(Quinze heures seize minutes)
M. LeBel : Oui, bonjour, tout
le monde. Dans le rôle de député, des fois, ça nous arrive, des cas comme ça.
Il y a eu des décès sur le chantier de la Romaine, quatre décès. Puis un des
quatre décès, c'est quelqu'un de Rimouski. Comme députés, on est souvent
appelés à donner des réponses, essayer de donner des informations. Et, moi, la
personne qui est décédée, Alex Antoine Proulx, 27 ans, décédé sur le
chantier de la Romaine, la troisième victime, il y en a eu quatre après... un
quatrième qui est décédé. La famille, les gens de Rimouski, ses amis demandent
des réponses. Et nous, comme députés, on a un rôle à jouer, et ce qu'on a voulu
faire ce matin en commission, c'est de demander à la commission, en commission
parlementaire, d'entendre les gens d'Hydro-Québec ou la CNESST, avoir des
réponses. Les deux premiers décès qu'il y a eu sur le chantier, il y a eu des
enquêtes, Hydro a été blâmée. Les deux autres sont sous enquête. Les deux
autres décès, les circonstances sont sous enquête, mais pendant ce temps-là
personne n'a des informations, personne n'a des nouvelles.
Ce qu'on voulait, c'est, en commission
parlementaire, trois ou quatre heures, avoir le temps, les députés, de poser
des questions aux gens d'Hydro-Québec et de la CNESST pour un peu mieux
comprendre ce qui s'est passé sur le chantier de la Romaine. Je pense que c'est
notre rôle comme élus, comme députés. Il ne faut pas oublier qu'Hydro-Québec,
c'est une société d'État, ça nous appartient, et les élus à l'Assemblée
nationale, on a, je pense, le devoir d'interroger Hydro-Québec quand il y a des
cas comme ça. Et je rappelle, là, on parle de mort d'homme, on parle de décès, de
familles, de gens qui ont besoin de réponses, et c'est ce qu'on voulait faire
ce matin. Malheureusement, la majorité libérale a refusé. Les gens de la CAQ
étaient avec nous autres, mais la majorité libérale a refusé d'aller de l'avant
avec cette commission parlementaire qui, je rappelle... c'est un mandat
d'initiative qu'on demandait, qui, je rappelle, ce n'était pas... on ne
demandait pas de se rendre sur le chantier, on ne demandait pas un mandat de
commission itinérante, on voulait trois ou quatre heures ici, à l'Assemblée
nationale, où les députés auraient pu poser des questions puis demander des
éclairages aux gens d'Hydro puis de la CNESST, et, bon, malheureusement, ça a
été refusé.
Moi, j'ai un cas dans mon comté, mais c'est
sûr que tout ça se passe beaucoup dans le comté de ma collègue la députée de
Duplessis, qui, elle, en entend parler à chaque jour, et j'aimerais ça lui
laisser la parole.
Mme Richard : Merci.
Merci. Il faut comprendre que je suis présidente de la Commission de l'économie
et du travail. J'ai quand même plaidé un peu ce matin parce qu'il faut savoir
que le mandat d'initiative qu'on demandait, comme mon collègue Harold le
disait, c'était juste pour entendre Hydro-Québec et la CNESST, avoir des
réponses, parce qu'ils ont quand même eu deux blâmes, Hydro-Québec. Et il faut
savoir aussi que la FTQ-Construction a demandé une enquête publique, une
commission d'enquête publique sur les quatre décès reliés au chantier hydroélectrique
de la rivière Romaine. Il me semble que le gouvernement libéral n'ait pas
complètement fermé la porte à une enquête publique, ils n'ont pas dit oui, ils
n'ont pas dit non. Mais, pendant ce temps-là, Hydro-Québec a quand même mandaté
une firme pour lui faire rapport sur ses différentes pratiques : Est-ce
que ses pratiques sont bonnes ou est-ce qu'elles doivent être améliorées? Ça
faisait, en tout cas, une drôle de coïncidence qu'Hydro-Québec, suite à une
demande d'enquête de la part de la FTQ, d'une enquête publique, suite à ce que
mon collègue le député de Rimouski ait demandé que la CET puisse obtenir un
mandat d'initiative pour entendre, entre autres, Hydro-Québec, celle-ci décide
de payer une firme où le P.D.G. va quand même être sur ce comité. On nous dit
qu'il y aura des personnes indépendantes. Est-ce que le rapport de la firme
qu'Hydro-Québec va recevoir au printemps sera public? Est-ce qu'on nous fera
connaître les conclusions de ce rapport? C'est important de le savoir.
Il faut comprendre également qu'au tout
début — ça a été annoncé au début janvier — Hydro-Québec
avait décidé elle-même des personnes qui siégeraient sur ledit comité. Hier,
juste avant qu'on ait notre réunion, ce matin, de séance de travail,
Hydro-Québec a demandé, a offert, si on peut dire, à la partie syndicale de
déléguer trois personnes qui pourront suivre les travaux dudit comité.
Donc, il faut comprendre que ce qu'on demandait
à la commission, c'était, sans partisanerie, essayer de comprendre, comprendre
si vraiment Hydro-Québec a changé ses pratiques, pourquoi elle réagit juste après
un quatrième décès. Je pense qu'elle aurait dû réagir bien avant. On a
énormément de questions, on n'a pas de réponses. Et, encore une fois, bien,
Hydro-Québec fait ce qu'elle veut. Merci.
M. Bourcier : Eh bien, c'était
ma première participation à une commission. Les demandes étaient légitimes
envers les membres de cette commission, et on n'a pas eu de réponses à nos
questions. Et définitivement qu'on ne verra jamais ou probablement jamais, sait-on
jamais non plus, les conclusions du rapport, justement, sur les deux premières
morts d'homme qui ont eu lieu au chantier de la Romaine. J'ai trouvé ça très
décevant, c'est une fin de non-recevoir qu'on a eue ce matin. En espérant qu'il
n'y aura pas d'autres morts d'homme sur ce chantier, car sait-on jamais, on ne
le souhaite pas, mais on aimerait quand même réitérer le souhait de voir les
conclusions de ce rapport-là sur les deux morts qui sont survenues au chantier
de la Romaine.
M. LeBel : Merci, tout le
monde. C'est à suivre.
Mme Richard : Merci.
(Fin à 15 h 21)