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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Tuesday, September 19, 2017, 10 h 44

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures quarante-quatre minutes)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Je suis accompagné de Sylvie D'Amours, qui est notre porte-parole en matière de famille, et de François Bonnardel, qui est notre leader parlementaire. Donc, journée de rentrée parlementaire. J'espère que vous avez passé un bon été. Moi, j'ai fait le tour du Québec. J'ai rencontré puis écouté beaucoup de Québécois qui m'ont parlé d'éducation, de santé, d'économie, d'intégration des immigrants, mais le sujet qui est revenu le plus souvent dans mes conversations avec les Québécois, ce sont des pères et des mères de famille qui me disent : On travaille fort, mais on n'arrive pas, à la fin du mois, à payer toutes nos factures.

Donc, je veux revenir quand même sur ce que Philippe Couillard avait promis durant la campagne électorale de 2014. Souvenez-vous, Philippe Couillard avait promis de geler les tarifs de garderie, Philippe Couillard avait promis aussi de ne pas faire comme le PQ et de ne pas laisser les taxes scolaires et les tarifs d'électricité augmenter de plus que l'inflation. Or, Philippe Couillard a renié ces trois promesses. Il n'a pas respecté sa parole, et aujourd'hui il se présente un peu en sauveur en venant nous dire : Le Québec a maintenant un surplus. Effectivement, quand on regarde la situation pour l'année 2016‑2017, il y a un surplus de 2,5 milliards après versement au Fonds des générations. Quand on regarde cette année, pour l'année 2017‑2018, après un trimestre, le surplus s'annonce plus élevé que l'année dernière, donc plus élevé que le 2,5 milliards.

Donc, il y a des surplus disponibles. Je pense qu'il est temps qu'on retourne cet argent-là où on l'a pris, dans la poche des contribuables. Les familles québécoises ont fait des sacrifices depuis l'arrivée de Philippe Couillard, elles ont vu leurs tarifs et leurs taxes augmenter. Il est temps qu'on remette cet argent dans le portefeuille des familles. Donc, je demande à Philippe Couillard de mandater son ministre des Finances pour que, dès cet automne, puis que ça s'applique pour l'année civile 2017... d'annoncer une baisse d'impôt de 500 $ par personne, 1 000 $ par famille. On entendait, il y a quelques jours, le ministre des Finances dire : Il y aura une baisse d'impôt d'ici un an. Je ne vois pas pourquoi on attendrait 2018. Pourquoi on attendrait l'année électorale pour retourner de l'argent qui a été pris dans les poches des contribuables? Il y a de l'argent pour l'année civile 2017, il y a des surplus pour l'année 2017, ce serait juste normal qu'on remette aux Québécois l'argent qu'on leur a pris dans leur portefeuille.

Donc, en terminant, je dirais à Philippe Couillard, Philippe Couillard qui se présente depuis quelques jours comme celui qui veut faire un changement profond. bien, s'il veut vraiment faire un changement profond, bien, qu'il remette, qu'il redonne l'argent que les libéraux ont pris profondément dans la poche des contribuables québécois.

La Modératrice : Merci. On va commencer la période de questions. Mathieu Boivin, Cogeco.

M. Boivin (Mathieu) : M. Legault, on ne vous a pas entendu hier sur ce qu'on peut appeler l'affaire Bachand-Fournier. Qu'est-ce que vous pensez, de façon générale, de ce qui a été révélé hier et de ce qu'on apprend aussi aujourd'hui, là, peut-être, dans cette affaire-là?

M. Legault : Oui, bien, je pense qu'il y a deux versions très contradictoires, hein, l'ancien président du syndicat d'un côté, M. Fournier et M. Bachand de l'autre côté. Je pense que le travail, c'est à Philippe Couillard de le faire. Il doit exercer un certain leadership. Il doit confronter surtout son ministre actuel et prendre la décision s'il peut rester en poste, le temps qu'il y ait une enquête, mais c'est à lui de prendre cette décision.

M. Boivin (Mathieu) : M. Lisée, juste avant vous, nous a dit : Non, il n'y a pas d'arbitrage à faire là-dedans; quand tu fais l'objet d'une enquête comme ministre, tu dois être suspendu. Vous, vous laissez cet arbitrage-là au jugement de M. Couillard. Je vous comprends bien?

M. Legault : Oui, absolument, parce qu'il y a des versions qui sont trop contradictoires. Actuellement, M. Fournier dit : C'est absolument faux. Donc, bon, on ne peut pas laisser non plus la présomption d'innocence de côté. C'est tellement nié fermement que, là, il y a deux versions : une blanche, une noire. Il faut maintenant que M. Couillard évalue. Est-ce qu'il croit Jean-Marc Fournier? Et c'est à lui à prendre la décision. Mais moi, j'ai hâte d'avoir les conclusions de l'enquête, là. J'ai aussi de la difficulté à comprendre comment se fait-il que, depuis le mois de mai, on n'ait pas été capables d'aller au fond de ce dossier-là.

La Modératrice : Merci. Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Juste une précision. Comment expliquer votre mutisme hier?

M. Legault : Parce qu'on n'a pas plus d'information. J'attendais d'avoir plus d'information. Là, on a deux versions contradictoires. Donc, on va laisser la SQ, aidée du bureau d'enquêtes indépendant, terminer l'enquête. Mais je n'ai pas plus d'information, donc la balle est dans le court de M. Couillard, là, actuellement.

M. Laforest (Alain) : M. Legault, est-ce que vous avez déjà fait une activité de financement au 1000, de la Commune, à Montréal?

M. Legault : J'ai déjà fait une activité là avec quelqu'un qui était au début de la Coalition avenir Québec.

La Modératrice : Merci.

M. Laforest (Alain) : …Sirois?

M. Legault : Non.

M. Laforest (Alain) : Non? Vous pouvez nous révéler le nom ou…

M. Legault : Oui. Bien, à l'époque, c'était quelqu'un qui militait, qui s'appelait Mark Bruneau. Mais c'était une activité… Mais il n'était pas impliqué dans la direction de la CAQ et il est encore moins impliqué aujourd'hui dans la direction de la CAQ.

La Modératrice : Merci beaucoup. Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : Si je vous dis que c'est M. Mark Bruneau lui-même qui avait organisé le cocktail avec MM. Fournier et Béchard?

M. Legault : Bien, à ce moment-là, là, il faut… Je pense que le problème…

M. Vigneault (Nicolas) : …libéraux?

M. Legault : Non, non, mais, écoutez, le problème, ce n'est pas d'organiser des cocktails de financement. Le problème, c'est de promettre des contrats ou des décisions gouvernementales en échange de financement politique. Moi, je peux vous dire une chose : Jamais je n'ai accepté de financement politique en échange d'une décision gouvernementale. Ça, je peux vous le dire clairement.

M. Vigneault (Nicolas) : Sur les baisses d'impôt, et tout ça, il y a certaines personnes qui vont réclamer… et même certaines associations... Vous avez régulièrement dénoncé, comme formation politique, ce qui se passait dans les CHSLD, le sous-financement, et tout ça. Comment vous allez conjuguer concrètement une baisse d'impôt avec le financement des services publics à plus long terme?

M. Legault : Bien, moi, je pense, c'est possible de faire les deux. Actuellement, le Parti libéral semble dire : Ce n'est pas possible de faire les deux. Bien, c'est faux, hein? Ils ont annoncé un meilleur financement de certains services. Moi, je pense qu'il y a encore des gains d'efficacité à faire. Évidemment, l'année prochaine, on va déposer un cadre financier pour les quatre prochaines années, et, dans ce cadre financier, vous allez voir que c'est possible de bien financer les services, en particulier ajouter des services en éducation puis revoir l'organisation en santé, entre autres en donnant un médecin de famille à chaque Québécois; ça viendrait enlever énormément de pression sur nos hôpitaux. Donc, c'est possible à la fois de bien financer les services et à la fois de réduire les impôts. Il n'est pas question pour un gouvernement de la CAQ de couper quelque service que ce soit au gouvernement du Québec.

La Modératrice : Merci. Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Legault. Est-ce que c'était une erreur de faire un cocktail de financement avec M. Bruneau?

M. Legault : Pas du tout.

M. Bellerose (Patrick) : ...on sent que vous voulez vous distancier un petit peu de cet événement-là.

M. Legault : Non, pas du tout. Moi, je pense que, quand on regarde au début de la CAQ, on avait besoin, effectivement, pour lancer un parti politique, d'avoir du financement. Même si on n'était pas obligés de le faire, on a respecté les règlements du DGEQ, même pour l'organisme sans but lucratif, et jamais, jamais, je n'ai promis à qui que ce soit que ça influencerait des décisions gouvernementales. Donc, c'était vraiment du financement venant de gens qui croyaient au programme de la CAQ.

M. Bellerose (Patrick) : On lit ce matin que l'agenda du lieutenant-gouverneur est assez dégarni. Quelle serait votre solution pour vous assurer que ce poste-là ne soit pas un poste comme ça, protocolaire?

M. Legault : Réduire son budget. Je pense que, quand on regarde le budget, s'il n'est pas occupé, bien, il faudrait peut-être avoir un budget moins élevé.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce qu'on lui trouverait d'autres fonctions, d'autres activités?

M. Legault : Non, non.

M. Bellerose (Patrick) : On le garde en place?

M. Legault : Il y en a déjà assez.

M. Bellerose (Patrick) : On le garde en place, mais...

M. Legault : Bien, on ne peut pas... Écoutez, vous le savez très bien que le système parlementaire qu'on a, on ne peut pas ne pas avoir un président ou un lieutenant-gouverneur, donc on a besoin de ce poste. On a déjà proposé que le poste soit occupé par le responsable de la Cour supérieure, si je me souviens bien, mais ça prend une personne, là, pour trancher entre les élections, pour appliquer nos façons de faire au Québec, là. Donc, on en a besoin, mais moi, je ne souhaite pas ajouter des fonctions au lieutenant-gouverneur, là.

La Modératrice : Merci beaucoup. Annie Mathieu, Le Soleil.

Mme Mathieu (Annie) : Bonjour, M. Legault. Que pensez-vous du fait que la candidate libérale ait siégé sur l'exécutif de l'ADQ dans Louis-Hébert après avoir travaillé pour Sam Hamad, ensuite elle est retournée travailler pour Sam Hamad? Est-ce que vous...

M. Legault : Bien, il faut lui poser les questions à elle, là. Moi, ce que je sais, c'est qu'on a une candidate exceptionnelle, Geneviève Guilbault. C'est une future star de la politique. Et puis moi, je suis tellement content, là, puis on va aller l'aider, les députés vont l'aider, et j'ai très hâte de la voir ici, à l'Assemblée nationale.

Mme Mathieu (Annie) : L'ancienne adéquiste parle d'espionnage, parle de... Est-ce que c'est une thèse à laquelle vous adhérez?

M. Legault : Bien, il faut poser la question à elle, là, je ne peux pas être dans sa tête, de savoir quelles étaient ses intentions.

Mme Mathieu (Annie) : Mme Guilbeault a elle-même été avec le Parti libéral avant d'être avec la CAQ; là c'est la situation... bon. Est-ce que c'est blanc bonnet, bonnet blanc?

M. Legault : Non, je pense que Mme Guilbault a expliqué clairement qu'elle n'avait pas apprécié son séjour au Parti libéral puis qu'elle croyait davantage aux valeurs, aux propositions de la CAQ, donc elle a fait le choix qui s'impose. Les gens évoluent vers la CAQ. La CAQ n'existait pas il y a cinq ans et demi, donc les libéraux, les péquistes convergent de plus en plus vers la CAQ, c'est normal.

Mme Mathieu (Annie) : Est-ce que vous en avez d'autres, des candidatures qui s'en viennent, que vous savez qui étaient chez les libéraux avant?

M. Legault : On rencontre actuellement beaucoup de gens qui sont intéressés à être candidats pour la CAQ. Il y en a qui viennent du Parti libéral, il y en a qui viennent du Parti québécois, mais la grande majorité, à mon grand plaisir, c'est des gens qui n'ont jamais fait de politique, mais des gens compétents qui veulent venir faire un grand changement au Québec.

La Modératrice : Merci beaucoup. Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour à vous trois. M. Legault, selon vos connaissances, est-ce que ça fait partie du mandat du BEI, Bureau d'enquêtes indépendantes, de mener une enquête main dans la main, à titre de cogestionnaire, avec la Sûreté du Québec sur les allégations de M. Francoeur?

M. Legault : Bien, écoutez, on a un problème à sa base, là. Puis on l'a déjà dit, nous, on pense que le directeur de la SQ devrait être nommé par un vote du deux tiers de l'Assemblée nationale. Tant que ça ne sera pas fait... Moi, je pense que ce que j'ai senti dans la décision d'hier, et puis c'était écrit même dans le communiqué, c'est qu'on essaie de redonner confiance à la population en l'indépendance de la SQ, mais, on le voit encore aujourd'hui, on continue d'arrêter des donateurs libéraux importants.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...collègues à Montréal, les arrestations de l'UPAC aujourd'hui, ça ne nous concerne pas ici, à Québec, mais quand même, qu'est-ce que ça envoie comme message sur la classe politique?

M. Legault : Bien, on voit encore qu'il y a des grands donateurs libéraux qui sont arrêtés par l'Unité permanente anticorruption Donc, bon, c'est la seule remarque que je peux faire, là, c'est encore des libéraux.

La Modératrice : Merci beaucoup. Hugo Pilon-Larose, LaPresse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Bonjour, M. Legault. J'aimerais connaître votre position concernant la demande du ministre Fortin, en fin de semaine, qui dit à Ottawa d'imposer la TPS et la TVQ aux géants du numérique, Netflix, Amazon, ces compagnies-là. Vous, qu'est-ce que vous en pensez?

M. Legault : Bien, évidemment, là, vous le dites, c'est une décision qui relève du gouvernement fédéral. Ça ne veut pas dire que le gouvernement du Québec ne devrait pas faire des interventions. Est-ce qu'on doit réduire les taxes pour nos producteurs québécois ou augmenter les taxes pour les producteurs étrangers? Il y a différents scénarios qu'il faut regarder. Il faut regarder leur applicabilité aussi en vertu des lois internationales. Donc, je pense que c'est un dossier qu'on doit quand même examiner.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais le scénario que vous, vous préférez, est-ce que ça serait de diminuer les taxes pour les entreprises québécoises?

M. Legault : Écoutez, on n'est pas encore à l'étape, là, d'avoir vu quelle est la meilleure solution et quelle est la solution qui est applicable.

M. Pilon-Larose (Hugo) : O.K. La formation des futurs enseignants, la qualité du français, jugez-vous qu'on en fait assez, présentement? Est-ce qu'on pourrait améliorer leur formation?

M. Legault : Non. Je pense qu'on doit rehausser les standards, les exigences pour les futurs maîtres, incluant dans l'apprentissage du français. Le gouvernement nous avait dit qu'il avait fait des efforts. De toute évidence, ces efforts n'ont pas donné de bons résultats.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...rehausser les standards, c'est-à-dire à l'admission dans les programmes ou rehausser les conditions d'emploi? Comment est-ce que vous voyez ça?

M. Legault : Moi, je parle d'abord quand on fait la formation des futurs maîtres, donc dans les facultés d'éducation, avant de donner un diplôme, il faut s'assurer quand même d'un certain nombre de compétences, et actuellement il faut relever les exigences. Ce n'est pas pour rien que la CAQ a déjà proposé de rehausser les salaires. Je pense qu'il faut attirer davantage de personnes qui sont parmi les premiers et premières de classes pour devenir enseignants.

M. Pilon-Larose (Hugo) : On apprenait ce matin que le MIDI a pris en charge l'organisation des consultations locales, là, par rapport à la commission sur le racisme systémique, que ce n'est pas la Commission des droits de la personne, finalement, qui, pour l'instant, a pris en charge l'organisation des commissions locales. Est-ce que ça vous inquiète, le retard qui semble se prendre à ce niveau-là?

M. Legault : Bien, toute cette commission est inquiétante. On est contre la commission depuis le début. Oui, il y a du racisme au Québec; non, il n'y a pas de racisme systémique. Puis de la façon, là, que c'est fait par le gouvernement libéral, je ne pense pas que ça va aider à réduire le racisme au Québec. Je pense qu'on serait bien mieux de mettre en place des mesures concrètes pour réduire ce racisme chez certaines personnes, plutôt que d'essayer de trouver le peuple québécois coupable de racisme.

La Modératrice : Merci beaucoup. Dernière question en français, Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Legault : Bonjour.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bonjour. Avez-vous été surpris hier d'apprendre que, quoi, plus de cinq mois après avoir eu en main les allégations du président de la Fraternité des policiers, Yves Francoeur, que des corps de police n'aient toujours pas rencontré Jean-Marc Fournier et Raymond Bachand?

M. Legault : Oui, je trouve ça surprenant, effectivement, que ça soit aussi long. Je peux comprendre qu'il y a les vacances d'été, là, mais je trouve ça très long. Puis il me semble que, quand deux personnes sont accusées, les premières personnes à rencontrer, ce sont ces deux personnes-là. Que ça ne soit pas encore fait, là, c'est surprenant. Il faut poser la question à la Sûreté du Québec.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Puis comment expliquer qu'il y ait maintenant cinq corps de police qui soient chargés de l'enquête, en plus du Bureau des enquêtes indépendantes? Est-ce que c'est pour gagner du temps?

M. Legault : Bien, je pense que, étant donné que le directeur de la SQ n'est pas nommé par un vote du deux tiers de l'Assemblée nationale, on essaie de compenser avec une apparence d'indépendance. Mais je pense qu'encore, la meilleure solution, ça serait que le directeur de la SQ soit nommé par l'Assemblée nationale et non pas par le Parti libéral.

M. Bélair-Cirino (Marco) : M. Lisée a dit ce matin qu'il serait souhaitable que ce soit la directrice du BEI, Madeleine Giauque, qui dirige l'enquête. Êtes-vous aussi de cet avis-là?

M. Legault : Bien, il faut voir, encore là, quelle est son indépendance, quels sont ses pouvoirs, donc, mais il faut voir aussi quelle rapidité, selon quelle échéance on va pouvoir arriver à une conclusion. Je pense quand même que ce sont des accusations très graves. Moi, je ne comprends pas que Philippe Couillard ait réagi hier en disant : Il faut prendre ça avec un grain de sel. Écoutez, là, son leader parlementaire est accusé d'avoir collecté de l'argent pour le Parti libéral en échange de contrats du gouvernement puis il dit : Il faut prendre ça avec un grain de sel, là. Quand même, c'est des accusations très graves. Il faut aller au fond, rapidement, du dossier.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce qu'il faut aller au fond d'ici les prochaines élections générales pour que les électeurs sachent c'est quoi, la conclusion de cette affaire-là, mais aussi d'autres affaires avant d'aller voter?

M. Legault : Bien, absolument. Écoutez, je ne verrais pas comment on pourrait ne pas avoir les conclusions d'ici quelques mois.

La Modératrice : Merci.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Rapidement, concernant la marijuana, oui. Alors, vous avez expliqué votre position dans les derniers jours. Sur la possession de plants, alors, ça fait l'objet de débats au sein du caucus libéral; le Parti québécois a dit aujourd'hui qu'il faudrait limiter à deux le plant par résidence. Vous, vous êtes de quel avis sur cette question-là?

M. Legault : Bien, nous, on pense qu'il ne devrait pas y avoir de culture dans les maisons. Je pense que de contrôler... d'essayer de contrôler s'il y a deux, trois ou quatre plants, en pratique, ce n'est pas applicable, puis on ne devrait pas permettre de pouvoir avoir des plants de pot dans les maisons.

La Modératrice : Merci beaucoup. Une dernière question en français. Robert Plouffe, Le Journal de Montréal.

M. Plouffe (Robert) : M. Legault, Jean-Marc Fournier doit-il être... doit-il rester, comme, au sein du Conseil des ministres? Je ne vous ai pas vraiment, clairement entendu là-dessus.

M. Legault : Ce n'est pas à moi à répondre à cette question-là.

M. Plouffe (Robert) : Mais il va être aujourd'hui leader devant vous à l'Assemblée nationale.

M. Legault : Ce n'est pas à moi à répondre à cette question-là, c'est à Philippe Couillard. Si Philippe Couillard a le moindre doute sur la véracité de ce que dit M. Francoeur, il doit le démettre, mais c'est à M. Couillard à se faire une tête de ce côté-là. Moi, je n'ai pas plus d'information que vous. Je vois qu'il y a deux versions complètement contradictoires.

M. Plouffe (Robert) : Mais est-ce que M. Fournier, d'après vous, fait l'objet d'une enquête?

M. Legault : Bien, on a dit qu'il y avait une enquête depuis le mois de mai sur les révélations de M. Francoeur.

M. Plouffe (Robert) : Oui, mais est-ce qu'elle touche M. Fournier? Et, en ce sens-là, est-ce que, si elle touche M. Fournier, il devrait être votre vis-à-vis comme leader?

M. Legault : Bien, je ne pense pas, à ce moment-ci, là, avec la façon dont M. Jean-Marc Fournier a répondu, c'est-à-dire que c'était complètement faux, qu'on puisse prendre une décision de l'extérieur. Je veux dire, lui, il dit que c'est complètement faux, tu sais.

La Modératrice : Merci.

M. Laforest (Alain) : Mais vous avez réclamé le départ de M. Sklavounos, vous avez réclamé le départ de M. Paradis. Vous aspirez à devenir premier ministre. Si vous avez un ministre qui fait l'objet d'une enquête de police, qu'est-ce que vous allez faire, M. Legault?

M. Legault : Oui, moi, je pense qu'il faut regarder si les doutes sont fondés ou non. Moi, je pense que le premier ministre du Québec doit faire preuve de leadership. S'il y a le moindre doute sur la véracité de l'accusation, il doit agir. S'il est convaincu du contraire, bien là on ne peut pas commencer à démettre des gens sur des fausses prétentions.

La Modératrice : Merci.

M. Plouffe (Robert) : Hier, M. Fournier a parlé d'une tentative de déstabilisation de la part de M. Francoeur. Présentement, est-ce que nos institutions... le gouvernement est-il déstabilisé par ce genre de déclaration là?

M. Legault : Bien, c'est l'accumulation. Écoutez, moi, je trouve ça presque plus grave ce qui est arrivé ce matin à Montréal avec l'UPAC. Continuellement, des grands donateurs libéraux sont arrêtés. Donc, je peux comprendre les Québécois de se poser des questions sur l'intégrité du Parti libéral du Québec.

La Modératrice : Merci beaucoup. Questions en anglais. Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. UPAC has made... I believe they've arrested seven people this morning. It happens to be the first day back to session. What kind of impression does that give or perception does that create?

M. Legault : Again, we see that the people who were arrested are people that are very close to the Liberal Party. That's the only thing I can say. Again, Liberals are arrested.

Mme Fletcher (Raquel) : And, of course, this falls on the heels of the allegations against Mr. Fournier yesterday. Do you think he should be removed from Cabinet?

M. Legault : I think that the accusations are very bad, very important and I think the only one who can answer this question is Mr. Couillard. Mr. Couillard has to meet... and I was surprised that he didn't talk yesterday with Jean-Marc Fournier, but he must have a meeting with Jean-Marc Fournier and make sure that there's not 1% of chance that these allegations be true.

Mme Fletcher (Raquel) : That's what he said. He said he has full confidence in Mr. Fournier.

M. Legault : Yes, so we'll wait for the results of the inquiry.

Mme Fletcher (Raquel) : Just briefly on marijuana, you want the SAQ to kind of take the leadership on selling it.

M. Legault : Yes. We want a new subsidiary of the SAQ. We think that, instead of rebuilding an infrastructure to sell marijuana, we must use the infrastructure of the SAQ, but we think that the marijuana must not be sold in stores of the SAQ where they sell some wine. It has to be very different. And we think also that it's different to talk about wine and to talk about marijuana. So, that's why we say : Alright for 18 years old minimum for wine, but it must be 21 years old for marijuana because it is proven that there is a potential impact on schizophrenia for young people.

Mme Fletcher (Raquel) : Does that mean that you will be against any sort of private sales of marijuana?

M. Legault : Yes. I think that it has to be public in order that we control it and reduce as much as possible the chance that we sell to young people.

La Modératrice : Catou MacKinnon, CBC.

Mme MacKinnon (Catou) : Hi, Mr. Legault. I don't think you answered Raquel's question. Do you want Mr. Fournier kicked out of Cabinet?

M. Legault : Not right now. I think the only one who can answer the question is Mr. Couillard. So, I don't have more information than you. Right now, we have two versions of what happened, so it's to Mr. Couillard to conclude if there's a risk about the future results of the inquiry.

Mme MacKinnon (Catou) : What do you make of the fact that no police officer has actually spoken to Jean-Marc Fournier despite the fact that this came out in April?

M. Legault : They have to answer that. But I'm asking myself the same question. How come, since last May, nobody asked questions to Mr. Fournier and Mr. Bachand? After reading what Mr. Francoeur said about those two people… They are the main witnesses or the two main people involved in this potential fraud, so I don't understand why, since May, they haven't been met by the Sûreté du Québec.

Mme MacKinnon (Catou) : What difference will it make that the head of Québec's Independent Bureau of Investigations and high-end SQ officer are going to be supervising this multitask force?

M. Legault : I think that, right now, the CAQ is asking since a long time that the boss, the director of the Sûreté du Québec be named by the National Assembly, not by the Liberal Government. And until then, I think, they see that they have to show an image of independence. And I think that's why they are trying to add more people responsible of the inquiry because they see that, right now, some Quebeckers are asking themselves : Is the SQ a political police?

Journaliste : What do you mean by that?

M. Legault : I mean, is the SQ controlled or is the boss of the SQ controlled by the Liberal Party? The people asked them this question because the guy is chosen by the Liberal Party not by the National Assembly.

La Modératrice : Merci beaucoup.

Mme MacKinnon (Catou) : What do you think?

M. Legault : I don't think… I don't know. I don't know.

Mme MacKinnon (Catou) : And just on the question of pot, what would be the difference between an 18-year-old drinking wine and an 18-year-old smoking or eating pot?

M. Legault : A major difference. I think that when somebody of 18 years old drinks wine, he doesn't have a risk of schizophrenia. And doctors confirm that, when they smoke pot, yes, there is a risk of schizophrenia. And we cannot take this risk. We cannot take the risk to see one of our young people facing this. Thank you.

La Modératrice : Merci beaucoup. Merci.

M. Bellerose (Patrick) : Juste une petite question en français. Donc, en anglais, vous dites que les événements récents jettent un doute sur l'indépendance de la Sûreté du Québec?

M. Legault : Bien, on dit ça depuis longtemps, je l'ai déjà dit. On a une situation, actuellement. Tant que le directeur de la SQ ne sera pas nommé par l'Assemblée nationale, il y aura des Québécois qui vont se demander si la SQ n'est pas une police politique contrôlée par le Parti libéral. Il y a des Québécois qui se posent la question. Moi, je n'ai pas la réponse à cette question-là, mais je comprends des Québécois de se poser la question.

M. Bellerose (Patrick) : ...que l'enquête ait été bloquée au plus niveau, pour vous, c'est une hypothèse qui est crédible?

M. Legault : Bien, c'est ça qui est inquiétant dans toute cette affaire, c'est de voir que M. Francoeur dise qu'une enquête ait été bloquée, alors qu'il y avait des preuves. C'est ça qui est inquiétant, encore plus que le fond de l'affaire Fournier-Bachand. Est-ce que c'est vrai que toutes les accusations contre des gens du Parti libéral sont bloquées à un haut niveau? C'est ça, la vraie question, là. Merci.

(Fin à 11 h 12)

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