(Huit heures vingt-neuf minutes)
M. Lisée
: On a
annoncé, en janvier dernier, que le Parti québécois allait centrer son action
économique sur le nationalisme économique, et j'ai annoncé que les politiques d'achats
québécois allaient être au centre de ça. Alors, je suis heureux de voir
qu'après février, mars, avril, mai, juin, donc après cinq mois, le chef de la
CAQ a finalement pris connaissance de nos propositions, mais partiellement.
Donc, par exemple, il n'a pas compris qu'en matière de transports publics, les États-Unis
demandent 60 % de contenu américain. Alors, lui, il ne demande que
25 % de contenu québécois ici. Pourquoi? Pour des grands projets, c'est
clair qu'on devrait être au niveau des Américains. Pour le projet comme le REM,
il n'y a aucune raison qu'on soit moins ambitieux que les Américains. C'est la
raison pour laquelle il y a une usine de Bombardier à Plattsburgh, c'est pour
satisfaire cette demande de 60 % de contenu américain. De la même façon,
je propose dans toutes les chambres de commerce où je vais et devant tous les
auditoires qui veulent nous entendre que les achats institutionnels dans les
cafétérias de CHSLD et d'hôpitaux, il y ait un critère de 60 % d'aliments québécois.
En ce moment, c'est 0 %.
Alors, je ne sais pas pourquoi c'est si
difficile pour M. Legault puis M. Couillard de comprendre que les autres
sociétés, dans le respect des accords internationaux, sont ambitieuses pour
l'achat chez nous. Alors, j'ai demandé à M. Marceau de développer une politique
d'achats chez nous pour le Québec, les institutions, les municipalités. C'est
ce que nous allons faire. Maintenant, que M. Legault, sur le tard, se réveille
sur ce sujet-là, bien, c'est bien. Lorsqu'il formera l'opposition, il pourra
appuyer les politiques du gouvernement du Parti québécois, mais je le trouve
toujours un peu à la traîne là-dessus.
Cela dit, aujourd'hui, on veut vous parler
de l'inquiétude palpable qu'on sent dans la population québécoise face à la
possibilité qu'il y a ait un grand nombre d'urgences qui soient fermées cet
été. On est à trois semaines du début des vacances, et le ministre de la Santé
est clairement en mode contrôle des dommages parce qu'il envoie une lettre en
panique à l'ensemble des directions générales du réseau, des gens qui sont ses
employés, des gens qu'il a nommés, des gens à qui il parle chaque semaine, des
gens à qui il donne des ordres, pour leur dire : Ça ne marche pas. Le
ministre de la Santé, il vient de se rendre compte que son système ne
fonctionne pas puis qu'il va y avoir des urgences qui vont être fermées cet été
dans un certain nombre de régions du Québec.
Alors, écoutez, c'est son propre échec, et
là nous, on craint, Diane et moi, les gens du Parti québécois, que des citoyens
québécois souffrent cet été de l'échec des réformes Barrette. Alors, nous demandons
au moins de l'information, qu'il nous dise, là, d'ici la fin de la session,
quelles sont les urgences dont il pense qu'elles vont être fermées pour que les
gens puissent prendre des mesures alternatives. Il faut de l'information. Quand
l'État québécois ne peut pas rendre un service essentiel, bien, il doit au
moins dire aux gens : Bien, n'allez pas ici, ça va être fermé, allez là à
la place, et quel est son plan B.
On n'est plus au moment, là, de dire que des
réformes vont fonctionner. On est à minuit moins une. Tous les médecins du Québec
ont pris leurs vacances, ont indiqué depuis longtemps qu'ils seraient absents.
Le ministre se réveille. Bien là, il ne faut pas que les Québécois et les
Québécoises en besoin de soins urgents en fassent les frais. Diane.
Mme Lamarre : Évidemment, on
parle de l'urgence, on parle de situations où se cogner le nez à la porte d'une
urgence qui est fermée sans le savoir, ça peut avoir des conséquences très
graves sur la santé, sur la vie, sur la mort des gens, même. Alors, c'est
vraiment une situation extrême, et je vous dirais, ce qui nous fait craindre
aussi la situation extrême, c'est que, si ça avait été seulement deux ou trois
territoires du Québec qui avaient été à découvert, bien, le ministre aurait
envoyé une demande à ces deux ou trois territoires là, à ces deux ou trois
CISSS là. Or, ce n'est pas ça. La lettre qui est envoyée, elle est destinée à
tous les présidents-directeurs généraux de tous les CISSS et CIUSSS, à tous les
directeurs de services professionnels et à toutes les directions générales de
médecine générale. Alors, ça veut dire que, dans tous les territoires, il y a
des zones qui ne sont pas couvertes et il y a des périodes de temps dans les
urgences qui sont problématiques.
Alors, c'est vraiment une situation jamais
vue et c'est un peu un effet boomerang. C'est-à-dire que le ministre a
tellement insisté pour déplacer les médecins qui faisaient de l'urgence à
l'extérieur que là il les rappelle en urgence. Ça montre son improvisation. Et
pendant les projets de loi n° 10, n° 20, on lui a demandé sur quoi il
basait ses ratios, ses fameux ratios, un pour 250, un pour 500. Il n'a jamais
voulu nous donner des chiffres qui démontraient que l'ensemble des besoins de
la population seraient protégés. Et c'est ça qu'on voit actuellement, c'est que
la population n'est pas protégée. Et, à trois semaines des vacances, le
ministre doit nous faire la démonstration qu'il va vraiment régler tous les
problèmes qui sont vraiment là sur le terrain actuellement.
Alors, nous, on lui dit… Hier, je lui ai
demandé de nous donner la liste des hôpitaux où il y aurait des découvertures
et toutes les régions, puis le nombre de médecins qui manquaient. Selon
l'Association des médecins d'urgence, Dr Mathieu, il manquerait une centaine de
médecins. Le ministre a dit qu'il n'arrivait pas exactement au même chiffre,
mais, si on avait été à deux, trois médecins, au lieu de 100, je pense qu'il se
serait empressé de nous dire qu'il en manquait juste deux, trois.
Alors, il en manque, il en manque
beaucoup, et là on est en mode panique, et c'est préoccupant pour la
population. Et c'est un des premiers devoirs d'un ministre de la Santé de
s'assurer que les urgences des hôpitaux soient assurées à travers le Québec et
qu'on n'ait pas ce genre de découverture massive là.
M. Lisée
: Tu veux
parler des 33?
Mme Lamarre : Oui. Alors, ça,
dans les mesures que le ministre a imposées pour déplacer les médecins, vous
savez qu'il y a des... les médecins de famille peuvent faire une année
supplémentaire de formation qui les rend, finalement, capables de bien
fonctionner à l'urgence. Donc, on appelle ça les médecins d'urgence 3,
donc c'est un programme de trois ans.
Il y en a eu 33 qui ont été formés l'année
passée, il y en a seulement cinq qui ont trouvé un poste en urgence, parce que
les autres, les besoins de contingentement étaient tellement restreints pour
leur permettre de travailler en urgence, il n'y avait pas de place pour eux à
l'urgence. Le ministre disait : Restez en prise en charge, ne travaillez
pas à l'urgence. Et là il les rappelle en urgence. On sait que certains d'entre
eux, ils sont allés travailler ailleurs, ils sont allés travailler en Ontario,
parce qu'ils avaient fait cette formation spécifique là et ils voulaient
travailler dans ce domaine-là.
Alors, on le voit, il y a plusieurs
manoeuvres que le ministre a prises, a volontairement prises, et qui ont des
conséquences très, très négatives, et qui mettent à découvert notre système
d'urgence au Québec pour l'ensemble des citoyens. Encore une fois, je vous le
dis, si ça avait été deux ou trois CISSS ou CIUSSS, moi, je pense qu'il aurait
juste à ces deux, trois CIUSSS là. Il n'aurait pas envoyé une lettre à
l'ensemble de tout le réseau pour dire : Attention, on a un gros problème,
et ça commence dans trois semaines.
Le Modérateur
: Merci,
Mme Lamarre, M. Lisée. On va aller au micro de gauche. M. Boivin, Cogeco. Merci
d'avoir une question et une sous-question.
M. Boivin (Mathieu) : M.
Lisée, vous blâmez le ministre Barrette à peu près exclusivement pour la
situation. Est-ce qu'il est possible, par ailleurs, que les médecins qui sont
dédiés exclusivement à l'urgence, pas d'autres qui ont des prises en charge,
mais exclusivement à l'urgence, travaillent beaucoup moins en moyenne que ce
qui serait attendu d'eux?
Mme Lamarre : Non. À ce
niveau-là, en général, les médecins qui travaillent à l'urgence font vraiment...
répondent bien aux demandes. Parce qu'il y a des contingentements, il y a des obligations
pour ces médecins-là, et ils les offrent. C'est sûr qu'il y a des heures de
soir, de nuit aussi. Alors, c'est sûr que ça, c'est un... mais ce n'est pas là
le problème.
Le problème, il est vraiment qu'on a
historiquement eu des cohortes de jeunes médecins qui arrivaient dans les
urgences pour venir à la rescousse, assurer les services de base, et là, cette
année et depuis deux ans, en fait, le ministre leur a dit, par les projets de
loi, par le projet de loi n° 10 et n° 20 : Vous allez rester sur
le terrain, vous ne viendrez pas à l'urgence, parce qu'on en a trop des
médecins qui veulent aller à l'urgence. Il a mal calculé et là il s'en rend
compte trois semaines avant que la population soit mise à risque.
M. Boivin (Mathieu) : M.
Lisée, je voudrais vous entendre aussi sur le nouveau porte-parole de Québec
solidaire, votre ami M. Nadeau-Dubois, qui a fait son apparition hier à
l'Assemblée nationale et qui nous a dit : Désormais, je ne suis plus
d'accord avec la violence politique, je la dénonce explicitement. Par contre,
la désobéissance civile, c'est du cas par cas, il faut voir. Qu'est-ce que vous
pensez de sa position sur la question?
M. Lisée
: Je vais le
laisser se dépatouiller avec ses nombreuses contradictions et ses nombreuses
déclarations contradictoires, juste au cours des trois dernières semaines.
Le Modérateur
: Merci.
M. Laforest, micro de droite.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, Mme Lamarre, M. Lisée. Êtes-vous en guerre ouverte avec M. Legault?
M. Lisée
: Non, écoutez,
je suis content que M. Legault, finalement, adopte une partie de notre programme
sur le nationalisme économique québécois, sur la nécessité d'avoir de l'achat
local. Je le trouve timide, je le trouve brouillon. Les proportions qu'il a
données aujourd'hui sont trop timides. Ça dépend des cas. Dans le cas du
matériel roulant lourd, ça devrait être 60 %; lui, il dit 25 %, je ne
sais pas pourquoi, et c'est des choses qui peuvent varier selon le type
d'achat.
Nous, on l'a dit, lorsque les institutions
québécoises servent de l'alimentation, ça doit être 60 % d'aliments
québécois dans l'assiette, peu importe la compagnie locale ou étrangère qui
fait la distribution. Dans d'autres cas, ça peut être plus, dans d'autres cas,
ça peut être moins. C'est pourquoi on est en train d'étudier sérieusement ce
cas-là et on va avoir une politique robuste d'achat chez nous, lorsqu'on sera
au gouvernement. On va la présenter avant l'élection.
M. Laforest (Alain) : Ça, ce
n'est pas ma deuxième question, mais c'est juste ma première que je reviens.
Vous avez répliqué quand même assez rapidement, là. M. Legault termine son
point de presse, vous avez attendu à peu près une dizaine de minutes dans le
coin, et tout de suite, alors que vous deviez parler de santé, vous avez décidé
de parler de nationalisme économique. Il y a un terrain à occuper, là, dans le
nationalisme économique.
M. Lisée
: Bien, écoutez,
nous, on a choisi un peu d'être dans la continuité de ce que les gouvernements
du Parti québécois ont fait depuis le gouvernement Lévesque, le gouvernement
Parizeau, Bouchard, Landry, Pauline Marois, le Parti québécois a toujours
réinventé le nationalisme économique selon les défis du moment, et nous allons
le refaire.
Alors, je comprends que notre programme
est très attrayant et que des gens qui ont moins d'idées veuillent nous nous en
piquer. Je prends ça comme... vous savez, la copie est une forme de flatterie.
Encore faudrait-il qu'ils y réfléchissent un peu plus longtemps avant de lancer
des chiffres qui ne sont pas assez ambitieux.
M. Laforest (Alain) : Ma
deuxième question.
Le Modérateur
: Vous
avez droit à une deuxième, M. Laforest.
M. Laforest (Alain) :
Étiez-vous à M. Obama hier?
M. Lisée
: Oui.
M. Laforest (Alain) : Et
est-ce que vous considérez que le fait que M. Trudeau n'ait pas assisté au
discours, mais a créé un buzz en allant souper avec lui puis en diffusant des
photos, ça risque d'indisposer autant notre voisin américain?
M. Lisée
: Écoutez, je
pense que les relations internationales du Québec ou du Canada doivent se faire
de façon très ouverte et très générale. Lorsqu'un ancien président américain
vient sur le territoire québécois ou canadien, c'est normal qu'on le rencontre.
Et donc je pense que les présidents actuels... tu sais, M. Sarkozy était venu,
alors que c'était M. Hollande qui était président, je veux dire, c'est arrivé régulièrement...
M. Laforest (Alain) : Mais
jevous parle de la présence ou de la non-présence de M. Trudeau, mais du buzz
créé après, là.
M. Lisée
: Franchement,
ça ne me dérange pas. Je veux dire, il a fait son choix de le rencontrer plutôt
que d'être présent. Pour moi, je trouve que c'était une bonne chose qu'il y ait
une rencontre, comme... lorsque n'importe lequel des anciens présidents
américains vient sur le territoire canadien, la forme de la rencontre m'importe
peu.
Le Modérateur
: Merci.
M. Vigneault, micro de gauche.
M. Vigneault (Nicolas) : M.
Lisée, sur la grève des ingénieurs, il y a beaucoup de gens qui demandent au
gouvernement d'intervenir cette fois-là pour mettre fin à cette grève-là,
notamment en raison de l'impact sur l'économie. Turcot, on parle de
dépassements de coûts. Il y a Bitume Québec qui vient de dire : Pour
l'économie du Québec et certaines entreprises, c'est critique, ce qui se passe
présentement.
M. Lisée
: Bien, c'est
critique à cause de l'incapacité du gouvernement de régler ses conflits. On a eu
une loi spéciale sur les juristes, on a eu une loi spéciale sur la
construction, alors que personne n'avait réglé, et là ils parlent d'une loi
spéciale pour les ingénieurs, mais ils sont incapables de gérer correctement
leurs relations de travail. C'est quand même extraordinaire.
Alors, nous, on sait qu'il y a un réel
problème qui a été identifié, par la commission Charbonneau entre autres, c'est
l'absence de savoir-faire en ingénierie à l'intérieur du gouvernement québécois,
et il faut réussir à pallier ça. Les ingénieurs disent : Écoutez, si vous
ne nous donnez pas des salaires plus importants, on n'arrivera pas à attirer de
la compétence.
Alors, quel est l'écart qui doit être
franchi entre la position des ingénieurs et la position du gouvernement? Je ne
suis pas à la table des négociations et je ne peux pas vous donner un chiffre.
Mais ce que je peux constater, c'est l'incapacité de M. Moreau de régler des
conflits avec des gens qui sont essentiels à l'économie du Québec.
M. Vigneault (Nicolas) : Mais
à la lumière, quand vous regardez le portrait du dossier actuel, est-ce que
vous concédez, en fait, les augmentations de salaire demandées par les
ingénieurs?
M. Lisée
: Comme je
viens de le dire, on n'est pas à la table des négociations et donc on ne fera
pas la négociation. Cependant, ce qui est certain, c'est qu'il y a un argument
qui est fort, il faut que l'État québécois ait la capacité d'attirer de la
compétence. Maintenant, l'autre argument fort, c'est que le gouvernement du
Québec doit finir par régler une couple de dossiers en négociant plutôt qu'en
allant toujours en loi spéciale.
Le Modérateur
: Merci.
M. Boivin, Le Soleil.
M. Boivin (Simon) : Bonjour. Vous,
à titre de chef du Parti québécois, quelle est votre position sur la désobéissance
civile?
M. Lisée
: Écoutez,
j'ai beaucoup de respect pour Gandhi et Martin Luther King, qui étaient dans
des situations d'injustice intolérable. Je pense que ce n'est pas le cas au
Québec. Alors, si c'était le cas, ça se saurait.
M. Boivin (Simon) : M.
Legault n'est plus intéressé à avoir des députés péquistes dans sa formation.
Il ne fera pas d'effort pour en recruter. Est-ce que, selon vous, c'est signe
que votre formation est de moins en moins attirante ou la sienne de plus en plus
attirante pour des candidats intéressants?
M. Lisée
: Écoutez, c'est
intéressant parce qu'il était ici à quelques reprises au cours des dernières
années et il vous a annoncé l'imminence de l'arrivée de députés péquistes dans
son groupe. Alors, maintenant, il doit constater son échec absolu et il fait
semblant qu'il n'en veut plus, hein? Vous savez, il y a une fable de
La Fontaine là-dessus, hein? Elles sont trop mûres et bonnes pour les
goujats, hein? C'est ça.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Plante, micro de gauche.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour, M. Lisée. En vue des prochaines élections en 2018, visez-vous la
parité au niveau des candidatures péquistes? On en parlait en fin de semaine
chez les libéraux, donc on vise la zone de parité. C'est la même chose chez
vous?
M. Lisée
: Bien, on
vise la zone de parité puis on vise à l'atteindre pour avoir un conseil des
ministres paritaire, alors ce qui nous oblige, dans la désignation de nos
candidats et de nos candidates, d'avoir en vue, en tête, la formation de ce
conseil des ministres paritaire. C'est une contrainte importante, et on est
contents de relever ce défi.
Mme Plante (Caroline) : Donc,
la moitié de vos candidats seront des femmes aux prochaines élections?
M. Lisée
: Vous savez,
il y a des comtés qui sont prenables puis il y en a qui ne le sont pas. Alors,
ce qui est important, c'est que, dans les comtés prenables, on ait suffisamment
de femmes dans la zone de parité pour pouvoir former la moitié d'un conseil des
ministres.
Le Modérateur
: Merci.
M. Bellerose, micro de droite.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Lisée. Je comprends que vous avez appelé hier Gabriel Nadeau-Dubois
pour lui souhaiter la bienvenue à l'Assemblée nationale. J'aimerais savoir
qu'est-ce que vous lui avez dit et est-ce que ça signifie que la hache de
guerre est enterrée.
M. Lisée
: Bien,
écoutez, je pense que c'est la courtoisie élémentaire, lorsqu'un nouveau député
vient à l'Assemblée nationale, de lui souhaiter la bienvenue. On l'aurait fait
en discours s'il n'y avait pas eu M. Obama hier. Et puis ce que j'ai fait, je
lui ai laissé un message. Je n'ai pas réussi à lui parler directement. Il m'a
répondu par texto.
En plus, c'est mon voisin, hein? Donc, je
travaillais avec Françoise David. Rosemont—La Petite-Patrie, moi, j'ai
Rosemont, M. Nadeau-Dubois a La Petite-Patrie. Et très régulièrement il y a la
rencontre des élus de Rosemont—La Petite-Patrie, et on travaille sur des
dossiers communs. Alors, je lui ai dit que je serais content de continuer à
travailler avec lui sur les dossiers pour nos concitoyens.
M. Bellerose (Patrick) : Donc,
est-ce que ça annonce un apaisement des relations?
M. Lisée
: Bien,
écoutez, on va avoir un candidat péquiste dans le comté de Gouin, ils ont
annoncé qu'il y aurait un candidat QS dans le comté de Rosemont. Donc, ce sont
des adversaires politiques, et plus ils auront de succès, plus les libéraux ou
les caquistes auront de chance de former le gouvernement. Alors, ce sont des
adversaires, mais je suis toujours courtois avec les adversaires.
Le Modérateur
: Merci.
En anglais, M. Authier.
M. Authier (Philip)
: Good morning.
M. Lisée
: Good morning.
M. Authier (Philip)
: Perhaps I can get you to put your commentator's hat on. What did
you think of Mr. Obama's speech? His message, sorry.
M. Lisée
: Well, I think he was on point on some of the big issues of the
time. On equality, he was very on point on inequality on the environment, of
course on the separation that we see more in the U.S. than elsewhere, but that
is worrisome that people tend to get information just from sources that validate their own views. And now we shifted
from disagreeing on opinions to disagreeing about facts. I think he was on
point on that.
He had a lot of applause
every time he spoke about the environment, and sitting there, I say :
Well, he's the one who tried to stop the Keystone project, and we're the ones
who are trying to stop Énergie Est's project. So I found some kinship in the
strength with which he opposed these pipelines.
M. Authier (Philip)
: We saw yesterday Gabriel Nadeau-Dubois arrive on the scene. A few
minutes ago, Mr. Legault said he's given up trying to poach your MNAs to his…
He says it's no longer an objective. I think that means he's given up.
Are we now… And also we
have Gabriel Nadeau-Dubois saying : We're going to run 125 candidates. So
are we now looking at a standard election? The next campaign, every… all bets
are off on deals, and we have a real campaign with the various parties? Just
didn't hear you on that yet.
M. Lisée
: Exactly so.
Le Modérateur
: Merci. Mme Johnson.
Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Lisée. We also heard Barack Obama say yesterday
that if women were to run every country for, say, two years, then the world
would be a better place, and he said that he does think he will see a female
president in his lifetime. And switching back to Québec politics and gender parity in terms of candidates, that's something
that the Premier talked about this past weekend.
Where do you stand on
that? Where do you see the Parti québécois in the next election in terms of the number of female candidates
running?
M. Lisée
: I liked the speech, but I thought it odd that he said only two
years. Why only two years? I think we can have it more than two years, and
it's… I'm looking forward to that. Yes, we have taken a position a while back
that the next government of the
Parti québécois would have
parity, and that means that, in choosing our candidates we have to have this in
mind, and we're going be on the parity zone in terms of candidates in the field
next year.
Mme Johnson (Maya) : And, if you were to come to power, would you also aspire to gender
parity within your cabinet?
M. Lisée
: Yes, that's the aim. I mean, we've taken a clear position that the
cabinet will be half and half, men and women, and because we've taken this
position, it means that, in choosing our candidates, we have to prepare for
that.
Le Modérateur
:
Merci. Mme Fletcher.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good morning. Mme Lamarre, you
mentioned a boomerang effect with this CIUSSS — I don't know how to say that in English — and
the emergency rooms. Can you explain what you mean by a boomerang?
Mme Lamarre :
Yes, because two years ago Mr. Barrette decided that we had too much physicians
in emergency rooms and he said : They have to go
out the hospital and go back somewhere else. And at this moment, he urged them
to come back and to insure that essential services in all emergency rooms will
be guaranteed for summer time.
So we are at three weeks
of beginning of holidays, and he is in a kind of panic, urging physicians that
he ask them to go out emergency rooms to come back as soon as they can. And so,
you know, he puts himself and
he puts all the patients and all the citizens in a situation where they can arrive at an emergency room… and we don't like to
say that, but actually it happens in Chauveau and in Jeffery Hale hospital, in Québec city. So we had some emergency room
that may be not opened at some period of time at least.
So we urge him to say
clearly, to be transparent and to at least tell Quebeckers where it will be closed and where it will be opened. And there is…
you know, he has to look at this. So it's a kind of… it's a real boomerang
effect. He's just having what he asked for. But he asked this too much and, you
know, he said yesterday that that was administrators who were too much enthusiastic.
Until now, they do what he asked them to do. So that's his own responsibility.
Mme Fletcher (Raquel) : And you said before that you questioned the ratios that were in bills
10 and 20. What were those ratios and what were your questions about them?
Mme Lamarre : …physicians who were allowed to work in emergency, you know, MU3,
they had a third year specialty in emergency room, they were supposed to take
250 patients in follow-up, you know, in regular office, and having to do that
and to fulfill this obligation, they were not available enough in emergency
rooms. So that's a kind of example.
But more of that, we had
33 new graduate physicians, MU3, ready for emergency room and only five of them
succeeded in having a job in emergency room because, you know, the CISSS and
CIUSSS, they have been told to have less physicians in their emergency rooms
that they used to have and to employ less of them.
Mme
Plante (Caroline) : M. Lisée, la semaine dernière, vous disiez que le
progrès sur le plan constitutionnel devait être mesurable. Alors, en fin de
semaine, M. Couillard a répondu à ça, il a dit : Oui, c'est facilement
mesurable, parce qu'à chaque fois qu'on va conclure une entente avec une autre
province ou avec le gouvernement fédéral, ça va vouloir dire qu'on va avoir
avancé dans le Canada. Alors, qu'est-ce que vous répondez à ça?
M. Lisée
: Je réponds
qu'il dit n'importe quoi, parce que des ententes, il y en a eu avec René
Lévesque, il y en a eu avec Lucien Bouchard, il y en a eu avec Jean Charest, il
y en a eu avec Philippe Couillard. Je veux dire, dans le cours normal des
choses, on s'entend avec nos voisins et parfois malgré les tensions avec le gouvernement
fédéral. Et donc M. Couillard essaie de trouver une façon de dire que zéro
résultat, ça va être un bon résultat ou que les résultats courants de la vie
courante vont être un bon résultat.
Alors, non, nous, on dit : Écoutez,
vous avez décidé de faire une grande campagne auprès de la société civile,
auprès de la population, pour changer les esprits au Canada envers, par exemple,
la possibilité que le Québec soit reconnu comme nation dans la Constitution.
Alors, dans un an ou à peu près, on ira mesurer si maintenant la population
canadienne est favorable à ce que le Québec soit reconnu comme nation dans la
Constitution. Alors, ils ont plus d'un an pour le faire. Ils ont annoncé qu'ils
le feraient, et on va mesurer des vrais progrès. Merci.
Journaliste
: ...façon
de le mesurer.
M. Lisée
: Sa façon à
lui, c'est ambition zéro. Alors, soit il est sérieux puis il y aura des
progrès, soit il n'est pas sérieux puis ça sera un échec.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 56)