(Huit heures deux minutes)
M. Lisée
: Alors, ça
va faire! Ça va faire, ce gouvernement qui est en déficit de compassion pour
les aînés du Québec. Depuis son élection, il n'y a pas deux mois qui passent
sans qu'il y ait quelque chose de négatif sur nos aînés, les 40 000 qui
sont dans les CHSLD. On fait des rationnements sur les soins à domicile, on
réduit les soins à domicile d'un certain nombre de nos aînés, et là on se rend
compte que le gouvernement libéral a sciemment organisé l'appauvrissement d'au
moins 200 000 Québécois de 65 ans et plus. Et ça, ils le savent parce que
mon collègue Nicolas Marceau lors de la discussion du projet de loi habilitant
le budget, en décembre dernier, n'a pas arrêté de poser des questions — en
décembre 2015, hein, il y a plus d'un an — à M. Leitão, qui a
dit : Oui, pour les personnes qui ont 64, 63, oui, elles vont perdre le
crédit d'impôt en raison de l'âge. Au net, probablement qu'il y a certaines
personnes qui vont être affectées. Mais nous jugeons qu'en termes de politique
publique c'est plus efficace. C'est plus efficace d'appauvrir des gens plus
âgés.
Bien oui, c'est ce que le premier ministre
a dit hier : Crédit d'impôt pour les aînés, les personnes âgées doivent
travailler plus, plus longtemps. Ça, c'est le plan Couillard pour forcer des
aînés de 65 ans, dont plusieurs sont inaptes au travail, de travailler. Alors,
nous, on est d'accord avec la carotte. La carotte, c'est de faire en sorte
qu'il y ait des crédits d'impôt pour travailleurs expérimentés pour les inciter
à travailler. Mais, lui, ce qu'il fait, c'est le bâton. Vous allez perdre
500 $ par année si vous ne travaillez pas au-delà de 65 ans, quelle que
soit votre expérience de travail, quelle que soit la pénibilité des décennies
que vous avez passées à travailler dans une manufacture, dans une mine ou dans les
travaux lourds. Nous décidons. M. Couillard dit : On décide pour vous
que, si vous n'allez pas travailler à 65, 66, 67, 68, 69 ans, on vous enlève
500 $ par année. C'est fort! C'est extrêmement fort!
Je veux dire, on voit que le déficit de
compassion de ce gouvernement se creuse d'année en année, et là il applique
cette mesure, alors que son ministère des Finances vient de lui annoncer qu'il
a encore une fois trop coupé, encore une fois, comme l'an dernier. Il est rendu
à combien, là, de surplus?
M. Marceau : Au-delà de
ce qui est...
M. Lisée
:
1,5 milliard?
M. Marceau : Oui.
M. Lisée
: On a su,
vendredi dernier, qu'il est au-delà... Ah! il va être entre 1,5 milliard
et 2 milliards de surplus au-delà du déficit zéro. Alors, d'où est-ce
qu'il vient, cet argent-là, cet argent-là de plus que le déficit zéro, de
misère de plus que ce qui était nécessaire pour leur propre objectif? Bien, il
vient de là, entre autres choses. Il vient de 500 $ d'appauvrissement par
année pour 300 000 aînés du Québec. Il vient du rationnement des soins à
domicile. Il vient de manger en six minutes dans les CHSLD. Il vient du fait
que, même s'ils se gargarisent sur les réinvestissements, ça va prendre des
années, des années, avant qu'on retrouve, à l'Éducation et à la Santé, les
budgets dont ces secteurs disposaient avant le début de l'ère Couillard.
Alors, aujourd'hui, là, on a seulement un
objectif : que le premier ministre, à la période de questions ou avant,
annonce que cette mesure d'appauvrissement des aînés ne sera pas appliquée. On
lui demande de revenir à la raison. Il en a assez fait contre les aînés depuis
trois ans. Est-ce qu'il peut arrêter, respecter les aînés puis dire qu'il ne va
pas les appauvrir? Et il sait qu'il a l'argent pour le faire, il est en surplus.
Excusez-moi de m'emporter comme ça, là,
mais je trouve que ça commence à bien faire.
Le Modérateur
: Merci,
M. Lisée. On va au micro de droite. Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce
que vous pensez du retour de Pierre Karl Péladeau à Québecor?
M. Lisée
:
Écoutez, c'est comme Claude Julien, finalement. Bien, écoutez, ce que j'ai
compris, c'est qu'il voulait retourner aux affaires et, évidemment, il ne
donnait pas le meilleur de lui-même dans les activités beaucoup moins lourdes
qu'il avait depuis quelques mois. Puis il a exprimé la volonté de reprendre le
contrôle d'une entreprise qu'il connaît bien, qu'il avait fait croître. Alors,
je lui souhaite bonne chance.
M. Laforest (Alain) :
Au-delà des aînés, on se rend compte actuellement qu'il y a un problème dans
les écoles également, le fait qu'il n'y ait pas assez de support pour les
parents, pas assez de support pour les enfants, pas assez de spécialistes également
dans le système pour supporter la bonne éducation. M. Legault, hier, a
ramené son idée de 2012, là, de prolonger les heures scolaires. La maternelle
quatre ans, vous en aviez fait un enjeu lors de la dernière campagne. Est-ce
que le gouvernement doit bouger là-dessus?
M. Lisée
: Bien,
hier, je trouvais ça un peu surréaliste, on était à une cérémonie pour la
persévérance scolaire, et le CREPAS, qui est un centre d'aide à la persévérance
au Saguenay—Lac-Saint-Jean, qui est un modèle pour tout le Québec... et les
gens étaient représentés, là. Et le premier ministre a dit tout le bien qu'il
pensait du CREPAS. Bien, il a coupé de moitié le financement du CREPAS pendant
qu'il était là. Et je venais de leur parler, et ils me disaient que leur
financement n'était même pas rétabli encore, qu'ils ne savaient pas quel serait
leur budget pour l'année à venir. Avant Couillard, ils étaient huit permanents
au CREPAS. Maintenant, ils sont trois.
Alors, ses idées de réinvestissement, là,
c'est de la poudre aux yeux, c'est de la communication, c'est du saupoudrage.
Ça va prendre des années avant de retrouver le niveau de soutien aux élèves
qu'on avait avant Couillard, et il n'était pas encore suffisant. Alors, c'est
des années de perdues. Les années Couillard, en éducation, sont des années
perdues.
Maternelle quatre ans, le problème avec
François Legault, comme souvent, c'est qu'il fait de la politique publique au
bazooka. Alors, oui, ça prend des maternelles quatre ans pour les parents qui
n'envoient pas leurs enfants dans les CPE, mais il y a des CPE quatre ans qui
fonctionnent très bien. Et, si on appliquait la méthode Legault, il n'y aurait
pas assez de classes dans les écoles du Québec pour mettre des maternelles
quatre ans partout et il y aurait des locaux vides dans les CPE où les enfants
ont en ce moment un enseignement à quatre ans. Alors, encore une mauvaise idée
de François Legault. On aimerait ça qu'il réfléchisse un peu plus avant de
proposer des choses qui seraient contre-productives.
Le Modérateur
: Merci.
M. Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) :
M. Lisée, vous avez peut-être vu les extraits de reportage d'Anne Panasuk,
notamment, sur les communautés autochtones et le fait qu'il y a une espèce de
loi du silence qui existe. Et là on ne parle pas, de services publics québécois
mais vraiment de chefs qui abuseraient d'enfants, et tout ça. Est-ce que le
gouvernement devrait intervenir ou aller plus loin, pousser plus loin sa
fameuse commission d'enquête, là? Il semble y avoir un problème très sérieux de
ce côté.
M. Lisée
: Le
problème est très sérieux. Le problème est très sérieux et il s'additionne aux
autres problèmes qui avaient déjà été mis au jour depuis un an. Et je pense
qu'il doit y avoir une prise de conscience, et je sais qu'elle a déjà commencé,
à l'intérieur des communautés autochtones. Il y a un processus de
rétablissement du respect des femmes à l'intérieur des communautés autochtones.
Ça ne peut pas réussir si la volonté ne vient pas de l'intérieur. Et ce que la
nation québécoise, ce que le gouvernement québécois peut faire, c'est
accompagner cette volonté-là, mais la condition de succès, c'est que la volonté
vienne de l'intérieur. Et probablement que la première étape, c'est ce qu'on a
vu hier, c'est briser le silence.
Je tiens à saluer le courage de ces femmes
qui brisent le silence sur un énorme tabou. J'espère qu'il y en a d'autres qui
vont le faire et j'espère que beaucoup d'hommes autochtones vont se joindre à
la voix de ces femmes pour dire qu'un changement de culture et de pratique est
urgent et qu'il faut y travailler.
M. Vigneault (Nicolas) :
Sur la grève des juristes, il y aura notamment une présentation de l'offre
gouvernementale. Et, encore une fois, on se bataille, là, sur la place publique
sur les différents chiffres. Est-ce que le gouvernement devrait mettre de l'eau
dans son vin ou tout simplement y aller avec une loi spéciale?
M. Lisée
: Moi, je
pense que la meilleure solution, c'est un règlement négocié. Donc, on va avoir
les chiffres aujourd'hui. Et, moi, ce qui me trouble particulièrement, c'est
l'incapacité de ce gouvernement d'avoir réglé ce conflit. Il l'a laissé traîné
très longtemps. Ça veut dire que beaucoup de services publics sont paralysés.
En fait, on vous donne des conférences de presse, puis il y a des périodes de
questions, là, mais le travail parlementaire est paralysé en ce moment. Il y a
très peu de choses qui se font dans les commissions parce que les juristes sont
en grève.
On apprenait hier qu'un certain nombre d'actes
municipaux aussi, qui passent par les juristes de l'État, sont en...
Une voix
: ...
M. Lisée
: Des
règlements d'emprunt, c'est ça, des règlements d'emprunt qui sont bloqués à
cause de ça. Il appartient au gouvernement de régler la crise, et il ne faut
pas que les juristes de l'État, qui sont nos principaux adjoints dans la
production de loi, reviennent au travail avec une mauvaise volonté ou une
rancoeur qui découlerait d'une loi spéciale.
Le Modérateur
: Merci.
Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
M. Lisée, bonjour. L'été dernier, vous avez dit : C'est certain, si
je suis chef du PQ, un de mes premiers appels, ce sera d'appeler Pierre Karl
pour dire : Viens m'aider. Est-ce que l'annonce aujourd'hui, qu'il reprend
les commandes de Québecor, change quelque chose? Est-ce que vous perdez
aujourd'hui un conseiller économique?
M. Lisée
: Bien,
il va être bien occupé. J'espère qu'il va retourner l'appel du chef du Parti
québécois une fois de temps en temps quand même. Mais, comme je l'avais précisé
par la suite, évidemment, je ne lui demanderai jamais de me conseiller sur des
questions qui touchent l'empire Québecor, ce qui est quand même assez large.
Mais je vais continuer à lui demander son avis, et à d'autres chefs d'entreprise,
et à d'autres acteurs de l'économie, pour conseiller le chef du Parti québécois
et, j'espère, à partir de l'an prochain, le premier ministre sur des grandes questions
économiques. Je ne veux pas qu'on se prive de la connaissance et des conseils
de Pierre Karl et d'autres acteurs économiques du Québec.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Est-ce que son retour à la tête d'un empire médiatique peut être utile pour le Parti
québécois d'une façon ou d'une autre et, plus largement, pour le mouvement indépendantiste?
M. Lisée
: Bien,
je me souviens qu'il y a des périodes, au Parti québécois à l'époque où Pierre
Karl était P.D.G., où on était très mécontents de la couverture médiatique. Je
pense que ce sont des périodes que nous allons revivre. Et les journalistes de
Québecor ont démontré leur indépendance d'esprit ces dernières années, avec ou
sans lui, et je n'ai aucun doute qu'ils vont continuer à le faire.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Merci.
Le Modérateur
: M. Boivin,
Cogeco Nouvelles.
M. Boivin (Mathieu) : De
façon générale, pour faire le suivi, est-ce que c'est une bonne chose qu'un
fervent, très fervent indépendantiste, peut-être même plus que vous, soit à la tête
d'un des plus gros conglomérats médiatiques du Québec?
M. Lisée
: Comment
est-ce que vous mesurez ça, plus que moi?
M. Boivin (Mathieu) :
Peut-être que lui se serait engagé à faire un référendum dans un premier
mandat.
M. Lisée
: Je ne
savais pas qu'il y avait des thermomètres d'indépendantisme.
M. Boivin (Mathieu) :
Votre parti vous le dit assez souvent.
M. Lisée
: La
question, si c'était une bonne chose... Écoutez, on sait que la famille
Desmarais possède aussi un empire médiatique, là, à géométrie variable. Alors,
ça crée un certain équilibre, je suppose.
M. Boivin (Mathieu) :
Vous estimez donc qu'il va y avoir un équilibre, du côté indépendantiste, du
fait du retour de M. Péladeau.
M. Lisée
: Non, on
parle des propriétaires d'empires. Alors, on a des propriétaires d'empires
extraordinairement fédéralistes du côté de Gesca et de LaPresse,
et puis on a un propriétaire d'empire qui est indépendantiste du côté de
Québecor. Ensuite, c'est aux journalistes, aux chroniqueurs de faire leur
travail en toute indépendance.
M. Boivin (Mathieu) : Et
vous, ça vous convient comme ça?
Le Modérateur
: Merci.
On va y aller avec M. Gagnon ensuite.
M. Gagnon (Marc-André) :
M. Barrette, bon, a été exclu des négos avec les fédérations de médecins.
On voit que deux négociateurs ont été engagés à grands frais. Ça vous dit quoi
sur le leadership du gouvernement?
M. Lisée
: Bien,
ça me dit qu'il y a quelqu'un qui commence à se rendre compte que M. Barrette
n'est pas le meilleur ministre du gouvernement, hein? Ça, c'est clair.
80 % de la population le pense. Je pense qu'il y a juste un membre de son
fan-club en ce moment, c'est François Legault. Alors, même au sein du
gouvernement libéral, il y a des gens qui se sont rendu compte que ce n'était
pas le meilleur ministre du gouvernement et certainement pas la meilleure
personne pour négocier avec des médecins. Ça, nous, on le dit depuis trois ans.
Alors, encore une fois, comme disent les
Américains, c'est des «slow learners», hein? C'est des «slow learners» au
cabinet du premier ministre, mais finalement ils ont réalisé que M. Barrette
était un conflit d'intérêts ambulant et que ce n'était pas un bon négociateur.
Alors, tant mieux. Mais je ne sais pas pourquoi il faut payer quelqu'un à l'extérieur.
On pourrait faire deux choses : soit nommer un ministre de la Santé qui n'est
pas en conflit d'intérêts, on économiserait, ou donner le mandat au Conseil du
trésor, qui, normalement, a la tâche de faire ces négociations.
M. Gagnon (Marc-André) :
Donc, malgré ce changement dans les postes clés de négociateurs, vous
considérez toujours que M. Barrette est en conflit d'intérêts, et donc qu'un
nouveau ministre de la Santé devrait être nommé?
M. Lisée
: Ce
serait la meilleure chose. Je ne demande pas aujourd'hui la démission de M. Barrette,
mais je fais des suggestions au premier ministre, qui réfléchit constamment à
l'amélioration de son gouvernement, avec raison. Mais M. Barrette est
toujours dans la chaîne hiérarchique, et, moi, on ne me fera pas croire que le
ministre de la Santé actuel, Gaétan Barrette, n'a pas les deux mains dans les
négociations, quels que soient les négociateurs qu'on a. Le problème, c'est lui
à ce poste-là.
M. Gagnon (Marc-André) :
Mais est-ce que ce geste-là, d'avoir embauché deux négociateurs, donc, à
l'externe, vient fragiliser le leadership de M. Barrette pour la suite des
choses dans ses autres dossiers, là?
M. Lisée
: Bien
oui, bien sûr. Je veux dire, quelqu'un qui se rend compte qu'il n'est pas la
personne désignée pour faire une des tâches que le ministre de la Santé devrait
faire, c'est-à-dire ces négociations avec le Conseil du trésor... et donc il y
a quelqu'un qui s'est rendu compte que, non, il n'avait pas les qualités
requises pour faire ça.
Le Modérateur
: Merci.
Dernière question en français. M. Robillard, La Presse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) :
Merci. Bonjour, M. Lisée. Mais, quand vous avez dit, là : Si je suis
chef du PQ, un de mes premiers appels, ce sera d'appeler Pierre Karl pour lui
dire : Viens m'aider, est-ce que ça, vous l'avez fait ou pas?
M. Lisée
: Oui, je
l'ai appelé à plusieurs reprises pour lui demander son avis sur ceci, sur cela.
Oui.
M. Robillard (Alexandre) :
Sur quoi?
M. Lisée
: Ah! sur
quoi? Une fois sur… bon, sur un des… voyons, un des épisodes de Bombardier. Je
lui ai dit : Bon, qu'est-ce que tu penses de ça, ce deal-là? Pourquoi ils font
ça? Qu'est-ce qu'il y a derrière ça? Bon, il a une connaissance de la réalité
économique québécoise qui est colossale.
M. Robillard (Alexandre) :
O.K. Puis, quand vous avez dit : Et si je négocie, comme premier ministre,
avec Bombardier, je veux avoir Pierre Karl dans la pièce comme conseiller
spécial…
M. Lisée
: Ça, ça
va être plus compliqué. Ça va être plus compliqué.
M. Robillard (Alexandre) :
Pourquoi?
M. Lisée
: Bien,
je pense que son horaire va être très, très, très chargé.
M. Robillard (Alexandre) :
Oui, mais donc…
Le Modérateur
: On va y
aller en anglais.
M. Robillard (Alexandre) :…
ce qu'on comprend, c'est que cette…
M. Lisée
: Non,
mais effectivement…
M. Robillard (Alexandre) :
Ça dépendait de quelque chose.
M. Lisée
: Je
comprends que vous soyez intéressé par ça parce que c'était dans une entrevue
que je vous avais accordée qu'on avait lancé l'idée. Alors, non, je ne pense
pas qu'un P.D.G. d'un empire, quel qu'il soit, va être dans la pièce avec le
premier ministre pour négocier. Maintenant qu'il n'est plus un agent libre, il
donnera des conseils généraux, mais il ne sera pas dans la pièce.
M. Robillard (Alexandre) :
Donc, c'était conditionnel à ses fonctions.
M. Lisée
: Bien
oui, là.
M. Robillard (Alexandre) :
Comme actionnaire de contrôle…
Le Modérateur
: Oui, c'est
bon. On va y aller en anglais.
M. Lisée
: Comme
agent libre, ça allait, mais, maintenant qu'il est à temps plein, non.
Le Modérateur
: En
anglais. Mme Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel) : Bien,
en fait, Ryan était ici avant moi.
Le Modérateur
: Ah!
Ryan. Comme vous voulez, as you wish.
M. Hicks (Ryan) : Good morning. I just want to get some of your reactions to the
story from Enquête talking about how some complaints towards aboriginal
police were being followed upon.
M. Lisée
: Well, first, I want to salute the courage of these women who are
breaking the silence that goes on in these communities about this culture of
aggression. And I think the first step towards a resolution is recognition of
the facts and I call upon other women, but men in the communities to step up
and start talking and start asking for substantial change in the culture in
some of these communities.
I think the Québec Government can help along, but it has
to come from within. The change and the will have to come from within and from
their… to get the change to get the guilty parties to be accountable, of course,
but to change this culture as soon as possible. And I think yesterday was the
first step : break the silence and then go forward.
M. Hicks (Ryan) : And I jus want to hear a clarification on where you stand when it
comes to the whole process of changing the electoral boundaries. Does the PQ
support the Québec solidaire
bill to suspend the procedure? We have people in Sainte-Marie—Saint-Jacques and Westmount who are upset about their riding and about their
voice in the National Assembly.
Where does the PQ stand on that?
M. Lisée
: Well, first, we completely agree with the people of Sainte-Marie—Saint-Jacques and of Westmount,
that they've been caught completely blindsided by this proposal. It was never
on the table, they were never asked to participate in any kind of consultation, and that is a denial of
democracy. So we're asking for the Directeur général
des élections to listen again or listen for the first
time to those concerns before making a final decision. He says he can do that
if the National Assembly gives
him the power to do that. And he says it wouldn't impede the implementation of
the rest of the changes for next years' election.
So we think that's the
way to go and we are disheartened by the refusal of the Liberal Party and the CAQ to help in writing
this wrong.
Le Modérateur
: Merci. Mme Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. I just wanted to follow up on yesterday's press
conference about Bill 98 and the letter that you sent to Minister Weil. Have
you received your response yet?
M. Lisée
: No. What we see is basically the Premier saying : Well, send
your amendments here and there, and so we don't have any formal response. There
doesn't seem to be, on the government's part, a willingness to work together to
make a real bill for integration at work and against racism. We have no
indication that, on their part, it's just more than a posture. Bill 98 is
simply about professions. It doesn't cover anything else. And, from the answers
of the premier, yesterday, and the silence of the Minister
of the Immigration, it seems to be that that's it for them. There're not
interested in doing anything in collaboration with us.
Mme Fletcher (Raquel) : For our viewers, because this is a bill that particularly pertains
to the island of Montréal…
M. Lisée
: The what of Montréal?
Mme Fletcher (Raquel) : The island of Montréal, particularly important for that area. Are you able to explain at
least how you interpret the process going forward? Because you said the premier
told you to send your suggestions, but then he doesn't seem to be replying. So
how do you interpret that the process will go forward on Bill 98?
M. Lisée
: What was… on Bill 98?
Mme Fletcher (Raquel) : Yes.
M. Lisée
: O.K. Well, we're gonna try. You know, we're gonna get there, we're gonna
table amendments, but the Minister of Justice can simply say : If we want…
For example, we want to outlaw the ability for employers to ask for previous
Canadian work experience. The Minister can say : That's not the subject of
the law. Unreceivable. We'll see if she does that. But we haven't had a clear
signal that they wanted to open the bill to other areas of discrimination.
Mme Fletcher (Raquel) : And you haven't had any signal that they would want to sit down and
talk to you about this amendment?
M. Lisée
: No. Clearly not.
Mme Fletcher (Raquel) : Okay. Thank you.
Des voix
: Merci.
M. Lisée
: Merci!
(Fin à 8 h 23)