(Douze heures quarante-huit minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour, tout le monde. On a beaucoup parlé de l'usure des ponts de Québec au
cours des derniers jours. Moi, je voudrais vous parler aujourd'hui de l'usure
des libéraux.
On a des libéraux qui se vantent de
réduire le fardeau fiscal des Québécois, mais, quand on additionne impôts,
taxes et tarifs, on voit que les familles québécoises sont perdantes depuis
trois ans, malgré ce qui a été annoncé dans le budget d'hier. Je rappelle que, contrairement
à ses promesses, Philippe Couillard a augmenté les tarifs de garde, il a
augmenté les tarifs d'électricité de plus que l'inflation. Il a augmenté les
taxes scolaires de plus que l'inflation puis il prévoit le faire encore cette
année, alors qu'il avait promis le contraire. Il a coupé dans les transferts
aux municipalités, ce qui a poussé les municipalités à augmenter, dans plusieurs
cas, les taxes municipales de plus que l'inflation.
Les études de la CAQ sont rigoureuses, on a
une augmentation du fardeau fiscal — quand je dis «fardeau fiscal»,
je le définis, impôts, taxes et tarifs — en moyenne de 1 1300 $
par famille. Or, avec l'abolition de la taxe santé de 400 $ par famille et
la grosse annonce de baisse d'impôt de 55 $ par personne, donc 1 $
par semaine, ce n'est pas comme ça qu'on va soulager les familles du Québec.
Donc, Philippe Couillard a trahi ses
promesses, et ce qu'on voit aussi, c'est l'autre endroit où le Parti libéral
est usé, c'est quand on parle d'économie. Vous avez sûrement remarqué, dans le
budget, hier, la péréquation, qui est payée par le reste du Canada au Québec,
passe de 10 milliards par année à 11 milliards par année. Pourquoi?
Parce que le Québec fait moins bien que ses voisins. Donc, le Québec est
aujourd'hui plus dépendant, au niveau de ses finances publiques, du reste du
Canada que jamais. Pourquoi? Bien, parce que la croissance économique n'est pas
au rendez-vous. On le voit, c'est un échec annoncé, dans le budget, le ministre
prévoit, pour 2017, une croissance économique de seulement 1,7 % au
Québec, comparativement à 2 % en Ontario, 2,2 % aux États-Unis.
Donc, ça veut dire que l'écart de richesse
du Québec va continuer de grandir. Non seulement on ne le réduit pas, mais on
va le grandir selon les propres prévisions du ministre, et puis j'inclus même
les prévisions des cinq prochaines années, prévoient même que, par la suite, ce
sera 1,6 %, 1,5 %, 1,4 %. Donc, on n'arrive pas, au Québec, à créer
des emplois bien payés puis on se retrouve dans une situation où on a un
gouvernement qui manque d'ambition, qui se contente d'une croissance économique
de 1,7 %, alors qu'on aurait besoin d'au moins 2,5 % pour être capable
de faire du rattrapage avec nos voisins puis pour être capable d'être moins
dépendant de la péréquation.
La Modératrice
: On va
prendre les questions. Oui, Mathieu Boivin, Cogeco.
M. Boivin (Mathieu) : Est-ce
qu'on peut les prendre sur un autre sujet que...
M. Legault
: Tous les
sujets sont permis.
M. Boivin (Mathieu) : Tous
les sujets? On va vider le dossier tout de suite. Qu'est-ce qui vous est passé
par la tête quand vous nous avez parlé du pont de Québec comme une structure
qu'on pourrait éventuellement détruire?
M. Legault
: Bon,
regardez, on a actuellement un gouvernement libéral qui pousse très rapidement
sur un projet de SRB, hein? On a même... On avait mis 12,5 millions
d'études. Dans les documents d'hier, il y a même le tracé, hein, puis on ajoute
un autre 56 millions. Le tracé, là, il est décidé, selon les documents du
gouvernement libéral, on passe sur le pont de Québec. Il y a des experts qui
sont venus dire que le pont de Québec n'était pas sécuritaire. En plus, on veut
faire passer le SRB. On dit : On va être obligés de descendre le tablier.
Moi, je trouve que Jean-François Lisée, là, en se moquant des déclarations
d'hier, n'est pas très responsable. C'est comme si ça ne l'intéressait pas, la
sécurité du pont de Québec. Puis moi, j'en profite, là, pour demander encore
une fois à Philippe Couillard de nous donner des études qui viennent confirmer
qu'il n'y a pas de problème de sécurité sur le pont de Québec.
Maintenant, quand un journaliste, qui
aujourd'hui est habillé en noir, qui vient poser la question à plusieurs reprises :
Si le pont n'est pas sécuritaire, est-ce que vous excluez de le démolir?,
j'aurais dû répondre, et c'est ce que je vais vous répondre aujourd'hui :
Nous n'avons pas l'intention de démolir le pont de Québec. J'aurais dû répondre
ça.
M. Boivin (Mathieu) : Une
autre question. Sur la sécurité possiblement compromise à l'aéroport
Montréal-Trudeau, le reportage de J.E. hier nous dit qu'il y a des
employés qui avaient tous les accès sécuritaires et même accès aux avions de
ligne qui pouvaient avoir consulté des sites de radicalisation islamique.
Est-ce que, selon vous, il y a un enjeu important ou est-ce qu'au contraire on
a bien réagi puis la situation a été gérée comme il fallait?
M. Legault
: Non, non.
C'est très inquiétant, très, très inquiétant, puis je trouvais que les réponses
de Martin Coiteux ce matin étaient très floues, très vagues, pas trop rassurantes.
C'est très grave, là, quand on dit : Il y a des employés de l'aéroport,
hein... on sait comment s'est arrivé à plusieurs reprises dans le monde que des
actes de terrorisme se sont passé dans des aéroports, donc il faut s'assurer
qu'il y a un suivi de fait sur chacune de ces personnes-là qui est allée
consulter des sites qui pourraient les amener à la radicalisation.
Puis je n'ai pas senti, là, cette grande
préoccupation de la part de Martin Coiteux. Je n'ai pas senti qu'il y avait de
plan. Tout ce qu'il nous a dit, c'est : J'ai parlé aux autorités, incluant
au fédéral, et c'est tout. Il n'y a pas de plan. Il ne s'est pas assuré qu'on mettait
des mesures en place.
M. Boivin (Mathieu) : C'est
déjà mieux que l'autoroute 13.
M. Legault
: C'est déjà
une bonne amélioration par rapport à l'autoroute 13. Et puis, bien, vous me
faites rappeler que, quand on parle de la sécurité du pont de Québec, après ce
qui est arrivé sur l'autoroute 13, je pense qu'on a des raisons parfois de
s'inquiéter.
La Modératrice
:
Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) : Oui,
donc le même journaliste habillé en noir
M. Legault
: Oui, en
noir. Nous ne souhaitons pas démolir le pont de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) : Oui.
Et lors de ce point de presse, justement, je vous ai amené le fait que le pont
de Québec a une valeur patrimoniale. Donc, aujourd'hui, vous reconnaissez que c'était
une erreur de laisser cette porte-là ouverte. Vous avez vous-même dit, puis là
c'est à vous d'assumer vos propos, là, que c'est une option que vous ne pouviez
pas écarter.
M. Legault
: Nous ne
souhaitons pas démolir le pont de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) : Oui.
C'était une erreur de laisser cette porte-là grande ouverte?
M. Legault
: Nous ne
souhaitons pas démolir le point de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Comment vous vous êtes senti en Chambre? Tout à l'heure, on a bien vu, là, que
le Parti québécois, les péquistes et les libéraux, se sont un peu moqués de
vous lorsque la motion a été adoptée.
M. Legault
: Je pense
que Jean-François Lisée puis les libéraux savent très bien ce qui est arrivé.
Nous ne souhaitons pas démolir le pont de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Alors, toujours dans le domaine de l'erreur, mais sur un autre projet...
M. Legault
: Je n'ai jamais
dit ça, hein? Je vous fais juste remarquer que je n'ai jamais dit ça.
M. Gagnon (Marc-André) : Oui,
tout à fait. Non, j'ai bien entendu que vous aviez répété la même ligne. Mais
sur le SRB, ça, est-ce... Donc, c'est une erreur de mettre 56 millions, de
réserver 56 millions de dollars au budget pour un projet comme ça?
M. Legault
: Bien, ce
que je ne comprends pas, c'est qu'on fait avancer le projet du SRB avant le
projet du troisième lien. On n'examine même pas la possibilité que le SRB passe
sur le troisième lien. Donc, pourquoi on ne veut pas regarder tous les
scénarios? Et, si je me fie à l'étude qui a été faite par la ville de Lévis,
là, puis il semble y avoir une chicane entre le maire de Lévis puis le maire de
Québec, c'est que le SRB ne viendra pas réduire le nombre d'automobilistes
parce que le nombre d'automobilistes est en croissance.
Donc, ça ne réglera pas le problème. Donc,
pourquoi veut-on faire souffrir les automobilistes qui souffrent déjà assez actuellement?
On a besoin d'un troisième lien. C'est un engagement clair de la CAQ :
avec un gouvernement de la CAQ, il y aura un troisième lien. Puis je ne
comprends pas qu'après trois ans au pouvoir, on n'ait pas l'évaluation de tous
les scénarios, pas seulement le scénario Cadillac, là, où on a un tunnel
parfait à 4 milliards, à 30 % de proximité seulement. Tu sais, les sondages
qui sont à 3 % d'écart possible, eux autres, ils sont à 30 % d'écart
possible, là. Puis il y a d'autres scénarios. On peut avoir un pont qui a une
partie en tunnel, une partie en pont. On n'a pas évalué ces scénarios-là.
Pourtant, ça a été promis il y a trois ans par Philippe Couillard.
M. Gagnon (Marc-André) : Vous
dites donc qu'avec un gouvernement de la CAQ, il y aura un troisième lien coûte
que coûte?
M. Legault
: Oui, coûte
que coûte. Les automobilistes ont le droit de circuler. Les automobilistes ont
le droit de circuler dans des délais raisonnables à Québec comme à Montréal.
La Modératrice
: Merci.
Nicolas Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) : Sur
le budget, qu'est-ce que vous auriez fait des surplus du gouvernement? C'est-à-dire
plus de baisses d'impôt? Vous dites 55... Ça fait quand même 10 ans qu'il n'y
avait pas eu de baisses d'impôt. Est-ce que ça, ce n'est pas une bonne
nouvelle? Puis qu'est-ce que vous auriez fait?
M. Legault
: Bon,
d'abord, rappelons-nous qu'en plus de la taxe santé, Philippe Couillard s'était
engagé à prendre 50 % des surplus pour réduire les impôts. Donc, il n'a pas
respecté cette promesse-là.
Maintenant, qu'est-ce que j'aurais fait?
Bon, d'abord, depuis trois ans, j'aurais accéléré la croissance économique en
attirant plus d'investissements privés, j'aurais fait un plus grand ménage dans
la bureaucratie dans plusieurs ministères, et, étant donné que ça n'a pas été
fait, je n'exclurais pas, à court terme, d'utiliser une partie des versements
au Fonds des générations, des versements qui s'élèvent à 2,5 milliards,
pour au moins remettre le 800 $ net qu'on a pris dans les poches des
familles.
Je vous rappelle, 1 300 $
d'augmentation de taxes et de tarifs; abolition de la taxe santé, 400 $;
baisse d'impôt de 110 $ par famille, 55 $ par personne, donc il
manque toujours 800 $. Donc, on ne parle même pas de baisses d'impôt, on
parle juste de remettre l'argent qu'on a pris dans le portefeuille des familles.
Et moi, je pense, là, puis on ne commencera pas la campagne électorale
aujourd'hui, c'est que les Québécois ont besoin d'une vraie baisse d'impôt en
plus de remettre le 800 $ qui manque dans leurs portefeuilles.
M. Vigneault (Nicolas) :
Qu'est-ce que vous faites des services publics à ce moment-là? Est-ce qu'on
peut tout faire en même temps?
M. Legault
: Oui.
Bien, étant donné qu'on rembourse, via le Fonds des générations, 2,5 milliards,
bien, ce 2,5 milliards là est disponible. On a besoin d'en prendre à peu
près la moitié pour être capables de redonner le 800 $. Et je pense
qu'actuellement Philippe Couillard ne réalise pas comment les pères et les
mères de famille souffrent et n'arrivent pas à joindre les deux bouts à la fin
du mois.
Donc, on ne peut pas mettre...
actuellement, là, être actuellement le seul État dans le monde qui prend
2,5 milliards, hein, sur un budget de 100 milliards, c'est 2,5 %
du budget, dans un surplus pour rembourser la dette. Dans la situation
économique actuelle, avec une faible croissance de 1,7 %, c'est le temps
de donner de l'oxygène aux familles, puis moi, j'aurais pris une partie des
versements au Fonds des générations pour redonner le 800 $ qui manque aux
familles.
M. Vigneault (Nicolas) :
Sur Anacolor, peut-être un dossier connexe, il y a un revers de la part du
gouvernement. Comment vous l'analysez? Est-ce qu'on devrait aller plus loin,
carrément fermer l'entreprise?
M. Legault
:
Cafouillage, manque de professionnalisme. Comment se fait-il que les avocats de
M. Heurtel, du ministre de l'Environnement, n'ont pas réussi à s'assurer
que les décisions qui étaient prises étaient légales? Là, on se fait renverser.
Écoutez, comme gouvernement, c'est un peu gênant, là. C'est comme si on était
une gang d'amateurs dans ce dossier-là. Ça vient juste démontrer que la job n'a
pas été faite correctement.
Puis nous, on a offert, depuis des mois,
notre collaboration si on a besoin d'adopter rapidement un nouveau projet de loi.
Je suis certain que le PQ puis Agnès Maltais feraient la même chose. Mais là
ils ont posé un geste qui est illégal, qui a été jugé illégal par le TAQ.
La Modératrice
: Merci.
Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui. Dans le dossier Anacolor, est-ce que la réduction de la bureaucratie a pu
jouer un rôle dans ce cafouillage-là, selon vous?
M. Legault
: On ne le
sait pas. Je n'en sais pas plus que vous, mais ce qu'on sait, c'est que la
partie juridique n'a pas été bien menée par le ministère de l'Environnement.
C'est clair.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous dites qu'il faut remettre de l'argent dans la poche des contribuables.
M. Legault
: Des
familles.
M. Bélair-Cirino (Marco) : De
quelle façon? C'est vraiment une baisse d'impôt générale? On revoit les tables
d'imposition ou…
M. Legault
: Écoutez,
nous, on a proposé 1 000 $ par famille, que ce soit le même montant
pour tous ceux qui gagnent moins de 150 000 $ par année. Mais
honnêtement, là, taxes, tarifs, impôts… Moi, ce que je veux, c'est que les
familles aient plus d'argent dans leurs poches. Et on ne peut pas commencer à
jouer en disant : Ah! moi, j'ai augmenté les tarifs de garde, je n'ai pas
augmenté les impôts. C'est toujours le même portefeuille, là, dans lequel on va
chercher l'argent. Donc, peu importe la façon dont on le fait, ce qui est
important, c'est au moins remettre le 800 $ qui manque encore aujourd'hui
dans le portefeuille des familles.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais est-ce qu'il y a une option que vous privilégiez davantage?
M. Legault
: Bien,
écoutez, ça fait partie des analyses qu'on fait puis qu'on fera au cours des
prochains mois pour se préparer pour la prochaine campagne électorale.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Est-ce que le ratio actuel dette-produit intérieur brut est préoccupant?
M. Legault
: Oui. Oui
et, comme vous le dites si bien, c'est un ratio, hein, dette divisée par le
PIB. Quand on compare aux prévisions qui avaient été faites lors de la création
du Fonds des générations, là où on s'est le plus trompé, c'est dans le PIB,
donc le dénominateur. Donc, c'est pour ça qu'on a besoin de mesures pour
accélérer la croissance économique. On ne peut pas juste regarder le numérateur
puis dire : On veut réduire la dette. Il faut aussi augmenter le
dénominateur, puis le problème qu'on a, c'est que notre dénominateur, notre
croissance économique est beaucoup plus faible au Québec que chez nos voisins.
Donc, on ne fait pas de rattrapage puis on fait même pire. Donc, ça se creuse,
là.
La Modératrice
: Martin
Croteau, LaPresse.
M. Croteau (Martin) : Bonjour
à tous. Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Oui,
bonjour.
M. Croteau (Martin) : Je
voudrais juste que vous clarifiiez vos propos, un peu plus tôt. Vous avez dit
que, si je comprends bien, un gouvernement caquiste va construire un nouveau pont
entre la Rive-Sud et Québec, peu importe le coût?
M. Legault
: Bien,
écoutez, on va regarder évidemment celui qui est le moins coûteux. Donc, on va
regarder différents scénarios.
M. Croteau (Martin) : Non,
vous avez utilisé le mot «coûte que coûte»...
M. Legault
: Mais on va
à tout prix construire un troisième lien. Les automobilistes de Québec ont le
droit d'avoir un réseau routier efficace qui leur permet de circuler de Québec
à Lévis et de Lévis à Québec dans des délais raisonnables. Ce n'est pas le cas
actuellement, puis le SRB ne viendrait pas changer cette situation-là.
M. Croteau (Martin) : Écririez-vous
le même chèque en blanc pour la région de Montréal, où, objectivement, les
problèmes de circulation sont considérés comme bien pires que ceux de Québec?
M. Legault
: Oui, bien,
écoutez, il faut être capable, à un moment donné, de faire faire des appels
d'offres, de s'assurer qu'on en a pour notre argent, mais il faut s'assurer que
le réseau routier fonctionne, que ça soit à Montréal ou à Québec. On est en
train de mettre beaucoup d'argent pour remplacer le pont Champlain, on veut
mettre de l'argent aussi dans le transport en commun, que ça soit le REM ou la
ligne bleue, à Montréal. Je pense que les gens de Québec ont le droit aussi
qu'on investisse, puis ce n'est pas suffisant d'investir seulement dans le SRB.
M. Croteau (Martin) : Mais
quels sont les projets que vous soutiendrez dans la région de Montréal, qu'un gouvernement
caquiste...
M. Legault
: On n'est
pas rendus là. On n'est pas rendus là.
M. Croteau (Martin) : Vous
n'êtes pas rendus là, mais vous aurez...
M. Legault
: On n'est
pas rendus là.
M. Croteau (Martin) : Mais
vous êtes prêt à dépenser coûte que coûte dans la région de Montréal aussi?
M. Legault
: Non, je
n'ai pas dit ça.
M. Croteau (Martin) : Seulement
dans la région de Québec.
M. Legault
: Je n'ai
pas dit ça, là. Non, je n'ai pas dit ça.
M. Croteau (Martin) : Vous
avez dit que vous alliez le construire à tout prix.
M. Legault
: J'ai dit :
On doit avoir un réseau routier efficace qui permet aux gens de se déplacer
dans des délais raisonnables à Montréal et à Québec.
M. Croteau (Martin) : Dans la
région de Québec, vous êtes prêt à construire une nouvelle servitude coûte que
coûte.
M. Legault
: À Québec,
je vous dis, on a besoin d'un troisième lien.
M. Croteau (Martin) : À Montréal,
vous n'êtes pas prêt à ce que ça coûte, peu importe, là. Vous n'avez pas la
même générosité pour Montréal.
M. Legault
: Bien, je
ne vois pas actuellement, là, des problèmes qui sont aussi clairs que la
nécessité d'avoir un troisième lien à Québec.
M. Croteau (Martin) : Juste
sur un autre sujet. Est-ce que vous êtes favorable à l'interdiction du double
emploi chez les officiers de la SQ, comme envisage de le faire M. Coiteux ?
M. Legault
: Bon, il y
a deux problèmes dans ce qui est arrivé avec le monsieur qui était chez son
notaire, là. Je comprends qu'il avait un deuxième emploi qui l'a amené, pendant
la pire tempête des dernières années, à aller chez son notaire. Si ça avait été
pour des raisons personnelles, parce qu'il s'était acheté une maison puis il
s'en allait chez le notaire, ça n'aurait pas été plus acceptable. Bon, moi, je
pense que rendu à un certain niveau de responsabilité, c'est le genre d'emploi
qui ne devrait pas être cumulé. Ça devrait être une job à temps plein.
Mais, en plus, quand il y a une tempête,
quand il y a des circonstances exceptionnelles, bien, les personnes en autorité
devraient être présentes, devraient être au coeur de l'action. Donc, cette
personne-là était chez son notaire puis Martin Coiteux était en train de manger
tranquillement au Concorde. Donc, écoutez, là, à un moment donné, on le savait
depuis l'après-midi, le mardi après-midi, qu'il y avait un problème puis que ça
s'empirerait durant les prochaines heures. Donc, il faut, à un moment donné,
avoir des gens qui prennent leurs responsabilités. Ce n'est pas le temps
d'aller chez son notaire puis ce n'est pas le temps d'aller souper
tranquillement au restaurant.
M. Croteau (Martin) : Donc,
la CAQ serait favorable à un éventuel changement législatif qui interdirait
le...
M. Legault
: On est ouverts
à ça. On est ouverts à ça, oui.
La Modératrice
:
Merci. Questions en anglais, Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Hello, Mr. Legault. A tribute was paid this morning to Jean
Lapierre at the National Assembly and across the political spectrum. Obviously,
he was very well respected. What was it about him that you think garnered that
respect from all political parties, even if they disagreed with him at times?
M. Legault
:
You're talking about Jean Lapierre.
Mme Johnson (Maya) :Yes, exactly.
M. Legault
: Yes. He was a personal friend of mine, was a friend also of
François. So I remember very nice dinners with him and Nicole. And the guy was
a hard worker, making sure that he had all information from everybody. He
helped me when I was a minister. He helped me when I started the CAQ. He helped
me finding my general manager, Brigitte Legault, who worked with him with the
Liberal Party of Canada before.
He was the type of guy who was, of course, very proud to be from les Îles-de-la-Madeleine, happy guy and a funny
guy, and I cannot imagine that he's not there anymore.
Mme Johnson (Maya) : So you felt the difference yesterday, for
example, on a budget day, where we used to hearing his
analysis and… That was missing.
M. Legault
: Yes. Every morning, with Paul Arcand, all politicians listened to
what he was saying because the three main subjects of the day were, most of the
time, the three subjects he had with Paul Arcand in the morning. So, of course,
we were all looking at what he would say, what he was thinking about any kind
of subject. So he was the journalist with the most influence of all the
journalists in Québec.
Mme Johnson (Maya) : And, Mr. Bonnardel, he was a friend of
yours too. You want to see tribute paid to him through the renaming of a route
in his own riding. Can you tell us more about that?
M.
Bonnardel
: Yes. Somebody has sent a letter to the Minister of Transport, asked
Laurent Lessard if he can go
out with this, last week, and to name a part of the route 112. He was elected
four times in Granby, in Shefford, 1979 to 1992. So I hope that we
can name a part of this road, 60 kilometers of this road, route Jean-Lapierre.
La Modératrice
:
Merci.
M. Legault
: Merci, tout
le monde.
(Fin à 13 h 8)