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Point de presse de Mme Martine Ouellet, députée de Vachon

Version finale

Tuesday, May 30, 2017, 15 h 34

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures trente-quatre minutes)

Mme Ouellet : Donc, à quelques jours du 50e anniversaire de l'occupation du territoire de la Palestine, il est plus que temps de corriger une grave injustice envers le peuple palestinien qui perdure depuis déjà trop longtemps. Suite à une grande manifestation aussi, la fin de semaine passée, de plus de 10 000 personnes à Tel-Aviv pour deux États, deux peuples en lien avec la motion adoptée à l'unanimité du 4 décembre 2012, donc tous les partis politiques ici, à l'Assemblée nationale, pour le droit des Palestiniens à l'autodétermination et à la création d'un État, donc je lis textuellement la motion. Et, à l'image de maintenant 136 États sur les 193 États membres de l'ONU, je suis très fière de déposer aujourd'hui une motion pour, justement, la reconnaissance de la Palestine, une motion pour assurer une coexistence pacifique entre Palestiniens et Israëliens et pour que le gouvernement reconnaisse officiellement la Palestine en tant qu'État indépendant, au nom du droit inaliénable à l'autodétermination des peuples.

J'ai constaté avec surprise qu'il reste du travail de sensibilisation à faire parce que, malgré l'adoption à l'unanimité, en 2012, il n'a pas été possible d'avoir le consentement du Parti libéral aujourd'hui, alors que le Parti libéral de Jean Charest, à l'époque, avait adopté... bien, c'était en intérim, mais avait appuyé la motion. Donc, qu'il reste... mais je crois que c'est très important de pouvoir faire avancer ce genre de reconnaissance de l'état palestinien pour assurer une paix au Moyen-Orient et je pense que c'est de notre responsabilité du Québec, et tant que le Québec ne sera pas indépendant du Canada, d'appuyer les initiatives et d'appuyer le travail pour la recherche de solutions pacifiques et pour assurer la paix, là, du côté du Moyen-Orient.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Pourquoi c'est pertinent de le faire aujourd'hui alors qu'on l'a fait en 2012?

Mme Ouellet : Bien, ça fait déjà cinq ans, 2012, le temps passe vite, et là on est à la veille du 50e anniversaire de l'occupation du territoire palestinien. Il y a aussi plusieurs nouveaux États à l'ONU qui ont reconnu l'État de la Palestine, dont le Portugal, dont l'Islande, dont la Suède, et donc il faut... souvent, on dit : Remettez 100 fois sur le métier, et je pense que, dans ce cas-là, il y a une injustice très grave qui est vécue par le peuple palestinien depuis déjà trop longtemps, et c'est à la communauté internationale d'essayer d'agir pour qu'il y ait une solution pacifique qui soit mise en place.

Journaliste : Vous avez déposé la même motion à Ottawa hier. Pourquoi est-ce que... je pense que ça n'a pas passé à Ottawa, hier.

Mme Ouellet : Bien, en fait, à Ottawa, c'est un avis de motion et le fonctionnement à Ottawa est un petit peu différent. C'est du tirage au sort des députés. Ça sera dans à peu près un an et... un an et quelques mois, là. C'est Mario Beaulieu qui l'a déposée, qui aura son tour de pige pour que la motion puisse être discutée et votée.

Journaliste : O.K. Puis pourquoi est-ce qu'à votre avis ça n'a pas passé aujourd'hui? Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas eu de consentement unanime...

Mme Ouellet : Bien, je ne le sais pas. Il faudrait que vous le demandiez, là...

Journaliste : Est-ce que vous avez une opinion, peut-être une...

Mme Ouellet : Bien, franchement dire, je n'ai aucune idée. Je suis très surprise. Je suis très surprise de ça parce que je ne m'attendais pas du tout à ça de la part du Parti libéral, surtout qu'il avait appuyé... et je suis allée rechercher le libellé exact de la motion de 2012 et franchement... donc, elle réaffirme le soutien indéfectible du Québec à une solution négociée qui incarne à la fois la nécessité pour Israël de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues ainsi que le droit des Palestiniens à l'autodétermination et à la création d'un État.

Donc, pour moi, ça découle vraiment, logiquement, là, de la proposition de 2012, mais, je pense, c'est important de le réaffirmer maintenant, en 2017. Et donc je suis assez surprise. Il faudrait le demander au Parti libéral. Ils ne nous ont pas fourni d'explication.

M. Croteau (Martin) : Est-ce qu'on doit voir un lien de cause à effet entre votre motion et le voyage de M. Couillard en Israël la semaine dernière?

Mme Ouellet : En fait, non, c'est une coïncidence. Cette motion-là était préparée depuis déjà un certain temps, à l'initiative, là, du comité de la citoyenneté du Bloc québécois, donc... mais effectivement, il y a cette coïncidence-là, et on voit que, justement, il y a toutes sortes de choses qui se passent actuellement, des visites qui se sont réalisées, le 50e anniversaire, qui n'est pas un heureux anniversaire, et la manifestation. Il faut quand même le souligner, là, plus de 10 000 personnes en Israël, donc, qui réclament deux États pour deux peuples. Moi, je pense qu'il faut le souligner. Ça veut dire qu'il y a des gens, en Israël, à dire que, si on veut avoir la paix sur ces territoires-là, qu'il faut avoir la reconnaissance des deux États.

M. Croteau (Martin) : Mais lors de son voyage, la semaine passée, le premier ministre, il a exprimé ou, enfin, il a fait sienne la position du Canada, qui est favorable à la création d'un État palestinien aux côtés d'un État israélien qui vit en sécurité. Donc, est-ce à dire que vous êtes insatisfaite de la position exprimée par le premier ministre lors de son voyage?

Mme Ouellet : Bien, justement, s'il a cette position-là, pourquoi avoir refusé aujourd'hui d'appuyer la motion? Parce que, vous regarderez la motion, ce sont que des éléments factuels sur des résolutions de l'ONU, donc, et l'appui de… on mentionne l'appui de pays, 136 pays, dont la Suède, l'Islande. Et je ne comprends pas.

Donc, il faudrait, à un moment donné, passer de la parole aux actes. C'est bien beau d'avoir des beaux discours à l'international, mais encore faut-il, quand c'est le temps de se positionner, de pouvoir agir comme gouvernement. Et là je crois qu'il a failli à la tâche dans ce cas-ci, M. Couillard.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Voyez-vous, dans son refus d'appuyer votre projet de motion, un préjugé favorable au gouvernement israélien?

Mme Ouellet : Je ne pourrais pas vous dire. Je ne pourrais pas vous dire, mais ça sera à lui de l'expliquer. Ça sera à lui d'expliquer la contradiction. Pourquoi, lorsqu'il est en voyage et dit qu'il est favorable à la création de l'État palestinien, lorsqu'il revient ici, au Québec, il refuse d'appuyer une motion, donc que ça devienne une position officielle de l'Assemblée nationale reconnaissant l'État de la Palestine? Je ne comprends pas.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Sur un autre dossier, brièvement, si vous le permettez, est-ce que le Parti québécois a raison de casser du sucre, comme il le fait présentement, sur le dos de Québec solidaire depuis la mise au jour de sa volte-face à la table de concertation des partis politiques aux Organisations unies pour l'indépendance, ou est-ce que, vous aussi, comme chef du Bloc québécois, vous vous sentez trahie par les représentants de Québec solidaire?

Mme Ouellet : Écoutez, je pense qu'il va falloir que l'ensemble du mouvement souverainiste, indépendantiste, apprenne à travailler ensemble. C'est avec le rassemblement qu'on va pouvoir avancer. Et il va falloir que les gens puissent apprendre à exprimer leurs opinions sans tomber dans des insultes, parce que c'est sûr que les insultes, ce n'est pas tellement propice au rassemblement. Et moi, j'inviterais… parce que j'ai entendu les insultes sur le racisme, puis ce sont des insultes qui sont insensées. Mais j'inviterais les gens, parce que ce sont des personnes, à ne pas jouer le jeu des fédéralistes qui utilisent beaucoup ce genre de langage là pour essayer de diviser les indépendantistes.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Est-ce que vous vous êtes sentie trahie, vous, personnellement, au Bloc québécois parce qu'on a signé une entente et au final, bien, on…

Mme Ouellet : Ah! là, vous me parlez de l'entente? Parce qu'il y a deux choses, hein? Il y a l'entente et il y a comment ça s'est passé, là, à leur conseil… je ne sais pas comment ils l'appellent… le conseil national.

Donc, bien, écoutez, sur l'entente, je pense que les OUI Québec, c'est une excellente initiative d'asseoir l'ensemble des partis indépendantistes ensemble. Il y a eu tout un travail qui a été fait, des grandes avancées qui ont été faites. Bon, là, on a noté un certain recul. Je ne sais pas, là... Je connais moins Québec solidaire, leur fonctionnement, je connais moins leur position, mais il semble y avoir une espèce de flou sur leur positionnement.

Mais moi, je souhaite qu'on puisse reprendre les travaux, mais clarifier un petit peu le fonctionnement, parce que c'est certain que, lorsqu'on est à table et qu'on prend le temps... parce que ça a pris quand même un certain temps, toutes ces négociations-là. Moi, ça s'est commencé avant que je sois chef du Bloc québécois et ça s'est poursuivi par la suite. Bien, on aime ça s'assurer que nos interlocuteurs ont des mandats de leurs instances pour avancer.

Mais, vous savez, cette entente-là est une entente de principe qui devait, de toute façon, être soumise à l'ensemble des instances des différents partis pour être adoptée ou bonifiée en fonction des différentes instances des partis. Et moi, je continue à être convaincue que l'indépendance est un objectif qui est au-delà des partis et qu'on aura la possibilité d'avoir la collaboration et le rassemblement de l'ensemble des partis indépendantistes pour sa réalisation.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Pour revenir rapidement au sujet principal, est-ce que vous croyez que les Québécois sont en faveur de la création d'un État palestinien?

Mme Ouellet : Bien, écoutez, sûrement plusieurs Québécois. Je n'ai pas vu, là, de sondage dernièrement, mais je crois que les Québécois... je regarde l'historique, là... toujours appuyé le maintien de la paix, ont toujours appuyé la justice à travers le monde. Et la création de l'État palestinien, je crois que ça fait partie d'une façon d'avoir plus de justice, mais aussi d'avoir une meilleure paix dans le monde, parce qu'actuellement c'est clair que ça ne fonctionne pas, là. On le voit, ça ne fonctionne pas et ça donne lieu à des violences qui ne sont pas acceptables, qui sont insoutenables. Donc, je crois que le peuple québécois a toujours été pour des solutions pour améliorer la paix dans le monde et pour une meilleure justice à travers la planète.

Journaliste : ...alors que tout le monde, le PQ, QS se chicanent actuellement, est-ce que... Puis là on a vu que Québec solidaire a appuyé votre motion d'ailleurs aujourd'hui. Est-ce qu'on peut parler d'un rapprochement entre peut-être le Bloc québécois et Québec solidaire, là, même si ce n'est pas les mêmes paliers de gouvernement?

Mme Ouellet : Bien, vous savez, le Bloc québécois, depuis déjà un certain temps — puis moi, je souhaite poursuivre dans cette direction-là — travaille en collaboration avec l'ensemble des partis indépendantistes du Québec. D'ailleurs, il y a des membres de Québec solidaire qui sont membres du Bloc québécois, il y a des membres d'Option nationale  qui sont membres du Bloc québécois, il y a des membres du Parti québécois qui sont membres du Bloc québécois.

Donc, le Bloc québécois incarne déjà, d'une certaine façon, ce rassemblement-là, et, pour moi, c'est un élément très important à poursuivre pour la promotion de l'indépendance et pour la réalisation de l'indépendance. Merci.

(Fin à 15 h 45)

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