To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de Mme Agnès Maltais, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éthique

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de Mme Agnès Maltais, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éthique

Version finale

Wednesday, December 7, 2016, 11 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente minutes)

Mme Maltais : Bonjour. Alors, le Commissaire à l'éthique vient de déposer son rapport au sujet de M. Laurent Lessard, le ministre des Transports. Mon premier commentaire sera celui-ci : Le Commissaire à l'éthique est supposé être notre chien de garde. Eh bien, le chien de garde, il est au bout de sa corde puis il n'arrive plus à mordre.

Il y a un aveu d'impuissance dans ce rapport. Le Commissaire à l'éthique a-t-il les outils nécessaires pour agir? A-t-il les outils nécessaires pour régler les problèmes qui se posent avec les élus de l'Assemblée nationale? Il dit lui-même, il le dit lui-même, qu'il n'a pas les outils qu'il faut. Je suis soufflée, soufflée de voir que, dans ce rapport, il y ait un constat, c'est-à-dire qu'il y a une confusion des rôles constante dans toutes les démarches qu'entreprend M. Nadeau entre son rôle d'attaché politique et son rôle de gestionnaire d'entreprise, mais que le commissaire n'ait pas trouvé le moyen de nous faire aucune recommandation. Il n'y a rien sur la confusion des rôles, sauf des constats. Et je me serais attendue, au Commissaire à l'éthique, qu'il nous fasse une recommandation parce qu'il soulève le problème à de nombreuses reprises.

Je vous le dis tout de suite, là, j'en rejasais avec des collègues, jamais au grand jamais nous n'aurions accepté, comme élus de l'Assemblée nationale, qu'un attaché politique ait trois rôles en plus de son temps de travail comme attaché politique et accepté la confusion que le commissaire, même, nomme sur ce qui se passait. Écoutez, je vais même le citer, le commissaire : «...les apparences me laissent perplexe concernant [le] cumul de fonctions par le conseiller politique...» Les apparences le laissent perplexe. Bien, il aurait dû nous recommander quelque chose. Il dit : «Toutefois [...] j'ai cessé d'avoir compétence à [l'exercice] de ce dernier, à l'expiration du délai d'un an...» Voilà où je parle que le chien de garde est au bout de sa corde. Le délai d'un an, il dit : Je ne peux plus agir. Ça n'aurait pas dû, normalement, l'empêcher de recommander.

Écoutez, sur la confusion des rôles, il y a de nombreux paragraphes, page 3, page 4, paragraphes 244, 245, 246. Écoutez : «Un membre du Conseil exécutif a, à mon avis, la responsabilité de voir à ce qu'aucune confusion ne se produise lorsqu'il autorise un membre de son personnel à exercer simultanément une autre fonction.»

Il parle même de l'impact sur les organisations : «...je me suis demandé si la coopérative et la municipalité, qui dépendent du député de la circonscription et du gouvernement pour plusieurs dossiers, prendraient le risque de nuire à leur relation avec le député-ministre de la circonscription[...].

«[...]Ces questions sont légitimes...»

Donc, le questionnement que nous avons tous eu, c'était sur la place publique, il est légitime, mais ça ne relève pas de la compétence du commissaire. Au paragraphe 250, il dit :

«Je ne suis pas autorisé à intervenir dans l'application des autres règles de droit auxquelles je fais référence au début de ce rapport.» Il ne se sent pas autorisé.

Alors, il y a aussi quelque chose qui est intéressant. Il y a une contradiction évidente entre le rapport du Commissaire au lobbyisme et le rapport du Commissaire à l'éthique. Le rapport du Commissaire à l'éthique, au paragraphe 254, dit : «Du point de vue chronologique, M. Nadeau a commencé à recevoir une rémunération à titre de conseiller politique le 1er septembre 2014.» Le Commissaire au lobbyisme dit : M. Nadeau a été embauché, je l'ai ici... débute ses fonctions en mai 2014. «Embauché» et «rémunéré», là, moi, je ne vois pas une grosse différence. Et M. Lessard nous a toujours dit que M. Nadeau avait été embauché à partir de mai 2014. C'est ce qu'on savait. Le problème qu'il y a, c'est que, si on reporte l'embauche à la rémunération, en septembre, la rencontre du 3 juillet 2014 entre Pyrobiom, et M. Nadeau, et les gens de Technoclimat est sortie du rapport du commissaire. Là, il y a un problème. Ça, je ne comprends pas ça. Il y a une contradiction entre les deux rapports. Puis cette date-là est importante.

L'autre, enfin, à 261, c'est technique, mais que voulez-vous, il y a un problème concernant la déclaration de M. Lessard et de M. Nadeau. Ils disent tous deux que, quand M. Lessard a demandé un avis, c'était parce que M. Nadeau devait être à temps partiel. Quand il y a eu un avis... M. Lessard a toujours dit : J'ai eu un avis du Commissaire à l'éthique. Or le commissaire lui-même dit : Là, je ne comprends plus. Il y a modification. Il était à temps plein, mais, moi, mes avis étaient à temps partiel. On n'a jamais vu ses avis. Je croyais qu'on les verrait, ses avis.

Donc, ce qui me reste, c'est un aveu d'impuissance du Commissaire à l'éthique. Je l'ai dit, peut-être pour les collègues qui viennent de se joindre, là, le Commissaire à l'éthique est notre chien de garde, mais le chien de garde est au bout de sa corde. Il va falloir lui donner les outils. Et, deuxièmement, il va falloir que les députés... si le Commissaire à l'éthique n'a pas voulu faire de recommandation, nous en ferons, nous en ferons pour que cette confusion des rôles n'existe plus.

M. Laforest (Alain) : Le commissaire dit tout de même, Mme Maltais, dans le rapport, au point 271, qu'au niveau des oppositions, là, vous êtes peut-être allées un peu fort et qu'il faut vérifier certains faits, là, avant d'emmener des entreprises et des individus sur la place publique. Donc, il pointe, il critique la confusion des rôles, surtout dans le chalet du Mont-Adstock et non pas dans Pyrobiom, mais il vous dit également : Vous avez un travail à faire avant d'amener les gens sur la place publique, là.

Mme Maltais : «Lorsque les élus et les membres de leur personnel allèguent une apparence de conflit d'intérêts et qu'ils dirigent leurs reproches vers une personne qui n'est pas [...] membre de l'Assemblée nationale[...], [...]impératif de rappeler l'importance de respecter ce que le législateur a prescrit...» C'est ce que nous avons fait.

M. Laforest (Alain) : Et le point suivant?

Mme Maltais : «Les personnes et [...] entreprises interpellées peuvent être totalement [face] sans moyens [sans] déclarations publiques...» Le problème, ce n'est pas les interpellations, ce ne sont pas les médias qui, tous les jours, sortaient des événements qui nous interpellaient. Le problème, c'est la confusion des rôles au départ, qui a entraîné ce débat, pour moi. S'il y avait matière à blâme, ce serait écrit.

M. Gagnon (Marc-André) :  En même temps, vous avez à plusieurs reprises demandé à ce que ces gens-là soient entendus, notamment en commission parlementaire.

Mme Maltais : Tout à fait.

M. Gagnon (Marc-André) :  Est-ce que ça n'aurait pas été une occasion, pour M. Nadeau en particulier, là, qui est ciblé énormément dans ce rapport-là, évidemment, pour lui, de se défendre, de prendre les moyens?

Mme Maltais : Écoutez, en commission parlementaire à chaque fois, on est respectueux des gens. Dans certains cas, c'est dommageable pour la personne qui vient, je pense à Mme Thibault, mais, dans le cas de M. Charest, qui était venu dans le cas de Bruno Fortier, tout ça, c'était eux qui étaient sortis gagnants de ça. Ça dépend. Moi, je pense qu'on a intérêt...

M. Laforest (Alain) : Le problème pour vous, au fond...

Mme Maltais : C'est la confusion des rôles, des genres.

M. Laforest (Alain) : Oui, mais c'est le Commissaire à l'éthique, là. Vous blâmez le Commissaire à l'éthique, vous blâmez son rapport.

Mme Maltais : Non. Je dis... Je dis...

M. Laforest (Alain) : Mais vous dites qu'il est au bout de sa corde, il ne peut pas mordre.

Mme Maltais : Je dis qu'il est au bout de sa corde mais à cause des règles qu'il utilise actuellement, O.K? Il est au bout de sa corde parce qu'il dit : Je ne peux pas intervenir à partir de tel moment. Mais je dis quand même...

M. Laforest (Alain) : C'est un chien pas de dents.

Mme Maltais : À cause de cette règle-là, et je dis qu'il est au bout de sa corde. Mais je dis aussi qu'il aurait dû y avoir, de la part du Commissaire à l'éthique, il aurait dû y avoir une recommandation sur la confusion des rôles. Il aurait dû y avoir une recommandation. Je suis très étonnée de ne pas en avoir.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais il dit quand même, au début du rapport, qu'il y a une situation qui, selon lui, là, devrait être corrigée, une situation qui semble devoir être corrigée, qu'il faudra éviter à l'avenir. Est-ce que ça, ça n'aurait pas dû être une recommandation plutôt que simplement l'observer?

Mme Maltais : Ça aurait dû être une recommandation, et je vous répète que jamais, jamais, tous les collègues que j'ai consultés n'auraient accepté une situation comme ce qui s'est passé.

M. Laforest (Alain) : Donc, pour vous, M. Lessard est toujours fautif.

Mme Maltais : Non, M. Lessard est blanchi par le commissaire. Je dois accepter le rapport du commissaire, mais je dis que le commissaire aurait dû nous recommander quelque chose sur la confusion des genres. Merci.

M. Gagnon (Marc-André) : Si M. Lessard est blanchi, est-ce que M. Nadeau, lui, il l'est à la lumière de ce qu'on peut lire?

Mme Maltais : Présentement, ce qu'on a là, oui. Ce qu'on comprend, c'est qu'avec les outils qu'a le commissaire, qui dit : Je ne peux aller là parce que j'ai juste un recul d'un an, tout le monde est blanchi. Ça, je le prends comme ça. Sauf que, je le dis, au départ, il y a un problème de confusion des rôles sur lequel il faudrait agir. La triple fonction n'a pas de sens, en plus d'attaché politique.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Lessard, lui, est soulagé aujourd'hui. On voyait tantôt ses collègues qui l'enlaçaient, qui semblaient le féliciter, tout ça. Êtes-vous inquiète aujourd'hui? Parce que le commissaire crée quand même sa propre jurisprudence.

Mme Maltais : C'est ce que je voulais dire quand je dis qu'il y aurait dû y avoir une recommandation très claire. On est actuellement en comité de travail, la Commission des institutions, sur une rénovation du code d'éthique. Croyez-moi, nous introduirons ce problème de la confusion des rôles.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que c'est une révision qui doit être faite aux cinq ans comme d'autres types de lois, ça?

Mme Maltais : C'est une révision, oui, qui est faite... Il est temps, là. Je pense que c'est cinq ans. Je ne connais plus le... On est en train de se rendre compte. Écoutez...

M. Chouinard (Tommy) : Donc là, il y a clairement une fenêtre pour...

Mme Maltais : Oui, il y a une fenêtre pour régler ça. C'est pour ça que la recommandation aurait été intéressante.

M. Gagnon (Marc-André) : On s'entend que vous êtes déçue, donc?

Mme Maltais : Oui, je suis déçue de ne pas avoir un avis du Commissaire à l'éthique précis et une recommandation. Le Commissaire à l'éthique aurait pu nous recommander quelque chose, aurait pu être plus précis, plus sérieux là-dessus, là-dessus.

Ceci dit, comme je le dis, je sens que le chien de garde est au bout de sa corde puis qu'il ne peut pas aller là où on aurait voulu qu'il aille.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que le commissaire, par ailleurs, a produit... Parce que, généralement, quand il y a ce type de règle là, de révision aux cinq ans, il y a un rapport quinquennal qui est fait par l'organisme en question. Est-ce que ça a été fait de la part du Commissaire à l'éthique, ça, ce rapport quinquennal là?

Mme Maltais : Oui, ce rapport-là, mais il parle de regarder les cumuls de fonction des députés. Mais là on est devant les membres du personnel.

M. Chouinard (Tommy) : D'accord. Très bien.

Mme Maltais : Merci.

M. Chouinard (Tommy) : Merci.

(Fin à 11 h 40)

Participants


Document(s) Related