(Dix heures cinquante-huit minutes)
Mme Massé : Alors, bonjour, tout
le monde. Je trouvais ça important aujourd'hui de venir devant vous puisque Québec
solidaire, aujourd'hui, n'avait pas de question, donc il nous était impossible
de pouvoir intervenir dans le débat sur la question de la gestion de la crise
qui a lieu au niveau de l'autoroute 13.
En fait, ce qu'on voulait, et nous sommes plutôt
heureux de voir que c'est là qu'on en est rendu, c'est bien sûr qu'on comprenne
ce qui s'est passé. Alors, l'idée de l'enquête avec l'enquêteur de l'extérieur
nous apparaît une excellente idée. On voulait que le gouvernement libéral
reconnaisse qu'il y avait eu du cafouillage, et je pense que le mea culpa du premier
ministre laisse clairement entendre qu'ils le reconnaissent.
On voulait tirer un bon bilan de la situation
dont on vient de... que l'on vient de vivre, pardon, parce que, pour nous, nous
sommes fort conscients que des situations comme celle-là sont inacceptables.
Alors donc, l'idée n'étant pas qu'à cette étape-ci les têtes roulent, à notre
sens, non pas parce qu'on protège quelconque ministre, mais il y a le ministre
des Transports, il y a le ministre de la Sécurité publique, il y a différents
intervenants, la ville de Montréal, etc.
Moi, je pense que ce qu'on souhaite, c'est
un réel bilan, qu'on saisisse bien comment ça s'est passé, bien sûr qu'on
sanctionne s'il y a des sanctions à y avoir et qu'on retire les conclusions nécessaires
pour que plus jamais n'arrive... parce que cette fois-ci, malheureusement, on
déplore les heures passées dans les voitures. Heureusement qu'il n'est pas
arrivé de drame majeur sur l'autoroute 13. Il y en a eu ailleurs, et on
s'attriste de tout cela, on a beaucoup de compassion pour les gens qui ont vécu
cette situation-là. Et s'il vous plaît prenons le temps de bien comprendre pour
ne pas que ça se reproduise.
M. Boivin (Mathieu) : Mme
Massé, Florent Gagné qui a été nommé pour mener l'enquête indépendante, c'est
un apparatchik de longue date de l'appareil gouvernemental. Faites-vous
confiance à cet homme-là pour tirer une synthèse véritablement utile de ce qui
s'est passé?
Mme Massé : Bien, c'est-à-dire
que l'idée étant que lui nous fasse état de ce qui a été... du déroulement des
choses, de ce qui a fonctionné, pas fonctionné, etc. Déjà, il y a des choses
qui sont connues, là, les modes de fonctionnement en cas de crise, etc. On a déjà
beaucoup d'informations.
Ce qu'il faut comprendre, c'est où que le
bât a blessé. Et je vous dirais que l'élément important, que j'ai oublié de
mentionner tantôt, c'est que tout ça va aboutir dans une commission parlementaire
dans laquelle les parlementaires pourront poser des questions, pourront inviter
des personnes pour mieux comprendre les éléments qui sont peut-être un peu
moins compréhensibles. Et moi, je pense que l'addition de tout ça peut nous...
avec les enquêtes administratives, pourront nous permettre d'atteindre nos
objectifs, c'est-à-dire de comprendre pour ne pas répéter.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Juste une question, si vous permettez. Le ministère des Transports confie en
sous-traitance le déblaiement de la neige sur l'autoroute 13. Est-ce que ça ne
serait pas de la responsabilité de l'État d'assurer le déneigement sur les
voies rapides, les artères disons vitales au Québec?
Mme Massé : Ça fait des
lustres qu'à Québec solidaire on met en lumière le fait que les budgets
d'austérité systématiques depuis une trentaine d'années font en sorte que les ministères
se retrouvent à perdre un certain nombre d'expertise.
Alors, est-ce que, dans cette situation-là...
Et c'est pour ça qu'on souhaite avoir un réel bilan pour être capable de tirer
les vraies conclusions. Est-ce qu'on doit en retirer? Est-ce que le fait qu'il
y ait des sous-contractants, par exemple, dans le cas de l'autoroute 13, mais un
petit peu partout au Québec — soyons honnête, là, ce n'est pas le
propre de la région de Montréal — est-ce que ça complique les situations
en situation d'urgence? Est-ce que les contrats qui sont faits incluent l'ensemble
des dimensions, dont notamment les gestions de crises? Bon, portons un regard
là-dessus, mais c'est évident qu'il y a des expertises qui se perdent au fil
des années et peut-être que, dans ce cas-ci, c'est le cas. Attendons
l'évaluation, attendons la commission parlementaire, et on posera un jugement à
ce moment-là.
M. Bélair-Cirino (Marco) : M.
Couillard a offert ses excuses en son nom personnel et au nom du gouvernement. Est-ce
que ça change quelque chose?
Mme Massé : Bien, c'est la
moindre des choses, la moindre des choses dans le sens où lorsqu'on accepte de
jouer le rôle qu'on joue et, qui plus est, lorsqu'on est au gouvernement, il y
a des responsabilités qu'on doit prendre, et c'était la moindre des choses, ce
matin, son mea culpa. Mais là où il faut aller, je pense qu'il a posé des
gestes intéressants, la commission... pardon, l'enquête indépendante, la
commission parlementaire, le mea culpa, mais, ceci étant dit, ce qui est
fondamental, on le sait qu'avec les changements climatiques, ce genre de
température extrême qu'on a va aller en se multipliant. Il faut qu'on soit
prêts pour réagir, et c'est pour ça qu'il faut tirer les bilans présentement.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Est-ce que les deux autres partis d'opposition ont dérapé en Chambre? Ils ont
accusé notamment Laurent Lessard d'avoir dormi à poings fermés durant la nuit
ou d'avoir passé mardi soir dans le Vieux, sur la Grande-Allée? Est-ce que
c'est allé trop loin?
Mme Massé : Je vous dirais que
c'est le genre de politique qui ne donne pas souvent envie à plusieurs
personnes de dire : On va faire de la politique. C'est ce dénigrement des
personnes. M. Lessard, M. Coiteux, le premier ministre, les hauts fonctionnaires,
les fonctionnaires, il y a plein de gens là-dedans qui avaient des
responsabilités. Qu'on pointe vers la nécessité d'un bilan, la nécessité de
comprendre, sans problème. Et je ne suis pas là à protéger aucun des ministres,
vous savez qu'on les critique largement, et M. Lessard a été largement critiqué
par le passé pour d'autres raisons.
Ceci étant dit, je pense que, dans des
situations comme celle-là, ça ne sert pas d'attaquer la personne. Beaucoup plus
utile d'essayer de comprendre qu'est-ce qu'il y a derrière tout ça.
Des voix
: Merci.
(Fin à 11 h 5)