(Dix heures vingt-neuf minutes)
M. Jolin-Barrette :
Alors, bonjour, tout le monde. Les éléments de l'enquête sur Jean Charest
et Marc Bibeau révélés hier jettent une forte suspicion sur le Parti
libéral de Philippe Couillard, en fait sur tout le gouvernement libéral. Le
diagramme que nous avons vu est extrêmement troublant. Mais, vous savez, ce qui
m'inquiète le plus sur le diagramme en question, c'est la flèche qui indique,
au niveau des nominations de titulaires de charges publiques, de dirigeants
d'organismes, de personnel politique, mais aussi de ministres et de députés qui
doivent leurs jobs à Marc Bibeau, au niveau de leur nomination, selon
l'hypothèse de l'UPAC qu'on voit dans le tableau ici.
Donc, Philippe Couillard avait promis
le gouvernement le plus transparent de l'histoire, mais, pour l'instant, on a
un gouvernement qui est opaque, qui garde la population dans la noirceur. Les
Québécois ont le droit de savoir qui sont ces trois ministres ici dans le
diagramme de l'UPAC. Est-ce qu'ils siègent toujours à l'Assemblée nationale?
Est-ce qu'ils siègent au cabinet? Est-ce qu'ils font partie du gouvernement
Couillard? Le premier ministre doit répondre à cette question-là. Donc, les
Québécois veulent savoir : Est-ce que Marc Bibeau a une influence sur
cette nomination-là, sur la job des députés et des ministres libéraux qui se
retrouvent dans ce graphique?
Vous savez, j'ai la liste des résultats du
financement pour les ministres libéraux en 2008 et en 2009, alors que Marc
Bibeau faisait la pluie et le beau temps en matière d'objectifs de financement
du Parti libéral. Il y a plusieurs ministres libéraux actuels du gouvernement
libéral de M. Couillard, et aussi qui sont députés désormais, qui étaient
présents et qui avaient des objectifs de plus de 100 000 $. On peut
penser notamment à Lise Thériault, à Dominique Vien, à Laurent Lessard, à Sam
Hamad, à Nicole Ménard, à Pierre Arcand, à Christine St-Pierre, à Julie Boulet
et même au premier ministre lui-même, Philippe Couillard, qui ramassaient plus
que 100 000 $ durant ces années-là suite aux commandes de financement
politique de Marc Bibeau.
Quand on constate le degré d'incompétence
de ce gouvernement, on se pose la question suivante : Est-ce que des
ministres actuels ont fait leur entrée au gouvernement parce qu'ils ont fait du
financement avec Marc Bibeau? Est-ce qu'ils doivent leur job aux objectifs de
financement qui étaient fixés par Marc Bibeau? Comme chef, Philippe Couillard a
poursuivi la politique de la protection des petits amis libéraux et d'offrir
des emplois aux chums libéraux. Aujourd'hui, on lui demande de lever le voile,
de mettre fin à cette culture du secret et de la protection des petits amis du
parti pour faire le ménage dans la famille libérale.
Donc, je vais céder la parole à ma
collègue Nathalie.
Mme Roy
: Merci
beaucoup, Simon. Merci, tout le monde, d'être là. Bonjour. Je mets mes
lunettes.
Alors, on pensait avoir tout lu, tout vu,
tout entendu au sujet de la corruption au sein de la grande famille libérale,
mais ce qu'on a appris hier est extrêmement troublant. C'est une véritable
bombe, c'est le mot. La culture de la corruption semble, semble profondément
enracinée au Parti libéral, avec ses petits amis. Alors, nous avons des
questions précises à poser. Les questions qu'on se pose sont les suivantes :
Quel avantage Marc Bibeau a-t-il retiré des millions de dollars qu'il a
ramassés pour le Parti libéral? Quel avantage a-t-il retiré en échange des
nominations de tous ces titulaires de charges publiques qu'on retrouve dans les
tableaux qu'on nous a présentés?
Il y a une forte odeur de pourriture qui
émane de toutes ces révélations en lien avec la famille libérale. Philippe
Couillard doit absolument faire la lumière. Alors, nous exigeons qu'il rende
publics tous les baux et les contrats qui lient ou ont lié le gouvernement avec
des entreprises de M. Marc Bibeau. Nous avons vu, avec le scandale de la
Société immobilière du Québec, que les petits amis du Parti libéral se sont
enrichis à même les opérations du gouvernement. Le gouvernement Couillard doit
rendre publics tous ces documents qui le lient à Marc Bibeau. Les citoyens ont
le droit de savoir. Ce sont eux qui paient. Dans le cas contraire, bien, nous
seront obligés de conclure que le premier ministre continue de protéger les
petits amis du Parti libéral.
M. Couillard a promis un gouvernement
transparent. Bien, qu'il le prouve, maintenant. Les citoyens du Québec
attendent.
Le Modérateur
: Période
de questions. Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Que
répondez-vous à ceux qui disent que ce sont de vieilles histoires?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, il ne s'agit pas de vieilles histoires. Vous savez, il y a énormément de
membres du gouvernement qui siégeaient avec Jean Charest à l'époque et donc ça
porte de sérieux questionnements relativement à la probité à la fois de
l'ancien premier ministre mais aussi de son équipe. Et la structure de
financement qui était en place au Parti libéral durant les années de ce premier
ministre-là soulève énormément de questions, et on peut se questionner. Et donc
il ne s'agit pas de vieilles histoires.
Vous savez, la commission Charbonneau a
voulu faire la lumière là-dessus, et on est encore dans cette ère-là. Donc, on
est dû pour faire le ménage complètement. Il faut passer l'eau de javel en
politique, et c'est tout à fait pertinent, et ce n'est pas des vieilles
histoires.
Mme Roy
: Et
j'ajouterai, vielles histoires, 2016, là, on vient de passer en 2017, là. C'est
extrêmement récent. On sait que M. Couillard voulait se dissocier de l'ère
Charest. Il a les deux pieds dedans. Ce ne sont pas de vieilles histoires.
Et moi, j'ajouterais, à la lumière des
informations qu'on a pu apprendre dans les journaux — et je remercie
tous les journalistes qui travaillent là-dessus, c'est extrêmement important
qu'on apprenne des choses parce qu'ici on ne nous répond jamais
rien — ce qui est important pour les Québécois, là, il faut dire non
à la normalisation de ce qui est anormal. Ce n'est pas normal qu'au Québec,
actuellement, il y a un ancien premier ministre qui fasse l'objet d'une enquête
criminelle pour corruption. Ce n'est pas normal. Il faut arrêter de rendre
normal ce qui est totalement anormal. Il faut s'insurger, et ce n'est pas fini,
et nous souhaitons de tout coeur, de tout coeur, que l'UPAC aille au bout de
son enquête pour que les citoyens en aient enfin le coeur net.
Ça fait des années que ça dure, la
commission Charbonneau a fait un gros travail. Maintenant, ce qu'on comprend,
c'est que la police est là-dedans, continue d'enquêter. Il faut aller jusqu'au
bout parce qu'il faut donner confiance aux citoyens aussi dans leurs
politiciens. Ce n'est pas tout le monde qui est sale, mais il y en a.
M. Laforest (Alain) : M.
Jolin-Barrette, vous avez laissé entendre qu'il y a certains ministres qui
auraient pu obtenir leur poste de par l'influence de Marc Bibeau. Pouvez-vous
expliquer un peu plus davantage là-dessus?
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, dans le tableau qui a été rendu public hier, on voit très clairement
qu'il y a une flèche ici,qui vise les nominations de députés, de ministres ou
de titulaires de charges publiques, que ça peut être des présidents
d'organisme.
Donc, la question qui se pose :
Est-ce que les trois individus qui sont ici ont accédé soit au cabinet ou soit
à leur poste de député en fonction du financement qu'ils ont effectué? Jusqu'à
quel point Marc Bibeau avait le bras long? Je pense que, dans la théorie de
l'UPAC qui est présentée dans le tableau ici présentement, il y a des questions
qui sont soulevées, puis il faut éclaircir ça. Et c'est le travail du premier
ministre Couillard de faire la lumière là-dessus, et je pense que les Québécois
ont le droit de savoir est-ce que ces individus-là doivent leur siège, est-ce
qu'ils doivent leur place au Conseil des ministres en raison de l'argent qu'ils
ramassaient, oui ou non.
Le Modérateur
: Mathieu
Boivin, Cogeco Nouvelles.
M. Boivin (Mathieu) : Je ne
sais pas auquel de vous deux m'adresser. Vous pourrez répondre alternativement
si vous le voulez. Pourquoi est-ce que ça sort maintenant, ces choses-là? Pourquoi
est-ce qu'on va supposer — c'est des suppositions — que des
sources policières sentent le besoin d'envoyer de la documentation aussi fine,
aussi précise à ce moment-ci? Pourquoi est-ce qu'on en est là?
Mme Roy
: Je peux vous
répondre, je n'en ai aucune idée, demandez aux journalistes qui font l'enquête,
là. Nous, ce matin, on a des faits. Depuis hier, on voit, on lit, on a des
faits, on pose des questions en tant que députés de l'opposition, là. On fait
des demandes d'accès à l'information, on se les fait refuser. On pose des
questions en Chambre, on se fait traiter de tous les noms puis on nous dit
d'arrêter de faire de la culpabilité par association. D'ailleurs, je vous parie
un petit 10 que probablement ça va sortir aujourd'hui, là.
Mais cela dit, il faudrait demander aux
journalistes. Je n'ai aucune idée du pourquoi. Chose certaine, c'est récent, on
parle de 2016. Et moi, je pense, ce qui est important là-dedans, du point de
vue politique, c'est qu'il faut faire la lumière. Il faut aller jusqu'au bout. Il
faut redonner confiance aux citoyens dans nos institutions, dans nos politiciens,
dans nos élus. Puis moi, la question que je me pose, c'est comment que ça se
fait que celui qui se graisse la patte aller-retour, qui a pratiquement un
nombre effarant de contrats, de baux avec le gouvernement du Québec, c'est
toujours le même? Pourquoi est-ce que le gouvernement ne pourrait pas donner
des contrats à d'autres entrepreneurs, à d'autres hommes et femmes d'affaires,
donner la chance à d'autres? Pourquoi c'est toujours les petits amis puis...
Là, on apprend que c'est un ami proche, proche, proche, intime, intime, intime
de Jean Charest qui est encore là puis qui reçoit des contrats.
Alors, nous, on demande au premier ministre :
Est-ce qu'on peut voir tous les baux qui lient actuellement et qui ont lié le
gouvernement avec M. Bibeau? Il s'est enrichi de combien, M. Bibeau? Ça, ça
nous intéresse et ça, ça ne fait partie d'aucune enquête, là. Alors, je ne veux
pas avoir une réponse d'un ministre qui nous dit : Ah! c'est sous enquête
policière. Non, on demande une reddition de comptes. On demande une reddition
de comptes.
M. Boivin (Mathieu) : Pensez-vous
que M. Couillard a son Bibeau, a son Marc Bibeau?
Mme Roy
: Je n'en ai
aucune idée, monsieur. Je n'ai aucune idée. Il faudrait lui demander.
M. Boivin (Mathieu) : M.
Jolin-Barrette, pensez-vous que le pattern se répète aujourd'hui?
M. Jolin-Barrette : Il va
falloir poser la question à M. Couillard. On ignore. On n'est pas au Parti
libéral. Donc, on laissera cette question-là à M. Couillard.
Le Modérateur
:
Sébastien Bovet, Radio-Canada.
M. Bovet (Sébastien) :
Bonjour, madame. Bonjour, monsieur. Est-ce que j'ai compris, Mme Roy, que vous
laissez entendre que vous avez la preuve que M. Bibeau a obtenu des contrats du
gouvernement libéral en échange de son travail de financement pour le PLQ?
Mme Roy
: Non, je n'ai
aucune preuve. Ce qu'on dit, cependant, quand vous lisez les documents qui sont
publiés dans les journaux ce matin, c'est que des demandes d'information ont
été faites en lien avec une enquête criminelle, une enquête portant entre
autres sur le trafic d'influence, et on demande des informations qui concernent
M. Jean Charest et M. Marc Bibeau. Moi, je n'ai aucune preuve,
sauf que vous additionnez les demandes d'enquête faites par les policiers, c'est
une enquête criminelle, on parle de trafic d'influence. Quels sont les liens
entre l'un et l'autre? Je l'ignore, mais toute la question est là. Quelle est
l'influence qu'exerce une personne sur une autre et en a-t-elle tiré profit?
Alors, le gouvernement libéral, M. Couillard
pourrait commencer par dire : Bien, écoutez, voici tous les contrats que
le gouvernement a avec M. Bibeau. Voici, entre autres, la SAQ qui donne
des contrats de location au moins dans trois immeubles qui appartiennent à
M. Bibeau et d'autres immeubles. J'imagine que vous allez fouiller. Nous,
on fait des demandes pour savoir quels sont les immeubles, qui appartiennent à
M. Bibeau ou ses entreprises, dans lesquels le gouvernement, des
organismes publics ou parapublics logent parce que c'est vous et moi qui payez pour
cet homme qui a ces immeubles et qui s'enrichit, mais incidemment qui était le
meilleur ami de Jean Charest, qui faisait le financement, et je vous
rappelle que c'est du financement illégal. Le gouvernement libéral a déjà payé
près de 600 000 $...
Une voix
: 700.
Mme Roy
: 700, on
est rendus à 700 000 $ d'argent pour lequel le DGEQ a été capable de
prouver que c'était de largement venant de prête-noms, ce qui est totalement
illégal. Et les coffres du Parti libéral ont débordé d'argent illégal, et ça,
ça ne compte pas l'argent qui vient des enveloppes brunes où il n'y a aucun
nom. Alors, je pense... je n'ai aucune preuve, je n'ai pas l'enquête, je n'ai
rien, j'ai ces informations, et, je le répète, il faut saluer le travail de
tous les journalistes, à commencer par le travail d'Enquête il y a quelques
années déjà, M. Gravel. Ensuite, ça se poursuit. Là, on a
M. Félix Séguin, M. Poirier. Écoutez, on a besoin des
journalistes pour fouiller. On n'a pas ces informations-là malheureusement.
M. Bovet (Sébastien) : Je
comprends que vous faites confiance aux journalistes, ce qui est très bien. Est-ce
que vous faites... quand vous dites : L'enquête doit aller jusqu'au
bout, est-ce que vous faites totalement confiance à l'UPAC et au DPCP pour
mener cette enquête jusqu'au bout? Est-ce que la confiance est totale?
Mme Roy
: La
confiance dans nos institutions doit être totale. Il faut qu'elle le soit. Moi,
je leur fais confiance. Il y a du monde là-dedans, là, qui se dévoue corps et
âme, des policiers qui travaillent fort, des procureurs qui travaillent fort,
et la population n'attend que ça d'eux. Alors, moi, je leur fais confiance
jusqu'à la preuve du contraire.
M. Bovet (Sébastien) :
Comment la confiance peut-elle être totale envers l'UPAC à partir du moment où
des documents confidentiels d'enquête se retrouvent sur la place publique?
Mme Roy
: C'est
une bonne question.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est une bonne question. Écoutez, vous savez, le travail journalistique, il y
a des sources qui sont présentes. Il y a toujours de l'information qui circule.
Il y a une chose qui est certaine, puis je pense que le message est clair dans
l'ensemble de la population du Québec, c'est qu'on veut que l'UPAC et le DPCP
fassent leur travail et examinent très sérieusement ces allégations
d'infractions criminelles. Donc, nous, notre message, c'est qu'on est derrière
l'UPAC, derrière le Directeur des poursuites criminelles et pénales, pour que,
si des infractions criminelles ont été commises, bien, les gens soient
poursuivis.
Même s'il s'agit d'un ancien premier
ministre du Québec, il n'y a personne qui est au-dessus des lois, et la justice
doit suivre son cours. Mais surtout, il faut que les ressources soient là puis
il faut que ça soit un dossier prioritaire en matière d'enquête.
M. Bovet (Sébastien) : Et
s'ils ne sont pas poursuivis, vous ne contesterez pas la décision du DPCP?
Mme Roy
: On ne peut
pas.
M. Jolin-Barrette : En fait,
vous savez, le DPCP est indépendant du fait de s'il dépose ou non des
accusations. Les procureurs sont indépendants. Ils vont faire leur travail,
puis nous avons confiance qu'ils vont bien faire leur travail.
Le Modérateur
:
Marc-André Gagnon, Journal de Québec, Journal de Montréal.
M. Gagnon (Marc-André) : Pour
faire du millage sur la question de mon collègue, que des documents qui
faisaient ou qui font partie d'une enquête policière fassent l'objet de fuites
avec des informations aussi sensibles, là, que ça, est-ce que ça vous inquiète?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous savez, les enquêtes policières sont des enquêtes où il y a de
l'information. Les gens vont chercher cette information-là. Généralement,
l'information n'est pas divulguée. À ce moment-ci, il y a un travail
journalistique qui a été fait, il y a de l'information qui a été rendue
publique. On n'est pas là pour juger de la pertinence ou non de la divulgation
de l'information. Les policiers doivent faire leur travail, ils vont continuer
à le faire, puis on a confiance en eux, qu'ils vont faire le travail complet et
qu'ils vont transmettre l'enquête au DPCP, puis le DPCP évaluera est-ce
que, oui ou non, il y a matière à porter des accusations s'il y a une
infraction qui a été commise.
M. Gagnon (Marc-André) : Vous
parlez de culture de corruption, de graissage de pattes. En même temps, il n'y
a pas eu d'accusation, hein? Cette enquête-là n'a pas encore passé le test des
tribunaux, visiblement. Donc, est-ce que ce n'est pas un peu dangereux d'aller
jusque-là?
Mme Roy
: Ah! bien, il
y a des précédents. Bien, on pense à Tony Tomassi, il y a l'histoire de M.
Luigi Coretti qui malheureusement a avorté à cause de l'arrêt Jordan. Alors, on
sait qu'il y en a eu de la magouille, là. Puis je vous rappellerai que M. Tony
Tomassi a plaidé coupable à de la magouille.
M. Gagnon (Marc-André) : Les
fameux partys que M. Bibeau organisait, est-ce que, ça, ça vous inquiète?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous savez, en matière de financement politique, et on l'a vu l'an passé,
lorsque la ministre de Santis a voulu réformer la Loi électorale, qu'on a
réformée, et suite à nos amendements, on a fait en sorte que maintenant, même
si les contributions politiques illégales étaient prescrites, maintenant, le
Directeur général des élections peut informer les formations politiques et rend
publique cette information-là que vous avez récolté de l'argent
illégalement.
La question qui se pose dans le cas des
partys de M. Bibeau, c'est : Est-ce que ça faisait partie d'un outil
promotionnel pour financer le Parti libéral? Et, dans le fond, c'est un retour
d'ascenseur, le fait d'accueillir des gens en échange du financement politique
pour remercier les gens si c'était pour leur contribution politique. Donc, vous
savez, les entreprises n'ont pas le droit de contribuer au financement
politique, et ce, depuis 1977. Donc, on l'a vu avec les enquêtes du Directeur
général des élections qu'au Parti libéral il y a plusieurs entreprises qui ont
contribué.
Donc, oui, ça soulève encore une question
sur les zones d'influence de Marc Bibeau, sur l'entourage de M. Charest et même
de l'ancien premier ministre.
Le Modérateur
: Avant
de passer en anglais, oui, Robert Plouffe, Journal de Montréal.
M. Plouffe (Robert)
: Dernière
question. Est-ce que l'UPAC a toute l'indépendance, selon vous, pour poursuivre
son enquête? Le fait qu'elle soit liée à la SQ, est-ce que vous ne pensez pas
que ça serait bon… Il y a un projet de loi, je pense, qui est sur la table, là,
pour assurer l'indépendance de l'UPAC.
M. Jolin-Barrette : Bien,
nous, dès l'an passé, nous avons suggéré que le commissaire à l'UPAC, dans
un projet de loi que j'ai déposé, que le commissaire à l'UPAC soit désigné
par les deux tiers des membres de l'Assemblée nationale, et je pense que pour
assurer la plus grande indépendance dans cette institution-là, ce serait la
chose à faire. Mais, vous voyez, le gouvernement n'a pas appelé notre projet de
loi depuis plus d'un an maintenant.
Donc, pour nous, il faut que ça soit très
clair, on a confiance en l'UPAC, mais, pour faire en sorte d'avoir toute la
certitude nécessaire puis éliminer toute sorte de doute, ça serait préférable
que le commissaire à l'UPAC soit désigné aux deux tiers de l'Assemblée
nationale comme pour les postes importants qui requièrent l'assentiment de
l'Assemblée nationale, comme le Vérificateur général ou le Directeur général
des élections.
Mais, encore une fois, on constate que les
libéraux, ils ne veulent pas faire réforme. Puis surtout, quand ça touche
l'intégrité, quand ça touche le financement des partis politiques, le Parti
libéral est à la traîne, puis il faut les pousser jusque dans leurs derniers
retranchements pour réaliser ce que tout le monde réalise au Québec, que le
Parti libéral, c'est un parti qui a joué dans ce film-là, dans ce film où il y
a eu des contributions illégales qui ont été collectées et que c'était érigé en
système.
Le Modérateur
:
Questions en anglais, Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Hi. Good morning. So, just to back
up a little bit for English audience, what is your concern with these
allegations today, knowing that this surveillance or this investigation ended
in 2016?
M. Jolin-Barrette : First of all, we are really concerned about the fact that maybe
some members of National Assembly or some ministers were appointed because of
their link with Marc Bibeau, with the fact that they were collecting for the
Liberal Party. Do they own their job to Marc Bibeau, because he was the one who
was giving them their objective of collecting $100,000 per year?
You know, between the
year 2008 and 2009, a lot of ministers that still are in the Couillard Government,
did big raise of money to finance the Liberal Party. So we are really concerned
about that. So do Mr. Bibeau have influence about who's going to be appointed
in the high society jobs and in the Cabinet? So we are really concerned and
we're really concerned about the fact that it's always the Liberal family that
we hear about the raising of money.
Mme Fletcher (Raquel) : Are you concerned that Mr. Bibeau still has significant influence
over the Couillard Government?
Mme Roy
:
That, we don't know, but we are asking right now… Mr.
Couillard, he said that he would have a transparent government, but it's time
to show it. It's time to show it, and we ask him today to show to us, to show
to the people of Québec all the
contracts, the rent he has, the Government has with Mr. Marc Bibeau and his enterprises. It's really important. Why is that man, Mr. Bibeau, is
like always the guy who has a rent with the Government, who has a contract with
the Government? Why not giving chances to other businesswomen of businessmen?
What is the link between those two? That, we don't know. The inquiry, the police
inquiry will, I hope, make the light on that.
Mme Fletcher (Raquel) : Mr. Couillard has said repeatedly, whenever these kinds of issues
of integrity come up, that he is a different leader than Mr. Charest, that his
government is clean, that these problems belong to another government and that
he is a new government. What is your response to that?
M. Jolin-Barrette : Well, you know that
Mr. Couillard, when he was MNA for Jean-Talon, he raised $100,000. So he was a minister of $100,000. So he was one of the guys
who raised that money and who were participating in that system, in the Charest
system.
So when Premier Couillard
says : I have nothing to do with that, wait a minute, wait a minute,
because he was part of that. He was the one who was elected in 2003. He was
named as the biggest Minister of Québec province, Health Minister. So we have
serious concerns about what he says and also he cannot say that's an old bunch
of people. That's the same people in his government that there were before with
Mr. Charest. So he has to answer for the act of Charest «gouvernement» back because
he was a member of it.
Des voix
:
Merci.
(Fin à 10 h 50)