(Onze heures quarante-deux minutes)
M. Paradis (Lévis) :
Merci d'être là. Je pense que c'est une journée importante. D'abord, je me
réjouis. Je me réjouis que le gouvernement ait donné suite à une demande de la
CAQ, mais plus que ça, une demande, une volonté de faire en sorte qu'on puisse
ouvrir un débat, un débat constructif et évidemment, vous l'aurez compris, non
partisan sur une question aussi sensible et cruciale que celle-là. Je salue le
ton du ministre également ce matin dans cette annonce parce que ce sont des questions
qui souvent sont émotives, ébranlent et touchent énormément de citoyens, qui, aujourd'hui,
nous regardent et nous écoutent avec espoir.
Je vous dirai qu'on fasse des clarifications
juridiques, j'en suis, qu'il y ait un comité d'experts et, en ce sens-là, cette
façon de faire, j'en suis également, et je pense que ça va être une des façons
de pouvoir avancer plus loin dans une réflexion qui est demandée, qui est
réclamée avec le temps que ça prendra, avec le temps que ça prendra aussi. Mais
je vais aller plus loin que ça. Je pense qu'au terme de l'exercice de ce que
les comités d'experts et les experts analyseront dans le spectre le plus large
possible, on ait ensuite la possibilité d'entreprendre une réflexion publique. Je
pense que c'est, en ce sens, important et tellement important, et tellement
sensible qu'on se colle un peu sur ce qui avait été fait, qu'on puisse ensuite
avoir un guide, un guide, un document de consultation permettant ensuite à l'ensemble
de ceux qui souhaiteront intervenir de le faire.
Vous savez, dans le processus de ce document
Mourir dans la dignité, entre 2010‑2011, 273 mémoires ont été
déposés. Les gens veulent aussi prendre part à ce qui pourrait mener à des
décisions qui vont engager l'ensemble des citoyens et de la société. Et ceci
dit, je le dis également et je le répète, je demande à mes collègues, tous
partis confondus, de s'attendre à ce que ça puisse être long. La volonté, ce
n'est pas d'arriver à une finalité rapidement, d'autant plus qu'on ne sait pas
ce que pourrait être cette finalité, mais qu'on fasse cette réflexion-là sur la
base d'un document, mais une réflexion, je le rappelle, publique où tous
pourront également s'exprimer. Et ça pourrait dépasser bien sûr, le ministre
l'a dit, plus d'un an, potentiellement, oui, peut-être après même les
prochaines élections, 2018, et qu'on ne perde pas de vue que la réflexion devra
se poursuivre jusqu'à sa conclusion, peu importe quelle sera l'issue.
Le Modérateur
: ...de
questions? Est-ce qu'il en reste, des questions? Mathieu Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Vous
dites que vous ne voulez pas que ce soit long, mais, en même temps... Qu'est-ce
que vous dites aux gens qui sont impatients?
M. Paradis (Lévis) : En
fait, je comprends que ça puisse être long. Ce que je souhaitais, ce que je
réclamais et ce qu'on réclame, c'est qu'on entame la réflexion rapidement parce
qu'au moment où on se parle il y a un besoin d'aller plus loin, on le sent, on
en parle, là. Alors, qu'on commence maintenant cette réflexion-là, c'est
correct. Et, en ce sens-là, je dis : Bravo, tant mieux, que ça se fasse! Ça
peut être long, mais je pense que la finalité, il n'y a pas d'échéancier
potentiel. Il ne faut surtout pas qu'on arrête d'en parler et qu'on interrompe
le processus. Et, au surplus, c'est tellement important qu'il faut que la
population puisse aussi, à travers une commission... et ça prendra la forme que
ça voudra, mais devant la commission, qu'on puisse établir une façon de faire
pour qu'à l'image de ce qui s'est fait précédemment les gens, les organisations
puissent aussi avoir leur mot à dire, basé sur ce qui aura été présenté. Et ce
que l'on réclame bien sûr, un guide sur lequel on pourra se baser.
Alors, on ne peut pas prévoir d'échéancier,
mais ce qu'il faut commencer à faire maintenant, c'est de réfléchir, de poser
les balises et ensuite de continuer et de n'avoir de cesse jusqu'à ce que ce
soit terminé, et ça, c'est important. On ne coupera pas une réflexion dans le
milieu pour dire : On y reviendra un jour. Il faut tous s'entendre, dans
un concept, évidemment, vous l'aurez compris, sans partisanerie. Tous
s'entendent pour faire en sorte qu'on se rende du début jusqu'au bout.
M. Gagnon (Marc-André) :
La réflexion publique, quelle forme, elle doit prendre? Est-ce que c'est une
commission parlementaire, c'est une tournée de consultations?
M. Paradis (Lévis) :
Elle passera par la commission parlementaire, elle pourrait prendre une tournée
itinérante. Elle peut prendre toutes les formes que l'on peut imaginer à ce
stade-ci, mais, encore une fois, je le répète, sur les chiffres de cette
volonté qui avait été exprimée, 273 mémoires déposés, c'est énorme. Et je
pense que, dans un dossier aussi sensible que celui-là, il faut aussi répéter
l'exercice.
M. Gagnon (Marc-André) :
Vous êtes d'accord avec le ministre Barrette quand il dit qu'il faut prendre
son temps sur un sujet aussi sensible que ça?
M. Paradis (Lévis) : Il
faut prendre le temps de savoir ce dont on parle, d'exprimer les craintes, les
inquiétudes, les besoins, oui, mais c'est un exercice qui devra finalement, un
jour, aboutir. La seule chose et la seule crainte, c'est que ce soit précipité.
Il ne faut pas que ce soit précipité. Il faut qu'on commence là, qu'on fasse
bien le travail. Évidemment, il faut que ça finisse par mener à quelque chose,
là, bien sûr, mais donnons-nous la chance de ne pas arrêter en cours de route
et de rendre jusqu'au bout de l'exercice. Mais, manifestement, au terme de ce
que le comité d'experts dont on nous parle produira, je pense qu'entre ce
moment-là et l'exercice public, il va falloir que le laps de temps soit assez
court, permettant aux gens ensuite de finaliser le questionnement sur le
dossier.
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce qu'il y a de la division au sein du caucus de la CAQ sur cet enjeu-là,
d'élargir, là, la portée?
M. Paradis (Lévis) : La
volonté de parler de ce dossier-là... et j'ai encore en mémoire les images de
mon collègue François Bonnardel — parce que, quand je vous dis qu'il
y a de l'émotivité à travers ça, il y en a — François, particulièrement
touché. La volonté de parler, d'aller plus loin, de se doter de leviers au
besoin, tous sont unanimes. Au terme de l'exercice, c'est une question morale.
Ce sera, comme pour toutes les questions morales, un vote libre, et les gens
auront la liberté de prendre la position qu'ils souhaitent prendre. Mais, dans
la réflexion, il y a unanimité. Merci, tout le monde.
(Fin à 11 h 48)