(Treize heures dix-neuf minutes)
Mme Richard : Merci. Ce
matin, si nous sommes ici, c'est pour dire au ministre Barrette : Assez, c'est
assez, le projet Optilab, chez nous, ça ne passera pas. Ce matin, nous avons la
présence avec nous à l'Assemblée nationale de quatre représentants de MRC de la
Côte-Nord. Il y a deux représentants de MRC qui ne sont pas avec nous, vous
allez comprendre, la MRC de Caniapiscau, la MRC au niveau de la Basse-Côte-Nord.
Mais c'est unanime, autant au niveau des élus, que des citoyens, que des différentes
centrales syndicales, le projet Optilab, sur la Côte-Nord, ne peut pas s'appliquer.
Il n'y a pas d'économie, il y a une perte d'expertise et une perte directe de
services aux citoyens. Vous voyez ces petits tubes ici? 11 000 personnes,
en quelques jours, ont signé ces petits tubes de plastique pour dire au
ministre Barrette : Non, c'est non; assez, c'est assez. Et je peux vous
dire qu'on a une belle concertation et qu'on va livrer bataille contre le
ministre Barrette.
Sur ce, je laisse la parole à mon collègue
le député de René-Lévesque, Martin Ouellet.
M. Ouellet : Merci beaucoup,
Lorraine. Alors, oui, écoutez, Optilab, pour nous, ça n'a pas de bon sens, et,
comme ma collègue Lorraine le dit, 11 000 personnes se sont
mobilisées en signant ces éprouvettes pour faire savoir au ministre qu'on veut
que ça change. Puis comment on veut que ça change? Ce n'est pas compliqué. Ce
qu'il nous propose... puis il nous l'a dit, d'ailleurs, lorsqu'il est venu dans
ma circonscription, concrètement, il n'y a pas d'économies à faire avec Optilab
pour la Côte-Nord. Mais ce qu'on fait aujourd'hui, on lui tend la main. On veut
de l'écoute parce que, sur notre territoire nous avons les technologistes, les
travailleurs, les travailleuses, les machines. On est prêts à discuter avec lui
d'une solution qui va être gagnant-gagnant pour le ministère, pour les usagers
et pour les travailleurs. Et c'est ça qu'on veut lui dire aujourd'hui avec tous
mes collègues, mais surtout avec tous les élus, on veut venir porter un message
de solidarité, mais surtout un message d'ouverture. Alors, on sait
qu'habituellement le ministre Barrette est souvent fermé sur ses réformes,
mais, pour ce qui est de la Côte-Nord, on veut travailler avec lui. On est
prêts à mettre des solutions. On est prêts à avancer. Mais présentement ce qui
nous est proposé, comme je le disais tout à l'heure, ça n'a pas de bon sens.
Je laisse maintenant la parole à ma
collègue Mme Lamarre. Merci.
Mme Lamarre : Bonjour.
Alors, le Québec a des régions qui ont des spécificités, et le ministre
s'obstine à essayer d'appliquer une méthode mur à mur pour l'ensemble du
Québec. Et on le voit très bien dans le cas du projet Optilab dans la Côte-Nord,
mais également dans d'autres régions, il n'y a pas de bénéfice pour la population.
On éloigne les services, il n'y a pas d'économies, et on le voit, et dans plusieurs
régions, il n'y aura pas d'économies.
Alors, le ministre doit être attentif au
fait qu'il démantèle des choses, alors qu'il a encore ses preuves à faire par
rapport à ce qu'il reconstruit et ce qu'il améliore au niveau de l'accès. Je
vous dirais que moi, j'attends encore de voir comment l'accès s'améliore dans
notre système de santé en 2017. Ça fait trois ans que le ministre est là, et
tout ce qu'on entend, c'est des détériorations, des éloignements de services,
des coupes, des fermetures. L'objectif de notre système, son besoin, c'était
qu'on améliore l'accès. Le ministre travaille à démanteler ce qui fonctionne et
il n'est pas capable de reconstruire correctement ce qui ne fonctionnait pas.
Alors, avant de toucher, par Optilab, à la
Côte-Nord... La Côte-Nord a des bons services de laboratoire, il y a aussi des
expertises locales qui ne se retrouveront pas d'emploi, des technologistes
médicales — on dit «médicales» parce que ce sont surtout des femmes,
en plus, qui ont ce poste-là — elles ne se retrouveront pas de poste
dans le territoire. Et le ministre a clairement dit qu'il n'y en avait pas,
d'économies pour la Côte-Nord, envoyer des échantillons de la Côte-Nord au
Saguenay.
Alors, vraiment, je pense que le ministre
doit prendre acte qu'il y a des spécificités, et qu'il doit les respecter, et
qu'il doit laisser en place ce qui fonctionne, qu'il corrige ce qui ne
fonctionne pas. Il y a amplement de travail pour lui dans notre système de
santé plutôt que de faire à répétition le démantèlement de services qui
fonctionnent comme ceux de la Côte-Nord.
La Modératrice
: Merci.
M. Porlier.
M. Porlier (Réjean) :
Alors, bonjour, tout le monde. Écoutez, en 2011, le gouvernement se dotait
d'une stratégie pour l'occupation et la vitalité des territoires. En 2012, il
adoptait une loi-cadre qui venait appuyer cette stratégie-là, et on disait
qu'on en faisait une priorité nationale, l'occupation, la vitalité des
territoires. Aujourd'hui, force est de constater qu'on a oublié de la lire,
cette loi-là. Et j'inviterais tous les gens, particulièrement ceux de la
Côte-Nord, Gaspésie—Les Îles aussi, où est-ce que la démographie est en baisse,
à aller la lire, cette loi-là, parce que, de toute évidence, il y a des
paradoxes importants.
Présentement, nos régions, il y a une
diminution de la population. Et, s'il y a quelqu'un qui devrait appliquer sa
propre loi, c'est bien le gouvernement, en s'assurant de l'occuper, ce
territoire-là. Les assises, une des premières assises, c'est lorsqu'on a des
services d'éducation, de santé qui sont en santé puis qu'on occupe. Et
généralement, autour de ces services-là, viennent se greffer tout plein de
choses, et la population peut se maintenir en santé.
On assiste présentement, comme je le dis,
à une baisse de population. Je ne comprends pas, moi, qu'on s'entête à perdre… Il
y a de l'exode d'emplois vers d'autres endroits, vers le Saguenay dans le cas
d'Optilab. Je ne comprends pas qu'on regarde ça et qu'on continue à aller dans
ce sens-là. Ça va complètement à l'inverse de ce que le gouvernement nous
promet, de mettre des efforts pour vitaliser nos territoires. Et il y a
unanimité dans la région de la Côte-Nord sur ce point-là. Les élus sont tous au
rendez-vous et il n'y a pas de guerre de clochers — on va rassurer le
ministre Barrette sur la question — on est unanimes à dire qu'il doit
faire marche arrière puis s'assurer de relire la Loi sur la vitalité et
l'occupation des territoires. Je l'invite puis j'invite ses collègues à
rappeler au ministre Barrette qu'il a des devoirs à faire dans ce cas-là.
Merci.
La Modératrice
: M. Tremblay.
M. Tremblay (Guillaume)
:
Le dernier mais non le moindre. Il y a beaucoup choses qui ont été dites.
D'abord, premièrement, je voudrais remercier Mme Richard, M. Ouellet
et Mme Lamarre de nous ouvrir les portes de l'Assemblée nationale pour
nous recevoir, pour venir montrer à quel point la population de la Côte-Nord
est mécontente et n'accepte pas le projet Optilab.
En fait, avec du sarcasme, j'aurais envie
de vous dire que le projet Optilab, il fait l'unanimité, personne n'en veut sur
la Côte-Nord, de ce projet. Autant les gestionnaires en santé et services
sociaux, les médecins, le personnel du réseau de la santé, mais surtout et
surtout toute la population de la Côte-Nord est contre.
Ça fait une semaine qu'on est sur le
territoire de la Côte-Nord, qu'on a parcouru toutes les villes de la Côte-Nord
partout sur le territoire. La population, si elle avait pu, elle aurait signé la
pétition à deux mains pour dire à quel point ça n'a pas de bon sens de voir ce
projet-là s'implanter ici, sur notre territoire. Il faut que M. Barrette
écoute la population. Je lui demande de la sensibilité pour les régions, pour
une région comme la nôtre, où c'est complètement insensé d'amener un projet
comme celui-là.
On l'a dit, plusieurs l'ont dit, il n'y a
aucune économie à faire pour une région comme la nôtre. Même pour le Québec,
les économies sont très minimes. Mais en contrepartie, au niveau des services
de proximité à la population, on va être excessivement perdants dans une région
comme la nôtre mais pour tout le Québec au complet. Sur la Côte-Nord, Optilab,
ça n'a pas de bon sens, c'est non, pas question d'aller de l'avant. Et
redescendez de votre planète, M. Barrette, et écoutez la population.
Voilà.
La Modératrice
: Merci.
On va maintenant passer à la période de questions. Pas de questions? Merci
beaucoup.
(Fin à 13 h 26)