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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Thursday, January 26, 2017, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quatre minutes)

M. Khadir : Bonjour. Je voudrais prendre un instant, exceptionnel dans les pratiques ici, à l'Assemblée nationale, en tout cas de notre part, pour rendre hommage à mon ami et a l'objet de mon admiration la plus sincère, François Saillant.

Quand je pense à François Saillant, je pense, en fait, à un des militants sociaux les plus importants de l'histoire récente du Québec. En fait, François Saillant, c'est la dignité et l'intégrité faits homme. Ce soir même, à Montréal, ses amis, ses collègues, ceux qui ont milité et lutté avec lui pendant des années, ses proches, vont lui rendre hommage dans un événement qui aura lieu, je pense, dans les locaux mêmes de FRAPRU, l'organisme qu'il a présidé pendant tout près de 38 ans, le Front d'action populaire en réaménagement urbain, avec lequel il a réussi à réaliser des victoires importantes en matière de logement et d'équité sociale. Notamment, aujourd'hui, on peut parler de 40 000 logements sociaux qui ont déjà été construits ou qui sont planifiés pour la construction, qui sont directement liés à la victoire obtenue en 1997 avec François Saillant, avec le programme AccèsLogis.

Mais je voudrais mentionner, pour terminer, le rôle excessivement important que François Saillant a joué dans la présence de Québec solidaire à l'Assemblée nationale, parce qu'il a d'abord fallu que des militants courageux et, je dirais, vigilants comme lui et comme Françoise David, en 1996, pour dire non au gouvernement et au pacte néolibéral de Lucien Bouchard, à travers le sommet socioéconomique de 1996, ce qui a été, je dirais, la première étincelle pour faire réfléchir la gauche québécoise sur la nécessité d'une alternative.

Ensuite, il y a eu D'abord solidaires, un mouvement populaire et citoyen qu'a lancé François Saillant avec ses collaborateurs pour s'opposer à la dérive des élites économiques et politiques québécoises vers la droite. Puis il y a eu, après ça, Option citoyenne et, avec Option citoyenne, l'unité avec le parti que je représentais à l'époque, l'Union des forces progressistes, et qui a donné Québec solidaire.

Donc, aujourd'hui, le rôle que Françoise David, Manon Massé et moi-même avons pu jouer comme représentants de ce parti à l'Assemblée nationale, on le doit au courage et à l'intelligence politique et à l'engagement digne de François Saillant au côté de ces initiatives populaires et politiques depuis près 40 ans. Merci, François. Je serai là pour te rendre hommage.

Maintenant, quelques mots sur les dossiers de l'heure sur le plan politique. Les citoyens et le public vont bien sûr entendre toutes sortes d'explications, par le gouvernement et par les fédérations médicales, sur les ententes qui auront été conclues pour mettre fin aux frais accessoires qui auront coûté quand même des centaines de millions de dollars que les Québécois ont sortis de leurs poches de frais indus qu'ils ont payés en trop.

Moi, j'estime qu'une fois tout ça terminé, M. Philippe Couillard, le premier ministre, et M. Gaétan Barrette, le ministre de la Santé, doivent des excuses aux Québécois, doivent des excuses d'abord pour avoir négocié tout ça avant, pour avoir entretenu le flou alors que le premier était ministre de la Santé et l'autre était représentant syndical corporatiste pour les médecins, pour avoir laissé traîner tout ça, alors que ça fait des années que nous, à Québec solidaire, et des groupes populaires, et des médecins consciencieux, et des avocats le dénoncent. Donc, ils nous doivent des excuses pour avoir laissé traîner tout ça. Dans le fond, cette entente-là, c'est un grave blâme à eux-mêmes parce qu'après tout, tout ça a existé parce que ces deux-là ont négocié tout ça.

Je voudrais aussi dire quelques mots sur l'évasion fiscale dont on parle tant. On a une commission parlementaire qu'il me tarde de recommencer à travailler dedans parce que, bon, là, on a quelques difficultés à la remettre en branle. Mais on a souvent entendu les responsables québécois ou canadiens se dire : Bon, c'est un problème qu'on ne peut pas contrôler, ça se passe ailleurs. Bien là, on voit, non, ce n'est pas vrai, ça se passe ici même au Canada et au Québec. Et moi, je trouve regrettable l'indolence démontrée non seulement par le gouvernement, mais même par Revenu Québec.

Alors, je demande à l'agence de Revenu Québec : C'est quoi le problème? Est-ce qu'il vous manque du personnel, des effectifs, des ressources? Si c'est le cas, dites-nous-le. Mais, si c'est une directive politique qui vous demande de rester tranquilles et de ne pas ennuyer tous ces magouilleurs, tous ces fraudeurs en cravate qui déplacent des millions de dollars par-dessus nos têtes pour échapper à l'impôt, et vous devez les laisser tranquilles, puis on vous demande plutôt d'aller enquiquiner le petit restaurateur, le chauffeur de taxi, la coiffeuse de salon, bien dites-nous-le. Est-ce qu'il y a une directive politique qui fait que vous vous acharnez contre les petits commerçants du Québec, qui font de leur mieux pour survivre dans le contexte économique, au lieu de vous attaquer à ces millionnaires, à ces milliardaires qui organisent ces magouilles à l'échelle astronomique qui font échapper des centaines de millions de dollars d'impôt au Québec et à d'autres juridictions?

Finalement, le projet de loi n° 122, nous avons appris... et j'étais, encore une fois, estomaqué que le ministre Coiteux tente de nous en passer une bonne. Dans l'article 112... bien, dans le projet de loi n° 112, tout d'un coup, à l'article 185, il veut donner le droit au gouvernement du Québec de décider tout seul, par-dessus tout le travail qu'on a fait depuis 50 ans, pour la protection des zones agricoles et pour empêcher l'étalement urbain, là, il veut, au profit, sans doute, des promoteurs qui... on le sait, hein, le Parti libéral est le parti des promoteurs et des affairistes qui le financent. Et là il veut faire en sorte que cette espèce de pacte social qu'on a depuis 50 ans, que tout développement résidentiel ou industriel dans de nouveaux territoires doit passer d'abord par la Commission de protection du territoire agricole.

Bien, le gouvernement veut passer par-dessus et donc dézoner, à sa guise, pour les projets qu'il juge opportuns, comme, par exemple, dans le cas du réseau électrifié métropolitain, le réseau électrique métropolitain de la Caisse de dépôt. Bien, il y a un problème majeur lié justement à des zones agricoles. Alors, ce n'est pas tant pour l'autonomie des municipalités. En fait, le gouvernement cherche, de cette manière-là, à créer des brèches dans ce contrat social de manière à favoriser tous les promoteurs dont ils représentent des intérêts.

Et finalement, un mot sur lac Barrière. Aujourd'hui même, les communautés autochtones algonquines du lac Barrière dénoncent les politiques actuelles du gouvernement qui continue l'affront fait aux Premières Nations depuis des siècles et, en fait, continue l'approche, je dirais, néocoloniale qui consiste à considérer que les Premières Nations n'ont aucun droit sur leurs territoires. Alors, aujourd'hui même, dans un communiqué, ma collègue Manon Massé demande au gouvernement de répondre favorablement à la demande qui est faite par les nations algonquines d'Abitibi de revoir la Loi sur les mines pour qu'elle respecte des droits ancestraux et territoriaux des Premières Nations.

En 2017, c'est quand même assez indécent qu'après autant de débats qu'on a faits sur la Loi des mines, sur le fait qu'on se fasse littéralement voler nos sous-sols et que les communautés locales sont peu consultées, que ça soit, entre guillemets, les Blancs ou que ça soit les Premières Nations, et après tout ce qu'on a su sur le non-respect des droits des autochtones, la violence policière, les injustices historiques, que le gouvernement ne respecte pas le principe qu'il nous semblait qui était maintenant acquis, que dans le développement du territoire, les nations autochtones ont des droits et que ces droits-là doivent être respectés, les nations doivent être consultées en amont, et prendre part aux décisions, et être partie prenante de tous les intérêts liés aux projets de développement minier. Merci beaucoup de votre attention.

Le Modérateur : Questions, messieurs?

M. Lacroix (Louis) : Bien, je vous poserai des questions après, parce que... des raisons de...

M. Khadir : Convivialité.

M. Lacroix (Louis) : Exactement.

M. Khadir : Très bien. Merci beaucoup de votre attention.

(Fin à 11 h 13)

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