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Point de presse de Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Tuesday, June 27, 2017, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente-quatre minutes)

Mme Massé : Alors, bonjour, tout le monde. Merci d'être là ce matin. En fait, ce matin, c'est vraiment quelque chose de particulier qui est en train de se passer. C'est que notre société d'État Hydro-Québec, à travers le Québec, malheureusement, agit, à certains moments, comme roi et maître face à des citoyens et citoyennes qui essaient de leur expliquer, en long et en large, en hauteur jusqu'au plancher, pourquoi leur entêtement à soit ne pas enfouir une ligne, soit ne pas dévier sur un certain nombre de kilomètres, soit ne pas utiliser les anciennes emprises déjà existantes, comment ça nuit à une économie locale, nuit à l'environnement, nuit à la possibilité d'enraciner dans des régions, je dirais, d'enraciner parce que c'est déjà présent, mais de poursuivre l'enracinement de projets économiques et de projets de vie sociale qui ne veulent pas avoir, je dirais, souvent des lignes haute tension en pleine face, qui viennent nuire à tout leur développement.

Je vous dirais qu'aujourd'hui, moi, je suis là parce que je suis profondément en appui à ces groupes de citoyens et citoyennes qui ont des revendications justes. Le gouvernement du Québec semble minimiser lorsqu'on les entend, lorsqu'on entend M. Arcand, M. Heurtel et M. Martel d'Hydro-Québec, semble minimiser le rôle de ces comités de citoyens, voire même l'expertise développée par ces comités de citoyens là dans chacun de leurs dossiers différents. Et, malheureusement, je suis indignée de voir qu'on ne reconnaît pas le travail que font ces citoyens et citoyennes, l'expertise qu'ils vont chercher, qu'ils développent à force de se battre, de lire les règlements, d'aller à la rencontre de tout ce qui bouge pour comprendre qu'est-ce qui est en train de leur arriver, de créer des liens avec des anciens ingénieurs d'Hydro-Québec, d'assister à tout ce qui est BAPE, etc., développent une expertise terrible, et, malheureusement, nos gouvernements les traitent souvent comme si c'étaient des gens... des fouteurs de trouble, hein? Tu déranges, des fouteurs de trouble, ils ne comprennent rien, et nous, le gouvernement, nous, Hydro-Québec, savons très bien que ce n'est pas possible, ce qu'ils proposent, alors que dans les faits, l'expertise, ils l'ont, que ce soit dans les différents projets... Je vais les laisser présenter eux-mêmes leur projet.

Ce que je veux juste dire, c'est qu'aujourd'hui je suis là, j'appuie l'ensemble des comités de citoyens, que ce soient les deux qui prendront la parole devant vous ou, sinon, le poste Saint-Jean à Dollard-des-Ormeaux et la Chamouchouane—Bout-de-l'Île, qui est en soutien avec les citoyens et citoyennes actuellement qui font leurs demandes, leurs luttes. Et ce qu'on souhaite, et c'est là-dessus qu'on va mettre tout notre poids aujourd'hui, c'est qu'on puisse enfin, puisque M. Martel ne cesse de répéter que non, tout va bien à Hydro-Québec, à part trois, quatre projets où ça ne va pas bien... Bien, nous autres, on les a réunis, ces trois, quatre projets là, puis c'est de dire : Bien, si ce n'est rien que ces trois, quatre projets là qui ne vont pas bien, bien, pourquoi on ne s'assoit pas ensemble, les citoyens et citoyennes, ensemble, avec Hydro-Québec, avec le ministre des Ressources naturelles et avec, bien sûr, M. Heurtel? Parce que dans certains cas on parle d'aires protégées, etc.

Alors, cette demande-là, elle est légitime, leur revendication est juste. Ce qu'on souhaite, c'est que ça se passe le plus rapidement possible, parce que, vous savez, puis on le voit avec le projet de la Chamouchouane, c'est qu'un coup que les bulldozers sont rentrés, ce n'est plus le temps de reculer, ça ne marche pas.

Alors donc, je vais laisser la parole à... Oui, je vais vous la présenter, d'ailleurs. Excusez-moi, je ne vous ai même pas dit avec qui j'étais accompagnée. Je suis avec Mélanie Lelièvre, qui prendra la parole dans un premier temps pour Corridor appalachien dans le projet du mont Hereford; et avec Monique Richard, conseillère municipale de Saint-Adolphe, pour le projet Grand-Brûlé. Alors, c'est à ton tour.

Mme Lelièvre (Mélanie) : Merci. Bonjour. Merci, Mme Massé. Merci à Québec solidaire d'appuyer les revendications. Alors, mon nom, c'est Mélanie Lelièvre. Je suis ici aujourd'hui à titre de représentante de la coalition du mont Hereford. Alors, aujourd'hui, notre intervention, elle se veut un rappel des revendications, des demandes qui ont été formulées par la coalition SOS mont Hereford et pour laquelle nous avons déjà reçu beaucoup, beaucoup d'appuis, que ce soient des entités du milieu ou des citoyens, par le biais de la pétition.

Alors, avec le projet Northern Pass en Estrie, ce qu'on constate, et c'est tout à fait évident, c'est que notre société d'État, Hydro-Québec, nous refuse les mêmes standards de qualité de projets qui prévalent aux États-Unis. Donc, je rappelle que la ligne Northern Pass va être enfouie sur un tiers de son tracé aux États-Unis, soit sur 100 kilomètres sur un total de 300 kilomètres, et ce, afin de protéger les aires protégées et les paysages du New Hampshire.

Nous, au Québec, on a très peu d'aires protégées dans le sud du Québec. En Estrie, ce sont environ 3 % d'aires, de territoires qui sont constitués en aires protégées. Je rappelle que les objectifs dans lesquels on s'est engagés collectivement, c'est de protéger 17 % du territoire québécois à des fins d'aires protégées. Et donc on a ce joyau-là qu'est la forêt du mont Hereford, qui est issue du plus... rien de moins que du plus grand legs immobilier de toute l'histoire du Québec. Donc, la famille Tillotson a donné un territoire incroyable de 5 600 hectares aux Québécois, à la communauté, à des fins de création d'aires protégées, afin d'en constituer une aire de conservation.

Alors, ce qu'on demande, c'est très simple. On demande qu'Hydro-Québec insère son projet dans une vraie vision de développement durable, qu'il évite l'aire protégée du mont Hereford et qu'il enfouisse sa ligne sur une longueur de 15 kilomètres comme il a été démontré qu'il est possible de le faire. Alors, ce scénario-là est possible. Donc, je rappelle qu'on n'est pas contre le projet d'exportation d'hydroélectricité. On ne demande pas mieux qu'appuyer ce projet-là. En fait, ce qu'on demande, c'est qu'on veut être plus fiers de notre société d'État. On veut que ces projets-là soient exemplaires, qu'on en soit tous fiers et que, ce faisant, en créant de la richesse pour le Québec par l'exportation d'hydroélectricité, qu'on ne vienne pas saccager des aires de si grande importance pour l'avenir de la conservation, pour la biodiversité, pour nos milieux naturels puis pour l'ensemble des collectivités qui en dépendent.

Alors, voilà. C'est l'essentiel du message que j'avais à vous livrer. Merci.

Mme Richard (Monique) : Bon, d'abord, bravo. Je suis tout à fait d'accord avec vous. Merci, Manon. Merci, Manon Massé, merci, Québec solidaire.

Mon nom est Monique Richard, je suis conseillère municipale à Saint-Adolphe-d'Howard. Bien sûr, je parle aussi en mon nom, au nom du comité aviseur à Saint-Adolphe, qui se bat depuis quatre ans maintenant. Il y a quatre ans, on apprenait que Saint-Adolphe serait traversée, directement dans son coeur, par une ligne d'Hydro-Québec et des grands pylônes, et, depuis ce temps-là, depuis... ça fait quatre ans, donc, on essaie de trouver une façon, une solution, une solution acceptable pour toute la région. Hydro-Québec avait promis une solution acceptable, aux impacts faibles, mais ils ont été incapables de diminuer les impacts de façon significative.

Il y a eu plusieurs rencontres citoyennes, ça, c'est certain, avec la municipalité. Hydro-Québec dit avoir fait des améliorations, mais, quand on regarde les résultats, O.K., on constate que les impacts, pour plusieurs secteurs de Saint-Adolphe, sont de forts à très forts. L'environnement, comme le disait si bien madame, et le paysage sont au coeur des préoccupations des citoyens, je pense, de tous les Québécois, et le moteur premier de l'économie de notre petite municipalité qui est Saint-Adolphe-d'Howard. C'est tout ce qu'on a, la beauté du paysage, alors il est donc capital de protéger le paysage de Saint-Adolphe. Vous comprenez pourquoi on est là et qu'on se bat depuis quatre ans. Je n'aime pas ça, dire qu'on se bat. J'aimerais mieux qu'on puisse dire qu'on puisse discuter avec ces gens-là.

Puis la seule façon d'y arriver, c'est d'avoir recours éventuellement à l'enfouissement dans le secteur le plus problématique. Bien sûr, on est très conscients que l'enfouissement coûte très cher, mais on ne parle pas ici, là, de 400 kilomètres, là, on parle de quelques kilomètres. Alors, je suis certaine qu'Hydro-Québec peut comprendre ça. Hydro dit qu'on ne peut demander à tous les Québécois d'assumer le coût de l'enfouissement, mais c'est sûr qu'il n'est pas moral de demander non plus à une seule municipalité d'assumer tous les impacts forts afin de répondre aux besoins d'électricité dans toute la région. Aucune municipalité, je pense, au Québec, n'accepterait cette situation-là. C'est sûr que, si ça arrivait partout, n'importe quelle petite municipalité au Québec, tout le monde, je pense, surtout quand c'est ton moteur économique, on se bat, je n'aime pas ça dire ça, mais pour ça.

Les Québécois sont capables de faire la différence entre la nécessité, je pense, et le caprice, je pense. Notre souhait le plus cher, le plus sincère est que les citoyens, que la municipalité, qu'Hydro-Québec et que nos élus s'entendent pour une solution réalisable et économiquement responsable. Alors, on se fie vraiment sur vous, les élus, on espère d'être entendus pour le bien-être de notre société québécoise et de nos paysages. Merci.

M. Dion (Mathieu) : Donc, dans le cas de Saint-Adolphe-d'Howard, il n'y a pas eu des discussions dernièrement pour justement atténuer les impacts? Et il semblait que ça allait bon train à cet égard-là. Il n'y a pas eu des discussions pour améliorer la chose, finalement il n'y avait pas... vous n'étiez pas sur le point de peut-être dire : Ah! O.K. on pourrait peut-être aller dans cette direction-là?

Mme Richard (Monique) : Oui, il y a eu beaucoup de discussions qui ont été faites par plusieurs personnes très responsables, mais malheureusement, on arrive à un cul-de-sac. On est, en ce moment, dans un cul-de-sac. C'est pour ça qu'on est là en ce moment. On a tout fait pour rejoindre les ministres, les personnes responsables. Même moi, j'ai écrit une lettre au premier ministre, qui a entendu, puis je lui ai demandé, même moi, un rendez-vous personnel, mais malheureusement, il m'a référée aux autres ministres, mais les autres ministres, peut-être que ce n'est pas la préoccupation première pour eux. Alors, nous, on est là.

Aujourd'hui, on n'est pas juste Saint-Adolphe-d'Howard, mais tout un regroupement québécois pour essayer de leur faire comprendre que c'est nécessaire. Ce n'est pas des caprices, là, c'est vraiment... ce n'est pas grand-chose. Tu sais, je me dis, aux États-Unis, ils sont capables d'enfouir et d'enfouir pour garder la beauté. Quand on s'en va dans le Maine, c'est ça qui est magnifique, c'est qu'il n'y a pas de grands pylônes partout qui détruisent la nature. Bien sûr, on a besoin d'électricité, mais c'est toujours dans la manière. C'est la manière.

M. Dion (Mathieu) : Aux États-Unis, ce sont les consommateurs qui paient dans ce cas-là, n'est-ce pas? Ce n'est pas Hydro-Québec, là, pour l'enfouissement, dans Northern Pass, du côté américain?

Mme Richard (Monique) : Pour l'enfouissement, je ne sais pas qui paie pour ça. Non, je ne sais pas qui paie pour ça.

Mme Massé : Bien, en fait, ce qu'on sait, c'est le contrat va être renégocié quand, enfin, il y a aura un contrat, parce qu'actuellement on est en appel d'offres. Et c'est là que le ministre Arcand — rappelez-vous, j'ai posé des questions en Chambre — c'est là que le ministre que le ministre Arcand dit : Nous, notre compréhension, dans le contrat, tel que signé il y a quelques années, c'est qu'en bout de ligne on va se trouver collectivement à payer pour ça, nous, les Québécois et Québécoises. Le ministre dit non, avec le même contrat, mais ce qu'il dit surtout, c'est : Lorsqu'il y aura enfin un appel d'offres répondu, on va renégocier le contrat, et c'est entendu que ce n'est pas aux Québécois à payer ça. Mais là il s'obstinera avec le gouverneur... l'«attorney governor» qui, lui, a l'impression que c'est Hydro-Québec...

Comprenez-vous dans quelle situation... Moi, je pense que ce que ces gens-là nous disent, c'est que, oui, à quelque part, Hydro-Québec, on est d'accord — et je dis, ces gens-là, mais des quatre projets qui sont rassemblés — pour demander cette rencontre à M. Arcand, Heurtel et à M. Martel; c'est, oui, Hydro-Québec, mais en même temps, quand vous dites que ce n'est pas... et Monique l'a bien exprimé, quand vous dites : Ce n'est pas à tous les Québécois de payer pour que Saint-Adolphe-d'Howard, par exemple, puisse garder son activité économique, pour s'assurer que le mont Hereford, cet héritage collectif, puisse demeurer une aire protégée, ce n'est pas à tous les Québécois à payer à ça, bien, la réponse, c'est-à-dire, mais pourquoi c'est aux gens de Saint-Adolphe à voir leur hypothèque de maison diminuer, à voir... même plus capable de la vendre, dans ce que j'ai connu, à voir le leg qu'a fait cette famille, qui est théoriquement une aire protégée, à voir transpercé, alors qu'il y a des solutions?

Alors donc, 2017, le développement durable, ce n'est pas l'affaire d'un seul ministère ou d'un seul principe. C'est les 16 principes ensemble et ce que ça veut dire, c'est que, oui, collectivement, développons, de façon durable, notre réseau électrique, et, pour ça, ça veut dire que ce n'est pas à des citoyens en particulier à payer, mais sur l'ensemble du Québec, surtout que — je vous le dis, là, ils ne sont pas capotés, ces citoyens et citoyennes là, là — ils ont des alternatives. Tu sais, quand on parle, par exemple, d'utiliser une ancienne emprise au lieu d'en développer une nouvelle, vous trouvez ça pété, vous autres? Bien, pas moi. Je trouve que ça tombe sous le sens, au lieu de déboiser puis de repartir sur une nouvelle ligne. Alors, c'est ce genre d'alternative là, mais lorsqu'on se rend compte, puis c'est pour ça qu'on est là aujourd'hui, ce qu'on se rend compte, c'est qu'il faut que ce monde-là s'assoie ensemble, parce que, là, le renvoyage de balles, là, c'est assez.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, le but de la conférence de presse d'aujourd'hui, c'est d'en faire l'appel à MM. Heurtel, Arcand et Martel pour une rencontre. Pourquoi aujourd'hui?

Mme Richard (Monique) : Pourquoi aujourd'hui? Bien, c'est parce qu'on a... chacun, à sa façon, a essayé de se débattre, si on veut, pour rejoindre ces gens-là et, à un moment donné, on s'est dit : Bien, pourquoi ne pas se regrouper? Peut-être qu'en étant quatre au lieu d'un, peut-être qu'on va nous écouter davantage.

On n'est pas là pour chercher la guerre ou quoi que ce soit. On est là pour protéger les gens, et tout en... et on est très conscient, très conscient qu'on en a besoin d'électricité. Moi, j'aime ça, arriver chez moi, puis ouvrir la lumière, puis ça fonctionne bien. Tu sais, c'est normal, ça. Mais, comme je vous dis, c'est toujours... tout est dans la manière. Chez nous, là, l'électricité qui va passer à Saint-Adolphe, O.K., qui va tout déboiser le village au complet puis qui va... et chez plusieurs citoyens, cette électricité-là, ce n'est même pas pour nous, c'est pour d'autres villages.

Alors, moi, je veux bien qu'ils passent à Saint-Adolphe, sans aucun problème, O.K., mais il y a moyen de passer autrement. On en a fait la preuve. Moi, je ne peux pas répondre à toutes les questions pointues, c'est le comité aviseur qui pourrait vous en parler davantage, mais je sais que tout a été fait par des grands spécialistes pour essayer de trouver des solutions. On en a trouvé des solutions, mais comment se fait-il qu'à l'autre bout on dirait qu'il y a comme une porte qui est fermée, qui ne veut pas nous entendre? Alors, on est là aujourd'hui pour se faire entendre.

M. Bellerose (Patrick) : Vous êtes à bout, un peu... Vous êtes au bout de vos ressources.

Mme Richard (Monique) : Moi, je vais vous dire honnêtement, là, je trouve ça difficile pour les citoyens qui se battent. Il y a un groupe, là, monsieur, qui se bat depuis quatre ans, là. L'énergie que ces gens-là ont mis, dont Denise Payette et Sarah Perreault, deux femmes exceptionnelles qui, pour tous les citoyens de Saint-Adolphe, ont pris quatre ans de leurs vies, à presque tous les jours, à se rencontrer et essayer, avec des professionnels, à trouver des solutions. Bien sûr, la municipalité les a soutenues, mais je dis que le coeur, ce sont ces femmes et ce sont ce regroupement-là, et vraiment, j'en suis... C'est des gens exceptionnels, et je les remercie du fond de mon coeur et j'espère que nos responsables vont vouloir aussi bien les entendre.

M. Bellerose (Patrick) : Quelle a étél'attitude du gouvernement Couillard jusqu'ici dans vos démarches, dans vos demandes?

Mme Lelièvre (Mélanie) : Bien, du côté de la coalition SOS mont Hereford, pour l'instant, nos interventions ont été faites surtout du côté d'Hydro-Québec et puis des élus locaux, et puis, pour l'instant, on ne peut pas dire qu'on a senti beaucoup d'ouverture de la part d'Hydro-Québec.

Par ailleurs, ce qu'on nous a dit, on nous a dit être très sensible face à nos préoccupations et au contexte très spécifique du dossier au mont Hereford, du fait qu'on est dans une aire protégée,  mais ultimement, on nous a dit : C'est un choix qui devra venir du politique, c'est un choix collectif qu'on doit faire sur la façon dont nous allons aménager les lignes dans ce contexte-là. Alors, c'est pour ça qu'on est ici. On sait aussi que le processus décisionnel avance. On pense qu'il y a un projet de décret qui est sur la table, les analyses environnementales sont en train de se conclure. Donc, avant qu'on arrive à cette étape-là, on veut réitérer notre message. On sait également qu'il y a des appels d'offres qui arrivent bientôt à échéance du côté du Massachusetts.

Alors, voilà, puis c'est pareil du côté de la coalition. On est encore très déterminés, on va continuer de mettre beaucoup d'efforts et d'être mobilisés. On est quatre organisations, on a reçu... Tout récemment, on a reçu du Centre québécois du droit de l'environnement, de la SNAP. On a reçu l'appui de la CRRNT, de Tourisme Cantons-de-l'Est, de la MRC de Coaticook, du propriétaire du site qui est Forêt Hereford, etc., là. La liste d'appuis, elle est très longue. On est rendus à 11 000 citoyens qui ont appuyé la pétition en ligne et, malgré ça, on ne voit pas de vrai dialogue, de vraie analyse, émerger du côté d'Hydro-Québec pour étudier sérieusement un tracé alternatif. Alors, c'est pour ça qu'on s'unit aujourd'hui pour être mieux entendus.

Mme Massé : Peut-être que ce que je dirais aussi, Patrick, c'est que c'est sûr que la logique du plus bas soumissionnaire ou du prix le plus bas pour développer quelque chose, avec la pression que met le gouvernement du Québec pour qu'Hydro-Québec rapporte de l'argent à l'ensemble des Québécois... Quand tu mélanges ces deux choses-là ensemble, bien, ça fait dire à M. Martel, ça fait dire à M. Arcand : Bien, écoutez, si les Québécois et Québécoises en font le choix, mais nous, on vous dit que ça coûte plus cher. Tu envoies un petit message en voulant dire : Bien, écoutez, vous autres, payez le prix de ça puisque, dans le fond, ce n'est pas à l'ensemble des Québécois et Québécoises de le payer.

Alors, ce que nous, on renverse... puis on dit : Attendez un peu, là. Ça, c'est de mettre une pression indue sur des gens ou des territoires qui, eux, auront à le payer. Tu sais, lorsque j'ai fait, dernièrement, voilà une couple de mois, une couple de semaines, une sortie à Saint-Adolphe-d'Howard, il y avait avec moi, sur le podium, autant le comité aviseur des citoyens et citoyennes, autant la municipalité, la chambre de commerce. Tout le monde était là pour dire : Bien, nous... même un vendeur de maisons, là, un agent immobilier, pour dire : Écoutez, c'est complètement fou, là. Le projet n'est même pas construit, mais, par la fermeture d'Hydro-Québec, c'est, d'une part, l'économie en termes de vente de maison et tout ça qui chute. La fille de la chambre de commerce disait : Bien, quel intérêt auront les touristes à venir dans notre petite municipalité puisque, maintenant, c'est le lac qui a toute la force de développement économique et que là il va y avoir un pylône qui va passer... d'ailleurs, construit en milieu humide... Il y a peut-être une carte qu'on n'a pas jouée encore. C'est pour ça qu'il faut parler avec M. Arcand parce qu'on vient d'adopter une loi pour protéger les milieux humides.

Alors, comprenez-vous cette pression-là? Nous, ce qu'on dit, c'est : Bien, le développement durable, c'est sur toute la ligne. Puis je pense que la rencontre est essentielle, parce que les citoyens, ils se sentent dévalorisés, comme si eux autres ne savaient pas de quoi ils parlaient, et ne se sentent pas écoutés, bien sûr, puisque les rencontres n'ont pas lieu.

M. Dion (Mathieu) : Avez-vous l'impression que vous avez les bons ministres en place pour vous entendre?

Mme Richard (Monique) : Bien, je le souhaite. Je le souhaite de tout mon coeur. S'ils sont là, c'est parce qu'ils aiment ça être là. Ils sont là au service des citoyens. Alors, j'espère que ce sont les bons ministres.

M. Dion (Mathieu) : Est-ce que vous avez l'impression qu'ils sont là pour vous entendre? Est-ce que vous avez l'intention d'être entendus avec...

Mme Richard (Monique) : Bien, normalement, ils devraient être là pour nous entendre. On veut les rencontrer, on veut s'asseoir avec eux, on veut discuter avec eux. Bien sûr, on leur écrit, on a des réponses. Moi, j'ai eu des réponses de M. Martel, de... Je leur ai écrit comme ça pour savoir qu'est-ce qui... Je voulais une rencontre, mais on m'envoie des réponses qu'ils envoient à tout le monde.

M. Dion (Mathieu) : Qu'est-ce que ça vous dit, ça?

Mme Richard (Monique) : Bien, moi, je n'aime pas ça. J'aimerais mieux les rencontrer, les rencontrer, comme j'ai demandé au premier ministre. Je lui ai demandé : J'aimerais ça vous rencontrer parce que c'est nécessaire, c'est pour tout le Québec qu'on le fait. C'est sûr qu'il y a ma petite personne, moi, à Saint-Adolphe, le petit village, mais le petit village, il y a du monde là-dedans, là, hein? Il y en a, du monde là-dedans, qui vont souffrir en mosus.

Ça fait que c'est pour ça, moi, je ne veux pas... Le premier ministre, il a des décisions à prendre puis les ministres aussi, là. C'est important, là, c'est... regardez, là, c'est la suite des choses. Nous autres, regardez, là, moi, à mon âge, O.K., je vais mourir, là, O.K., je sais que je vais mourir, on meurt tous, mais mes petits-enfants en arrière, les enfants, ceux qui s'en viennent, la terre se meurt, on peut-u s'en garder, s'il vous plaît, un petit poumon au Québec? On peut-u faire du Québec quelque chose de magnifique?

M. Dion (Mathieu) : Pour que vous fassiez une rencontre à quatre aujourd'hui, pour demander une rencontre au ministre, qu'est-ce que ça vous dit sur les intentions du ministre à l'égard de ce projet-là, à votre égard?

Mme Richard (Monique) : Qu'est-ce que je peux répondre de plus? Moi, je ne sais plus quoi dire. Dans le fond, je ne sais plus quoi dire, dans le sens qu'on a tout essayé, on essaie tout. Puis là c'est la coalition qui va faire qu'on va se mettre en famille, on va se mettre ensemble, et, si notre père de famille venait s'asseoir avec nous autres, hein, peut-être pour en discuter... C'est qui, le capitaine du bateau, là?

Mme Lelièvre (Mélanie) : Moi, je pense qu'on ne serait pas ici si on n'avait pas minimalement confiance en ces gens-là. Le désir de dialogue, de rencontre, de s'asseoir avec eux, ça veut dire qu'on espère qu'on va pouvoir avoir cette rencontre-là, qu'on va pouvoir avoir leur oreille, qu'on va pouvoir dialoguer. C'est comme ça qu'on avance. Si on n'y croyait pas, on ne serait pas ici en train de le demander. Alors, on va voir si on va avoir la rencontre, mais on est mués par une légitimité dans nos demandes, mais aussi une confiance qu'on va nous écouter. Alors, c'est...

M. Dion (Mathieu) : Mais c'est normal que vous deviez faire une conférence de presse pour demander une rencontre avec un ministre?

Mme Lelièvre (Mélanie) : Parfois, il faut montrer un peu ses muscles ou, en fait, faire une démonstration de force, si je peux m'exprimer ainsi. Donc, c'est qu'on veut… On a besoin de parler un peu plus fort pour se faire entendre, mais on espère, on compte avoir cette rencontre-là.

M. Bellerose (Patrick) : Mais, si ça ne fonctionne pas, quelles sont les prochaines étapes?

Mme Massé :Alléluia! Bien, il y aura une élection en 2018, hein? Premièrement, là, il me semble que c'est des comtés notamment où c'est des libéraux qui sont là. Alors, on verra, mais c'est surtout… Il ne faut pas se rendre là. C'est ça, l'enjeu. Il ne faut pas se rendre là, parce que... et là je vais parler du projet de la Chamouchouane. C'est des citoyens qui se sont battus pendant combien d'années? Cinq ans. Puis, au bout de cinq ans, la réponse, ça a été l'intransigeance. C'est de dire : Non, on y va, on ne veut pas entendre vos solutions. M. Martel, en étude de crédits, l'a dit, il y a trois, quatre projets où ça ne va pas bien. Tout le reste, on est bons. Bien, on leur demande d'être bons aussi sur les trois, quatre projets. Pourquoi?

Mme Richard (Monique) : Et, Manon, qu'ils soient fiers.

Mme Massé : Parce que c'est bon, leur affaire.

Mme Richard (Monique) : Mais qu'Hydro-Québec aussi, je dirais, soit fier de dire : On a satisfait un paquet de monde au Québec, on a réussi quelque chose d'extraordinaire, on a réussi, avec l'enfouissement de quelques kilomètres, à rendre tout le Québec heureux. Ça serait-u formidable?

M. Bellerose (Patrick) : Mais, pour la coalition, quelles sont les prochaines étapes si jamais la rencontre est refusée? Est-ce qu'il y a une mobilisation sérieuse qui se prépare comme on a vu pour protéger le mont Orford, par exemple, à une autre époque?

Mme Massé : Laissez-nous espérer dans cette prochaine rencontre. Ces gens-là ne se connaissaient pas il y a deux mois, un mois... bien, se battaient… C'est des citoyens et citoyennes qui se battaient chacun, chacune de leur côté. Ils ont fait l'étape de se réunir. Laissez-nous aller. Une chose que l'histoire m'a apprise, c'est quand les citoyens et citoyennes considèrent... et moi, je vous le dis, là, leur revendication est juste, c'est des gens qui sont capables d'aller loin pour exiger que leur gouvernement soit à la hauteur de leurs attentes.

Mme Lelièvre (Mélanie) : Bien, la coalition, on continue. En fait, on a encore tout plein d'idées, on a plusieurs étapes qui sont devant nous. On a beaucoup de résilience. On est quatre grandes organisations avec tout un grand réseau de monde. Il y a des personnalités publiques qui ont confirmé qu'ils allaient appuyer, qu'ils allaient faire des sorties. Donc, il va y avoir différentes interventions.

Là, on attend nos rencontres à Québec et puis on va profiter de l'été pour reprendre un envol. Et puis on continue notre travail, et qu'il y ait décret ou non en faveur des demandes de la coalition, c'est sûr qu'on va continuer. On va mener notre argumentaire jusqu'au bout. On ne s'arrêtera pas à un décret qui sera non favorable aux demandes de la coalition et aux recommandations du BAPE.

Des voix : Merci.

(Fin à 11 h 3)

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