(Dix heures trente-quatre minutes)
Mme Massé : Alors, bonjour, tout
le monde. Merci d'être là ce matin. En fait, ce matin, c'est vraiment quelque
chose de particulier qui est en train de se passer. C'est que notre société
d'État Hydro-Québec, à travers le Québec, malheureusement, agit, à certains
moments, comme roi et maître face à des citoyens et citoyennes qui essaient de
leur expliquer, en long et en large, en hauteur jusqu'au plancher, pourquoi
leur entêtement à soit ne pas enfouir une ligne, soit ne pas dévier sur un
certain nombre de kilomètres, soit ne pas utiliser les anciennes emprises déjà
existantes, comment ça nuit à une économie locale, nuit à l'environnement, nuit
à la possibilité d'enraciner dans des régions, je dirais, d'enraciner parce que
c'est déjà présent, mais de poursuivre l'enracinement de projets économiques et
de projets de vie sociale qui ne veulent pas avoir, je dirais, souvent des
lignes haute tension en pleine face, qui viennent nuire à tout leur
développement.
Je vous dirais qu'aujourd'hui, moi, je suis
là parce que je suis profondément en appui à ces groupes de citoyens et
citoyennes qui ont des revendications justes. Le gouvernement du Québec semble
minimiser lorsqu'on les entend, lorsqu'on entend M. Arcand, M. Heurtel et M.
Martel d'Hydro-Québec, semble minimiser le rôle de ces comités de citoyens,
voire même l'expertise développée par ces comités de citoyens là dans chacun de
leurs dossiers différents. Et, malheureusement, je suis indignée de voir qu'on
ne reconnaît pas le travail que font ces citoyens et citoyennes, l'expertise
qu'ils vont chercher, qu'ils développent à force de se battre, de lire les
règlements, d'aller à la rencontre de tout ce qui bouge pour comprendre
qu'est-ce qui est en train de leur arriver, de créer des liens avec des anciens
ingénieurs d'Hydro-Québec, d'assister à tout ce qui est BAPE, etc., développent
une expertise terrible, et, malheureusement, nos gouvernements les traitent
souvent comme si c'étaient des gens... des fouteurs de trouble, hein? Tu
déranges, des fouteurs de trouble, ils ne comprennent rien, et nous, le gouvernement,
nous, Hydro-Québec, savons très bien que ce n'est pas possible, ce qu'ils
proposent, alors que dans les faits, l'expertise, ils l'ont, que ce soit dans
les différents projets... Je vais les laisser présenter eux-mêmes leur projet.
Ce que je veux juste dire, c'est qu'aujourd'hui
je suis là, j'appuie l'ensemble des comités de citoyens, que ce soient les deux
qui prendront la parole devant vous ou, sinon, le poste Saint-Jean à Dollard-des-Ormeaux
et la Chamouchouane—Bout-de-l'Île, qui est en soutien avec les citoyens et
citoyennes actuellement qui font leurs demandes, leurs luttes. Et ce qu'on
souhaite, et c'est là-dessus qu'on va mettre tout notre poids aujourd'hui, c'est
qu'on puisse enfin, puisque M. Martel ne cesse de répéter que non, tout va bien
à Hydro-Québec, à part trois, quatre projets où ça ne va pas bien... Bien, nous
autres, on les a réunis, ces trois, quatre projets là, puis c'est de dire :
Bien, si ce n'est rien que ces trois, quatre projets là qui ne vont pas bien,
bien, pourquoi on ne s'assoit pas ensemble, les citoyens et citoyennes,
ensemble, avec Hydro-Québec, avec le ministre des Ressources naturelles et avec,
bien sûr, M. Heurtel? Parce que dans certains cas on parle d'aires protégées,
etc.
Alors, cette demande-là, elle est
légitime, leur revendication est juste. Ce qu'on souhaite, c'est que ça se
passe le plus rapidement possible, parce que, vous savez, puis on le voit avec
le projet de la Chamouchouane, c'est qu'un coup que les bulldozers sont
rentrés, ce n'est plus le temps de reculer, ça ne marche pas.
Alors donc, je vais laisser la parole à...
Oui, je vais vous la présenter, d'ailleurs. Excusez-moi, je ne vous ai même pas
dit avec qui j'étais accompagnée. Je suis avec Mélanie Lelièvre, qui prendra la
parole dans un premier temps pour Corridor appalachien dans le projet du mont
Hereford; et avec Monique Richard, conseillère municipale de Saint-Adolphe,
pour le projet Grand-Brûlé. Alors, c'est à ton tour.
Mme Lelièvre (Mélanie) :
Merci. Bonjour. Merci, Mme Massé. Merci à Québec solidaire d'appuyer les
revendications. Alors, mon nom, c'est Mélanie Lelièvre. Je suis ici aujourd'hui
à titre de représentante de la coalition du mont Hereford. Alors, aujourd'hui,
notre intervention, elle se veut un rappel des revendications, des demandes qui
ont été formulées par la coalition SOS mont Hereford et pour laquelle nous
avons déjà reçu beaucoup, beaucoup d'appuis, que ce soient des entités du
milieu ou des citoyens, par le biais de la pétition.
Alors, avec le projet Northern Pass en
Estrie, ce qu'on constate, et c'est tout à fait évident, c'est que notre société
d'État, Hydro-Québec, nous refuse les mêmes standards de qualité de projets qui
prévalent aux États-Unis. Donc, je rappelle que la ligne Northern Pass va être
enfouie sur un tiers de son tracé aux États-Unis, soit sur 100 kilomètres sur
un total de 300 kilomètres, et ce, afin de protéger les aires protégées et les
paysages du New Hampshire.
Nous, au Québec, on a très peu d'aires
protégées dans le sud du Québec. En Estrie, ce sont environ 3 % d'aires,
de territoires qui sont constitués en aires protégées. Je rappelle que les
objectifs dans lesquels on s'est engagés collectivement, c'est de protéger
17 % du territoire québécois à des fins d'aires protégées. Et donc on a ce
joyau-là qu'est la forêt du mont Hereford, qui est issue du plus... rien de
moins que du plus grand legs immobilier de toute l'histoire du Québec. Donc, la
famille Tillotson a donné un territoire incroyable de 5 600 hectares aux
Québécois, à la communauté, à des fins de création d'aires protégées, afin d'en
constituer une aire de conservation.
Alors, ce qu'on demande, c'est très
simple. On demande qu'Hydro-Québec insère son projet dans une vraie vision de
développement durable, qu'il évite l'aire protégée du mont Hereford et qu'il
enfouisse sa ligne sur une longueur de 15 kilomètres comme il a été démontré
qu'il est possible de le faire. Alors, ce scénario-là est possible. Donc, je
rappelle qu'on n'est pas contre le projet d'exportation d'hydroélectricité. On
ne demande pas mieux qu'appuyer ce projet-là. En fait, ce qu'on demande, c'est
qu'on veut être plus fiers de notre société d'État. On veut que ces projets-là
soient exemplaires, qu'on en soit tous fiers et que, ce faisant, en créant de
la richesse pour le Québec par l'exportation d'hydroélectricité, qu'on ne
vienne pas saccager des aires de si grande importance pour l'avenir de la
conservation, pour la biodiversité, pour nos milieux naturels puis pour
l'ensemble des collectivités qui en dépendent.
Alors, voilà. C'est l'essentiel du message
que j'avais à vous livrer. Merci.
Mme Richard (Monique) : Bon,
d'abord, bravo. Je suis tout à fait d'accord avec vous. Merci, Manon. Merci,
Manon Massé, merci, Québec solidaire.
Mon nom est Monique Richard, je suis
conseillère municipale à Saint-Adolphe-d'Howard. Bien sûr, je parle aussi en
mon nom, au nom du comité aviseur à Saint-Adolphe, qui se bat depuis quatre ans
maintenant. Il y a quatre ans, on apprenait que Saint-Adolphe serait traversée,
directement dans son coeur, par une ligne d'Hydro-Québec et des grands pylônes,
et, depuis ce temps-là, depuis... ça fait quatre ans, donc, on essaie de
trouver une façon, une solution, une solution acceptable pour toute la région.
Hydro-Québec avait promis une solution acceptable, aux impacts faibles, mais
ils ont été incapables de diminuer les impacts de façon significative.
Il y a eu plusieurs rencontres citoyennes,
ça, c'est certain, avec la municipalité. Hydro-Québec dit avoir fait des
améliorations, mais, quand on regarde les résultats, O.K., on constate que les
impacts, pour plusieurs secteurs de Saint-Adolphe, sont de forts à très forts.
L'environnement, comme le disait si bien madame, et le paysage sont au coeur
des préoccupations des citoyens, je pense, de tous les Québécois, et le moteur
premier de l'économie de notre petite municipalité qui est
Saint-Adolphe-d'Howard. C'est tout ce qu'on a, la beauté du paysage, alors il
est donc capital de protéger le paysage de Saint-Adolphe. Vous comprenez
pourquoi on est là et qu'on se bat depuis quatre ans. Je n'aime pas ça, dire
qu'on se bat. J'aimerais mieux qu'on puisse dire qu'on puisse discuter avec ces
gens-là.
Puis la seule façon d'y arriver, c'est
d'avoir recours éventuellement à l'enfouissement dans le secteur le plus
problématique. Bien sûr, on est très conscients que l'enfouissement coûte très
cher, mais on ne parle pas ici, là, de 400 kilomètres, là, on parle de quelques
kilomètres. Alors, je suis certaine qu'Hydro-Québec peut comprendre ça. Hydro
dit qu'on ne peut demander à tous les Québécois d'assumer le coût de l'enfouissement,
mais c'est sûr qu'il n'est pas moral de demander non plus à une seule
municipalité d'assumer tous les impacts forts afin de répondre aux besoins
d'électricité dans toute la région. Aucune municipalité, je pense, au Québec,
n'accepterait cette situation-là. C'est sûr que, si ça arrivait partout,
n'importe quelle petite municipalité au Québec, tout le monde, je pense,
surtout quand c'est ton moteur économique, on se bat, je n'aime pas ça dire ça,
mais pour ça.
Les Québécois sont capables de faire la
différence entre la nécessité, je pense, et le caprice, je pense. Notre souhait
le plus cher, le plus sincère est que les citoyens, que la municipalité, qu'Hydro-Québec
et que nos élus s'entendent pour une solution réalisable et économiquement
responsable. Alors, on se fie vraiment sur vous, les élus, on espère d'être
entendus pour le bien-être de notre société québécoise et de nos paysages.
Merci.
M. Dion (Mathieu) : Donc, dans
le cas de Saint-Adolphe-d'Howard, il n'y a pas eu des discussions dernièrement
pour justement atténuer les impacts? Et il semblait que ça allait bon train à
cet égard-là. Il n'y a pas eu des discussions pour améliorer la chose,
finalement il n'y avait pas... vous n'étiez pas sur le point de peut-être dire :
Ah! O.K. on pourrait peut-être aller dans cette direction-là?
Mme Richard (Monique) : Oui, il
y a eu beaucoup de discussions qui ont été faites par plusieurs personnes très
responsables, mais malheureusement, on arrive à un cul-de-sac. On est, en ce
moment, dans un cul-de-sac. C'est pour ça qu'on est là en ce moment. On a tout
fait pour rejoindre les ministres, les personnes responsables. Même moi, j'ai
écrit une lettre au premier ministre, qui a entendu, puis je lui ai demandé, même
moi, un rendez-vous personnel, mais malheureusement, il m'a référée aux autres
ministres, mais les autres ministres, peut-être que ce n'est pas la préoccupation
première pour eux. Alors, nous, on est là.
Aujourd'hui, on n'est pas juste
Saint-Adolphe-d'Howard, mais tout un regroupement québécois pour essayer de
leur faire comprendre que c'est nécessaire. Ce n'est pas des caprices, là,
c'est vraiment... ce n'est pas grand-chose. Tu sais, je me dis, aux États-Unis,
ils sont capables d'enfouir et d'enfouir pour garder la beauté. Quand on s'en
va dans le Maine, c'est ça qui est magnifique, c'est qu'il n'y a pas de grands
pylônes partout qui détruisent la nature. Bien sûr, on a besoin d'électricité,
mais c'est toujours dans la manière. C'est la manière.
M. Dion (Mathieu) : Aux
États-Unis, ce sont les consommateurs qui paient dans ce cas-là, n'est-ce pas?
Ce n'est pas Hydro-Québec, là, pour l'enfouissement, dans Northern Pass, du
côté américain?
Mme Richard (Monique) : Pour
l'enfouissement, je ne sais pas qui paie pour ça. Non, je ne sais pas qui paie
pour ça.
Mme Massé : Bien, en fait, ce
qu'on sait, c'est le contrat va être renégocié quand, enfin, il y a aura un
contrat, parce qu'actuellement on est en appel d'offres. Et c'est là que le
ministre Arcand — rappelez-vous, j'ai posé des questions en
Chambre — c'est là que le ministre que le ministre Arcand dit :
Nous, notre compréhension, dans le contrat, tel que signé il y a quelques
années, c'est qu'en bout de ligne on va se trouver collectivement à payer pour
ça, nous, les Québécois et Québécoises. Le ministre dit non, avec le même
contrat, mais ce qu'il dit surtout, c'est : Lorsqu'il y aura enfin un
appel d'offres répondu, on va renégocier le contrat, et c'est entendu que ce
n'est pas aux Québécois à payer ça. Mais là il s'obstinera avec le
gouverneur... l'«attorney governor» qui, lui, a l'impression que c'est
Hydro-Québec...
Comprenez-vous dans quelle situation...
Moi, je pense que ce que ces gens-là nous disent, c'est que, oui, à quelque
part, Hydro-Québec, on est d'accord — et je dis, ces gens-là, mais
des quatre projets qui sont rassemblés — pour demander cette rencontre
à M. Arcand, Heurtel et à M. Martel; c'est, oui, Hydro-Québec, mais en même
temps, quand vous dites que ce n'est pas... et Monique l'a bien exprimé, quand
vous dites : Ce n'est pas à tous les Québécois de payer pour que
Saint-Adolphe-d'Howard, par exemple, puisse garder son activité économique,
pour s'assurer que le mont Hereford, cet héritage collectif, puisse demeurer
une aire protégée, ce n'est pas à tous les Québécois à payer à ça, bien, la
réponse, c'est-à-dire, mais pourquoi c'est aux gens de Saint-Adolphe à voir
leur hypothèque de maison diminuer, à voir... même plus capable de la vendre,
dans ce que j'ai connu, à voir le leg qu'a fait cette famille, qui est
théoriquement une aire protégée, à voir transpercé, alors qu'il y a des
solutions?
Alors donc, 2017, le développement
durable, ce n'est pas l'affaire d'un seul ministère ou d'un seul principe. C'est
les 16 principes ensemble et ce que ça veut dire, c'est que, oui,
collectivement, développons, de façon durable, notre réseau électrique, et,
pour ça, ça veut dire que ce n'est pas à des citoyens en particulier à payer,
mais sur l'ensemble du Québec, surtout que — je vous le dis, là, ils ne
sont pas capotés, ces citoyens et citoyennes là, là — ils ont des
alternatives. Tu sais, quand on parle, par exemple, d'utiliser une ancienne
emprise au lieu d'en développer une nouvelle, vous trouvez ça pété, vous
autres? Bien, pas moi. Je trouve que ça tombe sous le sens, au lieu de déboiser
puis de repartir sur une nouvelle ligne. Alors, c'est ce genre d'alternative
là, mais lorsqu'on se rend compte, puis c'est pour ça qu'on est là aujourd'hui,
ce qu'on se rend compte, c'est qu'il faut que ce monde-là s'assoie ensemble,
parce que, là, le renvoyage de balles, là, c'est assez.
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, le but de la conférence de presse d'aujourd'hui, c'est d'en faire l'appel
à MM. Heurtel, Arcand et Martel pour une rencontre. Pourquoi aujourd'hui?
Mme Richard (Monique) :
Pourquoi aujourd'hui? Bien, c'est parce qu'on a... chacun, à sa façon, a essayé
de se débattre, si on veut, pour rejoindre ces gens-là et, à un moment donné,
on s'est dit : Bien, pourquoi ne pas se regrouper? Peut-être qu'en étant
quatre au lieu d'un, peut-être qu'on va nous écouter davantage.
On n'est pas là pour chercher la guerre ou
quoi que ce soit. On est là pour protéger les gens, et tout en... et on est
très conscient, très conscient qu'on en a besoin d'électricité. Moi, j'aime ça,
arriver chez moi, puis ouvrir la lumière, puis ça fonctionne bien. Tu sais, c'est
normal, ça. Mais, comme je vous dis, c'est toujours... tout est dans la
manière. Chez nous, là, l'électricité qui va passer à Saint-Adolphe, O.K., qui
va tout déboiser le village au complet puis qui va... et chez plusieurs
citoyens, cette électricité-là, ce n'est même pas pour nous, c'est pour
d'autres villages.
Alors, moi, je veux bien qu'ils passent à
Saint-Adolphe, sans aucun problème, O.K., mais il y a moyen de passer
autrement. On en a fait la preuve. Moi, je ne peux pas répondre à toutes les
questions pointues, c'est le comité aviseur qui pourrait vous en parler
davantage, mais je sais que tout a été fait par des grands spécialistes pour
essayer de trouver des solutions. On en a trouvé des solutions, mais comment se
fait-il qu'à l'autre bout on dirait qu'il y a comme une porte qui est fermée,
qui ne veut pas nous entendre? Alors, on est là aujourd'hui pour se faire
entendre.
M. Bellerose (Patrick) : Vous
êtes à bout, un peu... Vous êtes au bout de vos ressources.
Mme Richard (Monique) : Moi,
je vais vous dire honnêtement, là, je trouve ça difficile pour les citoyens qui
se battent. Il y a un groupe, là, monsieur, qui se bat depuis quatre ans, là.
L'énergie que ces gens-là ont mis, dont Denise Payette et Sarah Perreault, deux
femmes exceptionnelles qui, pour tous les citoyens de Saint-Adolphe, ont pris
quatre ans de leurs vies, à presque tous les jours, à se rencontrer et essayer,
avec des professionnels, à trouver des solutions. Bien sûr, la municipalité les
a soutenues, mais je dis que le coeur, ce sont ces femmes et ce sont ce
regroupement-là, et vraiment, j'en suis... C'est des gens exceptionnels, et je
les remercie du fond de mon coeur et j'espère que nos responsables vont vouloir
aussi bien les entendre.
M. Bellerose (Patrick) : Quelle
a étél'attitude du gouvernement Couillard jusqu'ici dans vos démarches,
dans vos demandes?
Mme Lelièvre (Mélanie) : Bien,
du côté de la coalition SOS mont Hereford, pour l'instant, nos interventions
ont été faites surtout du côté d'Hydro-Québec et puis des élus locaux, et puis,
pour l'instant, on ne peut pas dire qu'on a senti beaucoup d'ouverture de la
part d'Hydro-Québec.
Par ailleurs, ce qu'on nous a dit, on nous
a dit être très sensible face à nos préoccupations et au contexte très spécifique
du dossier au mont Hereford, du fait qu'on est dans une aire protégée, mais
ultimement, on nous a dit : C'est un choix qui devra venir du politique,
c'est un choix collectif qu'on doit faire sur la façon dont nous allons
aménager les lignes dans ce contexte-là. Alors, c'est pour ça qu'on est ici. On
sait aussi que le processus décisionnel avance. On pense qu'il y a un projet de
décret qui est sur la table, les analyses environnementales sont en train de se
conclure. Donc, avant qu'on arrive à cette étape-là, on veut réitérer notre
message. On sait également qu'il y a des appels d'offres qui arrivent bientôt à
échéance du côté du Massachusetts.
Alors, voilà, puis c'est pareil du côté de
la coalition. On est encore très déterminés, on va continuer de mettre beaucoup
d'efforts et d'être mobilisés. On est quatre organisations, on a reçu... Tout
récemment, on a reçu du Centre québécois du droit de l'environnement, de la SNAP.
On a reçu l'appui de la CRRNT, de Tourisme Cantons-de-l'Est, de la MRC de
Coaticook, du propriétaire du site qui est Forêt Hereford, etc., là. La liste
d'appuis, elle est très longue. On est rendus à 11 000 citoyens qui ont
appuyé la pétition en ligne et, malgré ça, on ne voit pas de vrai dialogue, de
vraie analyse, émerger du côté d'Hydro-Québec pour étudier sérieusement un
tracé alternatif. Alors, c'est pour ça qu'on s'unit aujourd'hui pour être mieux
entendus.
Mme Massé : Peut-être que ce
que je dirais aussi, Patrick, c'est que c'est sûr que la logique du plus bas
soumissionnaire ou du prix le plus bas pour développer quelque chose, avec la
pression que met le gouvernement du Québec pour qu'Hydro-Québec rapporte de
l'argent à l'ensemble des Québécois... Quand tu mélanges ces deux choses-là ensemble,
bien, ça fait dire à M. Martel, ça fait dire à M. Arcand : Bien, écoutez,
si les Québécois et Québécoises en font le choix, mais nous, on vous dit que ça
coûte plus cher. Tu envoies un petit message en voulant dire : Bien, écoutez,
vous autres, payez le prix de ça puisque, dans le fond, ce n'est pas à l'ensemble
des Québécois et Québécoises de le payer.
Alors, ce que nous, on renverse... puis on
dit : Attendez un peu, là. Ça, c'est de mettre une pression indue sur des
gens ou des territoires qui, eux, auront à le payer. Tu sais, lorsque j'ai
fait, dernièrement, voilà une couple de mois, une couple de semaines, une
sortie à Saint-Adolphe-d'Howard, il y avait avec moi, sur le podium, autant le
comité aviseur des citoyens et citoyennes, autant la municipalité, la chambre
de commerce. Tout le monde était là pour dire : Bien, nous... même un
vendeur de maisons, là, un agent immobilier, pour dire : Écoutez, c'est complètement
fou, là. Le projet n'est même pas construit, mais, par la fermeture d'Hydro-Québec,
c'est, d'une part, l'économie en termes de vente de maison et tout ça qui
chute. La fille de la chambre de commerce disait : Bien, quel intérêt
auront les touristes à venir dans notre petite municipalité puisque, maintenant,
c'est le lac qui a toute la force de développement économique et que là il va y
avoir un pylône qui va passer... d'ailleurs, construit en milieu humide... Il y
a peut-être une carte qu'on n'a pas jouée encore. C'est pour ça qu'il faut
parler avec M. Arcand parce qu'on vient d'adopter une loi pour protéger les
milieux humides.
Alors, comprenez-vous cette pression-là?
Nous, ce qu'on dit, c'est : Bien, le développement durable, c'est sur toute
la ligne. Puis je pense que la rencontre est essentielle, parce que les citoyens,
ils se sentent dévalorisés, comme si eux autres ne savaient pas de quoi ils
parlaient, et ne se sentent pas écoutés, bien sûr, puisque les rencontres n'ont
pas lieu.
M. Dion (Mathieu) : Avez-vous l'impression
que vous avez les bons ministres en place pour vous entendre?
Mme Richard (Monique) : Bien,
je le souhaite. Je le souhaite de tout mon coeur. S'ils sont là, c'est parce
qu'ils aiment ça être là. Ils sont là au service des citoyens. Alors, j'espère
que ce sont les bons ministres.
M. Dion (Mathieu) : Est-ce que
vous avez l'impression qu'ils sont là pour vous entendre? Est-ce que vous avez
l'intention d'être entendus avec...
Mme Richard (Monique) : Bien,
normalement, ils devraient être là pour nous entendre. On veut les rencontrer,
on veut s'asseoir avec eux, on veut discuter avec eux. Bien sûr, on leur écrit,
on a des réponses. Moi, j'ai eu des réponses de M. Martel, de... Je leur ai
écrit comme ça pour savoir qu'est-ce qui... Je voulais une rencontre, mais on
m'envoie des réponses qu'ils envoient à tout le monde.
M. Dion (Mathieu) : Qu'est-ce
que ça vous dit, ça?
Mme Richard (Monique) : Bien,
moi, je n'aime pas ça. J'aimerais mieux les rencontrer, les rencontrer, comme
j'ai demandé au premier ministre. Je lui ai demandé : J'aimerais ça vous
rencontrer parce que c'est nécessaire, c'est pour tout le Québec qu'on le fait.
C'est sûr qu'il y a ma petite personne, moi, à Saint-Adolphe, le petit village,
mais le petit village, il y a du monde là-dedans, là, hein? Il y en a, du monde
là-dedans, qui vont souffrir en mosus.
Ça fait que c'est pour ça, moi, je ne veux
pas... Le premier ministre, il a des décisions à prendre puis les ministres
aussi, là. C'est important, là, c'est... regardez, là, c'est la suite des
choses. Nous autres, regardez, là, moi, à mon âge, O.K., je vais mourir, là,
O.K., je sais que je vais mourir, on meurt tous, mais mes petits-enfants en
arrière, les enfants, ceux qui s'en viennent, la terre se meurt, on peut-u s'en
garder, s'il vous plaît, un petit poumon au Québec? On peut-u faire du Québec
quelque chose de magnifique?
M. Dion (Mathieu) : Pour que
vous fassiez une rencontre à quatre aujourd'hui, pour demander une rencontre au
ministre, qu'est-ce que ça vous dit sur les intentions du ministre à l'égard de
ce projet-là, à votre égard?
Mme Richard (Monique) :
Qu'est-ce que je peux répondre de plus? Moi, je ne sais plus quoi dire. Dans le
fond, je ne sais plus quoi dire, dans le sens qu'on a tout essayé, on essaie
tout. Puis là c'est la coalition qui va faire qu'on va se mettre en famille, on
va se mettre ensemble, et, si notre père de famille venait s'asseoir avec nous
autres, hein, peut-être pour en discuter... C'est qui, le capitaine du bateau,
là?
Mme Lelièvre (Mélanie) : Moi,
je pense qu'on ne serait pas ici si on n'avait pas minimalement confiance en
ces gens-là. Le désir de dialogue, de rencontre, de s'asseoir avec eux, ça veut
dire qu'on espère qu'on va pouvoir avoir cette rencontre-là, qu'on va pouvoir
avoir leur oreille, qu'on va pouvoir dialoguer. C'est comme ça qu'on avance. Si
on n'y croyait pas, on ne serait pas ici en train de le demander. Alors, on va
voir si on va avoir la rencontre, mais on est mués par une légitimité dans nos
demandes, mais aussi une confiance qu'on va nous écouter. Alors, c'est...
M. Dion (Mathieu) : Mais c'est
normal que vous deviez faire une conférence de presse pour demander une
rencontre avec un ministre?
Mme Lelièvre (Mélanie) :
Parfois, il faut montrer un peu ses muscles ou, en fait, faire une
démonstration de force, si je peux m'exprimer ainsi. Donc, c'est qu'on veut… On
a besoin de parler un peu plus fort pour se faire entendre, mais on espère, on
compte avoir cette rencontre-là.
M. Bellerose (Patrick) :
Mais, si ça ne fonctionne pas, quelles sont les prochaines étapes?
Mme Massé :Alléluia! Bien, il y aura une élection en 2018,
hein? Premièrement, là, il me semble que c'est des comtés notamment où c'est
des libéraux qui sont là. Alors, on verra, mais c'est surtout… Il ne faut pas
se rendre là. C'est ça, l'enjeu. Il ne faut pas se rendre là, parce que... et
là je vais parler du projet de la Chamouchouane. C'est des citoyens qui
se sont battus pendant combien d'années? Cinq ans. Puis, au bout de cinq ans,
la réponse, ça a été l'intransigeance. C'est de dire : Non, on y va, on ne
veut pas entendre vos solutions. M. Martel, en étude de crédits, l'a dit,
il y a trois, quatre projets où ça ne va pas bien. Tout le reste, on est bons.
Bien, on leur demande d'être bons aussi sur les trois, quatre projets.
Pourquoi?
Mme Richard (Monique) : Et,
Manon, qu'ils soient fiers.
Mme Massé : Parce que c'est
bon, leur affaire.
Mme Richard (Monique) : Mais
qu'Hydro-Québec aussi, je dirais, soit fier de dire : On a satisfait un
paquet de monde au Québec, on a réussi quelque chose d'extraordinaire, on a
réussi, avec l'enfouissement de quelques kilomètres, à rendre tout le Québec
heureux. Ça serait-u formidable?
M. Bellerose (Patrick) :
Mais, pour la coalition, quelles sont les prochaines étapes si jamais la
rencontre est refusée? Est-ce qu'il y a une mobilisation sérieuse qui se
prépare comme on a vu pour protéger le mont Orford, par exemple, à une autre
époque?
Mme Massé : Laissez-nous
espérer dans cette prochaine rencontre. Ces gens-là ne se connaissaient pas il
y a deux mois, un mois... bien, se battaient… C'est des citoyens et citoyennes
qui se battaient chacun, chacune de leur côté. Ils ont fait l'étape de se
réunir. Laissez-nous aller. Une chose que l'histoire m'a apprise, c'est quand
les citoyens et citoyennes considèrent... et moi, je vous le dis, là, leur
revendication est juste, c'est des gens qui sont capables d'aller loin pour
exiger que leur gouvernement soit à la hauteur de leurs attentes.
Mme Lelièvre (Mélanie) :
Bien, la coalition, on continue. En fait, on a encore tout plein d'idées, on a
plusieurs étapes qui sont devant nous. On a beaucoup de résilience. On est
quatre grandes organisations avec tout un grand réseau de monde. Il y a des
personnalités publiques qui ont confirmé qu'ils allaient appuyer, qu'ils
allaient faire des sorties. Donc, il va y avoir différentes interventions.
Là, on attend nos rencontres à Québec et
puis on va profiter de l'été pour reprendre un envol. Et puis on continue notre
travail, et qu'il y ait décret ou non en faveur des demandes de la coalition, c'est
sûr qu'on va continuer. On va mener notre argumentaire jusqu'au bout. On ne
s'arrêtera pas à un décret qui sera non favorable aux demandes de la coalition
et aux recommandations du BAPE.
Des voix
: Merci.
(Fin à 11 h 3)