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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique

Version finale

Thursday, April 27, 2017, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. D'abord, je veux commenter les propos tenus par le président de la Fraternité des policiers de Montréal sur les ondes du 98,5 et je cite : «Au sujet d'une enquête qui touche deux élus, dont un membre actuel du caucus libéral, il y a tout un dossier pour procéder, notamment avec de la filature. Les procureurs sont intervenus auprès de lui par personne interposée, et on m'a dit : Yves, peux-tu faire quelque chose? Si ce n'était pas deux élus libéraux, les accusations seraient déposées».

Alors, pour le whip du Parti libéral du Québec, est-ce qu'il a fait des vérifications sur qui est cet élu qui aurait fait l'objet de filature et qui aurait une enquête criminelle sur lui? Alors, ça, ce n'est pas un anonyme, c'est Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers du Québec. Et, pour vous montrer sa crédibilité, la dernière fois qu'il est intervenu sur le sujet de cette nature, ça a déclenché l'enquête interne au SPVM.

Alors, ça a été prononcé, il y a quelques minutes, sur les ondes du 98.5 : Alors, un ancien élu libéral du caucus — c'est les mots de M. Francoeur — et un élu actuel qui auraient fait l'objet de filature, d'une enquête criminelle. Le dossier serait prêt à procéder, mais rien ne bouge, ça bloque à quelque part, et qui, selon M. Francoeur, président de la fraternité, tend à démontrer qu'il y a des obstacles lorsque vient le temps de procéder à des accusations sur des élus libéraux.

Ceci étant dit, que retenir de la journée d'hier? Hier, le premier ministre a avoué les liens entre son directeur de cabinet, son bras droit Jean-Louis Dufresne, et Marc Bibeau. Dans sa déclaration officielle, M. Dufresne déclare que ses liens avec M. Bibeau sont des liens professionnels relatifs à la réalisation du mandat confié à BCP Consultants. Le premier ministre a relaté ces propos en commission parlementaire, ajoutant : Comment peut-on reprocher à quelqu'un d'exercer sa profession? Quelques heures après, on découvre que le premier ministre a oublié un élément important : les liens professionnels entre Marc Bibeau et Jean-Louis Dufresne, c'était d'aider le Parti libéral à se défendre d'allégations de corruption liées à Schokbeton, notamment en passant par la directrice du financement du PLQ qui, manifestement, est impliquée dans les actions gouvernementales. Elle avait accès au cabinet, elle avait accès aux décideurs. C'est un détail plutôt important.

C'est bien beau d'exercer sa profession, d'ailleurs quelle était-elle, mais là on parle de liens entre Marc Bibeau, Violette Trépanier et les cabinets de Jean Charest et de Pierre Moreau pour défendre le contrat de Schokbeton sur le pont Mercier. Considérant tous ces éléments et que Marc Bibeau est encore sous enquête de l'UPAC, le premier ministre doit poser un geste, doit démettre Jean-Louis Dufresne de ses fonctions. Le bras droit du premier ministre ne peut être mêlé aux histoires de Marc Bibeau, sous enquête de l'UPAC, et rester en poste. Ce n'est pas la première fois qu'on émet des critiques à l'égard de Jean-Louis Dufresne sur les enjeux éthiques. J'espère que le premier ministre aura enfin un réflexe acceptable en matière d'éthique.

Sur le contrat spécifique du pont Mercier, nous avons ressorti le document auquel nous avions référé en 2011 et les informations concordent parfaitement. Contrairement à ce que le ministre Moreau a laissé entendre hier dans un point de presse qui va demeurer mémorable, il n'y a qu'un seul et même contrat qui inclut à la fois la partie fédérale, mais aussi une partie québécoise du pont. Le document de 11 pages réfère 23 fois au ministère des Transports du Québec. On spécifie la part du contrat payée par La Société des ponts fédéraux, 56,7 millions, et la part payée par le ministre des Transports, 9,1 millions, sommes prévues. Il y a eu des dépassements de coûts qui ont suivi, je vous en parlerai tout à l'heure.

Le ministère des Transports était directement impliqué dans ce contrat pour des millions de dollars et surtout dans les extras ensuite. Le document spécifie que les paiements pour les panneaux préfabriqués du tablier du pont devaient être faits à Schokbeton. C'est le seul sous-traitant auquel on fait référence explicitement. Alors, dans le document, c'est écrit : Schokbeton. Ça doit être cette entreprise-là uniquement.

Les faits révélés par le Parti québécois en 2011 étaient exacts. Le Parti libéral essaie encore une fois de détourner l'attention. Ils ne répondent pas plus aux questions sous Philippe Couillard que sous Jean Charest.

Aujourd'hui, il est question d'un pont. Manifestement, Jean-Louis Dufresne agit également comme un pont entre l'administration du gouvernement Charest et l'administration du premier ministre Couillard. Voilà.

La Modératrice : On va passer à la période de questions. Micro de droite, Alain Laforest.

M. Laforest (Alain) : Donc, si je vous comprends bien — une question à deux volets, là — vous rejetez totalement du revers de la main les explications de l'ancien ministre des Transports, Pierre Moreau, quant à son implication possible dans la chaîne de courriels et le fait que Schokbeton aurait pu avoir une influence et vous réclamez la tête de Jean-Louis Dufresne?

M. Bérubé : Bien, d'abord rappeler que, sur l'implication du gouvernement du Québec dans le pont Mercier, elle est évidente par le ministère des Transports. D'ailleurs, je fais référence à un texte du 15 juin 2011 où on indique clairement que Québec éponge 90 % des coûts supplémentaires. Donc, c'est là que le gros de l'argent est. C'est un texte de Bruno Bisson dans La Presse. Alors, lorsque le ministre nous indique que c'est essentiellement fédéral, que Québec a peu à voir là-dedans, c'est faux. Qu'est-ce qui explique que Violette Trépanier, elle, commente la période des questions, les points de presse des députés, se permet de proposer ses propres lignes de presse au ministère des Transports? Évidemment, avant, pas après.

Ça démontre une proximité particulière et étonnante entre quelqu'un qui est responsable du financement, Mme Trépanier n'est plus une élue depuis longtemps à l'Assemblée nationale, et l'action gouvernementale. Alors, on revient toujours à ça. La place du financement à l'intérieur de l'action gouvernementale du Parti libéral est centrale. Il n'y a pas de cloison dans les amitiés, dans l'action, dans les communications. Tout est entremêlé et quand je vous parle du dossier du pont, là, c'est un exemple actuel, M. Dufresne est dans l'administration actuelle du gouvernement du Québec. C'est l'homme le plus puissant de la colline Parlementaire après le premier ministre du Québec. C'est toujours bien le choix du premier ministre. Et il y a bien des élus libéraux qui vont vous dire la même chose que moi et qui se posent d'ailleurs les mêmes questions que moi sur M. Dufresne.

Alors, ce que je dis, c'est qu'il peut bien permettre de faire son travail, mais il y a des règles. Et la proximité avec Marc Bibeau... n'eût été de vos questions à tous et toutes, j'ai l'impression qu'on n'aurait pas eu ça. Voilà. C'était peut-être un peu long, mais je voulais vous donner l'info.

M. Laforest (Alain) : Mais juste pour... Sur le deuxième volet, là, vous réclamez carrément la tête de Jean-Louis Dufresne?

M. Bérubé : Bien, à tout le moins, tant qu'on ne pourra pas faire la lumière clairement sur ces enjeux-là, je ne vois pas comment il peut, lui-même, conseiller le premier ministre dans les enjeux de cette nature et être lui-même un acteur. J'émets cette hypothèse.

M. Laforest (Alain) : Dans les courriels de l'article de notre collègue Alexandre Robillard, ce matin, on retrouve le nom de... du 28 septembre 2011, on retrouve le nom de Olivier Parent. Je ne sais pas si vous savez qui est Olivier Parent.

M. Bérubé : À ma connaissance, Olivier Parent est le directeur de cabinet du président du Conseil du trésor.

M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce que ça vous dit qu'on le retrouve en 2011 dans la chaîne de courriels, également?

M. Bérubé : Je ne sais pas quel poste il occupait en 2011, mais je sais quel poste il occupe actuellement.

La Modératrice : Micro de gauche, Hugo Lavallée.

M. Lavallée (Hugo) : Oui. Bonjour, M. Bérubé. Concernant l'implication de M. Dufresne, est-ce que vous avez une preuve, véritablement, qu'il était au courant de ce que tramait, si ça s'avère, M. Bibeau? Parce que le fait d'agir comme consultant ne veut pas dire qu'il était mêlé directement à l'affaire.

M. Bérubé : Bien, il était partie prenante de tous les échanges avec le ministère des Transports sur le dossier spécifique du pont Mercier. Je tiens à vous dire, hier, qu'on nous a indiqué que le ministère des Transports n'était pas vraiment impliqué dans les déboursés, ce qui est faux. Et les échanges de courriels tendent à démontrer que M. Dufresne, à l'époque, fait part de son appréciation des réponses qui sont données pour aider son client, mais il ne le fait pas... Il n'est pas directeur de cabinet. Donc, il intervient, il a un accès privilégié aux affaires de l'État et également à Marc Bibeau. Donc, il est le pont entre les deux. Il est aussi le pont aujourd'hui entre des questions très sérieuses posées à l'époque du gouvernement Charest et les questions qu'on pose aujourd'hui. Et là, quand le premier ministre nous demandait des enjeux... il mettait au défi les enjeux éthiques actuels, bien là, il y a un défi particulier qui se pose à lui et il aura des réflexions à avoir.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant les nouvelles révélations de ce matin qui ont été mises de l'avant par M. Francoeur, qu'est-ce que vous demandez exactement au gouvernement? Vous voulez donc que le whip passe à la confesse tous les députés libéraux pour voir s'il s'agit d'eux?

M. Bérubé : Bien, d'abord, plusieurs questions. Là, ce n'est pas une source anonyme. Yves Francoeur, la dernière fois qu'il est intervenu sur un enjeu de cette nature, ça a provoqué une enquête au SPVM. Donc, sa crédibilité est énorme.

On parle d'un ancien élu du caucus libéral — c'est les mots de M. Francoeur — et un élu actuel. Est-ce que le premier ministre est au courant qu'un de ses élus fait l'objet d'une enquête criminelle, notamment avec la filature... en fait, l'écoute électronique? Je veux être sûr d'utiliser les bons termes. Alors là, c'est révélé, là. Yves Francoeur l'a dit.

Quelle est la réaction du gouvernement? Est-ce qu'il est au courant de ça? Parce que, parfois, on nous dit : Bien, lorsqu'il y a des enquêtes sur des gens de notre gouvernement, on nous avertit. C'est arrivé l'automne dernier. Alors, est-ce qu'il est au courant de ça? Et, si oui, est-ce qu'il peut nous identifier qui est cette personne?

La Modératrice : Merci. Micro de droite, Patrick Bellerose

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Bérubé. Toujours sur le même sujet, les révélations de M. Francoeur, donc M. Francoeur dit que les accusations ont bloqué au DPCP ou même plus haut que le DPCP. Qu'est-ce que ça vous dit?

M. Bérubé : Donc, ce dossier serait terminé. L'ensemble de la preuve a été compilée, a été proposée. Ils sont en attente. Ça ne bouge pas, et l'interprétation de M. Francoeur, c'est que, lorsque ça touche des élus libéraux, c'est toujours ce qui arrive. Donc, il n'a pas plus confiance dans les enjeux qui nous occupent cette semaine. Mais si c'était le commun des mortels, que ça soit vous, que ça soit moi, il y aurait longtemps qu'on aurait procédé.

Alors, M. Francoeur ajoute sa voix à tous ceux qui pensent il y a une immunité et une impunité lorsque vient le temps de parler d'allégations qui touchent des gens apparentés au gouvernement libéral.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que le DPCP a toute l'indépendance nécessaire pour faire son travail?

M. Bérubé : C'est souhaitable. C'est souhaitable et, s'il fallait que ça ne soit pas le cas, ce serait dramatique. Et ce n'est pas pour rien que pour s'en assurer, ma collègue Véronique Hivon, porte-parole en justice, a demandé qu'on entende le DPCP à l'Assemblée nationale, refusé par le gouvernement du Québec. J'ai demandé qu'on entende l'UPAC, refusé par le gouvernement du Québec, mais il y aura un rendez-vous le 4 mai pour l'UPAC. Pour le DPCP, je n'ai pas la date, mais il faut avoir l'ensemble des ressources nécessaires. Puis là ajoutez toute la question des délais de l'arrêt Jordan, ça devient drôlement problématique.

Alors, quel que soit l'endroit où ça bloque, si c'est le cas — c'est l'opinion de M. Francoeur — qui bloque et dans l'intérêt de qui?

M. Bellerose (Patrick) : …est-ce que c'est une intervention politique, selon vous, qui fait que ça bloque?

M. Bérubé : Je ne le sais pas. Je n'ai pas d'information privilégiée à cet égard.

La Modératrice : Merci. Micro de gauche, Mathieu Boivin.

M. Bérubé : Mais je vous lis.

M. Boivin (Mathieu) : Comment on fait pour se sortir de ce genre d'impasse là?

M. Bérubé : Bon, sur les affirmations de M. Francoeur ou…

M. Boivin (Mathieu) : …M. Francoeur.

M. Bérubé : Bon, ça, ce n'était pas prévu. Alors, M. Francoeur qui nous dit : Deux élus, il nomme un ancien puis il nomme un actuel. Alors, il y a, quoi, 70 élus, dans le caucus libéral, 33 qui étaient là à l'époque de M. Charest. Est-ce que le premier ministre est au courant? S'il le sait, qu'il l'affirme, qu'il soit capable de nous l'indiquer. Et, si ce n'est pas le cas, est-ce que le whip est au courant?

Alors, ils ont des vérifications à faire. Est-ce qu'ils remettent en doute la parole de M. Francoeur? Moi, j'ai l'impression que M. Francoeur, historiquement, sur des enjeux de cette nature-là, est sur du solide.

M. Boivin (Mathieu) : À partir du moment où on identifie des députés, s'il n'y a pas d'accusations qui sont déposées contre eux, qu'est-ce qu'on fait?

M. Bérubé : Bien, c'est la règle qui a été imposée par le premier ministre lui-même l'automne dernier. Alors, on l'a informé d'un certain nombre d'informations, notamment sur un élu de l'Assemblée nationale. Alors, il a été informé dans un cas, il ne le serait pas dans d'autres? Quelles sont les règles qui nous gouvernent en cette matière? Est-ce que c'est variable? Il faudrait avoir des indications. D'ailleurs, ça, c'est une des questions que j'aimerais poser à la Sûreté du Québec, lors de l'étude des crédits ou dans un autre forum, sur c'est quoi, les procédures, lorsque ça touche des élus? Est-ce qu'on devrait tous être traités comme les citoyens du Québec? Je pense que la réponse, c'est oui.

M. Boivin (Mathieu) : Dans le cas de M. Dufresne, qu'est-ce que vous lui reprochez exactement, outre d'avoir été le relais sans qu'on sache exactement...

M. Bérubé : Bien, d'abord, n'eût été de révélations de journalistes de la colline Parlementaire, jamais il n'aurait fait la déclaration qu'il a faite hier après-midi. Donc, il espérait que vous ne découvririez pas cette information, je suis convaincu de ça. À partir de ce moment-là, comment qu'il explique, lui, qu'il intervient dans la communication gouvernementale en se réjouissant qu'on défende son client, qui n'est pas n'importe quel client, son implication est connue au gouvernement du Québec, c'est un joueur important.

Puis Marc Bibeau est toujours un joueur important, parce que, quand vous regardez le nombre de succursales de la SAQ où les baux sont signés avec ce M. Bibeau, sa compagnie Beauward, c'est un joueur actuel, c'est quelqu'un qui bénéficie actuellement de contrats qu'il a signés avec le gouvernement du Québec. Dans certains cas, ça va jusqu'en 2021. C'est des baux beaucoup plus longs que la moyenne, dans certains cas qui touchent des commissions scolaires. On a un exemple ce matin, il y a même eu... j'utiliserais le terme de «fortes pressions» pour inciter... Alors, tout ça, c'est de la réalité actuelle. Alors, je...

La Modératrice : Merci. Marie-Michèle Sioui.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bien, je vais faire du pouce là-dessus, en fait.

M. Bérubé : Oui, Mme Sioui.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Ce que le Parti libéral dit, c'est que, quand M. Dufresne est intervenu, bien, il n'était pas encore au parti. Donc, qu'est-ce que vous lui reprochez? Je veux dire, est-ce qu'il faut scanner le passé de tout le monde?

M. Bérubé : Bien, oui, dépendamment des postes, oui. M. Dufresne est l'homme le plus puissant de la colline Parlementaire après le premier ministre, et il s'adonne que l'autre homme le plus puissant, c'était Marc Bibeau. Et là on a un ménage à trois, un triangle où tantôt un est d'un côté de la clôture, tantôt il devient de l'autre côté. Et qu'est-ce qui est au centre de tout ça, c'est le financement des partis politiques.

Alors, d'ailleurs, vous avez noté qu'on n'a pas le droit de noter l'absence d'un parlementaire, mais je peux noter l'absence d'un directeur de cabinet au moment le plus important de reddition de comptes, qui est l'étude des crédits du premier ministre. Alors, j'ai bien scruté la salle hier, je n'ai vu M. Dufresne nulle part. Je ne sais pas ce qui motivait son absence. Peut-être avez-vous votre hypothèse là-dessus, mais il n'était pas là hier. Alors, s'il était pleinement confiant de la déclaration qu'il a faite, je pense qu'il aurait pu affronter votre regard et vos micros.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Sauf erreur, M. Bérubé, quand les informations concernant Ernest Murray sont sorties, le PQ a dit que Mme Marois n'était pas au courant. Donc, elle-même, elle n'avait pas scanné le passé de ses employés. C'est un peu la même chose, non?

M. Bérubé : Bien, en tout cas, là, on a des communications qu'on voit, des courriels très clairs dans ce triangle entre Schokbeton, le contrat du pont Mercier, les communications gouvernementales, la défense d'un dossier qu'a obtenu Schokbeton, la personne se retrouve de l'autre côté. On comprendra que ce n'est pas de la même amplitude, là. On parle du directeur de cabinet du premier ministre du Québec, qui est toujours là au moment où M. Bibeau bénéficie toujours... C'est mon appréciation.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...M. Murray fait face à des accusations, mais pas M. Dufresne.

M. Bérubé : Non, mais il y a des doutes, puis le premier ministre nous a démontré que, lorsqu'il y a des doutes, il est capable de poser des gestes. Mais là, dans ce cas-là, ça semble plus compliqué avec M. Dufresne.

La Modératrice : Simon Boivin, micro de gauche.

M. Boivin (Simon) : Bonjour, M. Bérubé.

M. Bérubé : M. Boivin.

M. Boivin (Simon) : Hier, M. Moreau, dans sa défense, a été très virulent à l'endroit du travail des journalistes dans le dossier. Qu'est-ce qu'il fait, à votre avis? Il tire sur le messager?

M. Bérubé : Non, je pense que M. Moreau a le droit d'exprimer son appréciation de votre travail. Il peut le faire, mais j'avoue que j'ai retrouvé le Pierre Moreau d'avant, qu'on a bien connu, un peu bagarreur et tout ça. Alors, est-ce que ça a bien servi le message? Je ne suis pas convaincu de ça. Moi, les commentaires que j'ai eu, c'est qu'on trouvait qu'il était particulièrement virulent, mais sur les faits, lorsqu'il nous indique que le ministère des Transports n'était pas vraiment impliqué là-dedans, je vous réfère encore une fois au fait que Québec a épongé 90 % des frais supplémentaires, qu'il y avait des déboursés faits par le ministère des Transports.

Donc, il y avait une responsabilité et comment expliquer que le principal bénéficiaire, Schokbeton, dont le nom est écrit dans le contrat, on pourra vous le rendre disponible tout à l'heure, lui, il dit : Là, là, défendez-nous, là. François Rebello, le député de La Prairie, là, s'attaque à nous, puis on vous donne les arguments, vous avez bien fait ça, puis vous faites bien, puis merci, puis on est reconnaissants. Ça, c'est le frère de Marc Bibeau, c'est Jean-Louis Dufresne, c'est Violette Trépanier. D'ailleurs, qu'est-ce qu'elle fait dans les discussions avec le ministère des Transports? Elle peut appeler, elle, comme ça, puis elle a accès à tout le monde? Moi, je suis un député, j'aimerais ça avoir cet accès-là aux décideurs du ministère des Transports, j'ai plein de routes à faire réparer chez nous. Mais il semblerait qu'il y a une hiérarchie et que Mme Trépanier passe avant les députés de l'Assemblée nationale.

La Modératrice : On va passer aux questions en anglais. Ryan Hicks.

M. Hicks (Ryan) : Good morning.

La Modératrice : Oh! pardon. Une petite dernière en français, Caroline Plante.

Mme Plante (Caroline) : Qu'est-ce que tout ça pourrait vouloir dire potentiellement pour le contribuable?

M. Bérubé : Bien, pourquoi, par exemple, dans le cas du pont Mercier, on privilégie Schokbeton? Est-ce qu'il n'y a pas d'autres sous-traitants à meilleur coût, aussi compétents, qui peuvent faire ce travail? La question des baux, si on était capables de les évaluer dans leur intégralité, est-ce qu'il y aurait des meilleures formules qui pourraient nous dire, bien, qu'on peut avoir des baux, pour la SAQ notamment, à moindre coût et peut-être dans des meilleurs emplacements aussi? Parce que vous savez qu'il y a une étude qui est faite sur l'emplacement des SAQ. Moi, j'ai cet enjeu-là dans mon comté.

Alors, peut-être qu'on paie plus cher que le coût du marché. On pourrait le vérifier puis, si on réalise que c'est systématiquement le cas puis on a des baux qui, par exemple, se rendent se rendent jusqu'à 2021 puis ils auraient dû se terminer en 2018, pourquoi qu'on rajoute des années supplémentaires? C'est le cas relaté dans une commission scolaire. Alors, c'est clair que... comme pour l'asphalte. On avait découvert que lorsqu'il y avait un système, ça augmentait le prix. Mais est-ce que les baux sont vraiment au coût du marché? Et, si ce n'est pas le cas, bien, c'est nous tous qui payons.

La Modératrice : On va passer en anglais. Ryan Hicks, à droite.

M. Hicks (Ryan) : Good morning. Let's go back to the statement that Mr. Dufresne put out yesterday afternoon. The Premier says he was just doing his job. Why don't you accept that explanation?

M. Bérubé : Well, we discovered yesterday that, in the Mercier Bridge issue, Mr. Dufresne was working with Schokbeton as a PR guy. And he was so good that he was able easily to talk to someone pretty close to Mr. Moreau and tell him : You should say that, you should say that about this issue, that we're a good company, that it's the thing to do. And then he decided, after the press conference, to say : Well done, good job, proud of you.

And what about Mrs. Violette Trépanier? It's pretty easy for her, she takes the phone, she calls at the Cabinet and she's able to talk to a press aid or a chief of staff and say, like : You should watch this, this is the line that we propose to you. So it's a strange relationship between the bagwoman or bagman — no discrimination here — the people in power and the people who want to be close to the power to get money. And this is, to paraphrase a famous song, a bizarre love triangle.

M. Hicks (Ryan) : Mr. Moreau says that that communication had no influence on him because he knew the information already.

M. Bérubé : Yes, but when you asked him the question, he was pretty confident to say that he was not happy with the text of your colleague Alexandre Robillard. He was, like, not even looking at him. Then, when you asked him the question : When did Mrs. Trépanier call? It was before the press conference or after? And he was quite different in his attitude. So it's your call.

M. Hicks (Ryan) : Just on Mr. Francoeur's statements this morning, Yves Francoeur, talking about a current and a former Liberal MNA being under investigation, what's your reaction to that latest revelation?

M. Bérubé : It's pretty big, actually, say. Well, it's not anonymous, and Mr. Francoeur has this quality that, when he says something, he's on something solid. The last time he spoke publicly about a matter like this, we had an inquiry about the SPVM in Montreal.

Now, what he says is he has evidence, and a lot of people in Montreal, in the justice community and the police community, have the evidence that two high-profile Liberal members, one is not in politics anymore, the other is still in the National Assembly right now, has been investigated… even with their phones were taped — I'm not sure that's what he said — and they have all what they need to prosecute and nothing move.

Why? Mr. Francoeur says that the reason is they're Liberals. If they were random people like you and me, you're going to have some accusations, but since they are Liberals, nobody wants to be the one that put accusations to Liberals. And that's not anonymous, that's Yves Francoeur, so it brings more power to the «hypothèse» that a lot of people do think that some major high-profile Liberals never going to be arrest, never going to be arrest when there is a Liberal government in power.

La Modératrice : Merci. Raquel Fletcher, micro de gauche.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. I want to ask an oversimplified question because Marc Bibeau… we've been talking about him for thee days now, but I don't think he is a common household name and he kind of is like this ghost in the National Assembly. So I want to ask…

M. Bérubé : He's the boogeyman.

Mme Fletcher (Raquel) : Yes. So who is Marc Bibeau and, for people at home listening to the news today, why should they care?

M. Bérubé : The first time I heard about Marc Bibeau is because Amir Khadir, the MNA for Mercier, talked about Mr. Bibeau was sitting next to the Premier Charest in a supper with former president Bush, George Bush Sr. That was the first time we heard about Marc Bibeau. And then we heard with Robert Benoit, who used to be president of the Liberal Party of Québec, that this guy was pretty involved in every situation, even in the caucus, asking for some objective finance. And then we know more because of your text, your press coverage, and Marc Bibeau, you never… I never heard a word of him. I never see him in the commission Charbonneau publicly. He was met privately, and we don't know nothing. We ask for him to be at the National Assembly and, on oath, talk to us about his role in the Liberal Government. I don't question the relationship with Mr. Charest. He could be his friend, but when you are the major bagman of the Liberal Party, supposed to be, you have to answer some questions now.

Mme Fletcher (Raquel) :Today, what are you asking for? What do you want to happen with all of these allegations that have come out?

M. Bérubé : Two things. With Mr. Francoeur of the Fraternity of the policemen and policewomen of Montréal, we want to know if Mr. Couillard is aware of who is the Liberal, actual Liberal who is under investigation, and nothing moves, if he is aware of that. If he is not, does he want to know? That's the first question, please hear the lady.

For the second thing, with Mr. Dufresne, it's pretty strange to me that Mrs. Trépanier, Mr. Dufresne, Mr. Bibeau, his brother can easily have access to the Transport Minister Cabinet, propose him liners for a conference and tell him : Thumbs up, that was pretty good for Schokbeton, and Mr. Bibeau actually is pretty happy with that. So it shows us that there is no border, no firewall between the political action and raising money for the Liberal Party.

Mme Fletcher (Raquel) : Do you believe Mr. Dufresne? He came out with this statement late yesterday afternoon. What do you make of his statement?

M. Bérubé : Well, the reason why he decided to do this declaration is because you found out the truth, and this is what we want to do, find out the truth. So he was forced to do it and they're always in reaction. So what else we are going to know because of your investigation? And when the police is not able to have justice, other people try to do it, and it shows us the importance of the journalists in our society.

La Modératrice : Merci. Maya Johnson.

Mme Johnson (Maya) : Good morning. So,what should the consequences then be at this time for Mr. Dufresne?

M. Bérubé : Now, he's an actor, he's an actor of controversy, he's involved in a strange triangle between his ex-boss, who is a major high-profile Liberal bagman, and the Prime Minister of Québec. So he knows both, and both are in a situation that we are asking ourselves : Why did the Liberals raise $10 million every single year? We don't have any answer about that. It's more money than Opération Enfant Soleil. That's a lot of money.

Then, actually, not in the Charest era, right now, you have some activities of Mr. Bibeau, a company in the SAQ, commerce, and other kinds of activities that shows that the Government of Québec decides to use those buildings for the Government affairs, and they don't want to show us the contracts. Do we pay more than we're supposed to do? And it's not the rapport of Raymond Chabot Grant Thornton that's giving us the answer. We need an inquiry more enlarged than that. So this is the kind of questions we're asking.

But most than that, the first thing, this morning, Mr. Francoeur, with Mr. Paul Arcand on the radio, said something pretty explosive. So there's someone right now, in this building, who's under investigation. When we hear about what Mr. Francoeur has to say, and nothing moves, does the Prime Minister of Québec is aware of the identity of this person and even the ex-member of the Liberal caucus? Thank you. Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 31)

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