(Onze heures deux minutes)
M.
Bonnardel
: J'ai
posé une question en Chambre ce matin sur une demande d'accès à l'information
que j'ai faite voilà quelques mois déjà pour connaître, donc, tous les
propriétaires d'édifices commerciaux qui louent à la SAQ. Et, surprise, il y a
quatre de ces locaux... de ces propriétaires, Georges Gantcheff, qui louent à
la SAQ; trois qui viennent de Marc Bibeau, deux présentement, un en devenir.
Et, dans cette demande d'accès, huit pages d'information, je demandais nécessairement
quel était le loyer payé par la SAQ pour ces locaux, quel était donc la durée
de ces baux spécifiquement. On ne m'a pas donné toutes ces informations en me
disant que c'était un secret commercial ou à peu près.
Le ministre, ce matin, m'a répondu que ces
secrets étaient importants pour la SAQ, mais, dans un contexte de monopole d'État,
vous comprendrez que, si on rend publique aujourd'hui une enquête sur le
scandale Gantcheff avec la SIQ, et on comprend très bien que, pendant de
grandes... un nombre d'années important, Marc Bibeau a été un grand argentier
du Parti libéral du Québec, je pense que, si c'est bon pour la SIQ aujourd'hui,
ce que M. Moreau va rendre public, je pense qu'on devrait faire la même chose
avec la SAQ, être transparent avec les Québécois et donner toutes les informations
de ces baux avec la SAQ et M. Gantcheff et M. Bibeau.
M. Lessard (Denis) : Je pense,
M. Leitão a dit que la SAQ avait 4 000 points de vente.
M.
Bonnardel
:
400.
M. Lessard (Denis) : 400. Ce
n'est pas surprenant que Marc Bibeau, qui possède des centres d'achats, sachant
que la SAQ est souvent dans les centres d'achats, se retrouve...
M.
Bonnardel
:
Oui, ça a été un travail de moine pour vérifier qui était propriétaire, qui
étaient ces personnes derrière l'entité morale. Et, quand j'ai vu Georges
Gantcheff, quand j'ai vu Marc Bibeau, bon, une combinaison de ces deux
personnes, on a demandé... pas à la SAQ... d'obtenir donc précisément le
montant payé pour ces baux.
M. Lessard (Denis) : Le
nombre de ces baux-là ne s'arrête pas...
M.
Bonnardel
:
Non, ce n'est pas en termes de nombre comme tel. C'est vrai qu'il y a 400 baux
au Québec, sauf que, quand je vois des noms comme Gantcheff et M. Bibeau, bien,
je m'attends à ce qu'on soit transparent, comme on va le faire avec le scandale
Gantcheff avec la SIQ dans les prochaines heures. Et, de l'autre côté aussi,
Marc Bibeau, bon, qui a été le grand argentier libéral, je pense qu'il va de
soi aujourd'hui que la SAQ, le gouvernement, M. Leitão en tête doit nous donner
toutes ces infos, juste pour faire la lumière puis comprendre si on paie le
juste prix pour ces baux et ces loyers.
M. Vigneault (Nicolas) :
C'est une question de juste prix pour vous? S'il paie le juste prix, est-ce que
ça ferme le dossier?
M.
Bonnardel
:
Ça ferme le dossier pour moi. Si on paie le juste prix, pourquoi on ne rend pas
publiques ces informations spécifiquement? Encore une fois, la SAQ, c'est un
monopole d'État, alors, pour moi, là, le dire aujourd'hui, là, que l'argument
du secret commercial est important, moi, je pense que ça ne tient pas la route.
Alors, je m'attends à ce que le ministre des Finances... Il faut comprendre
que, si on ne me donne pas ces informations dans les prochains jours, bien, je
vais revenir à la charge aux études de crédits dans les prochaines semaines. Je
pense qu'il faut être transparent avec les Québécois.
Puis ce n'est pas le nombre, là, vous avez
raison. Il y a 400 locaux qui sont loués par la SAQ au Québec, sauf que, quand
on a des noms comme Gantcheff, qu'on voit le passé de Gantcheff avec la SIQ, le
fait que M. Gantcheff faisait payer ses rénovations par le gouvernement puis que
M. Bibeau est un grand argentier, je veux juste qu'on soit transparent et qu'on
me donne ces infos.
M. Lessard (Denis) : Ça se
peut-u que, du point de vue de la SAQ, vu que c'est un locataire à long terme
intéressant pour n'importe quel édifice, bien, que le prix du pied carré ne
soit pas comparable à ceux des autres locataires dans le même centre d'achats,
puis qu'il ne souhaite pas voir... tu sais, se voir comparé à d'autres, parce
qu'il ne paie pas plus cher, mais moins cher...
M.
Bonnardel
:
Bien, si on n'a rien à cacher...
M. Lessard (Denis) : ...s'il
y a des raisons commerciales, là.
M.
Bonnardel
:
Oui, mais, si on n'a rien... Moi, je pense que, dans un contexte de monopole, même
s'il pourrait y avoir, comme vous dites, là, des éléments qui pourraient
paraître importants pour ceux qui louent à un prix différent, moi, je pense
que, de toute façon, dans un contexte de monopole d'État, il faut rendre
publiques ces informations, comme on va le faire aujourd'hui avec la SIQ et ce
que M. Moreau a répondu en Chambre. Merci d'avoir été...
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 6)