(Neuf heures trente et une minutes)
M. Roy
: Merci
beaucoup. Bonjour, messieurs, merci de votre présence. Nous sommes ici ce matin
pour dénoncer l'inaction du gouvernement libéral en ce qui a trait à la
protection de la faune au Québec. On parle souvent du potentiel en hydrocarbures,
du potentiel forestier, du potentiel éolien et hydraulique au Québec, mais on
parle rarement du potentiel faunique. Ce potentiel correspond à un formidable
patrimoine collectif et est une source de loisirs extraordinaire.
Au Québec, il y a près de 712 000 pêcheurs
qui passent en moyenne 13 jours par année sur les plans d'eau. Il y a
aussi 285 000 chasseurs qui eux, passent en moyenne 15 jours en
forêt par année. Pour certains et beaucoup d'entre eux, c'est la principale
activité récréative et de vacances. Les retombées économiques sont de l'ordre
de 1,6 milliard, ce qui correspond environ à 115 $ par jour pour les
chasseurs, pêcheurs. Pour assurer une expérience récréative en forêt de qualité,
pour assurer une attractivité auprès de la relève — qui sera un enjeu
important, car une rupture de clientèle est prévue dans le domaine de la pêche
dans le tournant de la décennie — les individus ont besoin de sentir
que les normes sont respectées, que les règlements sont appliqués dans les
forêts du Québec, le tout pour que le sentiment d'équité et la culture du
respect fasse partie de l'expérience faunique. Le rôle de l'État est
fondamental dans ce domaine, et ce, pour faire appliquer les lois qui
civilisent les comportements et sanctionnent les délinquants, sans compter le
rôle de l'État dans la protection de l'habitat faunique.
Il est donc triste de constater que le
gouvernement a abandonné le domaine en déstructurant la capacité des agents de
la faune à assurer le respect et la pérennité du patrimoine faunique des
Québécois. Coupures injustifiées de postes, obligation de faire 50 % de
temps de travail en bureau, on est passé de 426 agents en 2011, à 374 en
2016, dont plus de 25 % ne sont même pas à temps plein. Pourtant,
l'augmentation des prix des permis de pêche, de chasse devait servir à la
réembauche.
De plus, les conclusions du rapport du
Vérificateur sont accablantes. Constats : Au Québec, actuellement, il y a
une augmentation du braconnage, une augmentation des comportements
d'intimidation en forêt pour s'accaparer des territoires de chasse, il y a une
détérioration de la qualité de l'expérience pour la relève, une protection
inadéquate de l'habitat faunique et des dossiers abandonnés. Bref, une mise en
danger de la pérennité de tout le secteur.
Notre demande au ministre est claire :
Réembauchez des agents de la faune pour donner le signal aux Québécois que
l'État prend ses responsabilités face à la protection d'un des plus grands
patrimoines collectifs du Québec.
La Modératrice
: Merci.
M. Gagné.
M. Gagné (Pierre) : Oui,
ça fait déjà plusieurs années que le syndicat des agents de protection de la
faune du Québec réclame un seuil minimal de six agents par bureau. Les
braconniers opèrent 24 heures par jour, sept jours par semaine. Le
gouvernement, actuellement, semble se donner un objectif de quatre agents par
bureau. À quatre agents par bureau, la couverture est vraiment insuffisante. Ce
qui manque, c'est des effectifs. Dans tous les bureaux, on a déjà en place les
locaux, on a les équipements, les bateaux, on a les camions. Tout ce qui
manque, c'est des effectifs puis je pense que six agents par bureau avec la
grandeur des territoires qu'on a, qui sont, pour plusieurs bureaux, de
plusieurs milliers de kilomètres carrés, un minimum de six agents par bureau,
on ne peut pas accepter en bas de ça pour assurer une protection efficace de
nos espèces fauniques et des habitats qui les abritent. Merci.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va maintenant passer à la période de questions. Pas de questions?
Merci beaucoup.
Une voix
: On est
clairs.
M. Roy
: Merci
beaucoup, messieurs.
(Fin à 9 h 35)