c'est une
course à trois, et les résultats nous encouragent à travailler encore plus fort
pour proposer une alternative de gouvernement aux Québécois. Ce que propose la
CAQ, c'est le rassemblement des nationalistes sans le boulet de la souveraineté
du Québec. La souveraineté du Québec va devenir un boulet de plus en plus lourd
à porter par le Parti québécois à mesure qu'on va approcher de l'échéance de
l'élection générale. Comptez sur le Parti libéral pour se faire un plaisir de
rappeler la raison d'être du PQ. C'est pour ça que notre offre politique,
l'offre politique de la CAQ, va prendre tout son sens en 2018 : le Québec
d'abord, les Québécois d'abord, mais sans la souveraineté.
Donc, de notre côté, on va continuer de
préparer un programme de gouvernement porteur d'espoir en économie, en
éducation, pour humaniser les services de santé et on va continuer de se tenir
debout avec fierté pour nos valeurs. Donc, j'ai bon espoir qu'en 2018 les Québécois
vont se donner un nouveau gouvernement avec de nouvelles idées et une nouvelle
équipe, un gouvernement de la CAQ synonyme de fierté et de prospérité.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va commencer la période de questions. Nicolas Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) : M.
Legault, votre victoire, évidemment, a été sans équivoque. Est-ce que vous
attendiez un peu plus de résistance de la part des libéraux, notamment dans Arthabaska?
Parce qu'effectivement il y a eu toute cette histoire avec la mémoire de Mme
Roy et, quand même, ça aurait pu jouer contre vous.
M. Legault
: Oui, honnêtement,
là, quand on a vu à peu près tous les ministres du gouvernement libéral défiler
tour à tour en reculant sur Optilab, en reculant sur la date de construction de
l'Hôtel-Dieu, l'agrandissement de l'Hôtel-Dieu, donc... Mais on a vu que les
gens d'Arthabaska n'ont pas été dupes, là, donc ils ne se sont pas laissés
embarquer dans les promesses qui, dans le fond, étaient les mêmes promesses que
le Parti libéral a fait en 2014. Donc, je pense que M. Couillard n'a pas réussi
à convaincre les gens dans Arthabaska.
M. Vigneault (Nicolas) :
Maintenant, du côté, en fait, de Saint-Jérôme, quand même, vous avez fait une
chaude lutte, mais vous auriez souhaité ce comté-là très clairement. Est-ce que
vous avez de la difficulté à transposer ce qu'on peut voir dans les sondages en
résultats de vote, finalement?
M. Legault
: Oui, bien,
écoutez, ce qui nous a fait mal, évidemment, dans Saint-Jérôme, c'est le taux
de participation. On le voit, 43 % de participation dans Arthabaska, mais seulement
34 % dans Saint-Jérôme. Ce qui nous encourage, dans Saint-Jérôme, c'est
qu'on est passés de 31 % d'appui à 35 % d'appui. Rappelons-nous qu'en
2014 on avait eu 31 %, puis les péquistes avaient eu 36 %. Donc,
c'était en ligne avec notre pointage. On arrivait à peu près 35 %,
36 %. On est arrivés à 35,5 %. Ce qui est surprenant, c'est le taux
de participation puis le faible résultat, là, du Parti libéral à 10 %.
La Modératrice
: Merci.
Véronique Prince, TVA.
Mme Prince (Véronique) : Justement,
par rapport à Saint-Jérôme, est-ce que vous vous êtes aperçu de l'importance
d'avoir un candidat qui était vraiment issu de la région même? On voit que M.
Lefebvre dans Arthabaska était déjà très connu. Votre candidat dans Saint-Jérôme,
le spin du Parti québécois, c'était que ce n'était pas quelqu'un de Saint-Jérôme,
mais que ça allait paraître dans les résultats. Est-ce que ça a pu jouer, le
fait...
M. Legault
: Je ne
pense pas, parce que Bruno Laroche, comme préfet de la MRC qui inclut Saint-Jérôme,
était très connu à Saint-Jérôme, très apprécié, avait beaucoup d'appui au
conseil municipal de Saint-Jérôme. Non, je pense que c'est vraiment la sortie
de vote, là. Le Parti québécois avait une grosse machine pour sortir le vote
dans Saint-Jérôme, et puis on a encore du travail à faire, là. On est passés de
31 % à 35 %. Évidemment, si j'étais capable d'avoir 35 % partout
au Québec, là, je serais content.
Donc, je ne suis pas malheureux du
résultat de 35,5 %, mais on se rend compte qu'on doit faire encore mieux
dans Saint-Jérôme. Évidemment, si on parle plus de la compétition entre nous
puis le PQ, bien, on voit que dans Saint-Jérôme on a perdu par à peu près 10
points face au PQ, mais, dans Arthabaska, on a battu le PQ par 27 points, puis
ce sont deux comtés francophones, c'est deux comtés qu'on travaillait tous les
deux parce qu'on savait que les deux autres comtés n'étaient pas en jeu.
Donc, oui, on s'est améliorés, mais pas
assez dans Saint-Jérôme. Par contre, de voir le PQ à 16 % dans Arthabaska,
un comté francophone, là, je serais plus inquiet à leur place qu'à ma place, à
35,5 %.
Mme Prince (Véronique) :
Est-ce qu'on peut entendre M. Lefebvre?
M. Legault
: Oui,
absolument.
Mme Prince (Véronique) : Je
peux vous poser une question? Vous avez fait, M. Lefebvre, beaucoup...
M. Lefebvre (Éric) : Bonjour.
Mme Prince (Véronique) :
Bonjour. Vous avez fait beaucoup de promesses en campagne électorale :
baisses d'impôt, aider les entrepreneurs, etc. À quel point, maintenant que
vous êtes élu, êtes-vous capable de mettre ça en application et à partir de
quand?
M. Lefebvre (Éric) : Bien, je
vous dirais, une des promesses que j'ai faites, c'est au niveau du changement
de nom. Le comté s'appelle le comté d'Arthabaska. J'ai des municipalités de la
MRC d'Arthabaska, mais j'en ai plus d'une dizaine de la MRC de L'Érable, et les
gens de L'Érable se sentaient moins interpellés par le nom du comté. Alors, une
des premières choses que je voudrais faire avec le DGE, c'est de faire le
changement de nom, Arthabaska-Érable, pour créer un esprit d'appartenance. Pour
moi, le travail d'équipe a toujours été à la base de ma vie, de ma fonction, et
je suis un joueur d'équipe et, de cette façon-là, je veux créer un lien entre
les municipalités.
Et j'ai annoncé quelque chose au niveau
local que je veux travailler, c'est avec tous les élus, je veux faire une
journée, un genre de lac-à-l'épaule. On connaissait, à l'époque, la CRE, qui
était le conseil régional des élus, qui n'existe plus maintenant. J'ai été
conseiller municipal pendant sept ans, et c'était une raison pour se rencontrer
et qu'il y ait des discussions de corridor entre les élus, et, à ce moment-là,
ça, les élus me disent qu'ils n'ont plus la chance de se rencontrer et de
pouvoir échanger.
Alors, une fois par année, il va y avoir
une journée lac-à-l'épaule avec tous mes élus et mes intervenants
socioéconomiques, culturels, communautaires du comté, où on va pouvoir échanger
et présenter les différents programmes pour mon comté.
Mme Prince (Véronique) :
Juste une sous-question. Est-ce que le fait que vous soyez...
(Interruption)
Mme Prince (Véronique) :
Attention, Guy! Est-ce que le fait que vous soyez dans le deuxième parti
d'opposition, est-ce que vous pensez que ça risque de vous bloquer ou de vous
nuire, d'empêcher d'aller aussi loin que ce que vous souhaitez?
M. Lefebvre (Éric) : Non, au
contraire. Au contraire, en étant dans le parti de l'opposition, là,
présentement, avec ce que je vois et ce que j'ai entendu surtout sur le
terrain, la grogne des gens face à un projet comme Optilab, face à... le projet
de l'agrandissement de l'Hôtel-Dieu d'Arthabaska que le gouvernement nous
promet depuis plusieurs années et qu'il vient annoncer, à deux jours du début
de la campagne électorale, que le projet va être à l'étude, les gens
d'Arthabaska ne sont pas dupes. On se doit d'avoir une première pelletée de
terre pour l'agrandissement de l'Hôtel-Dieu d'Arthabaska avant la prochaine
élection générale.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) : M.
Legault, vous dites que, de plus en plus, c'est des luttes à trois. Si jamais
le Parti québécois et Québec solidaire s'unissent, est-ce que ça ne risque pas
de vous donner des difficultés? Par exemple, dans Marie-Victorin, Québec
solidaire est quand même devant vous, de peu, mais est devant vous.
M. Legault
: Bien, je
pense que tous les analystes disent qu'un plus un ça ne fait pas deux, hein,
quand on additionne les sondages ou les résultats de ces deux partis
politiques. N'oubliez pas que Québec solidaire a une position complètement
opposée au PQ sur l'identité, un sujet qui a été important pendant la campagne
électorale. Évidemment, quand on parle de réduire les impôts de la classe
moyenne, on a une différence, là, d'approche entre le PQ puis Québec solidaire.
Donc, moi, je ne suis pas certain qu'une
alliance entre les deux, qu'on peut tout simplement additionner les votes des
deux partis, là. Je pense que ce que les Québécois veulent, c'est un parti qui
est capable de battre les libéraux, et la seule façon d'y arriver, c'est de
mettre ensemble les nationalistes. Il n'y a pas assez de souverainistes. On
parle de deux partis souverainistes.
M. Gagnon (Marc-André) :
Mais, si le Parti québécois et Québec solidaire s'unissent, est-ce qu'ils ne
risquent pas de devenir cette force qui va avoir la capacité d'aller faire
tomber le gouvernement libéral?
M. Legault
: Bien,
quand on regarde chez les électeurs qui sont souverainistes, il y en a à peu
près la moitié pour qui ce n'est pas la priorité, la souveraineté. Puis on l'a
vu hier, les préoccupations qui n'ont pas intéressé Philippe Couillard, comme
la baisse d'impôts, bien, ça a été un enjeu, je crois, entre autres dans
Arthabaska, dans les comtés qui sont un petit peu plus conservateurs, avec un
petit c. Donc, il faut être prudents aussi quand on fait ces analyses.
M. Gagnon (Marc-André) : Parlant
de vote plus conservateur, dans Arthabaska, vendredi dernier, vous disiez :
Moi, je serais surpris si le candidat du Parti conservateur fait plus que
1 %. Il a fait presque 5 % finalement. Est-ce que ce n'est pas le
signe d'une montée, disons, de la droite, comme plusieurs semblent observer,
notamment depuis l'élection de M. Trump aux États-Unis?
M. Legault
: Oui. Bien,
écoutez, que ça soit 1 % ou 4,7 %, il reste que c'est marginal. Je ne
pense pas que les gens d'Arthabaska vont vouloir, dans une élection générale,
appuyer un candidat qui n'a aucune chance de gagner. Donc, non, ça ne
m'inquiète pas.
M. Gagnon (Marc-André) :
Juste une petite question rapide sur un autre sujet. Le Commissaire au
lobbyisme, donc, vient d'émettre un communiqué ce matin dans lequel,
finalement, il blanchit Pyrobiom Énergies, là, entreprise qui était au coeur de
l'affaire Lessard. J'aimerais vous entendre à ce sujet-là. C'est sûr qu'il y a
encore l'enquête du Commissaire à l'éthique qui est en cours.
M. Legault
: C'est ça.
Bien, un, il reste l'enquête du Commissaire à l'éthique, donc il reste une des
deux enquêtes à faire. Deuxièmement, bien, moi, comme je l'avais dit depuis le
début, c'est un problème de jugement, là. C'est clair que le gouvernement
libéral a donné des subventions à un ami très proche de Laurent Lessard.
Maintenant, est-ce qu'il y a des preuves qu'il
y a eu du lobbyisme ou un manque d'éthique? Une chose qui est certaine, c'est qu'il
y a eu un manque de jugement. Ça n'a pas bon sens, là, qu'on donne des millions
de subvention à un ami très proche d'un ministre, là. Puis quand on dit très
proche, quand un est le parrain de l'enfant de l'autre, là, c'est très proche.
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce que vous souhaitez que le Commissaire à l'éthique ait plus de mordant?
M. Legault
: Bien, on
va voir le résultat du rapport du Commissaire à l'éthique, mais, peu importent
les résultats, il reste qu'il y a eu un manque de jugement, et ça fait partie,
là, de ce que les Québécois n'aiment pas à propos du gouvernement libéral,
cette proximité, le fait que, quand on est un petit ami du parti, bien, c'est
plus facile d'obtenir de l'aide du gouvernement. Les Québécois sont tannés de
ça. Puis il y a l'intégrité, mais aussi l'apparence, l'apparence d'intégrité
qui est importante.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Jean-Marc Salvet, Le Soleil.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Bonjour, messieurs. Peut-être une première question au nouvel élu. Bonjour, M.
le député.
M. Lefebvre (Éric) : Bonjour.
Merci.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Quelle résonnance ont eue les messages lancés par M. Legault sur les questions
identitaires dans votre élection?
M. Lefebvre (Éric) : Bien, je
dois vous dire honnêtement que la question identitaire, chez nous, n'était pas
un enjeu primordial. On l'a dit, un vote francophone chez nous... j'ai une
partie des gens d'un secteur qui est plus agricole, j'ai la ville de
Victoriaville qui est la ville centre. Alors, chez nous, c'est un enjeu qui
n'était pas un enjeu majeur de la campagne, mais naturellement, quand on parle
du rapport Bouchard-Taylor, la neutralité de l'État, les professeurs
naturellement également, alors, pour nous, la résonnance est très bonne chez
nous.
M. Salvet (Jean-Marc) : M.
Legault, peut-être une question semblable. Quelle place occupent les questions
identitaires? Quelle place ont occupée ces questions dans une victoire comme
celle d'Arthabaska? Et quelle place elles occupent dans votre plan de bataille
pour 2018, les questions identitaires?
M. Legault
: Bien,
c'est certain que, dans Arthabaska, il y a moins de nouveaux arrivants, hein,
donc ça s'applique plus, par exemple, dans Saint-Jérôme. Et, dans Saint-Jérôme,
bien, quand on additionne effectivement le vote du Parti québécois et de la
CAQ, qui ont maintenant, depuis le flip-flop de M. Lisée, la même position,
bien, on voit qu'il y a un fort support à notre position identitaire.
M. Salvet (Jean-Marc) : Et
dans votre plan de bataille en général, là, pour 2018, les questions
identitaires, elles occupent le haut de la place dans vos interventions. Je
sais qu'il y en a bien d'autres, les impôts, etc., mais, jour après jour, vous
martelez sur ces clous-là. C'est un de vos chevaux de bataille principaux pour
2018?
M. Legault
: Bien, comme
je le répète, la CAQ, pour moi, c'est fierté et prospérité. Donc, la fierté,
c'est de défendre notre langue et nos valeurs, puis la prospérité, c'est
d'enrichir les Québécois, enrichir le Québec. Donc, il faut arrêter d'opposer
les deux. Pendant 40 ans, le PQ a prétendu défendre la fierté, puis le Parti
libéral a prétendu défendre l'économie. Aujourd'hui, on a besoin des deux. On a
besoin de la fierté pour être prospères puis on a besoin de la prospérité pour
être fiers.
La Modératrice
: Merci.
Dernière question en français, Alexandre Robillard, LaPresse
canadienne.
M. Robillard (Alexandre) :
Allo, M. Legault. M. Legault, on apprend ce matin que le nombre de
demandes d'arrêts de procédure est passé à 288. Dans le feuilleton de ce matin,
on voit que le gouvernement annonce un projet de loi pour modifier la loi sur
les tribunaux. On est à la dernière semaine de la session. J'aimerais savoir
qu'est-ce que ça vous inspire sur la gestion du gouvernement concernant la
crise des délais dans le système judiciaire.
M. Legault
: Oui.
Bien, on voit qu'il y a beaucoup d'improvisation. Ça a pris une crise avant que
M. Couillard d'abord décide d'investir 50 millions de dollars.
Écoutez, quand c'est rendu qu'un vendredi après-midi on spinne les journalistes
pour dire qu'on va faire une annonce la semaine prochaine pour investir
50 millions de dollars de plus, là, c'est vraiment on est en train de
gérer une crise.
Et deuxièmement, bien, il n'y a pas
seulement de l'argent, on a besoin aussi de changer certaines règles. Nous, on
va être très ouverts, là. Même s'il reste quatre jours seulement de session, on
va collaborer pour qu'on soit capables de régler ce problème majeur parce que c'est
une question de confiance de la population à l'égard de son système judiciaire.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais qu'est-ce que vous pensez du fait que ce projet de loi là arrive à cette
période-ci de la session parlementaire? Est-ce que ça aurait dû être présenté
avant? Est-ce que vous pensez que c'est normal que ça arrive maintenant?
M. Legault
: Oui, bien,
écoutez, il est typique du gouvernement de M. Couillard, là. On a un
gouvernement qui est en réaction, un gouvernement qui attend les crises, qui
n'a pas de vision, qui n'a pas de plan de match. Ça fait quand même deux ans et
demi et plus qu'ils sont là. Donc, encore une fois, improvisation, et puis,
écoutez, la dernière semaine de la session, on est obligés de, tu sais... puis
pourtant, ce n'est pas parce qu'il y a d'autres projets de loi, là. Je n'ai
jamais vu, moi, une session intensive aussi peu intensive.
M. Robillard (Alexandre) :
Merci, monsieur.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va passer aux questions en anglais. Maya Johnson,
CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault. Do you think that there is any
chance that we're overestimating the weight of these by-elections and the
signal that it sends to the Liberal Government because the election in 2018 is
still almost two years away? What's really the significance of four
by-elections now?
M. Legault
:
I think that it's clear that people are unhappy about the actual government and
I think that Mr. Couillard is far from the real needs of the population.
It's true when we talk about income taxes, it's true when we talk about
identity matters, and I think that the results are clear. First, we have a
battle between three parties. I'm very happy with the
results in Arthabaska with Éric Lefebvre, a clear win, and the spin in
Arthabaska was that it would be a very close race between us and the Liberal
Party. We got 44%, they only got 27%. So I think it's a
clear answer from the population about this government.
Mme Johnson (Maya) : Do you think, in 2018, the Liberals could benefit from the split in
support for the Opposition parties?
M. Legault
:
Yes. I think that more and more Quebeckers, including people from the English
community, they will look for an alternative in 2018. They are not happy with
this government. Of course, they don't want to hear anything about the
sovereignty of Québec. Look at what happened in Verdun. The support to the
Liberal Party went from 51% to 35%, a decrease of 16 points. It's a lot.
So I think that, right
now, the more they will hear and know about the CAQ, the better we'll have
their support.
Mme Johnson (Maya) : But if the votes split between the PQ, the CAQ, Québec solidaire,
if those votes are all scattered on the opposition side, wouldn't that
potentially benefit the Liberals?
M. Legault
:
It's a challenge. It's a challenge because, in a close race with three parties,
it's never easy to win this kind of elections. So we really need to fight. I
need to have better results in ridings like Saint-Jérôme. We went from 31% in
2015 to 35.5% yesterday, so it's an increase by four points. We need another
four, five, six points in 2018 to be able to beat the Parti québécois.
Of course, we're a young
party, so we need to build a strong team in the organization to make sure that
people go voting. Usually, in general elections, people, they vote more, but we
see that when people vote more, they vote for us. For example, in Arthabaska,
we had a win with a rate of 43%, but, in Saint-Jérôme, it was tougher because
the rate was only at 34%.
La Modératrice
:
Merci. Ryan Kicks, CBC.
M. Hicks (Ryan) : Good morning.
M. Legault
:
Good morning.
M. Hicks (Ryan) : Are you relieved? Are you relieved? And the reason I'm asking is
because that by-election in Chauveau, afterwards, when you lost, you said that
you needed to do some yoga, you needed to, you know, really kind of take stock.
And so I'm wondering if today you are relieved by the results.
M. Legault
:
I think that the results are encouraging. I'm happy with these results. I'm
surprised with the low participation rate except in Arthabaska. I'm surprised
and I think it's not a good news for democracy to see rates at 34%, 26% and 29%
in the three other ridings. It's not good for democracy. So we really have to
work to make sure that our supporters vote, and we saw that yesterday, many
people told me that in the door to door work, people were making sure their
children are having their bath and they were taking care of their children. And
families from the middle-class, we really have to convince them to vote.
M. Hicks (Ryan) : I wanted to know if, just given the results in Saint-Jérôme, is
that a sign to you that the kind of negative tone of political ads like the one
people have said… they said that the chador ad was a bit negative. Do you think
that show that those kinds of ads don't work?
M. Legault
:
We had an increase of four points. So we went from 31% to 35% in Saint-Jérôme.
I think it's a good result. Of course, when you look in Saint-Jérôme at the
Liberal Party, they are at 10%, 10% for the Liberal Party in Saint-Jérôme. So
it's a dramatic result with Francophones.
M. Hicks (Ryan) : I guess… Sorry, I should just reformulate my question. Some people
criticize those ads as negative advertising. I mean, do you think that it
worked? It looks like maybe it didn't work for you.
M. Legault
:
Look at what happened. We had an ad saying that our position was different than
the ones of Jean-François Lisée and Philippe Couillard, and, the day after our
ad, Jean-François Lisée changed his position to endorse our position. So, of
course, it changed the matter and, of course, if you had PQ at 46% plus the CAQ
at 36%, you see that the vast majority agree with our identity position in
Saint-Jérôme.
La Modératrice
:
Merci beaucoup. Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning.
M. Legault
:
Good morning.
Mme Fletcher (Raquel) : December 6th, obviously, is a very horrific and sad anniversary in Québec.
27 years later, however, violence against women hasn't gone away. We keep
talking about it. We had an issue earlier on this session here, at the National
Assembly, with a sitting MNA who is now on sick leave. Should the Government
take this opportunity and this anniversary and do something to advance the
cause for women? And what should that be?
M. Legault
:
Of course, I remember when it happened at the Polytechnique. It was a very,
very sad day in Québec. We still have some work to do
for equality between men and women, to fight against violence against women. So
we really have to do some work. It's not easy to find ways to do so, but we
have to continue our work.
La Modératrice
:
Merci. On va prendre une dernière petite question en français rapidement. Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Très
rapide. Bernard Gauthier, vous le connaissez?
M. Legault
: Oui.
M. Laforest (Alain) : Il
vient de lancer son parti politique, Citoyens au pouvoir. Il dit que toutes les
formations politiques représentent les élites politiques actuellement et que
les citoyens, je n'emploierai pas le mot, mais sont en colère. Vous lui
répondez quoi?
M. Legault
: Bon,
d'abord, moi, tous ceux qui veulent former un parti politique, je les admire,
je les appuie parce que c'est bon pour la démocratie d'avoir de partis
politiques. Maintenant, je l'ai déjà dit, moi, je ne considère pas que je fais
partie de l'élite. Je considère qu'on est très proche, la CAQ, des
préoccupations des citoyens.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
M. Legault
: Merci,
tout le monde.
(Fin à 11 h 46)