(Quinze heures seize minutes)
Mme Ouellet : C'est assez
incroyable de voir que les deux premiers ministres, tant M. Couillard que M.
Trudeau — d'ailleurs, il y en a un des deux de trop. Moi, je pense
qu'on pourrait très bien gérer avec un seul parlement, on n'a pas besoin de
deux parlements — mais de voir que les deux premiers ministres sont satisfaits
de la réponse de Bombardier, des dirigeants de Bombardier, sont satisfaits,
dans le fond, de voir que l'indécence de la hausse des salaires, au lieu de se
passer aujourd'hui, elle va se passer dans trois ans. J'imagine que les
dirigeants de Bombardier espèrent qu'on oublie d'ici ce temps-là. Je trouve que
c'est quand même assez incroyable.
Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, moi, j'ai
été conjointe des trois motions qui ont été déposées, mais malheureusement
refusées par le gouvernement libéral, des motions demandant à ce que Bombardier
renonce complètement à la hausse salariale, une motion demandant aussi qu'il y
ait un plafond du côté des salaires des dirigeants. Et ça, c'est une question
qu'on devrait vraiment discuter au Québec, parce qu'actuellement le salaire des
100 plus hauts dirigeants est 193 fois le salaire moyen, alors qu'il y a une
trentaine d'années, le salaire était de 40 fois supérieur à un salaire moyen.
Il y a vraiment une inégalité qui s'est creusée dans le temps, qui est
complètement inacceptable et qui est en train de tout dérégler le système
économique. Donc, il va falloir se pencher là-dessus.
Et ce qu'on devrait aussi faire à court
terme, qui n'était pas dans les motions… Il y a le Parti libéral du Québec,
acoquiné avec Parti libéral du Canada, qui a fait en sorte d'harmoniser les
mesures fiscales pour donner des cadeaux fiscaux pour garder les sièges
sociaux. Au lieu d'avoir des mesures pour vraiment contrer l'exode des sièges
sociaux, ils ont plutôt donné des cadeaux fiscaux aux dirigeants d'entreprises
en faisant passer de 75 % à 50 % l'imposition de l'option d'achat
d'actions. Et donc, ça, ça fait en sorte que, par exemple, pour les dirigeants
de Bombardier, c'est 600 000 $ de plus dans leurs poches pour la
hausse de salaire qu'ils veulent s'octroyer, ce qui est encore plus indécent.
On n'est plus rendus dans l'indécence. Ça
ressemble à… Le mot, j'y pense, et le mot est important, mais on a l'impression
que les dirigeants de Bombardier sont plus rapaces qu'autre chose parce qu'ils
veulent absolument avoir leurs gains. Ils sont prêts à différer, ils sont prêts
à n'importe quoi, mais ils veulent continuer à mettre la main sur leurs gains.
Et finalement, la motion aussi demandant,
celle-là de la CAQ, que le gouvernement du Québec puisse avoir son mot à dire
après avoir investi 1,3 milliard directement, 2 milliards
indirectement, pour un total de 3,3 milliards de dollars, il me semble que
ce serait juste normal que le gouvernement puisse parler. Et là il va falloir
que les dirigeants de Bombardier renoncent à la hausse salariale parce que
cette hausse salariale là est sur le dos des contribuables québécois. Merci.
(Fin à 15 h 18)